Le couteau et le poignard ont, de très longue date, accompagné l'homme dans son évolution ; que ce soit dans une forme utilitaire ou une autre plus agressive destinée spécifiquement au combat. Les premiers " couteaux poignards " remontent à 500 000 ans avant J.-C., mais il s'agit d'outils plus que d'armes. Ils ont été conçus comme des accessoires permettant de survivre dans un environnement souvent extrême, principalement pour couper et tailler des outils et des armes de bois, tanner les peaux pour en faire des vêtements ou des tentes et enfin préparer la nourriture.
Les véritables « couteaux poignards » de combat n'apparaissent que vers la fin de la préhistoire, époque où les affrontements interhumains deviennent une réalité, et durant laquelle le perfectionnement des modes de taille du silex rend possible la réalisation d'armes réellement efficaces. L'apparition du métal vers 3000 avant J.-C. permet un bond technologique qui rend possible la réalisation de véritables poignards de combat. Cette évolution va s'accentuer avec le passage du cuivre au bronze, puis du fer à l'acier au carbone trempé, et enfin aux aciers alliés ; une dernière technologie dans laquelle nous vivons encore. Durant ses 5 000 ans d'existence, le couteau métallique n'a cessé de gagner en efficacité ; surtout, il s'est adapté, en complément des critères civilisationnels et des effets de mode, aux façons de combattre, notamment dans des finalités militaires.
Après l'invention des armes à feu, il a évolué vers une forme mixte, la baïonnette, qui permettait de transformer le fusil en une véritable pique. Cette arme est restée primordiale durant plus de deux siècles, une époque durable durant laquelle les armes à feu étaient lentes à recharger et d'une portée limitée. Si l'usage du couteau de combat n'a jamais cessé dans le domaine civil, il a été redécouvert lors des deux derniers conflits mondiaux. De nos jours, à l'ère de l'atome, le couteau de combat est loin d'avoir disparu et il est probable que son usage perdurera encore des siècles, sinon des millénaires.
Les armes dites « à système » produites au XIXe siècle et au début du XXe siècle recèlent des trésors d’inventivité et, pour certaines d’entre elles, conservent une image quelque peu féroce. Dans l’histoire des armes à feu, le XIXe est le siècle de toutes les innovations majeures à l’origine des armes de poing ou d’épaule en usage aujourd’hui. Maintes inventions fleurissent autour de 1850, visant à améliorer la puissance de feu, la vitesse du tir, la vitesse de rechargement, la maniabilité ou encore l’association de l’arme à feu et de l’arme blanche. Si la liste des inventions est infinie, la plupart de ces armes étaient néanmoins jugées trop fragiles et complexes à utiliser.
Aussi, elles n’eurent qu’un succès commercial limité et restèrent le plus souvent sagement rangées dans leurs étuis ou coffrets. Ces armes, désignées par le nom générique de « systèmes », sont donc relativement rares aujourd’hui et bénéficient d’un fort intérêt de la part des collectionneurs. Ces derniers apprécient leur inventivité mécanique, la qualité de leur fabrication ou encore leur traitement esthétique.
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Parmi les armuriers les plus réputés du XIXe siècle, Joseph-Célestin Dumonthier à Paris s’était fait une spécialité des armes combinées. Sous le Second Empire, deux de ses armes, notamment, ont acquis une réputation flatteuse due à la robustesse de leur conception et à leur qualité de fabrication. La première était un revolver-coutelas. Il s’agissait d’un revolver à broches classique, mais dont le canon était foré dans l’épaisseur d’une forte lame de poignard, formant ainsi un ensemble monobloc solide, alors qu’à l’époque les autres objets de ce type utilisaient une fine et courte lame de couteau soudée sous le canon du revolver.
L’autre arme combinée de Dumonthier, probablement la plus réussie esthétiquement et correspondant à un vrai besoin, était une dague de chasse-pistolet produite entre 1850 et 1870. Elle était destinée à « servir » le grand gibier, cerf ou sanglier, en donnant un coup au cœur, selon la tradition. Mais en conditions de chasse un grand cerf ou un vieux sanglier peuvent ne pas se montrer très coopératifs et représentent un danger mortel…pour le chasseur cette fois-ci. A cette fin, Dumonthier allait associer à la forte lame de sa dague deux canons de calibre 9 mm de puissance suffisante, d’autant que le tir se pratiquait à une distance de quelques pas.
L’idée n’était pas neuve. De telles dagues-pistolets existaient depuis le XVIIIe siècle, mais elles utilisaient des mécanismes à silex fragiles et encombrants. L’innovation majeure de Dumonthier fut d’utiliser les deux quillons formant la garde de la dague comme chiens à percussion assurant la mise à feu des pistolets. Ces deux quillons articulés s’arment indépendamment l’un de l’autre. Ils sont actionnés par un ingénieux système de détentes qui, au repos, sont dissimulées dans la poignée et sortent une fois les chiens armés. Les deux canons très rapprochés de la lame n’alourdissent que très peu l’arme et permettent de la loger dans un fourreau qui reste assez élégant. L’arme ne se distingue finalement d’une dague classique que lorsqu’elle est tirée du fourreau.
La poignée en corne ou en métal, cannelée et en forme de crosse de pistolet, masque complètement le mécanisme et les détentes. La lame droite, à double tranchant et gouttière centrale, rappelle celle des « Kindjals » caucasiens. Les chiens invisibles au repos, le fourreau de forme dodue et gainé de cuir, s’inscrivent pleinement dans l’esthétique de l’époque, marquée par l’orientalisme. D’ailleurs, le Proche-Orient et les Balkans furent un marché important pour Dumonthier. Aujourd’hui ces armes sont relativement rares sur le marché et séduisent toujours par leur inventivité et leur esthétique. Elles fédèrent aussi bien les amateurs de « systèmes » que les amateurs de vénerie.
Depuis la nuit des temps, la femme manie le couteau. Chasseuse préhistorique, prêtresse antique, guerrière médiévale, pirate, révolutionnaire ou scientifique : chacune tranche, découpe, explore, défend. D’autres tombent sous la lame. Secespita, dague, poignard… le couteau fixe règne jusqu’au XVe siècle, où le pliant fait son apparition dans les poches. Mais derrière chaque lame se cache bien plus qu’un simple outil. Le couteau accompagne les femmes dans leurs gestes quotidiens comme dans leurs actes d’exception. Il soigne, nourrit, tue ou libère. Le couteau reflète une condition sociale, une époque, une lutte.
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Avez-vous déjà pensé au nombre de fois par jour que vous utilisez vos ciseaux, votre couteau, votre rasoir ou n’importe quelle épingle ? Toutes ces armes et outils ont leur ancêtre dans les origines d’un instrument de travail aussi quotidien que le couteau, mais qui est né de l’ingéniosité de nos ancêtres à l’âge de pierre. Comment faire pour dépecer un sanglier de 200 kg sans aucun outil pour le découper ? Une pierre pointue bien aiguisée serait un bon instrument.
Les premiers couteaux utilisés pour la coupe apparaissent dans les derniers stades du Paléolithique supérieur, une période caractérisée par le grand développement de l’art et des outils. Parfois, ces couteaux primitifs, toujours sculptés et non polis, étaient en cristal de roche, comme ceux que l’ontrouve dans le nord de l’Europe, dans les dolmens, les tombes ou dans les tombes de l’Égypte préhistorique. En fonction de leur utilisation, de leur origine et de leur propriétaire, ils avaient soit des ornements abondants et délicats, soit étaient austères, avec peu d’ornements, atteignant dans certains cas 35 cm de long.
À l’époque classique, les couteaux en métal sont apparus, avec un seul tranchant sur la lame incurvée et un manche en bronze, en os ou en ivoire, et qui étaient décorés soit de scènes de chasse et de nature, soit de bustes humains. Les premiers à utiliser le couteau comme outil médico-légal ont été les Égyptiens, qui utilisaient des couteaux en silex pour extraire les viscères des cadavres afin de pouvoir les embaumer. Dans les fouilles effectuées dans certaines tombes, ce type d’outils funéraires a été trouvé.
Jusqu’à l’Antiquité classique, le couteau n’était pas utilisé à table, même s’il est vrai qu’il n’avait que peu d’utilité, puisque la viande était coupée par le scrirror en présence des convives, qui n’utilisaient que les doigts et les dents pour déchiqueter les tranches. Bien qu’à Alexandrie, il fut un temps où il est devenu d’usage général et nous trouvons des écrits dans lesquels l’utilisation du couteau est mentionnée pour couper des fruits, du poisson ou du fromage, ou aussi dans le toilettage personnel des ongles et des coupes de cheveux. Mais le couteau n’est entré sur les tables qu’au Moyen Âge.
À cette époque, son utilisation s’est répandue, devenant l’objet le plus luxueux sur la table, peut-être parce que toutes les personnes d’une éducation soignée devaient savoir comment découper la viande qui était servie et choisir entre les 5 types de couteaux qui se trouvaient devant eux : découper, la table, préparer le pain, rompre le pain en mangeant et le couteau à râper. Ils étaient servis par paires de différentes tailles et dans des étuis en cuir, avec d’autres couteaux plus petits, un poinçon et une lime pour les aiguiser.
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Le couteau d’armes, c’est-à-dire utilisé comme arme blanche, a commencé à être utilisé également au Moyen Âge. Jusque-là, cette utilisation n’était pas habituelle, mais comme outil défensif, arme de chasse ou même icône religieuse dans les cérémonies et les sacrifices. Les Grecs et les Romains utilisaient le couteau pour des usages domestiques et aussi pour des sacrifices, en fait il n’y a guère de différences entre ceux qui appartiennent à une origine ou à une autre. J.-C.), les poignards et les couteaux ont été créés avec une séparation entre le manche et le tranchant, qui servait de frein pour le contact de la main avec la partie percée.
De la dague apparaissent les épées, qui ne dépassent pas 90 cm de longueur, car ce matériau ne permet pas une plus grande extension. Au Moyen Âge, le couteau d’arme était plutôt une épée courte ou un poignard à lame tranchante avec ou sans croix. En plus du couteau à main, ils avaient des lames de certaines armes d’hast qui portaient le même nom et qui étaient pointues et courbées vers l’arrière, avec des protubérances sur le manche, qui n’était pas aussi cylindrique que nous le connaissons aujourd’hui. L’utilisation généralisée et extensive du couteau comme outil à la mode à partir du XIVe siècle a conduit à l’essor de la coutellerie et aussi aux premières évolutions de cet outil, avec des variations plus arrondies et moins pointues.
À partir du Moyen Âge, divers matériaux sont utilisés pour fabriquer des couteaux. Ceux-ci pouvaient être trouvés de toutes sortes et sous les formes les plus diverses ; avec des poignées en métal fin, avec des reliefs artistiques marqués ou des ornements en strass. La modernisation des machines avec l’avènement de l’industrialisation et l’application de nouveaux matériaux fait fleurir la création d’autres outils spécifiques connexes. C’est à ce moment-là que l’on a commencé à fabriquer des couteaux et des lames pour différents usages, à des fins concrètes et spécifiques, ainsi que des couteaux de poche de toutes sortes, ceux portés par les bandits étant populaires.
Divers matériaux ont été utilisés pour fabriquer des couteaux tout au long de l’histoire, en s’adaptant toujours aux ressources existantes, aux matériaux les plus innovants de chaque époque ou aux différentes utilisations pour lesquelles ils pouvaient être utilisés. Les antécédents du couteau ont été fabriqués à partir de pierre polie et par collision entre les pierres. Au cours de la période paléolithique, d’autres matériaux ont été utilisés, comme le bois ou l’os, mais ils n’ont pas été conservés car ils étaient plus périssables, moins durs et moins résistants que la pierre.
Le couteau n’a pas seulement été un instrument de survie pour l’homme, mais il est également devenu une icône de pouvoir et de force, jouant un rôle important dans les rituels religieux. Il est courant de trouver des couteaux dans les fouilles archéologiques, soit pour embaumer les cadavres, soit pour protéger les morts en route vers l’au-delà. Dans les temps anciens, les plus couramment utilisés étaient les couteaux sacrificiels, représentés dans d’innombrables peintures et œuvres avec des éléments décoratifs qui rappellent le pouvoir mortel de mettre fin à une vie, qu’elle soit animale ou humaine. Les couteaux ordinaires, de boucher et de boucher n’avaient pas d’ornements.
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