Le premier article de ce travail sur le comportement du fusil d’assaut laissait bien évidemment ouverte la porte à de plus amples expérimentations. Le but de ce travail est toujours le même : il ne s’agit pas de faire un classement, mais de dégager des clefs de compréhensions que chacun puisse utiliser pour forger sa propre opinion. C’est donc ce que nous allons poursuivre ici en incluant 6 nouvelles armes à cette étude.
Le premier volet de ce travail avait fait la part belle aux armes des pays de l’est. Nous avons donc choisi ici d’équilibrer la balance avec les productions de la « sphère d’influence occidentale ». Cette dernière expression est sans doute critiquable par bien des aspects, mais nous essayons de « simplifier » une problématique sur la période de la guerre froide. Car oui, nous restons globalement sur des armes produites pendant la guerre froide.
De par la nature comparative de ce travail, nous avons bien évidemment conservé certaines armes vues en première partie. Elles ne seront pas comparées entre elles, ce travail étant déjà fait. Le panel est tout de même conséquent : en plus des AKM, AK-74 et M16A1 déjà présents sur la précédente étude et conservés ici à titre comparatif, nous avons ajouté HK33, Valmet M76, SAR-80, FAMAS F1, FNC et pour étendre le débat, un HK G3 en 7,62×51 mm, qui n’est pas un « fusil d’assaut », mais bien un fusil d’infanterie automatique, qualifié de « Battle Rifle » par nos camarades « anglo-saxons ».
Comme mentionné juste au-dessus, le G3 (le « G-Drei » pour les intimes) n’est pas un fusil d’assaut, mais ce qu’on devrait nommer un « fusil individuel automatique à tir sélectif de calibre 7,62×51 mm pour le combat jusqu’à 600 m ». Bon, c’est moins sexy que « Battle Rifle », mais au moins, en sait de quoi on parle non ? En effet, un « fusil d’assaut » emploie par essence un calibre intermédiaire pour des engagements à des distances inférieures : 300 à 400 m environ. Encore une fois, non, le 7,62×51 mm ne peut pas prétendre, de par son niveau de puissance, à être une cartouche intermédiaire.
Alors pourquoi l’inclure ? Parce que, lorsque l’on parle d’arme individuelle automatique occidentale de la guerre froide, les armes en 7,62×51 mm sont sur-représentées au début de la période : M14, FAL, G3 pour ne parler que des plus célèbres et se taillant la part du lion sur le marché international. En fait, il faudrait surtout dire - encore une fois pour ceux qui nous lisent assidûment - que c’est surtout que l’Occident a tardé à adopter un fusil d’assaut. Clairement, le M16A1, l’arme « phare » du 5,56×45 mm, surtout dans cette période, va nous servir « d’étalon » (pour une arme Colt, cela semble logique).
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C’est donc lui qui va être comparé à l’ensemble des autres armes en 5,56×45 mm. Le M16A2 : il serait intéressant de comparer le comportement avec le M16A1, évidemment en dédiant à chaque arme la bonne munition. Cependant, l’absence de mode totalement automatique reste problématique dans l’exercice : il faudrait donc, un M16A3. Le Steyr AUG (dans ses définitions précoces).
L’AKM (mise en service en 1959) : l’exemplaire de cet essai est un Radom PMKM (Pologne), soit une variante très proche (pour ne pas dire, quasi-identique) à l’AKM Soviétique. Elle est équipée du compensateur de relèvement biseauté adopté vers 1965 (nous ferons un essai détaillé sur ce dispositif dans un travail à venir). Le Heckler und Koch G3 (mise en service en 1960) : notre exemplaire est un « G3A3 » arme issue des stocks de l’armée Libanaise. Il est marqué MAS (Manufacture d’Armes de Saint-Étienne) …bien que selon nos renseignements, aucun G3 n’ait jamais été fabriqué à la MAS ni ailleurs en France ! Non, il semble bien que la raison de ce marquage (sur des armes fabriquées par H&K à Oberndorf Am Neckar) soit purement…une « astuce » légale vis-à-vis de problématiques d’exportation.
Le M16A1 (mise en service officielle dans l’US Army en 1967) : l’exemplaire de cet essai est un Colt qui proviendrait (selon une source internet) d’un lot d’armes vendues aux Philippines. Pur jus… On peut noter ici à propos de la date que nous employons que des variantes du fusil AR-15 ont connu des utilisations sur le terrain dès le début des années 60. Mais nous nous intéressons ici en particulier au modèle à notre disposition.
L’AK-74 (mise en service en 1974) : l’exemplaire de cet essai est un Arsenal (Bulgarie), dénommé AR-M1 dans le livre de F. lnammico et AKK-74 (Avtomaticheskiy Karabin Kalashnikova) dans le livre de John Walter. Ici aussi, une arme quasi identique à l’AK-74 soviétique. On peut noter que la crosse et le garde-main inférieur emploient des bois bruts alors que les productions Soviétiques emploient du lamellé-collé. Le dispositif de bouche est de type 2.
Le Valmet VALMET M76 (mise en production en 1976) : un exemplaire Valmet pur jus. Ici nous sommes en présence d’une arme largement traitée dans l’un de nos articles, ici en lien…donc pour les plus curieux ou avides d’info, il suffit de cliquer. Dans la volonté de mettre dans ce panel une « copie » « occidentale » en 5,56×45 mm de l’AK-47, on aurait pu mettre ici un Galil ARM, mais le « Assault Rifle Machine gun » Israélien est supérieurement étoffé pour un fusil d’assaut.
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Le FAMAS F1 (mise en service 1979) : ici aussi, pur jus. Dans le cas de cette arme, deux articles sont disponibles sur le site (celui de votre serviteur et celui de Pierre Breuvart), donc même punition. Ayant la chance d’avoir accès à un F1, il aurait été dommage de se priver de ce retour. Par ailleurs, le comportement d’une arme à culasse non-calée avec artifice de démultiplication (un levier) nous paraît intéressant à comparer à d’autres types de mécanismes, dont le mécanisme à culasse non-calée avec artifice de démultiplication par galet des G3 et HK33. Nous lui avons consacré une belle part du travail…LAI Publications oblige !
Le SAR-80 (mise en production en 1980) : production CIS, pur jus. Et ici aussi…l’article de votre serviteur est disponible sur le site et en lien ici! Le choix d’un mécanisme et d’une construction proche de l’AR-18 nous a paru intéressant, notamment en comparaison du M16A1. Attention, l’AR-18 et le SAR-80 comportent tout de même quelques différences, notamment sur la pente de la crosse, plus « conventionnelle » sur le SAR-80 que sur l’AR-18.
Le FNC (première commande en 1980) : pur jus. Bien qu’aujourd’hui plutôt relégué aux oubliettes (à mon avis, à tort…), cet excellent fusil a longtemps été considéré comme un des étalons par les institutions Otaniennes. Comme dans la première partie, les crosses sont ici fixes…ou suffisamment confortables pour ne pas gêner l’exercice.
Pour le G3 calibre 7,62×51 mm : de la munition réglementaire Française « 7,62 N » étui acier laqué, conforme à la M80 (balle de 10 g). Pour les HK33 et FAMAS F1 calibre 5,56×45 mm : de la munition réglementaire Française F1A proche des spécifiques de la M193 (même poids de balle), étui acier laqué. Lors de notre précédent test, nous avions choisi de faire un test avec des chargeurs de 30 coups, ce qui représentait la capacité « standard » de la plupart des armes présentées. Ici, nous nous sommes alignées sur la capacité la plus faible : celle du G3, 20 coups.
Pour chaque arme, une rafale de 20 coups a été filmée (avec une GoPro 10) à 240 images par seconde. L’exploitation des films nous a permis de déterminer une cadence de tir « de la première émission à la bouche » à la dernière « émission à la bouche » …Excel faisant le reste. Les tirs ont été réalisés en Janvier 2023, filmés en fin de journée. La météo était clémente pour un mois de Janvier en France métropolitaine : la présence de nuages explique la variation de luminosité entre les vidéos.
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Les armes ont été filmées dans l’ordre suivant : G3, AKM, AK-74, M16A1, SAR-80, HK33, Valmet M76, FNC et enfin FAMAS F1. Toutes les armes avaient déjà tiré avant le tournage, mais leurs canons étaient froids au moment des tirs. La rédaction de cet article a été l’occasion pour nous de faire une petite mise à jour de la première partie. Nous invitons donc les plus courageux à re-lire cet article et notamment les paragraphes « Notre protocole » et « Ma façon de regarder ce type de vidéo ».
Nous y avons déjà présenté un certain nombre d’éléments importants pour la compréhension de cet article et n’allons pas revenir dessus ici afin de ne pas « gonfler » inutilement un article déjà bien long ! La seconde synchronisée sur le dernier tir. Malgré la confusion de lecture parfois induite par superposition (notamment sur le comportement du corps du tireur), elles nous paraissent finalement riches en enseignement.
1. Le G3 recule bien plus fortement dans l’épaule que l’AKM, mais à l’image, cela pourrait paraitre comme « acceptable » …nous y reviendrons. Le canon du G3 ne bénéficiant pas d’un compensateur de relèvement celui-ci relève « librement » en comparaison de l’AKM, qui est ramené en ligne énergiquement à chaque tir, voire légèrement abaissé sous la ligne du tir précédent. Sur la fin du tir, le corps du tireur renvoie le G3 vers l’avant avec vigueur et un peu vers le bas. L’arme met même « du temps » à se stabiliser.
De façon évidente, le G3 nécessite une prise en main bien plus ferme que l’AKM. L’exercice avec le G3 n’est pas aussi évident que le laissent paraitre les images, et nous doutons fortement qu’il puisse être reproduit dans le stress d’un combat. Par ailleurs, ne sous estimons pas ici les capacités de votre serviteur dans ce type d’exercice : je pratique la chose depuis fort longtemps, et ne le fais jamais en mode « Mag-Dumping » pour ainsi dire !
Non, chaque exercice de tir en rafale a été réalisé de façon travaillée : position et comportement du corps (cerveau compris !) et comportement de l’arme étant toujours des objets d’études…quel que soit le tireur ! En voyant les images de cet article, un camarade ayant également eu la joie de tester certaines de ces armes me disait : « on dirait que tu tiens le 7,62×51 mm aussi bien que le 5,56×45 mm » ! J’ai, certes, une certaine pratique de ce type de matériel, mais le tir automatique avec ce type d’arme à bras franc, quelle que soit la position (debout, à genoux ou couché), ne nous paraît pas pour autant exploitable.
Si à l’image, le relèvement du G3 n’est pas aussi impressionnant que peut le laisser supposer le calibre 7,62×51, il ne faut pas s’y tromper : ça relève énormément et on est très vite, très au-dessus de la cible, même à des distances rapprochées. Ici, l’exercice est conduit près d’une butte de tir de bonne dimension…et c’est un strict minimum pour éviter les bévues.
Pour étendre la question sur les armes automatiques individuelles en 7,62×51 mm, on pourrait se demander « Quid de l’utilisation du bipied ? ». Et bien, la chose n’est pas présentée ici, mais pour avoir déjà conduit le test avec G3, FAL, HK-417…et bien ce n’est pas concluant non plus. À notre sens, la présence du mode de tir « rafale » sur ce type d’arme permet seulement…de vendre le produit comme ayant cette capacité, bien que celle-ci ne soit pas exploitable. Du côté de l’AKM…et bien avec une préhension correcte, la rafale reste très maitrisable.
On commence ici par la comparaison avec les deux armes les plus anciennes du panel. Évidemment, comparer du 7,62×39 mm et du 7,62×51 mm n’a que peu de sens techniquement. Un cahier des charges qui aboutirait à proposer un de ces deux choix serait le fruit d’un besoin fort mal exprimé… Mais d’un point de vue historique, pourquoi pas : sur une large portion du Rideau de Fer, c’est bien ces deux armes qui se regardent en chiens de faïence !
2. Donc encore bien moins qu’un 7,62×39 mm : 53,72% ! La différence de recul est même perceptible sur le corps du tireur : l’ondulement provoqué par le G3 est significativement plus important que celui du M16A1. La similitude dans le relèvement s’explique en partie, car les deux armes ont en commun d’avoir le canon dans l’axe de la partie supérieure de la crosse. La chose est moins flagrante sur le G3 car la silhouette générale de l’arme se développe un peu plus au-dessus du canon à cause du tube du levier d’armement.
Là où le M16A1 se distingue, c’est bien évidemment sur le logement du ressort récupérateur, dans l’alignement du canon et dans la crosse. Oui, c’est une évidence, le G3 est bien plus complexe à maitriser que le M16A1…mais le M16A1 demande cependant une certaine préhension pour éviter un relèvement excessif et qui n’est pas si évidente que ça.
Comparer du 5,56×45 mm avec du 7,62×51 mm n’a évidemment, pas plus de sens d’un point de vue technique qu’avec du 7,62×39 mm comme vu précédemment…mais elle a tout autant de sens historiquement ! Par ailleurs, cette comparaison nous semble d’à-propos pour évoquer une problématique parfaitement illustrée ici : la différence énergétique des ensembles mobiles. En abordant la chose sous l’aspect d’un bilan énergétique simplifié (i.e. Pour le G3, une masse mobile de 778 g se déplaçant sur une course (avant contact avec l’amortisseur) de 165 mm. Pour le M16A1, une masse mobile de 471 g se déplaçant sur une course (avant mise en but de l’amortisseur de la crosse) de 108 mm.
Donc 3,58 fois plus d’énergie pour G3 que pour le M16A1. SAR-80 : 1,55 Joules dont 0,02 Joules pour le mouvement seul du piston. Pour l’AK-47 type 3 : 2,40 Joules. Valmet M76 : 2,58 Joules. FAMAS F1 : Ici, la donnée est sujet à caution, n’ayant pas le moyen (pour le moment) de connaitre la masse du tube d’armement avec son levier attenant, qui font bien partie de la masse mobile au moment du tir, nous avons forfaitairement - au vu des spécificités géométriques des pièces - ajouté 100 g aux 379g de l’ensemble mobile pour le calcul : ce qui nous donne 2,43 Joules.
En ajoutant 80 g, ce qui nous paraît être une estimation « basse » de la masse l’ensemble des pièces de masses inconnues, on tombe à…2,33 Joules ! Si ces différences énergétiques se répercutent bien évidemment sur le comportement de l’arme (avec un mouvement arrière, suivi d’un mouvement avant), il est difficile avec les moyens à notre disposition de cerner avec précision la proportion sur le comportement global de l’arme.
Cependant, on se souviendra que les Soviétiques ont travaillé cette problématique en produisant des armes aux masses mobiles équilibrées par des contrepoids : originellement ce sont les AEK-971 et AK-107. Ces travaux n’aboutiront que récemment à l’adoption de versions modifiés de l’AEK-971 :les KORD 6P67 (en 5,45×39 mm) et 6P68 (en 7,62×39 mm). De par le surcroît de complexité de l’arme le déploiement n’a eu lieu qu’entre les mains d’unités spécialisées. Le tout pour un gain de performance annoncé à…10% en matière de probabilité d’atteinte jusqu’à 300 m dixit Max Popenker (Modern Firearms) sur des rafales courtes et...
Comme l’ont récemment fait la France et l’Allemagne, qui ont respectivement remplacé les FAMAS et les G36 utilisés par leurs forces armées par des HK416, le Royaume-Uni s’apprête à renouveler les fusils d’assaut SA80 L85 de la British Army, dans le cadre d’un vaste programme appelé Grayburn. Développé par la Royal Small Arms Factory et de calibre 5,56 x 45 mm Otan, le L85 a été mis en service en 1985… alors qu’il n’était pas encore au point.
En effet, ce fusil d’assaut a connu quelques problèmes de fiabilité [percuteur ayant tendance à se casser, difficultés pour éjecter une douille usagée, loquet du chargeur mal conçu, etc.], ce qui a conduit son fabricant à lui apporter régulièrement des corrections. Quoi qu’il en soit, ses jours au sein des forces britanniques sont comptés.
Déjà, en septembre 2023, la Royal Navy fit savoir que les L85 IW utilisés par la Force commando des Royal Marines allaient être remplacés par des Knight’s Stoner 1 [KS-1 ou L403A1 selon la nomenclature britannique] de 5,56 mm, conçu par l’armurier américain Knight’s Armament Company. Plus récemment, la marine britannique a annoncé que la Force commando Royal Marines serait aussi équipée de fusils d’assaut Sig Sauer MCX, en complément des KS-1. Une commande d’une valeur de 6 millions de livres sterling ayant été passée à cette fin.
Quant à la British Army, le remplacement de ses L85 en est encore dans sa phase préliminaire. « Le projet Grayburn fait encore l’objet d’études conceptuelles afin d’identifier et de définir les exigences en termes de capacité », a récemment expliqué Maria Eagle, la ministre britannique chargée des acquisitions et de l’industrie de défense, dans une réponse à une question écrite posée par un parlementaire. Et d’ajouter que l’accent serait mis sur « les performances, l’interopérabilité et la complexité ».
Interopérabilité ? Justement, ce point peut faire débat… En effet, l’US Army a fait le choix de se doter de fusils d’assaut XM-7 [ex-NGSW « Rifle »] qui, produits par Sig Sauer, utilisent des munitions de calibre 6,8 x 51 mm car celles-ci offrent une « capacité de pénétration supérieure ainsi qu’une meilleure précision » par rapport à celles de 5,56 x 45 mm, lesquelles « risquent de ne plus être efficaces face à des gilets pare-balles vendus pour 250 dollars ».
D’ailleurs, dans sa réponse, Mme Eagle a précisé que « différents calibres sont envisagés ». Ce qui suggère que le 6,8 x 51 mm est une option, d’autant plus que, comme le souligne le site spécialisé britannique Forces News, la dernière Revue de défense stratégique a souligné la nécessité de rendre la British Army « dix fois plus meurtrière » et que, partant, « tout remplacement du SA 80 visera probablement à augmenter la létalité de cette dernière lors de ses opérations ».
Le projet Grayburn ne vise pas seulement à remplacer les L85 mais également la mitrailleuse légère L86 LSW, la carabine L22 et les fusils L98, utilisés pour la formation des recrues de la British Army. Le marché porterait ainsi sur l’achat de 150 000 à 180 000 nouvelles armes.
Au moins trois industriels se sont déjà mis sur les rangs : Beretta Defence Technologies [avec le NARP], SIG [avec le MCX] et Heckler & Koch UK. Dans un entretien accordé au site Calibre Defence, fin juillet, Paul McDonald, le PDG de la filiale britannique de l’armurier allemand, a estimé que la British Army s’en tiendrait au calibre 5,56 x 45 mm.
« Malgré son faible pouvoir de pénétration contre les gilets pare-balles », ce type de munition « reste efficace pour les types d’engagements courants dans les conflits modernes : combats rapprochés, précis et rapides », a-t-il estimé. Et d’ajouter : « Avec un champ d’application ouvert, nous pourrions soumettre les HK416 et HK433. Les HK416 sont utilisés en France, aux États-Unis, en Allemagne et en Norvège. Il s’agit donc d’une arme dont l’efficacité a été prouvée ».
Les intentions de la British Army devraient être précisées à l’automne, à la faveur de la publication d’un nouveau plan d’investissement de la Défense, lequel tiendra compte de recommandations capacitaires de la Revue stratégique de défense.
Fusil d'Assaut | Calibre | Pays d'Origine | Date de Mise en Service |
---|---|---|---|
M16A1 | 5,56x45 mm | États-Unis | 1967 |
HK33 | 5,56x45 mm | Allemagne | N/A |
Valmet M76 | 5,56x45 mm | Finlande | 1976 |
SAR-80 | 5,56x45 mm | Singapour | 1980 |
FAMAS F1 | 5,56x45 mm | France | 1979 |
FNC | 5,56x45 mm | Belgique | 1980 |
L85A1 | 5,56x45 mm | Royaume-Uni | 1985 |
Comme dirait le major Werner Pluskat dans Le jour le plus long : “C’est fantastique ! Même si certains fusils mitrailleurs allemands avaient une architecture un peu semblable, l’armurerie britannique est pratiquement à l’origine du principe « bullpup » qui consiste à reculer le mécanisme en arrière de la détente, jusque dans la crosse.
En effet, dès le tout début des années 1950, divers prototypes ont été produits à Enfield, parfois dans de très petits calibres spécifiques (4,25 mm) avec le fusil EM 2 qui ne sera finalement jamais adopté. Le principal avantage d’une telle disposition est de pouvoir créer une arme compacte tout en montant un canon long qui permet de profiter de toute la puissance des cartouches de très petit calibre. Mais aussi, la distribution des masses rend plus confortable le contrôle du tir en rafales.
Parmi les inconvénients, on notera surtout l’utilisation ambidextre impossible sans un minimum de démontage, puisque l’ouverture de la culasse se fait au niveau de la joue du tireur. Le L85A1 a connu son baptême du feu lors de la Guerre du Golfe (Koweït 1990-1991). Il fut construit de 1985 à 1994 par l’Arsenal royal d’Enfield pour la British Army (à l’exception du Special Air Service).
Une partie des défauts du L85A1 ont été éliminés avec l’aide de la firme allemande Heckler & Koch pour devenir le L85A2. Bon nombre des organes les plus importants de l’arme ont été redessinés : polissage des pièces internes afin d’aider au chargement et à l’extraction, changement de la culasse, de l’extracteur, de l’éjecteur, du ressort de recul, du percuteur, du levier d’armement, des chargeurs, du cylindre des gaz, du marteau, du canon (pour la version fusil-mitrailleur)1.
Il en est dérivé un fusil mitrailleur : le L86A1 LSW. De même, il a été extrapolé un fusil de cadet (L98A1) tirant au coup par coup par répétition manuelle pour l’entraînement des jeunes recrues, et une carabine légère (L22A2) munie d’un canon court et d’une poignée antérieure.
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