L'armée israélienne a utilisé et développé plusieurs fusils d'assaut au fil des ans, chacun ayant ses propres caractéristiques et son rôle à jouer. Cet article explore certains des modèles les plus emblématiques.
Le fusil d’assaut Galil est une des armes les plus utilisées par l’armée israélienne. L’origine exacte du fusil d’assaut Galil demeure mystérieuse. On a dit qu’il était le fruit de recherches purement israéliennes, mais le Galil présente d’évidentes ressemblances avec le Valmet finlandais, qui fut produit en de nombreuses versions de calibres différents. Or le Valmet lui-même est étroitement inspiré du AK-47 soviétique.
À partir de 1968, il était déjà possible de percevoir les premières rumeurs circulant autour de la nouvelle arme qu'Israël Military Industries était supposée étudier. Il fallut attendre cinq ans, avant que la nouvelle arme soit fièrement montrée à la foule, au mois de mai 1973 où, lors de la traditionnelle parade qui commémore le jour de l'indépendance, les unités d'élite de l'infanterie défilèrent dans les rues de Jérusalem, présentant crânement leur Galil. Mais une année devait encore s'écouler avant que l'armée l'ait perçue dans son ensemble.
Depuis 1956, l'arme réglementaire du fantassin israélien était le F.N.-F.A.L. belge, construit sous licence en Israël, dans sa version semi-automatique, renforcé par sa version à canon lourd, utilisée comme arme automatique d'escouade et par la fameuse mitraillette Uzi. Mais le F.N.-F.A.L. ne résistait pas aux rigueurs de la guerre du désert : la poussière, le sable ou la boue provoquaient de nombreux incidents. De plus, il était très lourd et le fort recul causé par sa cartouche OTAN, de 7.62 ne permettait pas le tir automatique pour lequel il avait été prévu : les deuxième et troisième cartouches se retrouvaient toujours bien au-dessus du point visé ; il avait "tendance à relever du nez".
Les chargeurs dont le fonctionnement correct est essentiel pour le bon fonctionnement d'une arme au-tomatique étaient de construction fragile (parois trop minces) et avaient une certaine propension à introduire deux cartouches à la fois dans la boîte de culasse, causant le problème de la double alimentation et enrayant le mécanisme. La régulation des gaz, sur laquelle le processus de rechargement reposait, n'était pas toujours comprise par le soldat moyen et offrait une autre source de panne.
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Dans l'ensemble, le F.N.-F.A.L. s'était acquis une réputation tellement mauvaise parmi les soldats que, tant pendant la guerre des Six-Jours que pendant celle d'Octobre, un phénomène assez remarquable s'accomplit : une unité attaquait avec des F.N., mais revenait armée de l'arme standard de l'ennemi, le Kalashnikov A.K. 47 dont la fiabilité était légendaire.
Chacun se doit de connaître la passion quasi maladive que manifestent les Israéliens pour le Kalashnikov pour comprendre pourquoi l'équipe des techniciens de l'I.M.I. se tourna vers ce système lorsqu'elle reçut le "feu vert" de l'état-major.
C'est au printemps 1973 que l'état-major israélien décida de soumettre les prototypes de leurs armes nationales aux tests d'une commission indépendante qui les comparerait à divers modèles étrangers tels le Coït M16A1 américain, le Heckler & Koch allemand, le F.N.-C.A.L belge, le système Stoner, le Beretta M10 italien... Le meilleur fut le "Galil" qui marqua 93 points sur 100m suivi de très près par l'Uzi qui atteignit 92 points et de l'A.K. 47 qui, bien que vieux de plus de 25 ans, reste un des meilleurs fusils d'assaut.
Tout avait commencé à partir de quelques A.K. 47 qui avaient reçu un canon de .223 emprunté à un M16, de chargeurs modifiés afin de recevoir la cartouche de 5.56 plus fine et légèrement plus longue, et d'un point de vue très logique, il est à peu près impossible, aujourd'hui, d'inventer une arme absolument originale; le marché mondial étant de plus envahi d'excellents modèles qui diffèrent peu les uns des autres mais ont tous un point faible, pourquoi ne pas leur emprunter leurs meilleures ca-ractéristiques pour les réunir en une seule arme ?
Gallili étant convaincu qu'il devait créer une arme qui s'adapterait aux besoins du combattant de première ligne, la suite logique fut de convier à l'usine des soldats et de leur demander ce qu'ils préconisaient plutôt que d'écouter les désiratas des "ronds-de-cuir" de la direction du matériel.
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Dans ce but, lorsque les premiers exemplaires furent prêts, ils furent remis aux intéressés sélectionnés dans une unité d'élite qui les étrennèrent dans des escarmouches aux fontières et lors d'opérations commandos. Après quelques semaines, les armes et leurs servants re-vinrent à l'usine où il leur fut demandé d'émettre leurs critiques.
Après cette consultation, le bipied fut modifié de manière à ce qu'une jambe pût être repliée alors que la deuxième servait de poignée pour le tir en mouvement ; le levier de sûreté et le sélecteur de tir furent disposés sur le côté gauche de l'arme de façon à ce qu'elle puisse être utilisée indifféremment par un gaucher ou un droitier et être opérée par le pouce de là main qui presse la détente ; le levier d'armement fut dessiné en forme de L, ce qui permet d'armer plus facilement de la main gauche lorsque la main droite reste sur la détente.
Le fusil d'assaut "Galil" qui est dés-igné "Galil Arm" (A.R.M. : Assault Rifle Machine Gun) est une arme à tir automatique, semi-automatique et coup par coup à culasse calée et à fonctionnement par emprunt des gaz. La disposition du cylindre à gaz, la car-casse, l'ensemble mobile et le méca-nisme de détente sont très proches de ceux de l'A.K. 47 et plus particu-lièrement de son homologue finlan-dais le M 62 Velmet.
La boîte de culasse est constituée de deux éléments :- La carcasse qui est confectionnée dans un bloc d'acier d'abord forgé puis usiné qui guide l'ensemble mobile, renferme le mécanisme d'alimentation et reçoit le chargeur, à l'avant duquel les faces latérales de la boîte sont évidées ;- Le couvercle, en tôle emboutie, recouvre l'ensemble mobile et montre, à droite, la fenêtre d'éjection, et la rainure de passage du levier d'armement.
L'ensemble mobile est constitué de plusieurs pièces. La pièce de manœuvre de forme cy-lindrique est prolongée à l'avant par le piston et à l'arrière, à la partie basse, un renflement percé d'un trou sert de support à la culasse mobile. Au-dessous, une rainure oblique est pratiquée pour guider le tenon de verrouillage.
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A droite, la pièce de manœuvre comprend le levier d'armement, celui-ci en forme de L, dépasse largement en hauteur la boîte de culasse, ce qui fait que, bien qu'étant placé à droite, il peut être agrippé par la main gauche du tireur. La partie avant de la culasse est un peu plus grosse, elle présente sur sa partie supérieure le tenon de déver-rouillage et sur ses côtés les deux te-nons de verrouillage et sur sa face avant la cuvette de tir avec le trou de passage du percuteur.
Le ressort récupérateur principal est logé partiellement à l'intérieur de la pièce de manœuvre. Il est enfilé sur une tige-guide télescopique qui com-prend un tube, une tige, un second ressort faisant office d'amortisseur et se termine par un becquet verrouillant le couvercle sur la carcasse.
Le mécanisme de détente est logé à l'arrière de la carcasse et se compose de la détente et de sa gâchette. La rainure de passage du levier d'armement, placée derrière la fenêtre d'éjection, peut être obturée par un volet pivotant solidaire du sélecteur.
En position haute, il obture la fenêtre et met l'arme à la sûreté; abaissé d'un cran, le sélecteur détermine le tir en rafale et de deux crans le tir coup par coup. Mais ce n'est pas la seule commande du sélecteur, car à l'autre extrémité de l'axe est placé un second levier, interne, qui se trouve, à gauche, juste au-dessus de la poignée-pistolet.
Ainsi, le sélecteur peut être manœuvré par le pouce du tireur sans que sa main ait à lâcher la poignée-pistolet. Des deux côtés les différentes positions du sélecteur sont repérées par des lettres:- Modèle caractères hébraïques sur les armes israéliennes ;- En caractères latins sur les armes destinées à l'exportation : S (Safer : sécurité), A (Auto) ; R (Rifle : coup par coup).
La poignée-pistolet, en matière plas-tique, est creusée et fixée sur la carcasse au moyen d'une vis.
L'approvisionnement en munitions est effectué par des chargeurs légèrement cintrés :- Modèle normal d'une capacité de 35 cartouches;- Modèle à grande capacité contenant 50 cartouches;- Modèle à 12 coups prévu pour les cartouches propulsives pour le lancement des grenades.
Le chargeur de 50 cartouches est utilisé lors des patrouilles; les em-buscades à peu près quotidiennes au Proche-Orient ont démontré que la seule chance de survie d'une patrouille est, dès que le premier coup de feu adverse a été tiré, de riposter en arrosant la position ennemie d'un feu nourri, et pour cela de disposer d'une réserve suffisante de muni-tions.
Le chargeur de 12 cartouches réservé aux cartouches feuilletées pour lancer les grenades est marqué à sa base d'une bande blanche, afin qu'il soit distingué facilement en raison du danger de tirer une cartouche à balle lorsqu'une grenade est enclenchée sur l'embouchure du canon. Celle-ci exploserait en entraînant la mort ou en blessant gravement le tireur et ceux qui se trouvent à ses côtés.
Tous les chargeurs ont leur capacité marquée au pochoir à la peinture blanche de chaque côté et ont les lèvres renforcées. En outre, ils possèdent une languette qui s'introduit à l'avant du couloir d'alimentation et s'y verrouille grâce à une petite pièce en tôle pliée située devant le pontet.
Le fusil d'assaut Galil existe en deux calibres : 5,56 et 7,62 mm. Le Galil ARM peut être employé comme mitrailleuse légère, avec des chargeurs de 35 et 50 coups ; certains, à 10 coups, contiennent les cartouches spéciales qui permettent le lancer de grenades. Le Galil a fait ses preuves en opération et a suscité un vif intérêt à l’étranger. Certains exemplaires ont été exportés et on a également réalisé des copies - c’est tout à fait évident dans le cas du FFV 890C suédois, de calibre 5,56. L’Afrique du Sud est une des nations à avoir fabriqué le Galil sous licence, sous le nom de R4, qui est désormais l’arme réglementaire des unités de combat des forces sud-africaines.
Le fusil d'assaut Galil existe dans de nombreuses versions. Les plus courantes utilisent la munition 5,56 mm Otan. Le modèle AK Galil AR est la variante la plus courante de ce fusil israélien. Inspiré du RK 62 finlandais, il se distingue de la version originale Galil ARM par l'absence du bipied pliant. La version Short du Galil AR, le Galil SAR, est initialement conçue à destination des parachutistes et des soldats motorisés. Le Galil MAR, quant à lui, est le modèle micro du Galil AR.
Le fusil Galil original développé en 1960 a subi de nombreuses modifications et améliorations jusqu'à aboutir au Galil Ace. Le Galil Ace dispose d'un châssis en polymère afin d'en réduire considérablement le poids. Pour encore plus de praticité, la poignée de chargement du fusil est déplacée sur la gauche du récepteur. Le Galil Ace est aujourd'hui très populaire auprès des tireurs sportifs en raison de sa modularité et de sa grande légèreté.
A partir de 1967, Uziel Gail chercha a crée une arme puissante, solide et précise. Il créa le Galil cambré 5.56mm ou 7.62 mm qui ressemble sur certains aspects à l'AK 47. Les premiers exemplaires ont été livrés à partir de 1974. Le Galil révéla deux problèmes : son poids (1 kg de plus qu'un M16A1)et son manque de précision en tir rapide.
Le Galil fut remplacé par le M16A1 dans l'armée israélienne grâce à un prix intéressant du au besoin des états unis de vendre le surplus de production de la guerre du Viet Nam.
La carabine IWI TAVOR X95 est un modèle emblématique de la célèbre marque israélienne IWI, reconnue pour ses armes de haute qualité utilisées par les forces de défense israéliennes et dans le monde entier. Le TAVOR X95 se distingue par son design bullpup, offrant une excellente maniabilité et une compacité idéale pour un usage en espace restreint tout en conservant un canon long pour des tirs précis.
En effet, une arme Bullpup présente une configuration totalement différente d’un AR145 dans la mesure ou l'assemblage de l'arme se fait à l'intérieur de la crosse. La firme IMI (Israel Military Industries) fut en charge de mener à terme ce projet.
Après différentes études des meilleurs fusils de conception bullpup comme le FAMAS français, le Steyr AUG autrichien ou encore le FN P90 belge. IWI a pu évaluer les caractéristiques de ces fusils, et a donc simplifier leur conception afin de maximiser leur fiabilité. IWI a donc pu construire son propre modèle de bullpup nommé « TAVOR ».
Le TAVOR est plus connu sous le nom TAR-21 pour « Tavor Assault Rifle » (se traduisant en français « fusil d'assaut TAVOR ») et le chiffre 21 est choisi pour XXIe siècle. Ce projet qui débutera en 1991 par IMI (qui deviendra IWI, Israel Weapon Industries en 2005) en collaboration avec Tsahal pour présenter dès 1998, une première version du TAVOR.
Le TAVOR a connu sa première action militaire le 29 mars 2002 dans le cadre de « l'Opération Bouclier défensif ». Il sera adopté en 2003 au sein de certaines unités spéciales de Tsahal puis en 2009 au sein de toute l’armée.
De nombreuses versions du TAVOR existent dont le MTAR-21, arme standard de l'armée israélienne depuis 2013, puis améliorée en 2014 (canon 15 pouces et détente plus légère).
Différentes versions du TAVOR:
Le TAVOR est un fusil d’assaut sur une base bullpup avec le mécanisme et le chargeur de l'arme qui se font donc directement dans la crosse de l'arme. Le mécanisme est composé de la culasse rotative, du piston d'emprunt de gaz, du ressort récupérateur.
Toutes les versions de TAVOR sont faites sur le même principe : Ils sont bâtis autour d'un boîtier moulé en polymère comprenant la crosse, la poignée, le garde-main. A l'intérieur de cet ensemble, une armature assure la rigidité du boîtier et le fonctionnement du mécanisme.
Sur les TAVOR que je possède, la crosse porte une finition noir mat pour le TC21 et le MTAR-21, et de couleur tan pour le X-95. La crosse est carrée sur le MTAR et le X95 par rapport au TC21 ou la crosse comporte une cassure en haut et un décrochement en bas.
La poignée est montée au centre de l'arme, elle est inclinée à 45° vers l’arrière. Sur le MTAR-21, la poignée est celle standard utilisée par l’infanterie israélienne. Les versions TC21 et X95 ont en plus de la poignée, un protège main qui revient devant la queue de détente et la poignée.
Des rails picatinny sont présents sur le dessus et le dessous du garde main avant du MTAR-21 et du X95 permettent d’ajouter des accessoires comme une autre poignée, lampe tactique, optique, etc….
La poignée et le garde main en polymère ont remplacé de nombreuses pièces en métal et en plastique réduisant ainsi le poids de l’arme tout en étant très résistant. Le levier de sécurité est situé en haut à gauche de la poignée pistolet. Celui-ci peut également être basculé vers la droite si le tireur le souhaite.
Les attaches pour une sangle sont situées au centre et au niveau de la crosse, ce qui permet à l'arme d'être suspendue soit, sur un seul point, soit sur deux selon les besoins. Le fonctionnement est réalisé au moyen d'un piston à gaz à longue course, comme sur le Galil, l’AK-47 ou encore le M1 Garand, actionné avec un boulon.
Le TAVOR disposent des organe de visée ouverte intégrée dans le rail picatinny supérieur ce qui est vraiment une excellente idée je trouve. Une fois le système de visée repliée dans le rail, on ne le voit pratiquement pas et laisse un accès complet au rail picatinny supérieur pour y installer accessoires ou optique. On peut dans un premier temps tirer avec l’arme sans avoir besoin d’acheter une optique ou de point rouge.
Le chargeur STANAG (le même utilisé sur les M-4 américains très répandu également dans Tsahal) est placé dans la crosse. Le canon des TAVOR est fabriqué en acier CrMoV (chrome/ molybdène/ vanadium, un acier résistant à la chaleur) et forgé à froid directement dans les locaux de l'usine IWI de Ramat HaSharon.
Basé sur une plate-forme type AR-15, avec mécanisme de fonctionnement à piston à course courte et dispositif de régulation des gaz à deux positions, l’Arad est doté d’organes de commande totalement ambidextres, d’une crosse réglable Fab Defense, d’un long rail Picatinny MIL-STD 1913, positionné sur le dessus de la boîte de culasse, et d’emplacements M-Lok situés à 3, 6 et 9 heures pour le montage d’accessoires d’aide au tir et à la visée.
Affichant un poids de 2,8 kg environ et une cadence de tir comprise entre 700 et 1 100 coups/minute, l’Arad est disponible, pour l’instant, avec canon martelé à froid d’une longueur de 11,5 et 14,5 pouces. IWI envisage de rendre disponibles deux canons plus longs, de 16,5 et 20 pouces, pour équiper notamment les tireurs d’élite, et de proposer ce nouveau modèle dans d’autres calibres.
Pour le moment, équipé d’un rail picatinny, le fusil est disponible avec des canons de 11,5 et de 14,5 pouces. D’une masse de 2,85kg [sans chargeur], l’ARAD afficherait une cadence de tir de 700 à 1.100 coups par minute.
« IWI s’efforce d’adapter en permanence ses produits aux besoins du terrain. Les théâtres complexes d’aujourd’hui ont créé une demande de fusils d’assaut conçus pour différents types de munitions pour différentes catégories de missions. L’armée israélienne recherchait donc un fusil ayant la même ballistique qu’un canon long, mais avec la maniabilité d’un fusil à canon court.
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