L’histoire d’amour entre l’Espagne et les fusils Mauser ne date pas d’hier. Figurant parmi les premiers clients de la firme d’Oberndorf dès 1892, l’Espagne contribuera au premier gros succès économique de Mauser en Europe avec son 1893. Elle continuera son histoire d’amour avec les systèmes Mauser avec les modèles 95, 1916, ses Mausers 44 et jusqu’au FR-8.
Le gant jeté en Allemagne à Mauser par l’adoption du Gewehr 1888, en se voyant refuser le droit d’équiper l’Armée Impériale, n’aurait pu être plus brillamment relevé par Paul Mauser (1838-1914). D’abord avec le modèle 1889 (adopté par la Belgique) et ses successeurs, les modèles 90 et 91, adoptés en Amérique du Sud, puis avec le 1893, adopté par L’Espagne.
Le système M93 est le second système Mauser le plus prolifique après le système 98. Connu sur tous les continents, on oublie trop souvent ce parent important de la famille mauser qui sera même purement et simplement copié par les États-Unis avec ses Springfield 1903. Détail cocasse, le Mauser M93 leur avait été présenté lors des tests aboutissant à la sélection du fusil Krag-jorgensen par les USA.
Son ingéniosité réside principalement dans son extracteur large qui serre en permanence le culot de l’étui contre la tête de culasse empêchant toute double alimentation. La sécurité à drapeau est une fois de plus améliorée et dotée d’un bouclier évitant les retours de gaz dans le visage du soldat. Son magasin interne à double pile, qui paraît aujourd’hui trivial, est d’une ingéniosité remarquable. Imperdable, jamais tordu et ne venant pas heurter le dos du cavalier.
Associé à ce magasin, une lame chargeur de cinq cartouches venait s’apposer au dessus du boîtier, sans rentrer dedans, assurant une alimentation simple et efficace. Ces clips étaient moins chers et plus faciles à produire que ceux du 98. Ils utilisaient moins de métal tout en n’étant pas indispensables au bon fonctionnement de l’arme.
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Autre trait de génie des « mausers espagnols », leur cartouche de 7x57mm qui fera le tour du monde du Chili à la Turquie en passant par les Balkans et l’Afrique du Sud. Plus légère et reculant moins que le 8 mm de la Patrone 88 (8x57IS), il fut le calibre d’export par excellence. Il fut apprécié de tous par sa tension de trajectoire supérieure et sa capacité de perforation redoutable.
Pour une arme ayant autant roulé sa bosse, on peut être étonné d’y voir aussi peu de traces de manipulation. Pas une fissure ou d’enture à signaler. Sa crosse droite est d’une grande élégance et peut surprendre les habitués du K98. Levier de culasse coudé, poli miroir de façon identique aux exemplaires germaniques. Il s’agit d’un armement à la fermeture comme sur les modèles 1896 suédois ou les Enfield.
Point besoin de violence pour la faire s’ouvrir et juste une touche de persuasion pour qu’elle se referme en douceur. La manipulation du drapeau de sécurité se fait aisément. C’est rigide et franc comme le savent l’être les armes militaires sans pour autant être une séance d’haltérophilie à chaque sortie au stand. La percussion est nette et franche.
La sortie du magasin se fait à travers le pontet, comme sur les modèles 1889, au moyen d’un pointeau ou de la tête d’une cartouche. Le tonnerre, comme c’est souvent le cas lorsque l’arme passait chez les Républicains, est dénué de la couronne royale et de sa marque d’arsenal. Elles ont été effacées pour des raison politiques. Cela a été très bien fait et un re-bronzage très soigné en arsenal lui a été appliqué.
Sur le côté du boitier, on trouve, comme souvent, les poinçons d’épreuves allemandes de chez Frankonia ainsi que la mention de son calibre « 7×57 ». Car beaucoup de ces Mausers espagnols sont repassés dans le pays de leur conception dans les années 50/60 avant de repartir sous d’autres cieux. Très nombreux sont ceux de ces mousquetons 1916 qui, à défaut d’être neutralisés, ont été re-chambrés dans l’aussi puissant que peu adapté 7×64.
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Le fut et le garde-main sont en très bon état. Ce dernier élément, souvent manquant et embêtant à trouver, est ici bien présent. La hausse a gardé aussi sa configuration originale, graduée de 300 à 2000m (car l’ennemi n’est jamais assez loin). Les garnitures bronzées sont d’origine et en très bon état. Tenon de baïonnette présent et fonctionnel. Baguette du modèle aussi. Bref complet de chez complet.
Notre mousqueton 1916 nous raconte la Guerre d’Espagne. Né chez les Monarchistes, capturé et récupéré par les républicains, il n’a pu poursuivre sa vie que par l’émigration forcée. Assez peu fréquent dans sa configuration militaire d’origine, notre arme est parfaitement prête à défendre fièrement ses couleurs en concurrence avec le reste de ses cousins de la gigantesque famille Mauser.
Une perle hispanique dont la balle de 7mm claquera au stand comme les castagnettes sur un air de Flamenco. Dans l’enthousiasme et la précision.
La société Hotchkiss, qui avait mis au point une mitrailleuse en 1900, en avait développé une version allégée dite "mitrailleuse portative" en 1907. Elle a été testée dans l'Armée Française, mais n'a pas eu le succès escompté. Elle en a eu plus auprès de l'US Army, qui l'a adoptée sous le nom de "Bénet-Mercié Model 1909", en calibre .30-06. Les Britanniques en ont utilisé une version en .303.
Après la guerre (de 14-18), la France a lancé un programme pour l'adoption d'un fusil-mitrailleur (en 1921). Plusieurs constructeurs se sont mis sur les rangs, dont Hotchkiss qui, le 27-2-1922, déposa un brevet pour un fusil-mitrailleur qui pouvait être fourni avec une alimentation par bandes rigides (comme la "mitrailleuse portative" initiale) ou par chargeurs.
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Ce "fusil-mitrailleur Hotchkiss 1922" est celui que tu montres, il a été adopté par le Brésil, le Chili, l'Espagne, la Grande-Bretagne, la Grèce, le Liban, le Pérou, la Roumanie, Saint-Domingue, la Tchécoslovaquie et d'autres encore, dans différents calibres ... mais pas par la France, qui les a néanmoins testés, ainsi que les divers modèles améliorés dans les années qui ont suivi, en 1925 et 1931. C'est le FM 1923 de la MAC qui a décroché le pompon ...
Le modèle espagnol était en calibre 7 X 57 Mauser, et l'Espagne en a utilisé environ 3000, fabriqués par Oviedo et La Coruña. Ils ont servi, of course, pendant la Guerre Civile en 36-39. Ceux qui étaient en service dans les pays "visités" par les Allemands entre 1939 et 1945 ont repris du service dans la Wehrmacht, comme il se doit !
Le FA O.C. 38 reste un Hotchkiss 1922 simplifié (30 pièces en moins, 34 autres modifiées), certes un peu croisé avec un ZB 26, et le manuel du FA Hotchkiss 1925 est la version espagnole du manuel d'usine du FM français à alimentation par bandes rigides, que Hotchkiss a vendu en petit nombre à l'Espagne, mais aussi à d'autres pays (Grèce, Turquie ...). Les variantes de ce FM sont nombreuses ...
En quantité moindre, quatre seulement étaient des fusils mitrailleurs. Il est recommandé que la mitrailleuse du bataillon soit du type I ou II de 7 mm, car ils étaient les plus nombreux au sein de l'armée et avaient été utilisés efficacement dans les cloches marocaines. À la fin des années vingt, l’Astra Ecia mod.1927, déclarée réglementaire en 1929, a également été utilisée pour introduire le Trapote Mod.1932 le plus moderne, mais si lentement qu’il est fort probable qu’il n’ait pas atteint le bataillon Almerian, principalement utilisé dans la cloche asturienne de 1934. Il est frappant de constater que l'une des premières unités à être équipée de ce type d'armes était la garde d'assaut. Azana commence par la lenteur avec laquelle le processus de sélection de ce nouveau fusil a été développé.
Modèle | Calibre | Longueur du canon | Poids de l'arme | Alimentation | Taux de feu |
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Mitrailleuse "HOTCHKISS" MODELE 1922 | 7 mm | 600 mm | 12,2 Kgr | bandes de 30 cartouches | 150 à 420 tours par minute |
Fusil mitrailleur "HOTCHKISS" TYPE I | 7 mm | 500 mm | 8,5 Kgr | bandes de 15 cartouches | 60 à 230 tours par minute |
Fusil mitrailleur "HOTCHKISS" TYPE II | 7 mm | 500 mm | 8,8 Kgr | bandes de 15 cartouches | 80 à 300 coups par minute |
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