La guerre des stups continue de faire des ravages à Marseille. Depuis le début de l’année, les fusillades, règlements de compte et autres violences liées au narcobanditisme ont fait 48 morts, en incluant cette dernière victime, contre 31 en 2022.
Le quartier de la Cabucelle est le théâtre d’affrontements violents ces derniers mois. Le 20 juillet dernier, un jeune homme de 17 ans y était blessé par balles. Il est mort quelques jours plus tard. La guerre des stups continue de faire des ravages à Marseille.
La cité de la Castellane comprend un peu plus de 1 1200 logements pour 4 500 habitants. Construite en 1972, La Castellane comprend un peu plus de 1 200 logements pour 4 500 habitants. Organisée en labyrinthe, elle offre le visage d’une « forteresse » impénétrable et repliée sur elle-même.
Pour casser cette enclave, le « protocole de préfiguration » prévoit la démolition du bâtiment G, du parking de la Tartane et de la tour K - où logent encore 70 familles. Il est également prévu de déménager le centre social vers le boulevard Henri-Barnier et, plus spectaculaire, d’ouvrir une nouvelle route au milieu de la cité. « Notre objectif est de rouvrir le quartier et de reconnecter ses habitants à leur environnement immédiat », indique Arlette Fructus, présidente du GIP Marseille Rénovation.
Selon plusieurs sources, il pourrait s'agir de Nordine Achouri, l'ancien boss du réseau de la "tour K", dans la cité de la Castellane. Selon plusieurs sources, notamment policières, la victime pourrait être Nordine Achouri, l'ancien boss du réseau de la tour K, démantelé pour la première fois en 2013 dans la cité de la Castellane (à la frontière entre le 15ème et le 16ème arrondissement de Marseille). Ce "supermarché de la drogue" est connu pour avoir généré plusieurs millions d'euros de chiffre d'affaires par an au plus fort de son activité.
Condamné à 8 ans de prison en 2015, l'homme âgé de 42 ans venait tout juste de retrouver la liberté il y a moins de trois mois. Son cousin Zaire Laribi, à qui il a laissé la gérance du trafic, a lui-même échappé à la mort le 11 juillet dernier, touché au bras lors d'une fusillade.
Jusqu'à son arrestation en 2013 lors d'un vaste coup de filet à la Castellane, Nordine Achouri était à la tête d'un des plus gros point de deal marseillais : celui de la "Tour K", dans la cité de la Castellane, dans les quartiers nord de Marseille. Une source policière rapporte qu'il avait jeté plus d'un million d'euros par la fenêtre en liquide lors de son interpellation. En 2015, l'homme a été condamné à huit ans de prison.
Nordine Achouri n'avait pas d'activité connue. Mais des écoutes et des "renseignements anonymes" décrivaient un train de vie luxueux, entre casino, équitation et voyages à Marbella. "Je suis un porteur d'affaires", disait-il à son procès.
Depuis 2013, quatre règlements de compte ont eu lieu à La Castellane. En février, la cité a été le terrain d’un affrontement entre deux bandes rivales, dont l’une avait recruté des « mercenaires » venus des pays de l’Est pour lui prêter main-forte. Lors de cette opération commando, une voiture de police, où se trouvait Pierre-Marie Bourniquel le directeur départemental de la Sécurité publique, a même essuyé des tirs.
Extrait de sa prison, Nordine Achouri, 33 ans, la tête présumée de ce réseau, a écouté avec attention la juge brosser le portrait rapide de ce trafic, qui a fait l'objet de trois ans d'enquête dans les quartiers nord de la ville. Cet homme mince à la barbe soignée, surnommé "Nono" par ses affidés, est considéré par les enquêteurs comme le chef d'un trafic qui rapportait plusieurs dizaines de milliers d'euros par jour à la Tour K et place du Mérou, au cœur de la cité de la Castellane, plaque tournante de la drogue à Marseille.
La police n'y est pas la bienvenue, a rappelé la juge, narrant l'une des rares surveillances à découvert menées par les policiers dans ce dossier, qui s'est soldée par un fiasco: les policiers ont dû faire demi-tour face aux dealers qui "gardaient" l'entrée de l'une des tours.
Au total, 28 personnes (l'une d'entre elles est en fuite et ne s'est pas présentée à l'audience) ont été renvoyées devant le tribunal, des petites mains du trafic, nourrices qui gardaient la drogue chez elles ou guetteurs, jusqu'aux lieutenants de Nordine Achouri.
Les juges ont débuté mercredi par les auditions de nourrices, qui gardaient chez elles drogue, argent et armes pour le compte des trafiquants. La première s'est murée dans le silence. Un classique dans un quartier qualifié de "forteresse" par les enquêteurs, où se joue une lutte sanglante entre trafiquants rivaux. Le coup de filet mené en juin 2013, qui a permis de saisir 1,3 million d'euro dans la cité et a mené au procès qui s'est ouvert mercredi n'y aura d'ailleurs pas porté un coup fatal.
Près de 4 heures ont été nécessaires à la représentante du ministère public, Isabelle Candau, pour dresser le panoptique du réseau de trafic de stupéfiants démantelé en 2013 à la cité de la Castellane, pour décortiquer l’ossature du réseau monté comme une « société commerciale dédiée au trafic » et derrière laquelle « on a les armes l’argent et la mort ». 1,3 million d’euros ont été saisis, jetés parfois des fenêtres de la tour K par les « nourrices » à l’arrivée la police.
« Le réseau de la Castellane, c’est en moyenne 1,95 million d’euros de chiffre d’affaires par mois soit 23,4 euros annuels. » Dans ce procès qui convoque 28 prévenus, l’accusation a distribué des réquisitions allant de 20 mois avec sursis à 9 années ferme et 500 000 euros d’amende pour son boss présumé, Nordine Achouri dit «Nono».
La cité de la Castellane, facilitée par son urbanisme qui tient du labyrinthe, « c’est une véritable forteresse que le réseau veut rendre imprenable, un coupe gorge pour les services de police avec ces tours comme des vigies » et où « les guetteurs sont positionnés par rapport au logement des nourrices qui sont choisis aux axes de sortie de la cité. »
Fin septembre, la procureure Isabelle Candau avait requis neuf ans de prison et 500.000 euros d'amende à l'encontre de Nordine Achouri, 33 ans, qu'elle avait décrit comme le chef d'une entreprise illégale "brassant beaucoup d'argent" et qui avait "entre ses mains le marché de l'or noir", résine et herbe de cannabis.
Derrière la sobriété du détenu, qui a comparu vêtu d'une veste grise sans manches sur une chemise, un homme qui a mené grand train, se payant prostituées, voitures de luxe, une Rolex et même un cheval, le tout en liquide: il n'utilisait pas de compte bancaire.
Suspecté d'avoir dirigé l'un des plus gros trafics de drogue de Marseille, Nordine Achouri a comparu jeudi devant le tribunal correctionnel de la ville. "Je suis un porteur d'affaires", affirme d'une voix grave et sûre cet homme à la carrure plutôt frêle, qui brassait des milliers d'euros au quotidien.
À 31 ans, Nordine Achouri possédait une Rolex, s'offrait des nuits en hôtel 5 étoiles et pouvait assouvir sa passion pour les voitures de luxe. "J'étais actionnaire imaginaire d'une société d'expertise-conseil", justifie-t-il dans l'une de ses formules aussi maladroites qu'il les veut soignées. Un businessman sans compte bancaire ni permis de conduire, que l'on ne payait qu'en liquide...
Symbole de son opulence, un cheval "à la longue crinière toute noire", baptisé Titus, qu'Achouri dit avoir acquis pour 4 000 euros. La gérante de la pension équestre "a du mal à concevoir qu'un jeune des cités ait un cheval dans un paddock", raconte-t-il à la barre. "Moi, je l'aime ce cheval, je l'ai pris presque pour faire une thérapie.
Lorsqu'il ne gère pas le trafic, convoyé dans la BMW de son bras droit, Nordine Achouri est en villégiature. Des séjours au ski ou au soleil, pendant lesquels Nordine, qui se dit dépendant "au tabac, au cannabis, à l'alcool et au sexe", reçoit des milliers d'euros par mandat cash, expédiés depuis la Castellane, pour "flamber". Nordine écume les salles de jeu, "comme un acharné", avec un faible pour le black jack, en France, en Espagne et au Maghreb.
Selon les premiers éléments, la victime remontait la rue de Lyon vers le boulevard du Capitaine-Geze, lorsqu'elle a reçu un tir qui l'a fait tomber, dans la nuit du 25 au 26 décembre, vers 23h30. Nordine Achouri est mort, tué par des tirs de kalachnikov, dans la nuit du 25 décembre.
Le 25 décembre, trois mois après sa sortie de prison, Nordine Achouri a été tué à l'arme de guerre. "Ils ne voulaient vraiment pas le louper et on sent qu'il devait y avoir beaucoup de colère à l'endroit de cet individu", résume Bruno Bartocetti, Secrétaire national Zone Sud, Unité Sgp Police-FO.
"Nono [c'est surnom, ndlr] s’est fait dégager de la Castellane. On pense qu’il est vraiment parti et a arrêté les stups", explique un policier à La Provence. Depuis plusieurs semaines, aucun assassinat n'avait eu lieu à Marseille, malgré une année record de décès liés au trafic de drogue.
Faut-il craindre une intensification de la guerre liée au trafic de drogue après la mort de Nordine Achouri ?
Élément | Description |
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Chiffre d'affaires mensuel moyen | 1,95 million d'euros |
Chiffre d'affaires annuel moyen | 23,4 million d'euros |
Chiffre d'affaires quotidien | 50 000 à 80 000 euros |
Fonctionnement | 7 jours sur 7, jours fériés inclus, de 11h à minuit |
Avantages sociaux | Jours de repos, salaires, primes au rendement, primes de repas (5 euros) |
Soutien en cas d'arrestation | Prise en charge de la détention avec envoi de mandats en prison (sous conditions) |
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