L'Empire français, aussi appelé le Premier Empire, est le régime impérial de la France à partir du 18 mai 1804, date de la proclamation de Napoléon Bonaparte comme empereur des Français. Napoléon Bonaparte (1769-1821), Empereur de France entre 1804 et 1815, a consolidé et institué plusieurs des réformes de la Révolution française. Il est considéré comme l'un des plus grands génies militaires de l'histoire, commandant des campagnes très réussies, bien qu'avec certaines défaites égales.
L’armée française utilisait une variété d’armes à feu, notamment les mousquets, qui étaient l’arme de base des soldats d’infanterie. Ces armes étaient fabriquées en série dans les usines d’armement et étaient relativement faciles à utiliser. Durant la guerre de Sécession aux États-Unis, les mousquets à percussion étaient également utilisés pour l’infanterie. Les armes à feu du 1er empire étaient alimentées par des balles en plomb et de la poudre noire.
Le fusil d'infanterie modèle 1777, conçu par l'ingénieur Jean-Baptiste Vaquette de Gribeauval, était l'arme principale du fantassin. Il était initialement produit à la manufacture d'armes de Charleville, puis dans d'autres manufactures impériales comme Saint-Étienne, Roanne, Tulle, Maubeuge, Versailles, Mutzig, Culembourg et Turin. Sans la baïonnette, il mesure 1,515 m et pèse, à vide, 4,5 kilogrammes. Il s'agit d'un mono-coup à chargement par le canon, qui tire à la vitesse de 420 mètres par seconde des balles sphériques de 16,54 millimètres pesant 27,2 grammes, cela à raison de deux à trois tirs par minute. Sa portée peut atteindre 250 mètres (100 à 150 mètres en pratique). Il est réputé pour sa robustesse.
Le fusil modèle 1806 à baïonnette est une évolution directe du célèbre fusil d’infanterie français modèle 1777 corrigé an IX, largement utilisé par les troupes de Napoléon Ier au cours des campagnes impériales. Doté d’un canon long rayé et d’une baïonnette à douille, ce fusil représentait l’arme principale du fantassin de la Grande Armée. Produit dans les grandes manufactures françaises comme celles de Charleville, Saint-Étienne et Maubeuge, ce fusil illustre le formidable effort logistique et industriel mené sous le Premier Empire pour équiper une armée de masse. La baïonnette à douille, fixée au bout du canon, permettait au soldat de transformer son arme en lance pour la mêlée, sans pour autant nuire à la capacité de tir.
Défini par le réglement du 7 juillet 1786, sa version simplifiée en 1792 (dite "numéro 1") est produite à 6000 exemplaires jusqu'en 1800 et sert jusqu'en 1810. Il mesure 1,065 m à 1,082 m selon les lots et pèse, à vide, environ 3 kilogrammes. Il s'agit là encore d'un mono-coup à chargement par le canon. De calibre 17,1 mm, il tire des balles sphériques pesant 29 grammes. Dès les premières années de la Révolution, cet ancien modèle est remis en service avec quelques modifications, sous le nom de "modèle n°1".
Lire aussi: Recommandations concernant les fusils turcs
Long de 402 mm pour une longueur de canon de 230 mm, pesant 1,220 kilogramme, il est fabriqué par paire afin que les cavaliers puissent garnir les deux fontes de leurs selles, à la Manufacture de Libreville [nom de Charleville lors de la période révolutionnaire]. Il s'agit d'un mono-coup à chargement par le canon, qui tire des balles sphériques en plomb de 16,5 mm (poids: 27,2 g), cela à raison de deux à trois tirs par minute. Cette évolution, qui outre Charleville sera produite à 80 000 exemplaires jusqu'en 1808 dans les manufactures de Maubeuge, Saint-Etienne, Versailles, Tulle, Mutzig et Turin, est un peu plus courte (352 mm de long, canon de 207 mm) et légèrement plus lourde (1290 g). Sa principale amélioration consiste en un système permettant de maintenir le canon de façon plus ferme.
Les armes destinées à équiper les combattants étaient principalement fournies par la manufacture d'armes blanches de Klingenthal en Alsace. Le sabre était une arme particulièrement efficace sur le champ de bataille, tant pour les coups de pointe que pour les coups de taille.
Rendu règlementaire sous l'Ancien Régime (1767), le sabre dit "briquet" à lame courbe équipait initialement les grenadiers, puis les sous-officiers, les caporaux, les soldats des troupes d'élite, les tambours et musiciens, ainsi que les fourriers. Plus tard, il équipe la Garde Consulaire puis Impériale.
Il n'existait pas de modèle réglementaire pour les armes d'officier. Les mamelouks de la Garde Consulaire puis Impériale étaient dotés d'un sabre à lame courbe, à l'orientale, délivré par la manufacture de Versailles. Sa poignée en bois est recouverte de basane ; sa monture est en laiton, à calotte arrondie et percée (sur les sabres du Ier type) pour le passage de la dragonne, la garde à oreillons possède deux quillons droits à pans boulés ; la lame courbe est à dos plat et à contre tranchant. Le fourreau en bois est recouvert de basane en cuir et garnitures en laiton ; sa chape est ouverte sur le dos pour aider le passage de la lame.
Le 1er régiment de chevau-légers polonais de la Garde impériale, créé en 1807, fut doté en 1809 d'une lance de 2,75 mètres. En 1811, un nouveau modèle de lance, dit "à la française", fut introduit. Longue de 2,65 mètres, elle se compose d'un fer plat de 21,6 cm.
Lire aussi: Fusil Darne Calibre 12 : Détails Techniques
L'artillerie du Premier Empire comprenait différents types de pièces, chacune ayant un rôle spécifique :
À l'issue de la seconde Campagne d'Italie (1800), le Premier Consul Napoléon Bonaparte institue le 29 décembre 1801 un "Comité de l'artillerie", présidé par le général François Marie d'Aboville (où siègent notamment les généraux Auguste Frédéric Louis Viesse de Marmont, Jean Jacques Basilien Gassendi et Jean-Baptiste Eblé) chargé de moderniser et de simplifier ce système. Ce comité publia le 2 mai 1803 le résultat de ses travaux, connu sous le nom de "système de l'an XI".
Elle comprend les matériels destinés à être employés lors de batailles en rase campagne. L'acheminement et la mobilité des armes sur le champ de bataille sont essentiels, c'est pourquoi ce service recourt aux pièces les plus maniables. Pour des questions de poids, la pièce de 4 livres est d'abord affectée aux divisions d'infanterie et celles de 8 et de 12 livres aux unités de réserve.
Le biscaïen ou biscayen, dit aussi boîte à mitraille, est un projectile cylindrique rempli de balles en plomb, en fonte ou en fer, de la grosseur d'un petit œuf, lesquelles par métonymie sont également nommées biscaïens. Ces projectiles, se dispersant en cône dès la sortie du canon, provoquent de terribles ravages dans les rangs ennemis. Cependant le biscaïen n'est réellement efficace qu'à courte distance : environ 250 mètres.
Ayant pour rôle d'appuyer les sièges des places fortes, elle dispose de munitions propres à la destruction des fortifications, notamment des boulets fusants. Le mortier de 12, utilisé par exemple lors du siège de Dantzig en 1807, est la pièce d'artillerie la plus puissante de l'époque napoléonienne. Monté sur un affût composé de deux flasques en fonte de fer reliées par des entretoises en bois, il tire des bombes de plus de 70 kilogrammes. Il existe également des mortiers de 10.
Lire aussi: Calibre 16: Le Fusil Nemrod
S'agissant des obusiers, conçus à compter de 1803 par le colonel Pierre Laurent de Villantroys, les premiers (une douzaine, fondus à Séville) à être utilisés comme pièces de siège le sont à Cadix de 1810 à 1812. Leur portée est exceptionnelle pour l'époque : environ 4800 mètres. Les deux plus imposants, de 9 et 11 pouces respectivement, coulés à Douai et testés à La Fère, sont emportés à Berlin suite à la campagne de France de 1814.
Destinée à équiper la défense des places fortes, elle est composée des mêmes pièces que l'artillerie de siège. La différence réside dans les affûts, adaptés aux fortifications qu'elle protège, conçus pour tirer au-dessus des parapets et non par des embrasures.
L'artillerie de côte assure la défense du littoral et des ports. Les cibles qu'elle vise sont par nature difficiles à atteindre puisqu'il s'agit de navires en mouvement sur lesquelles elle tire à longue distance. Elle utilise donc des pièces puissantes : canons de marine de 36 et 18 livres, canons de 24, 16 et 12 livres et mortiers de 12 pouces. Le problème de leur déplacement ne se posant pas, elles sont montées sur des affûts massifs, composés essentiellement de bois et comportant peu de ferrures, afin d'éviter leur détérioration par l'atmosphère marine. Leur système de pointage est adapté au tir sur des cibles mouvantes. L'affût est posé sur un châssis qui peut se déplacer latéralement grâce à un système de roues.
La plupart de ces pièces sont les mêmes que celles en usage dans l'artillerie de siège ou surtout la marine (en raison de leur coût moindre, voir ci-dessous). Le mortier de 12 pouces, toutefois, se singularise par sa chambre tronconique qui minimise le vent et améliore à la fois la portée et la précision. Après 1803, le système dit de l'an XI, introduit l'usage du mortier à plaque, moins maniable mais plus précis. Le boulet rouge, d'une manipulation plus aisée qu'en mer, est largement utilisé. Certains fours à boulet, en pierre, sont dimensionnés pour porter à incandescence simultanément plusieurs centaines de projectiles.
Les spécificités du service de côte justifient la création d'un corps d'artilleurs spécialisés : les canonniers garde-côtes. Malencontreusement supprimé par la Révolution en 1791, il est restauré par le Premier consul en 1803. Ses effectifs vont croissants au fur et à mesure de l'allongement des frontières maritimes de l'Empire.
La gamme des canons de marine se décline en fonction du poids des boulets pleins en fer tirés par les différentes pièces : 36, 24, 18, 12, 8, 6 et 4 livres. La plupart de ces canons ne sont pas en bronze, comme leurs homologues terriens, mais en fonte de fer, bien que ce matériau soit moins résistant et plus dangereux en cas d'explosion de la pièce (il vole en éclats, ce qui n'est pas le cas du bronze). Toutefois, son bruit moins sujet à provoquer la surdité des canonniers, mais aussi son coût moins elevé, compensent ces défauts. Il faut en effet avoir en tête qu'un vaisseau de ligne, à lui seul, aligne presque autant de canons que toute la Grande Armée à Austerlitz.
Quelques rares pièces de 24 ou 18 livres, les obusiers de pont (ou de vaisseau) de 36 Modèle 1787, les pierriers, les espingoles, font exception en restant coulés en bronze.
L'obusier de pont, également appelé caronade en bronze, fait son apparition dans la marine française en 1787. Il est dérivé des obusiers terrestres de Gribeauval. Il est au départ prévu pour tirer des obus (boulets cylindriques creux munis d'une charge explosive). Toutefois, sa manipulation étant rapidement jugée trop dangereuse, l'obus sera en fait très vite remplacé par des boulets pleins et des boîtes à mitraille. La gamme d'obusiers de 36, 24 et 18 livres initialement envisagée restera un projet. A partir de 1801 (ou 1804), sous l'impulsion de Napoléon et de son ministre de la marine, Denis Decrès, on commence à produire des caronades en fer, copiées sur celles que les Anglais fabriquent depuis 1774 (d'abord à Carron, d'où le nom de ce canon). Deux calibres sont prévus : le 36, destiné aux vaisseaux et le 24, pour les frégates. Ces caronades, dites de l'an XIII, sont destinées à remplacer les obusiers de pont.
Les espingoles et les pierriers (ou perriers) constituent l'artillerie légère. Tous deux tirent des boulets pleins d'une livre ou des boites à mitraille, remplies de balles de plomb. L'espingole est plus légère. Elle pèse aux alentours de 20 kilogrammes, et son tir est déclenché par une gâchette actionnant la platine à silex, à l'instar d'un mousquet. Le pierrier est un canon en réduction, d'environ 80 kg. Les deux armes nécessitent un support, appelé chandelier.
Les canons de 8, 6 et 4 livres ne sont installés que sur le pont supérieur, les gaillards et la dunette des vaisseaux de ligne et des frégates. Mais on les trouve aussi sur les unités plus légères, tels que corvettes ou bricks. L'obusier de vaisseau, dont le diamètre intérieur est de 169 mm, la longueur de 843 mm et le poids de 350 kg, est une pièce courte et légère.
Différents types de munitions étaient utilisés :
Dans l’artillerie terrestre, le vent du boulet est fixé, à 2,3 mm pour les pièces de campagne et 3,4 mm pour celles de siège et de place, quel que soit leur calibre.
Avec un canon de gros calibre, la cadence de tir est de l'ordre d'un coup toutes les 3 minutes et demi à quatre minutes. Lorsque les distances entre adversaires sont très courtes, on tire parfois à double (deux boulets ronds ou un boulet rond et un boulet ramé ou un boulet rond et un paquet de mitraille) voire à triple (un boulet rond, un ramé et un paquet de mitraille) chargés dans l'ordre indiqué.
La portée du but en blanc est de 60 toises (environ 117 mètres). Les fusils à étincelles avaient un silex ou une pierre à silex, qui, lorsqu'ils étaient déclenchés, produisaient l'étincelle qui enflammait la poudre. Ces types d'armes ont nécessité le rechargement manuel de leurs munitions après chaque tir. Les carabines pourraient être plus précises que les pistolets et ont donné une portée effective plus longue. Cependant, la séquence de chargement et de tir étant complexe, les recrues devaient répéter ces mouvements pendant l'instruction jusqu'à ce qu'elles puissent être instinctivement exécutées au milieu de la tension et de la confusion du combat. La trajectoire de la balle était imprécise et pendant le combat il était impossible de bien viser. La seule façon d'assurer une certaine efficacité était un groupe de haute densité des tireurs dans un petit avant, tirer possible et volées à la distance la plus courte autorisée.
tags: #fusils #armée #napoléonienne #caractéristiques