Le fusil de chasse à pompe YILDIZ S61 crosse bois en calibre 12/76 est une arme compacte et élégante, alliant la fiabilité légendaire des fusils à pompe à l'esthétique chaleureuse d'une crosse en noyer. Il est parfois de bon ton de snober la production turque…à laquelle pourtant la plupart des grandes marques mondiales fait largement appel.
Qu’on aime ou pas, et sans idées préconçues on ne peut admettre que c’est une arme sans qualités, car sortie de boite, le look du « pompe » est bien là, avec une forte ressemblance avec le parangon de la catégorie, le Remington 870. Un fusil à pompe sobre et fonctionnel dans la plus pure tradition armurière de la seconde moitié du XXème siècle. Pour déjà avoir eut des fusils à pompe, je peux qualifier cette arme de trés robuste, maniable et très facile à utiliser avec en plus un aspect esthétique tout à fait dans l'air du temps.
La fiche technique est très actuelle : chambre magnum (76), canon (61 et 70) acier, garantie 5 ans sur toute la partie mécanique, poids ultra léger 2,7 kg (vérifiés !) pour une capacité importante : 4 cartouches plus une dans le canon. Le fonctionnement très simple de ce fusil à pompe garantit une action sans faille sur le terrain. Ce type de fusil à pompe digère toutes les cartouches, quelle que soit la puissance ou la qualité ! C'est un avantage indéniable sur le terrain avec un fonctionnement intuitif.
Sautent immédiatement à l’œil, les bois veinés (trop ?) au laser, on tient en main un véritable « tigre » qui peut certes flatter le néophyte, mais ne trompera pas le connaisseur en bois. Clé de voûte de son ADN résolument classique, ses atours de noyer à la teinte intense et profonde confèrent au Yildiz S61 allure distinguée sans pour autant tomber dans le piège du baroque.
Crosse et devant de ce fusil à pompe Yildiz sont fabriqués en noyer… Turc ! La crosse de mon exemplaire de test est plutôt sympa avec un noyer flammé du plus bel effet. La finition de surface est assez simpliste. Le vernis n'est pas trop brillant. Le battant de crosse est fixé à l'arrière de la crosse de façon tout à fait conventionnelle.
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La poignée pistolet est peu prononcée, assez longue et permet au tireur de positionner sa main en fonction de la taille de celle-ci. Le quadrillage est de forme basique, bien réalisé, il offre un bon grip. Le devant possède une forme un peu anatomique, cylindrique dessous et avec un petit renfoncement de part et d'autre au sommet de ce dernier. Il est assez épais, 4,9 cm.
Le fonctionnement est parfaitement intuitif et onctueux du fait d’un usinage très précis. Mécanisme (pompe, rail, culasse, canon) simple et donc robuste, ce que j'apprécie. Le rechargement de ce fusil est confié à un système très simple de tringles, fixées d'une part dans le devant du fusil et de l'autre à la culasse mobile. Le tout fonctionne visiblement bien et il est très simple de tout démonter afin de tout nettoyer, culasse comprise !
Le bouchon de tube magasin est cylindrique, il est quadrillé sur tout le pourtour et offre une bonne prise en main pour le visser et dévisser. De forme vraiment standard il mesure 6,2 cm de hauteur et 21 cm de longueur au maxi. Il est réalisé en alliage d'aluminium 7075 afin de gagner un peu de poids sans sacrifier la solidité de l'arme. Il reçoit un traitement de surface un peu granité noir assez mat afin d'éviter les reflets pouvant alerter le gibier.
Ce boitier est fraisé sur le dessus. Quatre embases permettent de monter une optique de tir assez facilement. La culasse mobile est argentée, assez brillante. Le mécanisme de sureté est confié à un arrêtoir circulaire traversant assez classique comme on en trouve sur de nombreux fusils semi-automatiques ! La queue de détente de ce fusil Yildiz est de taille normale, argentée et lisse. Elle est logée dans un pontet assez petit, confectionné en polymère. La détente est directe, il n'y a aucune course avant le départ du coup de feu. Les poids de départs sont assez lourds, j'ai relevé une moyenne à plus de 2,5 kg.
Législation française oblige ce canon dispose de rayures non dispersantes à l'intérieur. Le canon est équipé d'une bande ventilée plate en acier (il n'y a pas de décrochement entre le boitier de culasse et la bande ventilée). Elle est striée afin de limiter les reflets en surface. Le fusil à pompe de Yildiz est livré avec cinq chokes mesurant 4,1 cm de longueur. Ils sont assez petits.
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On notera toutefois la présence d’un fraisage figurant sur le faîte du boitier autorisant le montage d’une optique type viseur point rouge selon deux positions dont on ne boudera pas la contribution, notamment dans le cadre de la chasse en battue. Les cotations des chokes se retrouvent dans l'usinage très précis, lesquels, malheureusement, ne se partagent pas avec d’autres marques, et il faut faire appel à Trulock et Briley (sur le marché US) pour obtenir des chokes longs.
J'ai eu l'occasion de chasser le petit gibier avec ce fusil à pompe de Yildiz. Le fusil est assez léger et maniable avec une bonne répartition des masses. Même avec 4 cartouches dans le tube magasin le canon ne pique pas trop vers le sol. J'ai pu tirer quelques corbeaux à l'affut, il est sécurisant car on peut facilement laisser le fusil culasse ouverte, sans actionner la sureté lorsqu'on va chercher un oiseau tombé au sol.
J'ai aussi pu l'utiliser en chasse billebaude le long des haies pour tirer grives et merles le long des haies, c'est plaisant avec de petites cartouches peu chargées. Enfin j'ai chassé la bécasse au bois est c'est plutôt sécurisant car j'ai souvent progressé en sous-bois sans cartouche chambrée.
En version canon de 61, si on maîtrise bien le cycle de « traction » avec la main faible, le fraisage du boitier permet de montage d’un point rouge qui peut en faire une arme redoutable pour la battue, mais en tenant compte de deux éléments : le poids très léger de l’arme pour tirer à balle, et le pad amortisseur trop mince et peu absorbant pour pouvoir doubler sans qu’au surplus de recul ne vienne s’ajouter le phénomène de « dépointage-repointage » inhérent à ce type de répétition manuelle. Dans ce cas, il convient peut-être de changer ses habitudes sur le choix de balle, ce que nous avons fait en délaissant nos habituelles lourdes Brenneke, au profit de balles peu rapides, plus lentes (434m/s) et plus « perçantes » comme la Rottweil Exact du fait de sa forme Gualandi « pointue », et surtout d’un plomb à plus forte teneur d’antimoine et donc plus « dur ».
La prise de visée s’effectuera par un guidon grain d’orge en laiton coiffant la bande ventilée trônant sur le barreau.
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Les fusils à pompe ont toujours la côte ! La plupart des grandes marques en conservent à leur catalogue. Ce Yildiz dispose de finitions correctes, le traitement de surface des bois est assez simple, les finitions des pièces métalliques, boitier de culasse et canon sont de meilleure facture. Le mécanisme de rechargement est réduit à sa plus simple expression et fonctionne bien sur le terrain.
Le gros avantage c'est une grande simplicité de démontage et de donc de nettoyage ! Le fait de pouvoir embarquer 5 munitions est un vrai atout sur le terrain par rapport à un fusil semi-automatique ! Quant à la cadence de tir, elle n'a rien à envier à un fonctionnement à emprunt de gaz ou inertiel une fois le maniement de la pompe bien maitrisé.
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