Véritable cowboy des fonds marins, la crevette-pistolet est un crustacé d’une taille de 3 à 5 centimètres. Le terme de crevette-pistolet désigne en réalité plusieurs espèces de la famille des Alpheidae. Ces crustacés se distinguent par leur carapace - qui leur donne d’ailleurs une assez mauvaise vue. Elles possèdent deux pinces asymétriques, dont la plus grosse est disproportionnée : elle peut faire jusqu’à la moitié de la taille de la crevette.
Le terme de crevette-pistolet désigne en réalité plusieurs espèces de la famille des Alpheidae. Ce nom commun est partagé avec toutes les espèces de la famille Alpheidae. Les crevettes marines du genre Alpheus sont connues sous le nom commun de crevettes pistolets pour les claquements qu'elles font retentir avec leur pince.
La crevette-pistolet doit son nom au claquement spécifique que produit sa pince : il est si puissant qu’il peut être entendu à des kilomètres à la ronde. Ces craquements ont d’ailleurs rapidement attiré l’attention des militaires, car ils perturbaient les radars. Si cette pince vient à être coupée, c’est l’autre pince qui grossit pour la remplacer, et une pince plus petite repoussera à la mue suivante. Les crevettes pistolets ne font pas uniquement claquer leurs pinces pour attaquer : il s’agit d’un mode de communication à part entière. Ces claquements constituent ainsi une menace - par exemple pour défendre son partenaire sexuel ou son territoire.
Lorsque la crevette-pistolet fait claquer sa pince la plus grande, elle produit une bulle de cavitation hydrodynamique qui implose : la température monte à 4 000 kelvins en moyenne, et elle s’accompagne d’une détonation de 200 décibels. La pince de la crevette-pistolet se referme à une vitesse avoisinant les 20 mètres par seconde, ce qui projette un jet d’eau dont la vitesse atteint 30 mètres/seconde. Cette "arme" suffit en effet à briser la coquille de certaines de ses proies. La proie de la crevette-pistolet peut alors être stupéfiée, ce qui lui permet de passer à l’attaque, ou tuée sur le coup.
Le mécanisme du claquement de la pince chez les crevettes-pistolet a été étudié à la fin du 20e siècle. Le cas général est le processus pendant lequel une dent du doigt mobile est claquée dans une dépression ou cavité arrondie profonde du doigt fixe, chassant l’eau emprisonnée dans la cavité vers l’avant par une sorte de canal. Le mouvement est très puissant et amplifié par des systèmes augmentant la résistance. De nombreuses espèces du genre Alpheus possèdent sur la grosse pince des disques adhésifs sur le doigt mobile et sur la paume, disques qui se "collent" en se juxtaposant (quand la pince est largement ouverte), et augmentent ainsi la résistance qui doit être rompue afin de permettre le mouvement de fermeture de la pince, et donc le claquement.
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Le bruit que font les crevettes pistolet est tellement puissant (on peut l’entendre à des kilomètres à la ronde) que ce sont les militaires les premiers qui ont commencé à étudier ces invertébrés, les craquements qu’elles produisaient gênant le bon fonctionnement des sonars des sous-marins…
Les crevettes pistolets proviennent principalement de la zone indopacifique, et elles vivent sur des fonds marins sédimentaires ou rocheux en Méditerranée, dans l’Atlantique ou en mer Noire, jusqu’à 100 mètres de profondeur. Leur mode de vie varie radicalement d’une espèce à l’autre. D’autres défendent leur territoire en couples. Chez certaines espèces, on retrouve d’ailleurs une organisation similaire à celle des abeilles ou des fourmis, avec une reine et des subalternes. Dans les Caraïbes ou dans le golfe de Mexico, Alpheus armatus vit en symbiose avec une anémone de mer.
L’habitat type de cette espèce est l’hydrosystème du Sungkai Tementang et du Sungkai Selangi à Johor, au sud de la Malaisie. On trouve Alpheus cyanoteles dans les rivières, en zones sablo-argileuses où elle construit des terriers prés des berges entre la végétation et les racines en eau très douce et acide. Cette espèce vit sous le couvert forestier, dans le cours moyen des rivières. Les eaux qui constituent l’habitat de l’Alpheus cyanoteles peuvent être extrêmement acides et douces (pH inférieur à 5) avec une conductivité inférieure à 24 µS/m.
La crevette-pistolet peut aussi partager son trou avec un gobie, qui tient lieu de sentinelle pour pallier sa propre vue déficiente. Ayant une très mauvaise vue elle s'associe avec un gobie qui fait le guet pendant qu'elle creuse leur terrier dans le sable grossier. Elle garde le contact en touchant le gobie avec l'une de ses antennes. A la moindre alerte ils se réfugient tous les deux au fond de leur demeure. Alpheus rubromaculatus entretient la gallerie et le gobie, avec lequel elle s'est associée, lui signale l'arrivée de prédateurs éventuels. La crevette, qui n'y voit pas très bien, utilise le gobie, qui a une bien meilleure vue, pour monter la garde pendant qu'elle s'occupe de creuser et d'entretenir l'abri.
L'association gobie de terrier et crevette Alpheus est un grand classique de l’aquariophilie de petit et moyen volumes, un incontournable pour qui aime observer de longs moments durant des poissons aux comportements variés. Si l’on a pris soin d’aménager des « trous » disponibles dans la base de son décor rocheux, à l’avant de l’aquarium, devant une plage de sable ouverte et bien brassée, on trouvera sans doute le gobie installé dès le lendemain de son arrivée, bien en vue, car comme il aime guetter les proies qui passent dans le courant, il choisira quasi systématiquement une zone découverte.
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Une couche de sable d’au moins 2 à 3 cm est indispensable à la confection du terrier, n’achetez pas ce type de poisson si vous souhaitez maintenir le bac en « bare bottom ». Attention à ne pas mettre deux mâles Alpheus cyanoteles dans un même bac. Ils se battront immanquablement. Un mâle et deux femelles reste une bonne configuration pour l'élevage, et ceci dans un grand bac agencé en territoire distinct... mais sans garantie aucune.
Les crevettes pistolet ont un comportement intra et interspécifique délicat. La cohabitation avec d’autres espèces est relativement compliquée en raison de leur activité prédatrice. À l’inverse, des espèces trop grandes pourraient être de véritables prédateurs pour l’Alpheus, surtout en période de mue. Il est donc fortement conseillé de maintenir cette crevette en bac spécifique.
De nature assez curieuse, cette crevette sort fréquemment lorsque l’aquariophile intervient dans le bac pour l’entretien ou lors des distributions de nourriture, toutefois, l’Alpheus cyanoteles passe la majorité de son temps dans ou à proximité de son terrier. Le décor devra être composé de sable fin pour le sol et de nombreuses cachettes. Dans la nature, cette crevette creuse un petit terrier au pied d’une roche (qui devra être très stable). Il faudra donc lui fournir un sol meuble, des abris naturels comme des cailloux, des racines, des morceaux de bambou, ou artificiels comme des tubes de terre cuite.
Comme on l'a vu plus haut, cette espèce vit sous le couvert forestier, dans le cours moyen des rivières. Les eaux qui constituent l’habitat de l’Alpheus cyanoteles peuvent être extrêmement acides et douces et être sous l’influence des marées et donc subir des incursions d’eau marine. Il est conseillé, malgré cette aptitude à tolérer des eaux différentes, de les maintenir dans une eau plus neutre qui sera plus facile à stabiliser et qui ne lui portera aucun préjudice. Il semble néanmoins que ces crevettes doivent être placés dans une eau très douce et fortement acide pour se reproduire.
La température idéale pour ce type de crevette est située entre 24 et 26 °C. Elle supporte des températures plus élevées, mais son métabolisme s’accélère, raccourcissant sa durée de vie. Comme la majorité des crevettes, l’Alpheus demande une acclimatation douce et lente dans un aquarium équilibré.
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