Les fusils de chasse français incarnent l’excellence et la tradition de l’armurerie nationale. Un sujet qui passionne depuis des générations. Découvrons ensemble l'histoire des armes de chasse à travers les siècles.
Le médiéviste Alain PARBEAU nous fait partager toute une vie de recherches et de connaissances sur le début de l’arme à feu. Au VIIIème siècle après Jésus christ, invention de la poudre noire par les chinois (et peut-être aussi les Indiens). Il s’agit d’un mélange de Salpêtre (nitrate de potassium), soufre, et charbon de bois. Le salpêtre joue le rôle de comburant, apportant de l’oxygène et activant la vitesse de combustion du charbon de bois et du soufre.
Vers 1150 - 1200, utilisation de la poudre noire par les arabes (qui l’ont empruntée aux chinois via le moyen orient). Sous la forme de canon rudimentaire à main le « Madfaa » qui propulse une flèche trapue à courte distance. En Août 1324, apparait une des premières utilisations en France d’une bombarde pour l’attaque de la ville de la Réole (Gironde). Celle-ci est montée sur un fût en bois, et posée à même le sol. Son pointage rudimentaire, se fait à l’aide de cales de bois glissées sous le fût.
Vers 1370, l’hacquebute (primitive) : Littéralement « canon à croc » du germanique « hakenbüchse », destinée à tirer en crochetant un mur ou une palissade avec son croc de fer situé en dessous de l’arme pour que le mur encaisse le recul à la place du tireur. Elle comporte un long fût de bois (ou parfois de fer), à l’avant duquel est fixé un canon de fer de courte dimension (20 à 25 cm). Son calibre fait généralement de 18 à 28 mm. Une balle ronde en plomb, de 18 mm de diamètre part à la vitesse de 130 mètres par seconde, avec une charge de 4 grammes (7 grammes au moyen âge) de poudre noire.
Vers 1460 jusqu’à 1660, l’arquebuse, mot découlant d’hacquebute : C’est une arme à feu, à fût de bois, véritable ancêtre des carabines, mousquets et fusils, que l’on tient sous l’aisselle ou que l’on commence à épauler. La mise à feu est faite par un « serpentin » en fer fixé sur le côté du fût et tenant une mèche. Vers 1510-15 la platine à « rouet » (peut-être inventée par Léonard de Vinci, ou Johan Kuhfuss) permet un allumage sans mèche, sur le principe d’une roue rainurée (le rouet) entrainée par un ressort, et qui frotte sur une pyrite de fer mordue (tenue) par un « chien » produisant ainsi des étincelles, qui allument la poudre.
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En 1520, l’arquebuse à canon rayé (rainuré) hélicoïdalement : Il semble que le germanique Auguste Kotter, remarquant que les « viretons d’arbalète » (traits aux ailerons inclinés qui partaient en tournant sur eux-mêmes) avaient une plus grande précision que les « traits classiques » comme le « carreau ». Il inventa le « rayage (rainurage) hélicoïdal » de l’intérieur des canons d’arquebuses. Cela apporta une précision nettement plus efficace de l’arme par stabilisation gyroscopique de la balle dans l’espace, et une augmentation de puissance en supprimant les fuites de gaz propulseurs des armes à canon lisse dont la balle était plus petite que l’âme du canon.
Si la chasse a évolué au fil des siècles, elle est riche de codes qui, souvent, disent le degré de civilisation des âges concernés. En France, on observe à la fin du Moyen-Âge une tentative d'en limiter la pratique et de la réserver au pouvoir royal et à la noblesse. Il faudra attendre la Révolution française pour que le législateur intervienne en faveur de la chasse pour tous, tout en encadrant toujours plus sa pratique.
L’essentiel de la France vit sous le régime d’une chasse qui, à partir de l’ordonnance de 1396 est l’apanage de la noblesse. Elle est devenue un monopole de fait, sinon de droit de la noblesse et le moyen d’exercer sa domination sur le Tiers-État qui ne sera pas totalement démuni : bien avant la nuit du 4 août 1789 par coutume et tradition, les paysans français arrivent à chasser librement çà et là, souvent en montagne, sur les prés communaux ou en forêt. Le braconnage, quant à lui, est sévèrement puni, les contrevenants risquent même la peine de mort. La loi du 3 mai 1844 constitue encore aujourd'hui le fondement de l’organisation de la chasse populaire française. Elle instaure le permis de chasse payant, délivré par le Préfet ainsi que les périodes légales de chasse.
Dans la deuxième moitié du XIXè siècle, on assiste à un essor sans précédent de la chasse française. Sous Napoléon III et la révolution industrielle, toute la société française découvre les plaisirs de la chasse. A la Belle Époque, le socle populaire de la chasse ne cesse de s’étendre et les gens des villes se mêlent, dans la pratique de ce loisir, à ceux des campagnes.
Après la Seconde Guerre Mondiale, la France compte environ 2 millions de chasseurs, soit plus de porteurs de permis de chasser que partout ailleurs en Europe. A partir du 1er juillet 1975, le permis de chasse dit permis blanc délivré sans examen, cesse d'être valable. La délivrance du permis de chasser est désormais subordonnée à l'admission à un examen. La chasse, activité traditionnelle et populaire n’ayant que peu été remise en question jusqu’alors, a commencé à faire l'objet d'attaques parfois particulièrement virulentes notamment au motif « de concilier les usages de la nature ».
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Quand on parle de marque fusil de chasse français, un nom vient immédiatement à l’esprit : Verney-Carron. Cette maison stéphanoise, fondée en 1820, incarne l’excellence à la française. L’Atelier Verney-Carron, c’est la quintessence du sur-mesure. Chaque fusil qui en sort est une pièce unique, façonnée avec amour pour son futur propriétaire.
Et puis, comment ne pas évoquer Manufrance ? Bien que disparue en 1985, cette marque mythique a marqué l’histoire de la chasse en France. Ses modèles Idéal, Robust ou encore Simplex restent gravés dans la mémoire des chasseurs. La renommée des fusils français dépasse largement nos frontières. J’ai des clients qui viennent de loin pour acquérir ces petits bijoux.
D'autres fabricants incluent Chapuis et Bretton-Gaucher. La France ne garde plus que quelques fabricants d'armes de chasse alors que Saint-Etienne avait un grand nombre d'ateliers au 20ème siècle.
Attention, l’acquisition d’un fusil de chasse n’est pas anodine. La législation française classe les armes en différentes catégories (B, C, D) selon leur mécanisme et leur date de fabrication. Par exemple, saviez-vous que les armes anciennes, fabriquées avant 1900, sont généralement en vente libre (catégorie D) ? C’est une aubaine pour les collectionneurs ! En revanche, les fusils à pompe sont soumis à autorisation (catégorie B).
Un bon fusil de chasse peut durer toute une vie, voire se transmettre de génération en génération. Mais pour cela, il faut en prendre soin ! Un nettoyage régulier et un stockage approprié sont essentiels.
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L’industrie du fusil de chasse français n’a pas dit son dernier mot. Malgré la concurrence internationale, nos fabricants continuent d’innover et de se réinventer. Les nouvelles technologies, comme l’impression 3D ou les matériaux composites, ouvrent des perspectives inédites. De plus, la tendance est à l’éco-responsabilité. Les fabricants français travaillent sur des procédés de fabrication plus respectueux de l’environnement.
Marque | Modèles Notables | Caractéristiques |
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Verney-Carron | Sagittaire, Super 9 | Excellence à la française, sur-mesure |
Manufrance | Idéal, Robust, Simplex | Marque mythique, modèles classiques |
Chapuis | Divers modèles | Groupe de plusieurs sociétés |
Bretton-Gaucher | Baby | Produits uniques |
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