Nous les avons applaudis tous les soirs en 2020 lors de l’arrivée de la Covid. Certains les ont ensuite considérés comme des pestiférés. Mais les femmes et les hommes en blouse blanche (ou bleu ou verte d’ailleurs aussi), méritent notre respect. Surtout lorsqu’on sait dans quelles conditions ils travaillent.
Dans ce quatrième volume, il est bientôt temps de rendre sa thèse. Mais pour cela, il faudrait déjà avoir un sujet. Et ensuite, il faut savoir quoi y mettre. En plus de sa thèse, notre interne en médecine est sur le point de vivre une nouvelle expérience très riche et instructive.
C’est la première question que je me suis posée avec le titre de cette BD. Au départ, un carabin est un soldat qui porte une carabine. En fait non. En devenant médecin, les élèves jurent de respecter le serment d’Hippocrate.
Là, il joue deux rôles. Tout d’abord celui de standardiste pour prendre les appels du 15. Très vite Védécé se rend compte que beaucoup d’appels reçus par le 15 sont de fausses alertes, de personnes qui n’ont pas besoin d’urgence. Ou alors des personnes qui veulent abuser du système et profiter d’un tour en ambulance. Et lorsqu’arrive le moment d’intervenir, Védécé peut compter sur ses deux collègues. Chaque sortie est une vraie aventure.
La couverture de ce tome 4, représente notre carabin sur fond bleu, devant la croix du SAMU. Le dessin est dans un style semi-réaliste, si ce n’est que les personnages sont anonymisés et ont tous une tête de smiley noire. C’est la première fois que je lis une BD de cette série. Pourtant le personnage de Védécé me disait quelque chose. J’ai déjà dû voir des strips ou illustrations tourner sur les réseaux.
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Vie de carabin est une BD humoristique. Mais parfois on se demande s’il ne faudrait pas pleurer. L’auteur nous décrit un Hôpital vétuste, avec peu de moyens. Chaque sortie en voiture du SAMU était une course folle. Musique des années 80 à fond, pied sur le champignon. Et puis la BD présente des bonus cachés. Lorsque notre carabin est devant son écran d’ordinateur, celui-ci affiche parfois un QR code. Mon passage préféré est l’épisode du petit garçon.
En fidèle lectrice des tomes précédents, celui-ci a bien sûr rejoint également ma collection ! Un tome magnifique. Védécé dénonce toujours l'état actuel des hôpitaux et l'impact que cela a sur la prise en charge des patients. Les petits QR codes nous permettent aussi de partager des moments de solitude, quotidien de bien des standardistes ! Un tome à mettre dans toutes les mains, peut être que cela pourrait aussi éveiller la conscience de certains qui réfléchiront à deux fois avant de réclamer une ambulance....
J'avais déjà lu "putain de covid" de cet interne en médecine / auteur de bd. Et le moindre que l'on puisse dire c'est que ces deux métiers, qu'à premier vue tout oppose, se complètent parfaitement pour Védécé . Pour son quatrième tome, Védécé se concentre sur ces quelques mois chaotiques avant l'obtention de son diplôme qui lui permettra de devenir médecin. Comme pour Thomas Lilti au cinéma, l'auteur puise dans une succession d'événements hauts en couleur dont le sens de l'autodérision permet de prendre un peu de recul avec un monde hospitalier complètement délabré.
Ainsi, les héros et héroïnes du temps de la pandémie sont toujours à l'heure actuelle les grand.es oublié.es du service public où l'on se suicide encore face à des situations intenables. Il en résulte une succession de microhistoires aussi poignantes qu'alarmantes pour tenter d'alerter les consciences par l'assassinat orchestré de la gestion de la santé en France à l'heure actuelle. Il va vite se rendre compte que travailler dans le centre 15 est bien différent de sa vie à l’hôpital. Comme lui dit le docteur Emma, sa mentore, lorsqu’on est dans l’ambulance “on est seul avec son cerveau et son stétho”.
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