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C'est un véritable coup de tonnerre qui s'est produit à Moscou. Ce dimanche, au bout de l'ennui et du suspense, la Russie s'est offert le luxe d'éliminer l'Espagne (1-1, 3-4 aux t.a.b) en 8es de finale de Coupe du monde. Le pays hôte continue son joli parcours et affrontera le vainqueur de Croatie-Danemark ce soir (20h).

Le Résumé du Match : Un Duel Fermé et Haletant

Il a fallu patienter plus de 120 minutes. Il a fallu prendre son mal en patience pour voir accoucher le dénouement de cet Espagne-Russie. Une rencontre pauvre en occasions et qui ne marquera pas de son empreinte cette Coupe du monde 2018. C'est finalement le résultat inattendu qui interpelle avec le pays hôte en vainqueur devant une Espagne rattrapée par son style inefficace et dépourvue d'inspiration.

L'Espagne a confisqué le ballon, avec 78% de possession de balle et près d'un millier de passes, mais sans se procurer suffisamment d'occasions. De son côté, la Russie a fait le dos rond et s'est contenté d'évoluer en contre-attaque, dans un match assez décevant.

Ignashevich Entre dans l'Histoire... Malgré Lui

Peu importe les couleurs russes qui drapaient l'écrin moscovite de Loujniki, peu importe l'ardeur d'une nation prête à réaliser l'un des exploits majeurs de cette Coupe du monde. L'Espagne a démarré la rencontre dans le costume de favori et a été à la hauteur de son statut sur la pelouse. En prenant rapidement le jeu à leur compte, les partenaires de David Silva et Diego Costa ont rapidement acculé une équipe russe acculée et contrainte de défendre très bas. L'étreinte technique espagnole a fini par pousser à la faute le pays hôte.

Sur un coup franc excentré côté droit frappé par Asensio, titularisé à la place d'Iniesta, Ignashevich ceinture Sergio Ramos dans la surface et trompe involontairement son gardien Akinfeev, devenant au passage le plus vieux joueur à inscrire un csc dans l'histoire de la Coupe du monde (38 ans).

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Piqué la Joue Comme Umtiti

Souveraine après cette ouverture du score, la Roja se heurte néanmoins à un bloc russe compact réduisant les espaces. Et les hommes de Stanislav Cherchesov saisissent la moindre occasion pour se montrer dangereux, à l'instar de cette frappe de la pépite Golovin (36e). Mais c'est sur une invraisemblable bévue de Piqué, coupable d'une main comme Umtiti contre l'Australie, que la Russie revient dans le match grâce au penalty transformé par Dzyuba. Une aubaine tant le champion du monde 2010 avait insufflé son tempo durant ce premier acte (74,5 % de possession, 438 passes dont 394 réussies contre 144 pour les Russes).

Au retour des vestiaires, la physionomie de la rencontre ne change pas. Les Espagnols confisquent le ballon mais manquent cruellement d'inspiration dans les derniers mètres pour mettre mettre à mal l'arrière-garde russe, à l'image des ratés successifs de Costa (51e) et Busquets (53e). Les minutes s'égrènent lentement, les Russes sont gagnés par les crampes et il faut attendre une double parade d'Akinfeev devant les entrants en jeu Iniesta et Aspas pour sortir le public de sa torpeur (85e).

Prolongation : La Russie Tient Bon

La prolongation arrivée, les débats se poursuivent sur les mêmes bases avec une Russie émoussée physiquement, effectuant d'ailleurs un quatrième remplacement. Une première dans l'histoire de la Coupe du monde. Il y aura bien une dernière fulgurance de Rodrigo pour nous sortir - ponctuellement - de l'ennui (109e). En vain.

Les Tirs au But, Seule Réponse à l'Ennui

C'est finalement au terme d'une séance de tirs au but haletante que le stade a vibré. Héroïque, le gardien russe a arrêté les deux tentatives de Koke et Aspas tandis que De Gea a manqué d'autorité et n'a pu éviter la chute des siens. Une terrible désillusion pour la Roja qui, comme en 2006, sort dès les 8es de finale et se retrouve éliminée par le pays hôte de la compétition pour la quatrième fois de son histoire.

Akinfeev, Héros de Tout un Peuple

Il aura fallu 120 minutes et neuf penaltys pour départager l’Espagne et la Russie dans un match fermé et ennuyeux. Et puisque la Coupe du monde est une histoire d’hommes, il fallait un héros pour forcer le destin. Son nom : Igor Akinfeev. A 32 ans, le portier de la Sbornaya depuis 2004 a sorti le match quasi parfait. Impuissant sur l’ouverture du score espagnole, il s’est ensuite attelé à stopper les rares frappes espagnoles dangereuses, notamment une ultime double tentative d'Iniesta et Aspas (85e).

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C’est surtout en prolongation que le gardien historique du CSKA Moscou a endossé le costume du sauveur en repoussant une frappe de Rodrigo après un rush solitaire, seule occasion dangereuse de la Roja (109e). Sur sa lancée, Akinfeev a écœuré les Espagnols lors de la séance de tirs au but . Pendant que ses coéquipiers faisaient un sans-faute, le gardien russe a sorti le grand jeu en arrêtant deux tentatives, à chaque fois sur sa droite : des deux mains face à Koke puis du bout du pied face à Aspas.

Dominée largement, la Russie a trouvé son sauveur. Solide durant le match, sur la frappe d'Iniesta à la 85e minute notamment, Igor Akinfeïev (32 ans) a envoyé son pays en quarts de finale lors de la séance de tirs au but. Il a plongé sur sa droite pour repousser le tir de Koke avant d'envoyer sa jambe pour sortir la tentative d'Aspas. Le stade Loujniki a exulté, après l'exploit de son capitaine aux 110 capes, encore plus brillant dans ce Mondial qu'au moment de son apogée au milieu des années 2000.

La Stat du Match

C’est une première dans toute l’histoire de la Coupe du monde : l’Espagne a franchi le cap des 1000 passes dans un même match (1006 en tout !). De son côté, la Russie n’en a fait, elle, que 191 en 120 minutes, soit trois toutes les deux minutes. D’ailleurs, dans ce même ordre d’idée, les Espagnols ont tiré au but 25 fois, cadrant à neuf reprises, quand leurs hôtes n’ont placé que trois frappes, dont une seule cadrée.

Équipe Passes Tirs Tirs cadrés
Espagne 1006 25 9
Russie 191 3 1

La Roja a poursuivi sa malédiction contre les pays hôtes en Coupe du monde (1934, 1950, 2002) et à l'Euro (1980, 1984, 1988, 1996, 2004).

Considérée comme moribonde avant le Mondial, l'équipe de Russie a surpris les observateurs. Elle a étrillé l'Arabie saoudite (5-0) et gagné sans souci contre l'Egypte de Mohamed Salah (3-1). Certes, l'opposition était faible et la Russie a tout de suite été moins à son aise face à l'Uruguay (0-3).

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C'était l'un des feuilletons du début du Mondial : l'Espagne a perdu son sélectionneur à 48 heures de son entrée en lice dans la compétition.

Les compositions :

  • Espagne : De Gea - Nacho (Carvajal, 70e), Piqué, Ramos (cap), Jordi Alba - Busquets, Koke - David Silva (Iniesta, 67e), Isco, Asensio (Rodrigo, 104e) - Diego Costa (Iago Aspas, 79e).
  • Russie : Akinfeev (cap) - Kutepov, Ignashevich, Kudriashov, Fernandes, Zhirkov (Granat, 46e) - Samedov (Cherichev, 61e), Zobnin, Kuziaev (Ierokine, 97e) - Dzyuba (Smolov, 65e), Golovin.

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