Dans l'éternel duel qui oppose l'épée au bouclier, l'apparition du char d'assaut au cours de la Première Guerre mondiale appelait une réponse adéquate à ce nouvel acteur du champ de bataille. Et les réponses ne se firent pas attendre : parmi elles, en 1918, les Allemands alignèrent le légendaire « Mauser M1918 TankGewehr » (aussi dit « T-Gewehr ») de calibre 13,2×92 mm SR « Tank und Flieger » (TuF), le premier fusil antichar.
Au lendemain de la révolution d’Octobre et de la Guerre Civile Russes, les « Rouges » héritent d’un pays largement agricole, peu industrialisé avec une population faiblement instruite. Concernant l’éducation, il est nécessaire de préciser que cet état de fait est bien plus le fruit d’années de guerre que d’une politique Impériale négligeant l’éducation de sa population. Contrairement à ce que d’aucuns pourraient croire, sous le règne du Tsar Nicolas II, une large partie de la population avait accès aux écoles et le niveau d’instruction n’était sans doute, au début de la Première Guerre Mondiale, pas pire que dans d’autres nations dites « industrialisées ».
Quoi qu’il en soit, la situation est jugée « préoccupante » par les Soviétiques, l’éducation étant stratégique dans tous les domaines. Lors du recensement de 1926, 82,10% de la population vivait en zone rurale. À titre comparatif, ce pourcentage était 25,21% lors du recensement de 2021 ! Il est aussi nécessaire de préciser ici que l’éducation n’apporte pas que la capacité de « lire et compter » : elle améliore également grandement les capacités d’interagir et de s’adapter.
Ainsi, pour maintenir la « puissance de feu » à niveau tout en prenant en compte la nature de la population constituant les troupes en cas de mobilisation, il est nécessaire de concevoir une arme adéquate. C’est à ce croisement des besoins que va voir le jour la SKS vers la fin de la Seconde Guerre mondiale. L’arme se veut simple pour une utilisation aisée et efficace par un public faiblement formé. Et effectivement, la SKS excelle dans cet emploi : pas de rafale, pas de gestion de chargeur, pas de perte de baïonnette. L’arme est constituée de « gros » sous-ensembles, peu prompts à la casse, à la perte et aisément nettoyés.
Au lendemain de la révolution d’Octobre et de la Guerre Civile Russes, les « Rouges » héritent d’un pays largement agricole, peu industrialisé avec une population faiblement instruite. Concernant l’éducation, il est nécessaire de préciser que cet état de fait est bien plus le fruit d’années de guerre que d’une politique Impériale négligeant l’éducation de sa population. Contrairement à ce que d’aucuns pourraient croire, sous le règne du Tsar Nicolas II, une large partie de la population avait accès aux écoles et le niveau d’instruction n’était sans doute, au début de la Première Guerre Mondiale, pas pire que dans d’autres nations dites « industrialisées ».
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Repéré dès 1918 par V.A. Degtyarev alors qu’il travaillait sur des pièces des armes conçues par V.G. Fedorov, Sergei Gavrilovich Simonov sera très rapidement associé à la conception de fusil et de carabine semi-automatique et automatique. Il présentera de nombreux prototypes à partir de 1926 et connaitra une première consécration avec l’adoption de l’AVS-36 en 1936. Selon l’auteur Soviétique D.N. Bolotin, 65 800 exemplaires de cette arme ont été produits au moment où la production s’arrête en 1940. Si les fusils semi-automatiques qui succéderont à l’AVS-36 seront les SVT-38 et SVT-40 de F.V.Tokarev, il ne s’agit nullement d’une mise sur la touche du concepteur.
La réflexion Soviétique en matière de fusil antichar ne date bien évidemment pas de l’attaque Allemande. Dans les années 30, le sujet fut étudié, notamment avec le calibre 12,7×108 mm, dont les munitions proposent des performances finalement proches de la 12,7×99 mm. Cependant, ces deux calibres, excellents pour l’engagement de véhicules légers, de fortifications légères ou pour la défense antiaérienne à basse altitude, atteignaient déjà leurs limites sur des véhicules blindés et notamment sur des chars de combat.
En conséquence, une munition fut conçue et perfectionnée entre 1938 et 1940 et, le 16 Juillet 1941, la « cartouche de 14,5 avec projectile B-32 » fut officiellement adoptée. Il s’agit donc d’un projectile de 14,5 mm monté sur un étui de 114 mm, qui est annoncé dans sa variante perforante-incendiaire B-32 à 1010 m/s dans les canons des PTRD-41 (1227 mm) et PTRS-41 (1216 mm).
Le projectile de 14,5×114 mm B-32 est composé d’un noyau en acier durci enrobé dans du plomb, coiffé d’une composition incendiaire le tout étant contenu dans une chemise d’acier plaquée tombac ou zinguée. La composition incendiaire est un classique en URSS : mélange de poudre de baryum, aluminium et magnésium, très stable, qui s’initie naturellement par l’énergie de l’impact. Le code couleur de la munition est, en URSS, une pointe rouge surmontée de noir.
Dans la recherche de l’amélioration des capacités de perforation, une munition perforante-incendiaire à noyau à carbure de tungstène sera adoptée le 15 Août 1941 (environ un mois après la B-32) : il s’agit de la BS-41. Le carbure de tungstène étant nettement plus dense que l’acier (près de deux fois plus !), pour une masse proche (annoncé à 65 g), le projectile est plus court que la B-32.
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Bien évidemment, d’autres munitions seront produites après-guerre : perforante-incendiaire-traçante (BZT et BZTM), traçante-incendiaire (ZP), « incendiaire instantanée » (MDZ - souvent présentée comme explosive-incendiaire). Nous y apprenons par ailleurs que les Soviétiques expérimentèrent également une autre munition antichar encore plus puissante : la 14,5×148 mm B…soit un projectile de 14,5 mm monté sur une douille de 23×152 mm B !
L’étude des fusils antichars commence tôt dans l’entre-deux-guerres et dès 1931, Leonid Vasilyevich Kurchevsky, conçoit un fusil sans recul de 37 mm testé à partir de Juillet 1932. Quoi qu’intéressante, cette arme ne sera pas produite en grande quantité (et sans doute uniquement à des fins d’essai en corps de troupe). Le 13 Mars 1936, les autorités Soviétiques passèrent une résolution spéciale concernant le développement de fusil antichar en calibre 12,7×108 mm.
À partir de 1939, ce sont des fusils pour la 14,5×114 mm qui furent demandés à Nikolaï Vasilyevitch Rukavishnikov, S.V. Vladimirov, et Boris Gavrilovitch Shpitalniy. Le fusil de N.V. Rukavishnikov, était un semi-automatique à 5 coups fonctionnant par emprunt de gaz. Le fusil de B.G. Shpitalniy était à un coup, avec ouverture automatique de la culasse lors du tir, la mise en œuvre étant assurée par un court recul du canon. Le fusil de S.V. Vladimirov fonctionnait par long recul du canon et avait la particularité de se démonter en deux sous-ensembles aisément transportables par un binôme (car, oui, le fusil antichar reste une arme collective).
On note que sur toutes ces armes, l’ouverture du mécanisme de fermeture est automatique lors du tir, même pour des armes à répétition manuelle ou à 1 coup. La chose est en réalité rendue nécessaire par l’effort considérable qui est à réaliser pour décoller l’étui de la chambre à l’issue du tir. La plupart des tireurs de fusil à répétition en calibre 12,7×99 mm ont expérimenté cela…mais dans une moindre mesure : il faut garder ici en tête que la munition développe près de deux fois l’énergie cinétique d’une 12,7×99 mm.
En Juin 1941, reconsidérant les choses face à l’attaque Allemande le fusil de N.V. Rukavishnikov est finalement approuvé de façon hâtive sans que tous ses défauts soient corrigés. Si l’efficacité de l’arme était considérée par les Soviétiques comme supérieure aux matériels étrangers de par son calibre, le fusil de N.V. Rukavishnikov était finalement trop complexe pour un usage militaire. En Juillet 1941, vraisemblablement sur ordre direct de Staline, qui insistait sur l’importance de fusils antichars face à l’avancée Allemande, de nouveaux concepteurs sont nommés à cette tâche : ce furent les désormais célèbres Vasily Alekseyevich Degtyaryov (DP, DShK-38, RPD-44) et Sergey Gavrilovich Simonov (AVS-36, SKS-45) qui furent désignés pour reprendre le travail en tout hâte.
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Travaillant « nuit et jour », les deux concepteurs proposèrent des armes en moins de 22 jours ! À la fin du mois de Juillet, S.G. Simonov présentait deux modèles de fusil à chargeur. Le premier, développé en collaboration avec Georgiy Semenovitch Garanin, Sergey Mikhaylovitch Krekin et Aleksandr Andreyevitch Dementyev, ouvrait automatiquement la culasse au tir et éjectait la douille, en utilisant le principe du recul de canon. Le second, dessiné par V.A. Degtyarev seul, se contentait d’ouvrir la culasse rotative au tir, sans éjecter l’étui tiré. Les deux armes étaient alimentées par un chargeur de 5 coups.
De son côté, S.G. Simonov, pour gagner du temps s’appuya sur ses travaux précédents et notamment sur son prototype de fusil semi-automatique de 1938 (concurrent malheureux face au SVT-38 de F.V. Tokarev). Remplaçant l’alimentation p...
En 1939, la Finlande se trouve face à une guerre imminente contre l’URSS. Les Soviétiques, toujours marqués par la manière dont la Garde rouge a été expulsée lors de la courte guerre civile finlandaise suivant l’indépendance, témoignent d’une hostilité croissante envers la Finlande. L’URSS, expansionniste et confrontant tous ses voisins pour exporter son modèle social, intensifie les tensions frontalières avec la Finlande.
Après avoir analysé le matériel soviétique pendant la guerre civile espagnole, les Finlandais décident d’acquérir un fusil antichar pour contrer les T26, BT5, et BT7. La Finlande, ayant récemment acquis des tubes antiaériens Oerlikon de 20 mm, décide de standardiser les munitions. Le résultat est un long fusil lourd semi-automatique à emprunt de gaz, pesant un peu moins de 50 kilos et nécessitant une équipe de deux personnes pour son opération. En plus de ses béquilles, il est équipé de patins de ski pour faciliter son transport dans la neige.
Officiellement baptisé L-39, il est surnommé le « fusil à éléphant » dans les rangs. Bien que peu utilisé lors de la guerre d’hiver, il continue à être employé pendant la guerre de continuation. Le fusil, le plus puissant de sa catégorie, se révèle très efficace contre les blindés légers et polyvalent contre les cibles dites « molles ». Cependant, avec l’arrivée du T-34, l’arme perd de son efficacité en ne pouvant prétendre à la destruction complète.
Modèle | Concepteur | Calibre | Type |
---|---|---|---|
PTRD-41 | Vasily Alekseyevich Degtyaryov | 14,5×114 mm | Un coup |
PTRS-41 | Sergey Gavrilovich Simonov | 14,5×114 mm | Semi-automatique |
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