Envie de participer ?
Bandeau

Fin 2008, Beuchat annonce la sortie imminente du « rollergun » et sa présentation lors du salon de Moscou. Dès lors, les discussions vont bon train sur l’intérêt ou non de rajouter ou non des poulies sur une arbalète, sur le gain ou non de puissance. Durant une année, les claviers hurleront autant que les voix ne cesseront d’enflammer d’innombrables discussions sur ce qu’apportera ou pas ce nouveau genre d’arbalète.

Du côté de la firme marseillaise, si cette agitation amuse, elle n’empêche surtout pas de continuer un développement plus que rigoureux en compagnie de Marc Antoine Berry et du reste du Team Beuchat. Rien n’est laissé au hasard, pour eux la mise sur le marché se doit d’être à la hauteur de ce produit d’exception.

Pourquoi Ajouter des Poulies ?

Pourquoi ajouter des poulies sur une arbalète de chasse sous-marine, quel but et surtout pour quel résultat ? Prenons une arbalète de 130cm, cette dernière est équipée d’un fut d’une certaine longueur sur lequel seront accrochés des sandows classiques ou monobrins attachés à la tête. Au moment du chargement, les sandows sont étirés et accrochés à la flèche au moyen d’obus de tous types. Jusque là, je ne vous apprends rien !

Au moment du tir, les sandows vont alors reprendre leur taille initiale non étirée 32cm par exemple pour des modèles vissés sur une 130cm. Résultat, si l’on y regarde de plus près la longueur de propulsion de notre flèche sera alors égale non pas à la totalité de la longueur entre l’encoche de la flèche et la tête mais à cette longueur moins les 32cm des sandows non étirés. Résultat, sur une 130cm, il pourra arriver que la flèche ne sera tractée que sur une longueur de moins de 85cm (emplacement d’encoche + longueur sandows plus longueur obus à enlever).

Sur une arbalète à poulie, c’est totalement différent puisque les sandows situés sous l’arbalète vont continuer à tracter lorsque le sandow du dessus sera revenu à sa taille non étirée. L’obus vient alors s’arrêter littéralement dans la tête. Et bien parce qu’avec le principe même des sandows (démultiplication des forces) en plus d’offrir une longueur de propulsion plus importante, on va en plus avoir une force des sandows qui va être démultipliée par rapport à un montage classique.

Lire aussi: Marlin Evil 90 : L'avis de l'expert

Conception et Caractéristiques

Afin de créer ce nouveau modèle, les ingénieurs de chez Beuchat ont voulu s’appuyer sur des éléments de fabrication aux caractéristiques et à la fiabilité éprouvées. Ainsi on retrouve une crosse Marlin commune à toute la gamme connue pour sa résistance (jusqu’à 290kg en traction). Cette dernière est réalisée en nylon et est équipée d’une poignée ambidextre et d’un talon de chargement recouvert de Prosoft. La gâchette est donnée pour une sensibilité de 600gr pour 50kg de charge.

On retrouve enfin un accroche fil latérale inox de bonne taille capable d’accueillir une double voir triple longueur. Côté tube, on est en présence d’un tube carbone à structure rectangulaire intégré dans un empiècement en teck recouvert d’un vernis résineux et donc non huilé. Ce dernier adopte une forme type os de seiche destinée à optimiser la gestion des déplacements latéraux et le courant. Côté tête, on retrouve un air de famille marqué avec le modèle Marlin.

Côté équipement, on retrouve donc « l’araignée », nom donné à l’ensemble de trois sandows destinée à la propulsion. Montage en double longueur de nylon avec amortisseur, flèche en 7mm à ergot soudé équipée d’un coulisseau et pointe triface, et tête équipée des mâchoires inox, voilà ce que vous retrouverez comme équipement sur ce modèle.

Test en Piscine et en Milieu Naturel

Arrivée avec une arbalète telle que la Marlin Révolution dans l’élément chloré des piscines fait toujours sensation. Une fois à l’eau, l’arbalète surprend par un équilibre de très très haut niveau. La réalisation de la mire se fait sans trop de problème même si certains de nos testeurs ont été perturbés par le coloris blanc du prosoft du talon de chargement. Le déclenchement du tir est une véritable succession de surprises.

La première est qu’avec une arbalète équipée d’autant de sandows et même s’il ne s’agit pas d’une vraie triple sandow, on s’attend à subir un recul marqué et important. Ici on en est très loin et le recul est minime et surtout parfaitement linéaire. La gâchette bien souple libère un tir sans risque de coup de doigt. Deuxième surprise, la vitesse du tir, difficile à chiffrer certes mais suffisamment rapide pour sentir la flèche buter sur l’amortisseur alors qu’on vient à peine de presser la queue de détente.

Lire aussi: Recommandations concernant les fusils turcs

Enfin dernière surprise, la force de pénétration. La cible utilisée est un bloc de plaque de « styro » de 40cm d’épaisseur, positionné à 3m 80 du bout du fusil, la flèche va alors pénétrer presque intégralement dedans jusqu’à être bloquée au niveau du coulisseau (avec notre arbalète à double sandows de référence, on constate une différence de pénétration de 70cm). A 4 mètres 20, la flèche de la Révolution s’enfonce encore de près de 60cm. En tir fixé sur tréteaux, même constat ! De 3 à 4 mètres 50, la flèche possède un fort pouvoir pénétrant. A partir de 5 mètres du bout du fusil, les tirs frappent tous à environ 20cm sous le point visé.

Lors du palmage, l’arbalète se cale parallèle à la surface et se fait totalement oublier lors des déplacements. Première coulée, la Marlin Révolution se plaque facilement contre le corps et se fait une fois de plus totalement oublier. Arrivé au fond, à l’agachon, on retrouve les sensations découvertes en piscine.

Stable, permettant une bonne vision d’ensemble lors de l’alignement de la cible (le talon de chargement amovible améliore encore cette dernière) et relativement maniable vue sa taille, vous l’aurez compris on est totalement dans son domaine de prédilection. A l’indienne, alors qu’on l’attendait un peu pénalisé par son volume et son ensemble sandows, la légèreté joue encore son rôle et va diminuer largement se constat au point de rendre ce modèle encore largement exploitable mais avec un véritable problème par contre.

Lequel ? On a souvent tendance à oublier que la Marlin Révolution est une arbalète surpuissante. Résultat, à l’indienne à moins d’avoir enlevé les sandows du dessous ou au moins un, on s’expose au risque d’endommager d’une manière irréversible la flèche. N’oublions pas que l’on a entre les mains une arbalète capable de taper puissamment une proie entre 3 et 5 mètres de distance. A la coulée, rien à dire non plus, on retrouve toujours cette légèreté incroyable, l’arbalète se cale verticalement et permet un alignement de cible sans faille.

Avis d'Experts

Sur le papier la Marlin Révolution aura pu en laisser plus d’un dubitatif, une fois dans les mains et en action, les doutes laissent rapidement la place à l’admiration. Bien entendu, une crosse bois aurait été plus esthétique mais au final la crosse Marlin joue parfaitement son rôle et se montre largement à la hauteur. On attendait cette arbalète sur sa puissance, Beuchat réussit à rajouter en plus la légèreté, un équilibre de haut niveau, une gestion du recul hallucinante vu le niveau de puissance.

Lire aussi: Fusil Darne Calibre 12 : Détails Techniques

Bertrand : « Ayant eu la chance d’avoir beaucoup de modèles, je voyais un peu ce modèle comme un objet marketing au départ. Une fois à l’eau, quelle surprise ! Là où je l’imaginais lourd, peu maniable et encombrant, je trouve à la place un modèle léger, puissant, très équilibré et assez maniable. J’appréhendais le chargement, au final je le charge en 16 secondes. En action, c’est performant et surtout très accessible avec cette absence de recul vraiment surprenante.

Alain : « le Marlin Révolution, c’est plus qu’une arbalète c’est un objet à part. Technologiquement différent, il permet en plus de gagner presque 20cm de long à puissance égale.

tags: #fusil #beuchat #marlin #avis #test

Post popolari: