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La Manufacture d’Armes et Cycles de Saint-Étienne, plus tard connue sous le nom de Manufrance, a marqué l’histoire de l’armurerie française. Fondée sur un simple atelier de fabrication d’armes à Saint-Étienne en 1885 par Étienne Mimard et Pierre Blachon, elle a connu un développement industriel et commercial rapide. Cette expansion a été favorisée par la diversification de sa production et la mise en place d’un réseau commercial étendu de magasins et de vente par correspondance.

En 1885, Etienne MIMARD est à Saint Etienne à la recherche d’un emploi, il a le choix entre une usine de ruban et la «MANUFACTURE FRANÇAISE D’ARMES ET DE TIR». En 1887, Etienne MIMARD, 23 ans, et Pierre BLACHON, 29 ans (fabricant d’armes), rachètent la «MANUFACTURE FRANÇAISE D’ARMES ET DE TIR» à MM. MARTINIER-COLLIN pour 50 000 F «or». En 1892, s'ouvre le premier magasin de vente à Paris au 42 rue du Louvre. Peu de temps après la découverte de la bicyclette, l'entreprise lance la sienne sous le nom d'Hirondelle. De fait, l'entreprise est rebaptisée Manufacture française d'armes de Saint-Étienne".

En 1911, la Manufacture française d'armes et cycles de Saint-Étienne prend le nom de Manufrance et devient une société anonyme. En 1945, c’est le début des ouvertures d’agences agréées MANUFRANCE. Un premier pas de MANUFRANCE vers une relation avec le commerce indépendant. En 1970, MANUFRANCE fabrique 65 % de la production française d’armes de chasse. 48 magasins et agences sont répartis dans toute la France. Il y a 64 magasins à l’enseigne en France en 1973.

Manufrance est une entreprise emblématique dans le domaine des fusils de chasse, dont la renommée perdure jusqu'à aujourd'hui. Cette manufacture française d'armes a révolutionné la vente par correspondance en proposant des produits de premier choix fabriqués en France. Son histoire débute en 1885 lorsqu'Étienne Mimard, un industriel stéphanois, décide de diversifier ses activités en créant une société spécialisée dans la fabrication d'armes de chasse.Très vite, les célèbres catalogues Manufrance attirent l'attention des chasseurs de tous les horizons. En 1900, l'enseigne s'installe dans le quartier de Cours Fauriel à Saint-Étienne, devenant ainsi le symbole de l'industrie stéphanoise.

Les modèles emblématiques de Manufrance

Manufrance a produit une gamme variée de fusils de chasse, chacun ayant ses propres caractéristiques et destiné à une clientèle spécifique. Parmi les modèles les plus emblématiques, on retrouve :

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Le fusil « Idéal »

En 1889, Création du fusil IDEAL, fusil de chasse juxtaposé haut de gamme, un des premiers fusils sans chien apparent. Les premiers fusils Idéal relèvent d’un brevet déposé le 27 novembre 1887 et accordé en février 1888. Le fusil « Idéal » à pontet à lunettes : une arme raffinée et d’un fonctionnement sûr, qui participa au succès commercial fulgurant de la Manufacture d’Armes et Cycles de Saint-Étienne. La découverte d’une de ces armes dans une maison de famille est donc chose courante. Ce fusil d’une grande finesse et d’une réelle élégance avait été conçu pour une clientèle aisée, souhaitant avoir une arme de classe. Le fusil « Idéal » à pontet à lunette fut abandonné en 1907 mais continua à être commercialisé jusqu’en 1909 pour écouler le stock, sans que son mécanisme bénéficie de la moindre transformation notable.

Le fusil « Robust »

En 1913, Création du fusil ROBUST, fusil de chasse juxtaposé, la référence dans ce type de fusil. L’excellent fusil « Robust » fut commercialisé en 1913. Ce fusil juxtaposé, est certes moins luxueux que l’Idéal, mais jouit d’une solidité qui justifie bien son nom. Sa « robustesse » et le prix très accessible des versions de base le rendirent extrêmement populaire dans notre pays. Son remarquable mécanisme fit l’objet d’un premier brevet accordé en 1905. La bascule en acier trempé nickel chrome bien dimensionnée accueille un triple verrouillage actionné par la clé sur le col de crosse. On trouve ainsi un verrou classique transversal en arrière de la tranche de la bascule, épaulé par deux verrous supérieurs prenant dans le prolongement de la bande à l’instar du verrouillage Greener. Cette spécificité du Robust lui assure sa robustesse légendaire. Seuls quelques versions (n°220), proposées à prix d’appel, sont revenu au simple verrou…Les canons sont frettés, para-chromés à l’intérieur, avec une qualité de polissage et une tenue en pression qui varie selon les versions avec la fameuse dénomination « HERCULE », accompagné de 1 à 4 lauriers… Les modèles plus luxueux étaient aussi gravés et munis d’éjecteurs automatiques, mais la fameuse bretelle automatique, intégrée à la crosse, a été montée de série sur tous les modèles à partir de 1949… Année qui voit aussi la généralisation du poussoir sur l’avant de la longuesse.

Il n’y a donc pas Un Robust, mais plus de 50 versions qui font la joie des collectionneurs… Dès la fin des années 20, le n°30 était déjà proposé en version S, c’est-à-dire avec un canon rayé « Supra » pour le tir dispersant. La majorité des canons étaient des 70 cm, chambrés 65, puis 70 mm, mais dès les années 50 sont apparus les versions L à canons de 76 cm (n°222), puis les chambrés magnum 76 mm.

Consciente du fossé budgétaire séparant ses deux modèles Robust et Idéal, la Manufacture développa une version « mixte », le « Robust-Ideal » (n°268 et 274) dès la fin des années 30. Ils furent suivis des n° 280, 286 et 292 jusqu’en 1961. En fait ce modèle utilisait le verrouillage de l’Ideal, avec sa fameuse clé en arrière du pontet, mais en version triple au lieu de quadruple verrous, et les canons restés frettés, alors qu’ils sont forgés en demi-bloc sur l’Ideal.

Ces modèles mixtes, à la diffusion plus restreinte, sont hélas rares sur le marché de l’occasion… Dans les années 1990, la Manufacture renait de ses cendres et ressort le Robust sous quatre références : 322, 324 Mag, 326 bécassier et 450 Express… Mais, c’est déjà une autre histoire ! Beaucoup de numéros proches, donc produits sur la même période, ne diffèrent que par des finitions et options différentes, mais sont issus de la même base. Il est relativement aisé de trouver un Robust d’occasion en armurerie, du moins parmi la production de masse des années d’après-guerre… Les anciens modèles (n° à 2 chiffres), les versions luxe (avec éjecteurs et gravures) et Robust-Idéal sont déjà plus rares et donc plus cotés.

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Le fusil « Simplex »

Le fusil de chasse « Simplex ». Ce fusil de chasse à un coup fut utilisé par beaucoup de chasseurs à leurs débuts.

Le fusil « Falcor »

Le fusil superposé « Falcor » (ici le modèle 964) fut une création tardive de Manufrance, lui aussi en catégorie C1°§c). Dernière tentative de Manufrance pour tenter de reconquérir une clientèle qui se tournait de plus en plus vers d’autres fournisseurs, ce fusil superposé apparut au catalogue en 1970.

Le fusil « Perfex »

En haut, le fusil « Perfex ». Ce fusil semi-automatique avec un magasin à 2 cartouches (+1) d’origine, est de toutes les façons classé en catégorie C1°§a). Le fusil de chasse semi-automatique « Perfex ». Étant doté d’origine d’un magasin de 3 cartouches sans possibilité d’allonger le tube magasin, ce modèle est en catégorie C1°§a).

Le fusil « Rapid »

En bas : le fusil semi automatique Le « Rapid », malgré sa grande ressemblance avec le semi-automatique « Perfex », le « Rapid » est un « fusil à pompe ». Le fusil de chasse à répétition commandée « Rapid ». Ce fusil est ce que nous appelons couramment un « fusil à pompe », ce qui lui vaut aujourd’hui d’être stupidement classé en catégorie B. Le Rapid est né en 1958. C’est un « fusil à pompe » classique, terme qui lui a valu pas mal de déboires notamment administratifs.

L'ascension et la chute de Manufrance

Elle connaît une expansion rapide puisqu’elle emploie 1000 salariés en 1898 et s’appelle depuis 1892, la « Manufacture Française d’Armes et de Cycles de Saint-Étienne ». A la mort de Pierre Blachon en 1914, il devient le seul maître à bord et entretient avec son personnel une relation très forte de type paternaliste qui le pousse à envisager de céder la moitié de ses parts à ses salariés à sa mort. Elle est amenée progressivement à prendre des décisions stratégiques qui, on ne le sait pas encore, vont provoquer inéluctablement la descente aux enfers d’un groupe qu’on croyait pourtant à l’abri des retournements de conjonctures. En effet, les années soixante continuent à être, au moins officiellement, florissante.

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Nous sommes dans les années 70. Le premier et second choc pétrolier ont frappé de plein fouet Manufrance confronté à une baisse de la consommation et au remboursement d’emprunts pour des investissements structurels colossaux décidés par la mairie propriétaire de l’entreprise. Elle doit en outre faire face à de nouveaux concurrents qui lui grignotent année après année des parts de marchés conséquentes dans ses métiers de prédilection. En effet, les différentes directions qui se sont succédés au chevet de l’entreprise de plus en plus malade ont toujours été imprégnées de cette vision paternaliste de leur encombrant ancêtre, Etienne Mimard. Un exemple parmi tant d’autres. Alors que l’informatique commence à s’implanter dans l’univers industriel, Manufrance s’y intéresse à reculons. Conséquence inévitable : la société ne peut plus faire face à ses échéances et demande l’aide des banques pour renflouer les caisses. Ces dernières reculent devant cette municipalité communiste qui fait peur.

Résultat : en 1979, Manufrance, en tant que société anonyme, est mise en liquidation judiciaire. Bernard Tapie tente bien de proposer un plan de restructuration mais c’est surtout pour lui un formidable coup de publicité à moindre coût afin de se faire connaître du grand public en profitant d’une situation et d’une exposition médiatique sans commune valeur avec la solution qu’il préconise : ni plus ni moins que le démantèlement des différentes entités afin officiellement de se débarrasser des secteurs déficitaires pour repartir sur de bonnes bases mais officieusement, il s’agit purement et simplement de revendre avec profit les activités rentables et de fermer les autres. Après deux ans d’une lutte acharnée, la CGT, aidée des derniers irréductibles qui lui abandonnent leurs primes de licenciement pour un montant total de 9 millions de francs, crée en 1981 la Société de Coopérative Ouvrière de Production et Distribution (SOCPD) pour sauver ce qui peut l’être. Que s’est-il passé exactement pendant cette période trouble ? Difficile de le dire encore aujourd’hui. Tout juste peut-on croire que la CGT a fait de son mieux pour sauver l’entreprise et d’un autre côté, on sait également qu’elle a caché tout un stock, notamment des armes pour officiellement les substituer à la dilapidation inévitable du patrimoine de l’entreprise. Le mot fin peut alors être apposé sur un des plus beaux joyaux de l’industrie stéphanoise. Qui ne se souvient pas de Manufrance ? Fondée durant la seconde moitié du 19e siècle, cette entreprise appartient à notre patrimoine industriel au même titre que Michelin, Saint-Gobain, Le Creusot ou encore Schneider.

Renaissance de la marque Manufrance

En effet, la notoriété et l’image de marque de MANUFRANCE sont telles que la marque est une véritable institution liée à l’histoire et au savoir-faire local. Des industriels régionaux participent à l’élaboration de produits manufacturés avec le concours des techniciens du nouveau groupe MANUFRANCE reconstitué. En effet, le savoir-faire MANUFRANCE qui a fait sa réputation de qualité sera perpétuée. De nombreux clients communiquent leurs encouragements et leur soutien à la renaissance de MANUFRANCE. Ces encouragements viennent non seulement de France mais aussi des cinq continents.

Six années de travail sont nécessaires pour implanter des structures industrielles et pour reconstituer les produits phares de la Manufacture. 1990 - Commercialisation à nouveau des produits MANUFRANCE. Création du bureau d’études et des méthodes. 1991 - Premiers tests marketing en grande distribution avec des produits d’outillage à mains.

En Juin 1999, édition d’un catalogue Chasse-Nature reprenant la gamme d’armes et de munitions. En mai 2000, sortie d’un catalogue général annuel MANUFRANCE 2000 de 40 pages tout en couleurs.

Dates clés de Manufrance

Année Événement
1885 Création de la Manufacture Française d'Armes et de Tir par Étienne Mimard et Pierre Blachon
1887 Achat de la « Manufacture Française d’Armes et de Tir » de Monsieur Martinier-Collin
1892 Ouverture du premier magasin de vente à Paris au 42 rue du Louvre et l'entreprise est rebaptisée Manufacture française d'armes de Saint-Étienne"
1893 Début de la construction des bâtiments du cours Fauriel à Saint-Etienne
1911 La Manufacture française d'armes et cycles de Saint-Étienne prend le nom de Manufrance et devient une société anonyme
1913 Lancement du fusil Robust
1914 Pierre Blachon décède et lègue la majorité des actions aux Hospices civils de Saint-Etienne
1944 Décès du fondateur, Étienne Mimard
1958 Création du fusil Rapid, fusil de chasse à pompe
1970 Manufrance fabrique plus de 70 % des armes de chasse françaises
1979 Mise en règlement judiciaire
1980 Le tribunal de commerce de Saint-Étienne annonce le dépôt de bilan

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