L'expression "tir mort" est souvent utilisée dans le contexte de la criminalité, notamment lors de règlements de comptes. C’est la guerre des chiffres entre le préfet de police et les médias.
Depuis ce week-end et un dernier homicide le soir du Réveillon, un triste record est mis en avant. Celui de 34 tués par balle lors de règlement de compte à Marseille en 2016. Un chiffre qui énerve profondément Laurent Nunez, le préfet de police.
Quelle est votre réaction à ce macabre chiffre ? Il est totalement inexact. C’est un décompte purement journalistique. Si l’on se fit à la vraie définition d’un règlement de compte, c’est-à-dire un assassinat lié à un trafic de stupéfiants ou au grand banditisme, le vrai chiffre, c’est 27 morts (en 24 faits). En 2015, c’était 19 tués par balle (en 21 faits), on a donc 8 morts de plus. Et surtout, il y a des explications.
Quelles sont justement ces explications ? Tout d’abord, les policiers démantèlent de plus en plus de trafic, il y a donc des territoires souvent à reprendre ce qui engendre de la violence. Ensuite sur ces 27 morts, il y en a 1 sur 2 qui est lié à un contentieux entre deux clans rivaux sur Marseille. On assiste à un match aller-retour entre les trafiquants de drogue.
Peut-on comparer ces faits à celle de l’époque de la French Connection ? Non, ça n’a rien à voir tout simplement parce qu’aujourd’hui, le nombre d’homicide baisse à Marseille. C’est un fait. Même si ces règlements de compte restent dramatiques, il y a aussi très peu de victimes collatérales.
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La situation n’est donc pas aussi dramatique qu’on le pense ? Oui si on se fie au baromètre global de la délinquance à Marseille. Les violences sur autrui baissent, les vols avec violence aussi. C’était déjà le cas ces dernières années et en 2016, on est toujours à la baisse. Pour le trafic de drogues, la police continue son harcèlement quotidien.
Jusqu'à 30 ans de réclusion criminelle ont été requis mercredi contre les meurtriers présumés de Lionel Sess, l'adolescent tué le 2 janvier 2021 aux Aubiers. "J'ai l'intime conviction, la certitude de la culpabilité" des huit accusés, a déclaré l'avocat général de la cour d'assises de Bordeaux.
"Des hommes qui ne voient pas plus haut que le bout de leur pistolet mitrailleur." Au procès de la fusillade des Aubiers devant la cour d'assises de Bordeaux, l'avocat général a livré, durant près de trois heures, un réquisitoire jugé "implacable" par les parties civiles. Une peine de 30 ans de réclusion criminelle assortie d'une interdiction de séjour de dix ans en Nouvelle-Aquitaine a été requise à l'encontre de Marwan Souane et Abdoulhadre Savane, les deux principaux accusés du meurtre en bande organisée de Lionel Sess, ce jeune de 16 ans tué par balle le 2 janvier 2021, victime "innocente" d'une guerre entre les quartiers des Aubiers et de Saint-Louis Chantecrit. Marwan Souane est également poursuivi pour une tentative de meurtre commise au préjudice d'Amir Benga, "un judoka qui leur avait mis une raclée à mains nues".
"Rien ne ramènera jamais Lionel à sa famille" Représentant du ministère public, Jean-Luc Gadaud a fustigé cette "guerre d'égos entre petits rappeurs sans talents" qui aboutit à "une guerre des gangs" et à "un assaut de style commando militaire", "un carnage à l'arme automatique". L'avocat général de la cour d'assises de Bordeaux a également requis 20 ans de prison contre Yassine Salmi, également jugé pour meurtre en bande organisée car soupçonné d'avoir été le chauffeur lors de l'assaut criminel au volant de la Renault Clio Sport qui sera retrouvée incendiée à Saint-André-de-Cubzac.
S'agissant des autres mis en cause jugés pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un crime, l'accusation a demandé des peines de trois ans d'emprisonnement avec mandat de dépôt pour Yakoub Souane, Lahassana Souane et Cheick Boubou Sissoko, celui qui aurait vendu le véhicule volé aux tireurs avant de rechercher sur internet "comment enlever ses empreintes d'une voiture". Cinq ans d'emprisonnement avec mandat de dépôt ont par ailleurs été requis contre Faycal Bazin et trois ans de prison dont deux avec sursis pour Noa Hubert qui était jugé pour violences avec une arme de poing.
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S'attachant à retracer l'histoire chronologique de la rivalité entre quartiers, l'avocat général s'est lancé dans un réquisitoire "un peu long mais les enjeux le justifient". Empilant "brique par brique le mur de la vérité", Jean-Luc Gadaud a replongé la cour d'assises dans "les investigations de géolocalisation", "ce ciment qui relie tous les éléments", insistant notamment sur "la corrélation entre le bornage de la carte Sim embarquée à bord de la Clio RS et les téléphones des accusés".
"Le premier jour d'audience a montré le niveau de haine" entre les deux quartiers, a rappelé le représentant du ministère public après avoir déplorer "le déni" des accusés, leur "silence révoltant pour les familles. Pas un seul ne s’est levé pour crier son innocence face à la douleur immense des mères" venues témoigner devant la cour d'assises. "Ne devenez pas une girouette qui suit le dernier qui parle", a demandé l'avocat général aux jurés, mettant en garde ces derniers quant aux "effets de manches, provocations" et même à "l'enfumage" de la défense dont les plaidoiries sont attendues ce jeudi, des avocats parisiens pour certains "habitués à défendre les narcotrafiquants".
Les remarques de l'avocat général à l'égard de la défense n'ont pas manqué de faire réagir cette dernière. "Je comprends le réquisitoire de Monsieur l'avocat général. La seule chose qui peut me déranger, ce ne sont pas les peines qu'il demande, je peux les entendre, c'est cette impression que les avocats de la défense vont faire tout ce qui est en leur pouvoir pour essayer de travestir un dossier", réagit Me. Christian Blazy, avocat bordelais de deux accusés, Marwan Souane et Yaakoub Souane.
Pour les parties civiles, "pas l'ombre d'un doute" "Je n'ai jamais eu un dossier aussi terrifiant", a déclaré au début de sa plaidoirie Me. Eric Grosselle, l'avocat de Rayan Chouikha, l'un des adolescents blessés ce soir-là. "Il a souffert de plusieurs traumatismes et de trois côtes cassées qui ont arrêté la balle sinon elle transperçait le cœur". Pour la robe noire, "on est face à ces actes dans la définition du terrorisme."
Plusieurs représentants des parties civiles vont même jusqu'à parler d'attentat. "La scène, elle, est épouvantable, rappelle Me. Pierre Ravaut, avocat de l'un des enfants blessés le 2 janvier 2021 au cours de la fusillade. Deux hommes cagoulés qui tirent en rafale, 40 douilles retrouvées, c'est énorme. Moi, ce qui m'a marqué, c'est que l'on tue un enfant et ceux qui s'échappent, on leur tire dans le dos. Donc ça, c'est pour moi un acte qui s'apparente à du terrorisme. On veut en tuer le maximum."
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Pour ce représentant des parties civiles, "la voiture des tireur (...) est l'élément probatoire indiscutable" puisque "tracée et filmée" notamment sur la rocade de Bordeaux après l'expédition punitive aux Aubiers. Et lorsque les accusés sont arrêtés quelques 24 heures après les faits, "on retrouve un bas de pantalon, un jogging qui présente des résidus caractéristiques de tir".
Et puis il y a "ces achats qui signent le crime", rappellent d'une seule voix les avocats des parties civiles. Ces "quatre boîtes de cagoule en coton, ces boîtes de gants fins en latex, ces téléphones jetables et du rouleau de gros scotch", des "emplettes au Carrefour de Lormont" dont le ticket de caisse est retrouvé dans la poche du pantalon de l'un des accusés. Pour Me. Pierre Ravaut, "ce ticket de caisse est une pièce fondamentale qui va permettre de tirer la pelote".
"La froideur, l'absence de compassion des accusés qui se présentent comme des fils idéals, tout cela est insupportable" au regard "de la dignité des victimes", affirme Me. Yann Herrera. "Les mots sont dérisoires face à l'indicible que vivent ces familles devenues des fantômes qui font semblant de vivre et à qui on pardonnerait même un peu de haine ou une envie de vengeance. Mais non, elles parlent aujourd'hui de pardon pour ne pas se laisser consumer par la haine."
ARTICLE PUBLIE DANS LA VOIX DU NORD, le 13 mai 2025 par Gilles MARCHAL La cour criminelle du Nord a jugé Bruno Demuer coupable d’avoir provoqué la mort de Romain Truffin le 30 janvier 2017 à Loos. Ce jour-là, les deux voisins s’étaient querellés au sujet du stationnement.
Dernier jour du procès de l’automobiliste qui avait mortellement fauché un motard de 20 ans en mai 2018, à Tourcoing. Au terme de son réquisitoire, l’avocate générale a requis huit ans de prison. « Quand un véhicule se met à contresens pour bloquer la route aux motos, ça s’appelle un acte volontaire », plaide Me Blandine Lejeune, avocate des parties civiles qui s’appuie sur les rapports des experts en accidentologie.
Pour le conseil de la famille de la victime, il n’y a pas de doute, Ludovic Joubert voulait faire tomber les motards. « Il n’est pas en train de vouloir les tuer, il est en train de vouloir récupérer sa moto. » Dans son réquisitoire, le ministère public parle d’une « action délibérée, concrète.
Quelques secondes ou à quelques centimètres près, cela aurait pu être le procès d’un féminicide. Il y a quatre ans jour pour jour, dans la nuit du 7 au 8 octobre 2020, cet homme alors âgé de 30 ans tire deux balles dans le ventre d’Allyssia Davaine à l’aide d’une arme de guerre (lire l’épisode 21 de la saison 1, « “Je sais que j’avais les yeux ouverts, mais c’était noir. Il m’avait tranché la gorge” »).
Pour cette tentative d’homicide par ex-conjoint, crime passible de la réclusion criminelle à perpétuité, Johnny Verslype a écopé de quinze ans de prison. Moins que les vingt requis par l’avocat général, Florian Pappo, mais assortis d’une peine de sûreté des deux tiers et d’un suivi sociojudiciaire de cinq ans, ainsi que d’une injonction de soins.
Le 13 juin 2021, à Deûlémont, un camping-cariste alors âgé de 35 ans est frappé à coups de pied et de bouteilles en verre, par deux jeunes qui étaient jugés ce mardi à Lille. Les agresseurs ne connaissaient pas la victime.
Le 21 décembre, le chauffeur d’un camion poubelle se fait gifler lors d’une altercation avec un commerçant, à Croix. Ce dernier était jugé ce mardi au tribunal de police à Lille.
Dans la nuit du 18 au 19 juin 2016, rue de l’Égalité à Lomme, un homme de 26 ans meurt écrasé par un automobiliste qui poursuivra sa route, disant qu’il n’a pas vu la victime qui était allongée sur la route.
Chaque année, de nombreuses personnes sont victimes d’agression. Et il n’est pas toujours facile de savoir comment réagir face à ce genre de situation. La procédure pénale aura pour but de traduire en justice l’auteur de cette agression afin qu’il soit sanctionné pour ce qu’il a fait. Si vous êtes victime d’une agression, vous allez devoir déposer plainte. Cet acte est indispensable afin que les autorités soient informées de votre agression.
Année | Nombre de tués par balle (règlements de comptes) | Nombre de faits |
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2015 | 19 | 21 |
2016 | 27 | 24 |
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