Le Moine et le Fusil, réalisé par Pawo Choyning Dorji, offre un regard sur le Bhoutan en pleine transition. Le film explore la complexité de l'introduction de la démocratie dans un pays où la religion et le Roi occupent une place centrale.
2006. Le Bhoutan s’ouvre à la modernisation et découvre Internet, la télévision... et la démocratie. Pour apprendre à son peuple à voter, le gouvernement organise des « élections blanches ». Mais dans le pays du Bonheur National Brut, où la religion et le Roi importent plus que la politique, les habitants semblent peu motivés.
Cependant, dans une province montagneuse reculée, un moine décide d'organiser une mystérieuse cérémonie le jour du vote et charge l'un de ses disciples de trouver un fusil. L'un des points communs entre les deux projets est la volonté du cinéaste de dresser le portrait du Bhoutan, un pays en mutation.
Il précise : « le thème de la transition transparaît tout particulièrement dans le contraste entre les valeurs culturelles et spirituelles traditionnelles du Bhoutan rural, face aux penchants plus modernes et occidentalisés d’un Bhoutan urbain en plein essor.
Pawo Choyning Dorji a écrit et réalisé Le Moine et le Fusil. Précédemment, Pawo Choyning Dorji a aussi réalisé L'École du bout du monde en 2019.
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La musique a été composée par Frederic Alvarez, qui avait composé auparavant la bande son des films Dalva en 2022, Louloute en 2019, La Troisième Guerre en 2019 et La Fille aux deux visages en 2016.
Les avis sur le film sont partagés. Certains spectateurs ont été déçus par le rythme lent, tandis que d'autres ont été touchés par la beauté esthétique du film et les valeurs qu'il met en avant. Trouver un fusil dans ce pays est une gageure, surtout que le disciple n’est pas le seul intéressé par ce fusil. Un film beau esthétiquement comme le pays très vert et montagneux où il se déroule.
Certains critiques soulignent que la singularité du film réside dans sa forme de fable ou de conte philosophique. Comme on y trouve aussi pas mal de truculence et d'humour, on n'en est que plus indulgents par rapport à la mollesse de l'ensemble qui, sous prétexte d'ironiser sur les vertus démocratiques, finit par mettre tout le monde d'accord dans un happy end inattendu et cocasse, mais toutefois terriblement consensuel. Le dépaysement est cependant garanti et il ne faut pas bouder son plaisir devant ce film modeste et charmant.
D'autres apprécient le film pour sa capacité à remettre en question les systèmes politiques occidentaux et à mettre en lumière l'importance des valeurs communautaires et familiales traditionnelles. Une belle histoire qui a le grand mérite de nous faire ouvrir les yeux sur l’actuel monde où seuls les pays dotés de systèmes politiques dépendant uniquement d’élections démocratiques semblent être les meilleurs régimes politiques qui soient.
Pourtant force est de constater que nous vivons à une époque où les principes essentiels de protection de la famille et des vertus essentielles de la vie communautaire sont eux pourtant en grand péril.
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Le Moine et le Fusil est un film qui invite à la réflexion sur la modernité, la démocratie et les valeurs traditionnelles. Même si je n’aime pas la religion, j’aime beaucoup la philosophie bouddhiste. Carton plein pour Pawo CHOYNING DORJI qui comme pour « L'école du bout du monde » réalise un chef-d’oeuvre sincère qui met en valeur son pays. J'ai passé un bon moment. Les scènes sont tristes ou drôles selon les moments.
On se demande tout de même pourquoi, après une telle démonstration de l'inadéquation pour ce pays d'un système prônant des affrontements entre partis, on apprend lors du générique que des élections ont eu lieu récemment... comme si c'était une victoire !
Pas du tout kitsch mais plutôt candide et édifiant sur la mentalité au Bhoutan. De très bons acteurs, une belle photographie et un scénario bien construit.
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