Dans l'univers traditionnel de la chasse, une nouvelle tendance gagne en popularité : la chasse sans fusil, également appelée "chasse au bâton". Cette pratique, qui s'apparente à la pêche "no kill", met l'accent sur l'accompagnement et le guidage des chiens plutôt que sur le tir.
La chasse est ouverte, mais une nouvelle tendance se développe : la chasse sans fusil, qu'on appelle aussi la chasse au bâton. La chasse sans fusil se développe. Dans le Puy-de-Dôme, ce qu'on appelle aussi la chasse au bâton, attire de nombreux pratiquants. Ils apprécient de traquer un lièvre avec leurs chiens, sans tirer sur l'animal.
Dans le très traditionnel univers de la chasse, une nouvelle espèce est en train de gagner ses lettres de noblesse. Des hommes qui ont troqué leur fusil pour un bâton. "J’ai essayé la chasse aux chiens courants il y a 22 ans, se souvient Joël Costes, salarié agricole de Saint-Rome-de-Tarn. Depuis, mon arme est rangée au placard." Cette pratique, appelée aussi « chasse au bâton» et qui concerne principalement la traque du lièvre, renverse complètement le principe même d’une battue.
A Sainte Agathe dans le Puy-de-Dôme, la chasse au bâton est bien connue : le bâton n'est pas une arme, mais il sert à écarter des branches. Il demande à ses chiens, véritables experts du lièvre, de repérer des traces.
"Tout ce qu’on fait, c’est accompagner et guider notre meute de chiens, explique Daniel Roques, président de la Fédération des associations de chasseurs aux chiens courants (Faccc), qui pratique du côté de Sévérac-le-Château. Une sorte de révolution copernicienne qui place le meilleur ami de l’homme au centre de l’univers des chasseurs. L’amour des créatures à quatre pattes est d’ailleurs la première raison évoquée par ces hommes. "Je possède vingt ariégeois, s’anime Joël Costes. Ce que je fais, je le fais par amour des chiens." La satisfaction éprouvée à voir sa meute en action suffit donc à compenser la perte de l’adrénaline du tir.
Lire aussi: Recommandations concernant les fusils turcs
Mais qu’en est-il pour le lièvre ? Avec lui, le chien n’est pas plus tendre que l’être humain. Sauf que s’échapper de Médor est un poil plus facile qu’esquiver des balles. "Pour qu’on attrape un animal, il nous faut en moyenne dix sorties, se justifie Joël Costes. Avec le fusil, on pouvait bien prendre un lièvre par jour, chacun." Une sacrée différence pour l’écosystème aveyronnais. La préservation de la faune est d’ailleurs à l’origine de cette pratique originale.
"En Haute-Garonne, où s’est développée cette technique, il y avait une pénurie de lièvres, raconte Daniel Roques. En Aveyron, les pratiquants ne sont pas si nombreux, mais ils augmentent, surtout chez les jeunes. Une bonne nouvelle pour le lièvre qui, comme le veut l’expression, continuera à détaler.
Avec leur arc et leurs flèches, des passionnés réinventent la chasse en laissant de côté les armes à feu. On pourrait les surnommer les 'Robin des Bois' du Lot. Munis de leur arc, Tristan, Lionel et Maxime arpentent les forêts du département pour chasser toutes sortes de gibiers. Ici, pas de fusil ou autres armes à feu, ils prélèvent les animaux avec leurs flèches, et ce sont loin d’être les seuls. Ces trois Lotois font partie de l’ASCAL 46 (Association Sportive des Chasseurs à l’Arc du Lot) qui compte une trentaine de membres.
"C’est une approche différente", raconte Tristan. "On n’a pas la même image que la chasse conventionnelle. Les gens sont curieux, nous posent des questions. Ça leur fait moins peur qu’une arme à feu", raconte Maxime, vice-président de l’association. La pratique est aussi différente : "On ne tire pas à 200 m, il faut être proche du gibier, environ 10 m, ajoute Maxime, on connaît très bien notre territoire. Mais ne vous détrompez pas, une flèche suffit amplement à prélever un chevreuil, un cerf et même un sanglier.
"Elles sont comme des lames de rasoir et on vise toujours l’épaule", souligne Maxime. "Elles vont à une vitesse de 300 m/s en moyenne, selon la puissance de l’archer et de l’arme", précise Lionel, qui est aussi président de l’association. Effectivement, il existe plusieurs sortes d’arcs. "Il y a ceux qui utilisent un arc traditionnel en bois et d’autres préfèrent l’arc à poulie", souligne Lionel. "Je pense que les jeunes préfèrent l’arc à poulie, c’est un bel objet avec plus de puissance et d’impact sur le gibier", lance Maxime.
Lire aussi: Carabine à Plomb et Rats : Tout Savoir
Autre différence, la discipline se pratique généralement seul, comme la chasse à l’approche où les pratiquants recherchent le gibier. Cette pratique reste tout de même dangereuse, les usagers sont donc soumis aux mêmes règles de sécurité que la chasse conventionnelle.
Si Tristan, Maxime et Lionel tirent aussi au fusil, ils ne cachent pas leur préférence pour l’arc. "Il y a plus de difficulté, c’est plus intéressant que de rester assis sur une chaise en attendant le gibier", explique le président de l’association. De leur côté, Tristan et Maxime insistent sur "l’éthique" de la pratique : "On est seul au milieu de la nature".
La France compte plus de 1,1 million de chasseurs pratiquants. Véritable passion française, la chasse, quelle que soit sa forme, compte de nombreux adeptes. Quel beau pays que le nôtre : on y chasse à pied, à cheval, avec ou sans fusil, en bord de mer, en montagne, en plaine, en forêt, sur terre, sous terre... Quelle richesse et la diversité de nos territoires n'est pas étrangère à celle des modes de chasse. Sommes-nous seulement conscients de la valeur de cet héritage ?
Pourtant, cette multiplicité de modes de chasse n'est-elle pas le premier trésor de la chasse française ? Oui, la diversité de la chasse française est sa force, sa mémoire et son avenir ! Si certains se méfient de pratiques qu’ils ne connaissent pas, même dans nos rangs, critiquent même parfois, croyant détenir la vérité et respecter une éthique définie par leurs soins. Quelle erreur : toute chasse est belle quand elle respecte le gibier et l’ordre de la nature.
Ces différents modes de chasse, dont certains sont séculaires, constituent un patrimoine riche de traditions culturelles commun à l’ensemble des acteurs cynégétiques. Ils doivent pouvoir s’exercer et s’exprimer durablement dans le département, dans le strict respect de la réglementation générale de la chasse et des règles propres à chacun d’eux, mais sans entrave particulière, et avec la reconnaissance et le soutien de tous les chasseurs.
Lire aussi: Prestige des fusils de chasse anglais
La chasse à tir s’entend comme la chasse avec une arme : un fusil, une carabine ou un arc. Elle peut se pratiquer individuellement ou en groupe, sans chien, ou avec un ou plusieurs chiens. Tous les gibiers peuvent être chassés à tir. Très répandue en France, la chasse individuelle concerne majoritairement la chasse du petit gibier. C’est la chasse de plaine par excellence, procurant de grandes émotions et de grandes joies.
La chasse sans fusil représente une évolution dans la pratique de la chasse, mettant en avant le respect de l'animal et la passion des chiens. L’art de la chasse en France est riche de son passé, de ses traditions mais également de sa pratique qui continue de nos jours de faire de nombreux adeptes. Les diverses techniques offrent une expérience unique, que ce soit à travers la vénerie, la chasse à l'arc ou la chasse au bâton.
tags: #chasse #sans #fusil #techniques