Le fusil de chasse, un objet de passion aux multiples facettes, est au cœur de nombreuses histoires et traditions. Cet article explore son histoire, son évolution et son fonctionnement, en mettant en lumière les aspects techniques et culturels qui l'entourent.
L'histoire du fusil de chasse est intimement liée à l'évolution des armes à feu. Des premières cartouches rudimentaires aux modèles sophistiqués d'aujourd'hui, le fusil de chasse a connu de nombreuses transformations.
La cartouche date d'environ 1640. Elle était composée d'un étui contenant la poudre et le projectile. Elle était introduite par la bouche du canon après avoir coupé l'étui côté poudre, puis poussée à l'aide d'une baguette vers la chambre. Ce type de cartouche était fragile et peu pratique.
Avec les fusils de chasse à chargement par la bouche du canon, les chasseurs employaient le plus souvent un petit cornet de papier contenant la charge de poudre et un autre contenant le plomb. On versait la poudre dans le canon, puis le papier du cornet l'ayant contenu était introduit dans le canon et servait de bourre que l'on poussait (bourrait) avec la baguette. Le cornet de plomb était à son tour vidé dans le canon et le papier servait d'obturateur.
Avec le chargement par la culasse au début des années 1800 apparaissent les fusils à canons basculants. L'invention de la cartouche à broche par Casimir Lefaucheux en 1828 va populariser ce type de fusil auprès des chasseurs. Dans une cartouche à broche ou cartouche Lefaucheux, la base de la douille inclut la capsule d’ignition ou amorce. Le fulminate de mercure dans celle-ci est mis à feu par une courte tige de métal, la broche, saillant à l’angle droit, assez longue pour sortir du contour du canon ou barillet. Pour la mise à feu de la cartouche, le chien frappe verticalement cette broche.
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Lefaucheux dépose un brevet d’invention le 10 janvier 1833 décrivant son célèbre fusil à brisure. Grâce à cette invention, il démocratisa ainsi le chargement par la culasse.
Le nom de Casimir Lefaucheux (1802-1852) est entré au XIXe siècle dans le langage commun des Français de l'époque pour désigner un fusil de chasse ou un revolver à broche. L'activité professionnelle de la famille Lefaucheux a couvert trois quarts de ce siècle. Casimir, boutiquier très inventif, exerça de 1827 à 1852. Son fils Eugène, nettement plus ambitieux participa activement à la naissance de l'industrie armurière pour se retirer en 1880. On leur doit l'invention du fusil de chasse à bascule, de la cartouche à broche et du premier revolver réglementaire mondial à cartouches.
Le fusil de chasse à broche est évidemment d’un modèle antérieur à 1900 et d’une fabrication antérieure à 1946.
La fabrication d’un fusil de chasse est un art. Si les étapes de sa fabrication restent identiques pour chaque type fusil, les techniques utilisées sont diverses. La fabrication artisanale façonne des fusils uniques tandis que la fabrication industrielle produit des armes plus uniformes.
Aujourd’hui, la technologie la plus moderne employée pour l’usinage est la machine dites à 5 axes. Une fois usinée, les pièces du canon sont assemblées. Ensuite, c’est l’étape du bronzage qui a pour but de protéger le canon de l’oxydation et de la corrosion. Là encore, il existe différentes techniques : bronzage à la couche, bronzage par bain ou teflonnage. Chapuis Armes bronze toutes ces armes à la couche. Après le dégraissage du métal, une liqueur est appliquée à compter de trois fois par jour pendant une semaine.
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Le plus souvent, la crosse est fabriquée en noyer, voire en matériaux synthétiques tels que le carbone. En carbone, elle est réalisée industriellement. On retrouve différentes essences pour la réalisation de crosse, telles que le hêtre sur des fusils industriels ou le noyer sur des armes de qualité. La crosse en noyer est en effet un incontournable pour un fusil de chasse traditionnel. Son veinage si particulier lui confère de splendides contrastes. Les bois utilisés par Chapuis Armes proviennent de Turquie, et sont scrupuleusement sélectionnés pour leurs qualités techniques et esthétiques. Les bois sont séchés naturellement pendant trois années complètes, processus au bout duquel les bois sont prêts à être travaillés.
Étape de sublimation, seule une main experte peut graver une arme de chasse. Tous les éléments métalliques peuvent être gravés. Il existe diverses techniques de gravure, qui influence le rendu final de l’œuvre. Les motifs décoratifs que l’on retrouve le plus sont les scènes de chasse, qui représentent les animaux dans leur environnement naturel, les perdreaux à l’envol aux bécasses en sous-bois. Les chiens de chasse sont aussi des motifs appréciés.
Contrairement à la gravure, le quadrillage n’a pas seulement une fonction esthétique : il permet une prise en main optimale du fusil.
Rares sont les chasseurs qui de nos jours fabriquent encore leurs cartouches. A la fin du 19 éme siècle et jusqu'au milieu du 20 éme siècle la plupart des chasseurs confectionnait leurs cartouches dont ils conservaient précieusement les étuis après le tir afin de les "recharger" et ainsi en diminuer le coût. De nos jours, les cartouches modernes sont de type hamerless (ou en plastique), mais l'amorce placée au centre du culot est externe. Les cartouches sont chargées de grenaille d'acier ou autres métaux non-toxiques pour être utilisées dans certaines zones.
Ici on sort des sentiers battus, voici un exemple de ce à quoi je m'intéresse, un fusil à broche Casimir Lefaucheux .
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Lefaucheux déposa un brevet d'invention en 1833 décrivant son célebre fusil à brisure. Grâce à cette invention il démocratisa ainsi le chargement par la culasse. Le fusil présenté ici n'a pas été fabriqué par Lefaucheux lui même, mais par un fabricant ayant eu l'autorisation de fabriquer ces fusils. En effet, pour "diffuser" son invention et rentabiliser l'affaire Lefaucheux compris vite qu'il avait besoin de fabricants d'armes et différents contrats de cession d'exploitation furent signés.
Pour en revenir au fusil:
Pour identifier un Lefaucheux, il faut regarder les ponçons, ici "invention C.Lefaucheux à Paris" (normalement il n'y a pas le "C"):poinçon apposé sur les armes de fabrique de 1833 à 1843 après le brevet tombe dans le domaine public. Ici, il manque un autre poinçon: le numéro d'ordre qui devait être également apposé.
Ce fusil n'est plus très frais mais témoin de l'évolution de l'armurerie. Dans le contexte de l'époque, c'était une petite révolution, ce fusil côtoyait encore les fusils à percussion. Je vous laisse imaginer les joutes verbales entre ceux qui n'y voyaient que des avantages et les autres que des inconvénients. A ces dates, on reste dans le domaine du ptototype, rien est standard, ce qui rend intéressant l'étude.
Pour reconnaître un fusil Lefaucheux, il faut d’abord comprendre son histoire. Inventé par Casimir Lefaucheux en 1833, ce système révolutionnaire a changé la donne dans le monde des armes à feu.
La première chose qui saute aux yeux, c’est le système de fermeture unique. Vous remarquerez une clé située sous le pontet. C’est la signature Lefaucheux par excellence ! Autre élément distinctif : la culasse basculante. C’est l’invention phare de Casimir Lefaucheux. Elle permet une ouverture facile du fusil pour le chargement.
Les premiers modèles Lefaucheux utilisaient un système de percussion à broche. Plus tard, on est passé à la percussion centrale. C’est un indice précieux pour dater approximativement l’arme.
Sur les modèles produits entre 1833 et 1843, vous trouverez le poinçon « Invention C. Lefaucheux à Paris ». C’est la preuve irréfutable de l’authenticité de l’arme. Et aussi, chaque série avait sa numérotation spécifique. Par exemple, « LF1 » désignait le premier modèle d’une série.
Les canons en damas sont un autre signe distinctif sur certains modèles. Cette technique de fabrication donnait aux canons un aspect marbré unique.
L’ajout d’un extracteur sur les modèles à percussion centrale est un détail notable. Il facilitait grandement l’éjection des cartouches usagées.
Le monde des fusils Lefaucheux est vaste et plein de surprises. Saviez-vous qu’il était possible de transformer un modèle à broche en percussion centrale ? C’est une pratique qui a été courante pour moderniser les armes plus anciennes.
Après 1843, d’autres armuriers ont produit des fusils sous licence Lefaucheux. Cela explique la grande variété de modèles que l’on peut trouver. Chaque fabricant apportait sa touche personnelle, tout en respectant les brevets originaux. Le calibre 16 était très répandu pour les fusils Lefaucheux. Quant aux munitions, les premiers modèles utilisaient des cartouches spécifiques à broche.
Le fusil de chasse est également un symbole fort dans la littérature. Dans le roman "Le Fusil de chasse" de Yasushi Inoué, l'arme devient un élément central d'une histoire complexe d'amour et de trahison.
Trois lettres, adressées au même homme par trois femmes différentes, forment la texture tragique de ce récit singulier. Au départ, une banale histoire d'adultère. À l'arrivée, l'une des plus belles histoires d'amour de la littérature contemporaine. Avec une formidable économie de moyens, dans une langue subtilement dépouillée, Yasushi Inoué donne la version éternelle du couple maudit. Le Fusil de chasse, ou les multiples facettes d’une impossible passion, est un chef d'œuvre universel.
L'histoire est enchâssée dans une autre, celle d'un homme qui reçoit quatre lettres, dont trois écrites par des femmes. Ces lettres révèlent une histoire d'amour et d'adultère, vue sous différents angles.
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