L'affaire Eddy Tir a captivé l'attention publique, mettant en lumière les complexités de la criminalité à Marseille et les tragédies qui en découlent. Eddy Tir, également connu sous le nom de Barabas, a été jugé devant la cour d'assises des Bouches-du-Rhône pour le meurtre de Kamel El-Melhi, un adolescent de 17 ans, abattu en 2011.
Le 22 décembre 2011, Kamel El-Melhi a été tué par balle dans la cité de La Castellane à Marseille. L'accusation a désigné Eddy Tir comme l'auteur principal du crime, le qualifiant d'« héritier arriviste, caïd autoproclamé, voyou vorace et décomplexé, poison social, assassin d’un enfant qui n’aura jamais 18 ans ». Seyni Demba, considéré comme son acolyte, a également été accusé d'avoir participé à l'assassinat.
Selon l'accusation, le meurtre de Kamel El-Melhi s'inscrit dans une longue série d'exécutions liées à des règlements de comptes dans les quartiers nord de Marseille. L'avocat général Olivier Couvignou a souligné la violence et la préméditation de l'acte, accusant Eddy Tir de vouloir « s’inscrire durablement dans la criminalité la plus violente ».
Tout au long du procès, Eddy Tir a nié son implication dans le meurtre de Kamel El-Melhi. Il a affirmé être victime d'un complot et a rejeté les accusations portées contre lui. Seyni Demba a également clamé son innocence, assurant qu'il n'était pas présent sur les lieux du crime.
Cependant, plusieurs témoignages ont accablé Eddy Tir. Des témoins ont affirmé l'avoir vu armé d'une kalachnikov après la fusillade. De plus, son ADN a été retrouvé sur des gants contenant des résidus de tir, ce qui a renforcé les soupçons à son encontre.
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La mère de Kamel El-Melhi a également témoigné lors du procès, accusant Eddy Tir d'avoir tué son fils. Elle a décrit Kamel comme un jeune homme vulnérable qui ne pouvait pas se défendre contre Eddy Tir et sa kalachnikov.
Après six heures de délibéré, les jurés de la cour d'assises d'Aix-en-Provence ont condamné Eddy Tir à 15 ans de prison ferme. Seyni Demba a également été reconnu coupable et condamné à une peine de prison.
Le verdict a été accueilli avec soulagement par la famille de Kamel El-Melhi, qui espérait que justice soit rendue pour la mort de leur fils. Cependant, l'affaire Eddy Tir a également soulevé des questions plus larges sur la criminalité à Marseille et la nécessité de lutter contre la violence et les trafics de drogue dans les quartiers nord de la ville.
Dans une affaire connexe, Eddy Tir a été définitivement condamné à 20 ans de prison en mars pour le meurtre d'un camarade de cité de 17 ans.
Eddy Tir avait déjà été condamné à 32 reprises entre 2004 et 2010 pour de petits délits. Sa famille est considérée comme l'un des principaux clans impliqués dans la lutte pour le trafic de drogue à Marseille. Plusieurs de ses membres ont été tués, dont son grand-père, Saïd Tir, considéré comme le patron du trafic de cannabis d'une cité des quartiers nord.
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Face aux policiers, Eddy Tir a déclaré que ses revenus provenaient de l'héritage de son grand-père Saïd Tir.
Le nom d'Eddy Tir est associé à l'un des deux grands contentieux entre clans marseillais qui, sur fond de guerre de territoires, aurait causé près de vingt-cinq règlements de comptes depuis 2010. Aux enquêteurs, Seyni a affirmé avoir ensuite entendu une rafale d'arme automatique avant de voir revenir Eddy Tir, armé d'une kalachnikov, dont il appuie le canon chaud sur sa tempe en lui intimant: "Je l'ai eu dans les jambes.
| Accusé | Peine requise | Condamnation |
|---|---|---|
| Eddy Tir | 30 ans de réclusion criminelle avec deux tiers de sûreté | 15 ans de prison ferme (pour le meurtre de Kamel El-Melhi) et 20 ans de prison (pour le meurtre d'un camarade de cité) |
| Seyni Demba | 20 ans de réclusion criminelle | Condamnation (peine non spécifiée) |
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