Bien avant la création de la Section photographique de l’armée en 1915, des militaires animés par une sensibilité particulière pour l’image documentaient déjà leur expérience des conflits et leur quotidien de soldat. Les fonds d’origine privée conservés à l’ECPAD témoignent de cette pratique précoce : officiers et sous-officiers emportaient avec eux un appareil photographique, capturant les paysages traversés, les visages de la guerre et les scènes de vie au front. Grâce à ces pionniers, la photographie s’invite sur les champs de bataille dès la seconde moitié du XIXe siècle.
Pendant la guerre de Crimée (1853-1856), le peintre Jean-Charles Langlois, accompagné du photographe Léon Méhédin, fixe sur plaques de verre les réalités du terrain. Quelques décennies plus tard, Edgard Imbert, engagé dans les troupes coloniales, immortalise son passage à Madagascar et au Tonkin, tandis qu’Albert d’Amade fait de même en Algérie et en Extrême-Orient. À l’aube du XXe siècle, l’amélioration des procédés photographiques et l’apparition d’appareils plus maniables favorisent la diffusion de cette pratique dans les rangs militaires.
Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, les photographes et opérateurs de prises de vues cinématographiques quittent leur quotidien pour revêtir l’uniforme. Si leur métier change, leur regard demeure. L’année 1915 marque un tournant : consciente de la puissance du médium, la France institutionnalise l’image militaire en créant successivement la Section cinématographique de l’armée et la Section photographique de l’armée.
Pays du cinématographe, elle peut compter sur une industrie florissante, mise au service du conflit. Sous l’uniforme, ces professionnels de l’image deviennent les premiers opérateurs militaires, chargés de documenter la guerre et de mettre la puissance de l’image au service de l’effort national. Ces soldats de l’image ne sont plus de simples amateurs éclairés, mais des opérateurs spécialisés, fixant l’histoire en mouvement. Leur premier chef, Jean-Louis Croze, compare d’ailleurs leur matériel à une « mitrailleuse aux images ».
Sur le front, ces opérateurs bravent les obus, souvent au péril de leur vie. Ensevelis dans un trou d’obus dans la Somme, blessés à Verdun, ils filment l’Alsace, Metzeral, l’Argonne, le Bois-le-Prêtre, puis Ypres et l’Yser sous le feu ennemi. Un caméraman de l’équipe du Service cinématographique de l’armée, dirigée par Jean Renoir, tourne des images avec une caméra Debrie Parvo. Durant le premier conflit mondial, les soldats de l’image sont présents sur tous les fronts, y compris en mer et dans les airs.
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Après l’armistice, les opérateurs de la Section cinématographique de l’armée poursuivent leur mission, mettant leur ingéniosité au service de l’institution. En septembre 1939, lorsque la France entre de nouveau en guerre, vedettes et réalisateurs revêtent l’uniforme. En 1942, une nouvelle page s’ouvre pour les soldats de l’image avec l’engagement de la photographe Germaine Krull au service de la France libre. Elle est suivie en 1944 par Germaine Kanova, marquant l’arrivée des femmes derrière l’objectif pour capturer les réalités du conflit.
À partir du 26 juillet 1946, installés au fort d’Ivry-sur-Seine, les soldats de l’image poursuivent leur mission en couvrant les conflits où la France est engagée. En Indochine et en Algérie, face à des contextes contre-insurrectionnels, l’image prend une dimension nouvelle. En s’engageant plus avant sur le front, le profil des soldats de l’image évolue également : après 1945, ils ne sont plus des photographes devenus soldats, mais des soldats formés aux métiers de l’image.
Au fil des années, à mesure que la France s’oriente vers une armée de métier, les soldats de l’image adaptent leurs pratiques pour intégrer les avancées technologiques. Cette évolution technologique transforme en profondeur leur approche de l’image, leur offrant une plus grande spontanéité, une précision accrue et la capacité d’opérer dans des conditions toujours plus variées.
Un délit d’alcoolémie, des demi-journées sans activité… Le gouvernement a présenté mardi une « feuille de route pour améliorer et garantir la sécurité à la chasse ». Autre mesure envisagée, interdire les tirs dans un rayon de 30 degrés à gauche et à droite des chasseurs. « Mais ça, on le fait depuis longtemps », réagit Frédéric Obry, le président de la Fédération du Bas-Rhin (FDC 67). « C’est comme les gilets rouges, nous avons été les premiers à les imposer, c’était il y a une vingtaine d’années. »
Son organisation a également été novatrice avec un outil bien particulier : le « cyné’tir ». Pas illogique, le concept est très répandu en Allemagne voisine. « Là-bas, les chasseurs ont l’obligation de valider en stand de tir leurs compétences pour garder leur arme », complète Alexandre Derrez, le directeur de la FDC 67. En France, aucun passage par ce grand hangar n’est requis. Seulement conseillé. « Ça permet de tirer plus proprement et efficacement », explique le même interlocuteur avant justement d’entrer dans le bâtiment situé à l’entrée de Geudertheim, à une vingtaine de kilomètres au nord de Strasbourg.
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Qu’y trouve-t-on ? Des petites salles, une machine à café et surtout le fameux « cyné’tir ». Soit un couloir d’une dizaine de mètres de largeur sur environ 35 mètres de profondeur. Avec, au fond, un écran en papier où sont projetés de courts films. Pas n’importe lesquels : des séquences avec des sangliers en pleine nature. Qui mangent tranquillement, qui traversent une route, ici dans la neige, là en plein automne… « On peut mettre n’importe quoi, on doit avoir une centaine de films différents pour aborder toutes les conditions de tir imaginables », précise Christian Wolff, opérateur sur le site.
Avec trois collègues, il accueille régulièrement des adhérents de la FDC 67 (ou des licenciés de la Fédération française de tir, aussi autorisés) qui souhaitent s’entraîner. L’outil est conçu pour ça. « Ça permet de tirer plus proprement et efficacement une fois que nous sommes sur le terrain », reprend Alexandre Derrez. « En plus, les pratiquants peuvent venir avec leur arme, comme ça, ils la prennent mieux en main. »
Comme Jean-Luc, croisé ce mercredi matin sur le parking. Lui est venu régler sa carabine au tunnel voisin mais est déjà passé « deux fois » au « cyné’tir ». « C’est vraiment très bien, ça met dans des conditions réelles et ça fait progresser. Je crois que je ne pourrais pas aller en battue sans ça », assure le « jeune chasseur ».
Grâce aux huit caméras infrarouges, le tireur, seul dans cette grande pièce, sait en temps réel où sa balle s’est logée. Le film s’arrête un instant et un rond rouge apparaît sur l’écran géant. Juste derrière lui, dans le petit local équipé de verrières blindées, ses accompagnateurs peuvent aussi constater, ou non, sa précision sur télévision. Car le « cyné’tir » se réserve pour un créneau d’une heure, contre 80 euros. Chaque personne se relaie ainsi, à raison de trois ou quatre balles par chargeur. Avec, toujours l’opérateur qui veille au bon déroulement des opérations.
« On a déjà eu des demandes pour des enterrements de vie de jeune fille ou de garçon mais ce n’est pas le but. Ce n’est pas un jeu vidéo, c’est vraiment complémentaire par rapport à l’acquis du chasseur », insiste le président de la Fédération Frédéric Obry. Les Dernières Nouvelles d'Alsace, en tant que responsable de traitement, recueille dans ce formulaire des informations qui sont enregistrées dans un fichier informatisé par son Service Relations Clients, la finalité étant d’assurer la création et la gestion de votre compte, ainsi que des abonnements et autres services souscrits.
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Terre de vignobles, le Toulois est un territoire à l’histoire forte. Une terre rurale où la chasse reste une pratique importante, comme à Bruley, où l’un des seuls cynétirs français permet aux tireurs de s’entraîner sur des animaux qui passent sur un écran.
Jean-Michel Vigneron fait un dernier signe à travers la vitre. Les quatre tireurs sont prêts. Le co-gérant du Domaine des Templiers de Bruley, vaste complexe qui regroupe en pleine campagne le restaurant « La Limousine », une salle de séminaires-évenements, une boucherie-traiteur, une armurerie et le cynétir « les templiers », lance un film depuis sa « salle de contrôle ».
Dans la pièce principale, Fabien, arme en mains, casque de protection sur les oreilles, est aux aguets. « Bam ! ». Il vient de toucher l’un des sangliers qui couraient en groupe sur l’écran cinématographique fixé à une dizaine de mètres. La balle traverse l’écran, puis est envoyée par un flux d’air dans un réceptacle en béton en fond de salle. L’analyse de sa trajectoire, par des rayons infrarouges, donnera ensuite au tireur des informations sur le geste qu’il vient de réaliser. Puis quand il aura dégainé toutes ses balles, ses trois amis le remplaceront, chacun leurs tours face à l’écran.
« Nous faisons partis d’un groupe de chasse en Moselle », explique Fabien. « Nous venons ici pour passer un bon moment entre amis mais aussi pour nous entraîner avant la réouverture officielle », fixée à ce dimanche 15 septembre. Après les sangliers, des cerfs défilent, à vitesse plus rapide, sur les écrans.
Chasseurs aguerris, les quatre amis tirent pendant une heure à balles réelles, avec les mêmes armes qu’ils utiliseront le week-end en forêt. « Mais il est possible de tirer au laser ou à blanc et de venir sans arme », précise Alain Parfait, propriétaire du Domaine des Templiers. « Nous mettons tout ce qu’il faut à disposition des tireurs », grâce à l’Armurerie du Grand Est, située sur le même site. Et alors que la saison de chasse ne dure que quelques mois, le cynétir est, lui, ouvert presque toute l’année.
« Les pratiquants sont des chasseurs bien sûr, mais aussi des professionnels de la sécurité, des amis, des familles », reprend le patron. Depuis son ouverture en 2017, « le cynétir est une façon de démocratiser la pratique ». D’ailleurs, en complément et avec toujours cette volonté de « s’adresser à tout type de public », Alain Parfait et son associé viennent de créer, le « club de tir des templiers du Grand-Est », sur le même site de Bruley. Avis aux amateurs de chasse ou de tir.
Installé au pied des côtes de Toul, à Bruley, l’endroit ressemble à un véritable complexe cinématographique. A l’intérieur, on découvre une vaste salle obscure de 400 m2. Face à vous, un écran géant projette d’authentiques scènes de chasse avec des cerfs, des chevreuils, des sangliers, des renards ou même des lions, c’est au choix ! Le cynétir est une technologie venue tout droit d’Allemagne qui permet de tirer à balles réelles sur un écran géant représentant une vidéo de chasse ou tout autre cible à la demande.
Avis aux amateurs de chasse ou de tir. A ouvert à Bruley dans le Toulois un « cynétir ». Un centre d'entrainement virtuel de tir à balles réelles. Cette salle s'adresse aux professionnels et aux particuliers.
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