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Que nous disposions d’un moniteur haut de gamme ou d’un écran de gamme intermédiaire, l’étalonnage et la calibration sont des étapes indispensables. D’elles dépend une restitution fidèle des couleurs (dans ce que l’écran est capable de reproduire) pour les opérations de retouches. Mais qui n’a jamais remarqué que certains écrans n’affichaient pas exactement les mêmes couleurs ? Comment savoir quelles couleurs sont justes ? Pour un utilisateur lambda, dans un usage gaming et bureautique, c’est un facteur qui n’est pas forcément très important, à moins, éventuellement, que l’on veuille uniformiser les couleurs de plusieurs moniteurs différents qui composent son setup. Mais pour un graphiste, c’est un élément primordial. En effet, les couleurs doivent être identiques dans un processus de création graphique allant de votre moniteur jusqu’à une éventuelle impression. Après avoir travaillé pour obtenir un résultat de couleurs précises, quelle déception de constater qu’après l’export ou qu’à l’impression les teintes ne sont pas celles voulues ! Calibrer son écran, avec ou sans sonde, peut être la solution : après cette opération l’écran affiche un rendu fidèle des couleurs et de la luminosité des images.

Pourquoi calibrer un écran ?

Tous ces outils et conseils ont pour but de vous aider dans la réalisation de vos documents. Toutefois, le passage de l’écran, source lumineuse, au papier, qui ne fait que réfléchir une partie de la lumière, change nécessairement la perception que nous avons des couleurs. N’hésitez pas à regarder vos documents sur différents écrans et à les faire vérifier par plusieurs personnes ! Si notre œil est un merveilleux partenaire pour nous montrer le monde, il est malheureusement bien incapable de nous aider à calibrer notre chaîne graphique. Or une bonne gestion des couleurs entre nos photos affichées sur nos écrans et leurs impressions ou leur partage sur internet ne peut se faire que si on la calibre. Toute la gestion des couleurs est centrée sur cette étape très importante : la calibration et la caractérisation des différents appareils qui constituent la chaîne graphique car, même en 2025, pratiquement aucun appareil ne sort d'usine en étant parfait d'un point de vue colorimétrique. C'est donc grâce au calibrage (on dit aussi étalonnage et calibration mais c'est un anglicisme) des différents périphériques et donc à la connaissance de leurs caractéristiques colorimétriques que l'on pourra traduire d'un appareil vers un autre la "bonne" couleur, la couleur L*a*b* ! En français on devrait parler de calibrage et non de calibration, qui est un anglicisme, mais j'ai bien peur qu'il l'ait emporté.

Avant de commencer, il est très important pour comprendre cet article de connaître la notion de Delta E. La valeur appelée « Delta E » représente la différence de perception des couleurs par l’œil humain. Sous la barre de 1, un œil ne voit plus aucune différence entre les couleurs. Une couleur qui a un Delta E de 5-6-7-8, etc. est de plus en plus mauvaise, et une valeur de 0,90 ou 0,12 est simplement excellente puisque sous la barre des 1. Certains écrans à destination des professionnels sortent d’usine avec des calibrages pour que le Delta E soit inférieur à 2. Il s’agit d’écrans qui coûtent généralement assez cher et ont pour cible les professionnels de l’image ayant besoin de couleurs très précises dans leur travail. En revanche, de plus en plus d’écrans haut de gamme à destination des joueurs bénéficient aussi de cette particularité comme l’écran ASUS que nous prenons en exemple dans ce papier.

Notez que l’œil humain « normal » est assez fort pour déceler une infime différence allant de 1/100 à 1/200 entre deux nuances de couleur, sans comparaison on nage totalement dans la semoule et il n’est pas possible de dire si la couleur est bonne ou non. Il faut donc utiliser un outil, celui-ci s’appelle colorimètre ou encore spectrophotomètre. Il mesure les longueurs d’ondes de la lumière : les couleurs qu’un scanner peut numériser, qu’une imprimante est capable d’imprimer ou qu’un écran est capable d’afficher. Dans ce domaine, nous retrouvons deux termes qui sont calibrage et caractérisation (ou étalonnage). La différence est en fait assez simple puisqu’il s’agit de deux étapes complémentaires.

Calibrage et Caractérisation : Deux Étapes Essentielles

Le processus de calibration se déroule en fait en deux parties : d'abord l'étalonnage puis la caractérisation. Pendant la première, on s'assure que l'appareil de reproduction des couleurs fonctionne de manière optimale, en tout cas connue et régulière (on dit qu'on fixe l'appareil dans des conditions de fonctionnement données) et pendant la seconde, on va mesurer ses caractéristiques - sa carte d'identité colorimétrique donc ses "déformations" je serais tenté de dire même si ce n'est pas tout à fait exact -.

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Grossièrement, la calibration réside dans le principe de « préparer » son écran, on fixe la luminosité, le contraste, le gamma, mais aussi la température de couleurs. Cela se fait directement dans l’OSD de l’écran selon ce que l’on souhaite obtenir pour que la caractérisation puisse se faire. Changer une de ces valeurs dans l’OSD nécessitera à nouveau une caractérisation afin d’établir un nouveau profil ICC. La caractérisation c’est l’étape qui va passer une multitude de couleurs sur l’écran afin que la sonde les mesure et définisse ainsi la carte d’identité colorimétrique du moniteur. Sachez également qu’à stock, les paramètres sont rarement optimaux. Dans les faits, un écran est souvent « maquillé » pour faire joli avec notamment la luminosité poussée plus ou moins au maximum.

Pour caractériser un périphérique, on affiche à l'écran des couleurs connues, on imprime des mires connues et on demande au logiciel qui commande l'outil de mesure de les lire pour créer un profil ICC propre à cet appareil dans ses conditions de fonctionnement. Calibrer ou étalonner... C'est aligner sur une mesure étalon (le mètre étalon, la seconde d'une horloge atomique...) Pour un écran, par exemple, c'est fixer une bonne fois pour toutes les conditions dans lesquelles va être réalisé le profil ICC, c'est-à-dire la luminosité, le contraste, le gamma et la température de couleur.

C'est relever les caractéristiques colorimétriques d'un appareil - écran, imprimante, etc. Pour une imprimante, c'est faire en sorte que celle-ci imprime bien la "bonne" couleur, comme si elle ne l'avait pas déformée - c'est bien évidemment une image ! -. L'étalon, en colorimétrie, s'appelle une mire de couleur pour une imprimante et une longueur d'onde pour un écran etc. Pour cela, le logiciel de création de profils ICC vendu avec les sondes et autres colorimètres va comparer une mire colorée dont on connaît précisément les caractéristiques, c'est-à-dire la seule et unique couleur L*a*b* de chaque patch coloré, à la couleur réellement imprimée par défaut par l'imprimante, à la longueur d'onde exacte du RVB affichée à l'écran.

Comment Calibrer un Écran ?

Pour calibrer un écran, il s’avère que la marche à suivre est très simple à partir du moment où on a les bons outils. À la rédaction nous disposons de deux sondes, la X-rite EODIS3 i1 Display Pro et la SpyderX que Datacolor nous a généreusement fait parvenir pour compléter nos tests d’écrans. Dans nos tests nous aimons utiliser ces deux sondes qui sont à nos yeux complémentaires, chacune ayant ses spécificités. Dans le cadre d’une calibration standard, l’une ou l’autre sont déjà des références haut de gamme. Nous vous rassurons, pour calibrer votre écran une seule bonne sonde suffira amplement, nous n’avons pas les mêmes besoins.

Il existe en effet deux méthodes de calibration d’écrans, plus connues sous les noms de « calibration software » et « calibration hardware« . La plupart des moniteurs d’entrée de gamme se contentent généralement de la première méthode avec laquelle les réglages de bases (point blanc, contraste et luminosité) sont effectués directement sur le moniteur via l’OSD (paramètres d’affichage à l’écran) et en suivant les indications de votre logiciel de gestion des couleurs. Avec la « calibration software », ce sont donc les LUTs de la carte graphique et le profil ICC qui s’assurent de la fidélité d’affichage de votre moniteur. En « calibration hardware », le système de gestion des couleurs que vous utilisez s’appuie sur le moniteur sans changer les données de sorties de la carte graphique. C’est lui qui s’assure du paramétrage de l’écran avec cette fois beaucoup plus de précision que le réglage manuel.

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Étapes de calibration avec le logiciel Datacolor

Une fois que le logiciel est téléchargé et installé, il faudra bien évidemment le lancer. L’interface est très ergonomique et personne ne devrait faire de mauvaises manipulations. Détaillons les différentes étapes. La première va simplement vous demander ce que vous voulez faire : étalonner l’écran ou faire une épreuve-écran, choisissons la première option. Ensuite nous devrons choisir s’il s’agit d’un écran de bureau, d’un écran de laptop ou encore d’un projecteur. Puis on choisira le fabricant de la dalle que l’on souhaite calibrer et on tape la référence dans le champ correspondant. Puis nous sélectionnons la technologie d’affichage, c’est à dire le type de rétroéclairage, ici nous sélectionnons DEL étendue.

FullCAL : Étalonnage complet de l’écran. C’est cette option que nous choisissons, le Gamma doit être sur une valeur de 2,2, la température de couleur sur 6500K et la luminosité selon votre préférence. Dans l’étape suivante (on y est presque, promis !) l’assistant veut mesurer la luminosité ambiante dans la pièce afin de nous recommander une luminosité avec un point blanc. Enfin, l’assistant va nous demander de placer la sonde sur l’écran, un guide apparaît alors pour bien la placer. Retirez le cache de protection de la sonde qui sert aussi de contrepoids et placez-la sur l’écran.

Une fois la sonde en place, la première chose à faire va être d’ajuster la luminosité pour que celle-ci corresponde au mieux avec la cible de 250 cd/m² que nous avons prédéfinie. Une fois cette étape terminée le logiciel nous demande de retirer la sonde de l’écran. On entre le nom du profil pour l’enregistrer et le nouveau profil ICC s’applique automatiquement. Libre à vous désormais d’analyser votre écran avec l’outil associé au logiciel si vous êtes curieux.

Étapes de calibration avec le logiciel X-rite EODIS3 I1 Display Pro

Passons maintenant à la calibration de l’écran via la sonde X-rite EODIS3 I1 Display Pro. Au premier abord, le logiciel paraît bien plus compliqué que celui de chez Datacolor, mais il est en réalité très simple aussi, à condition de savoir un minimum ce que l’on fait. On pourra directement se mettre en mode avancé puis on ira cliquer sur Caractérisation dans le menu tout en haut à gauche dans l’onglet Affichage. Ici on sélectionnera le point blanc à mettre sur Illuminant CIE D65 qui correspond à la température de couleur de 6500K. Encore une fois pour la luminance nous sélectionnons les 250 cd/m². Pour la courbe Gamma, comme toujours elle doit être à une valeur de 2,2. Quant au contraste on le laisse en natif pour profiter de ce que la dalle est capable de proposer.

La page suivante nous demande la taille du patch, c’est-à-dire le nombre de couleurs que va passer le logiciel sous l’œil aguerri de la sonde. Petit, Moyen ou Grand, allant de 118 couleurs à 482 couleurs. Rien de compliquer pour positionner la sonde, les indications sont claires. Une fois la sonde en place le logiciel nous demande quels paramètres nous pouvons modifier sur l’écran. Après quelques premières mesures, nous devrons ajuster la luminosité pour être au plus proche de la valeur recherchée qui est de 250 cd/m². On valide une fois que la luminosité est ajustée et le patch de couleurs va commencer, pour que la sonde analyse l’ensemble des couleurs et puisse ensuite les corriger.

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Les mesures étant terminées nous pouvons maintenant donner un nom au profil ICC et l’enregistrer, là aussi le profil s’appliquera automatiquement. On pourra également choisir un rappel de caractérisation. Ici pas de règle d’or, selon votre usage cela pourra être plus ou moins distancé, tandis qu’un professionnel de l’image pourrait le faire une fois par semaine ou avant chaque projet, une personne plus lambda pourra le réaliser à plusieurs semaines voir plusieurs mois d’intervalle.

Réglages Manuels et Outils Alternatifs

Si vous n'avez pas de sonde de calibration, il existe d'autres méthodes pour améliorer l'affichage de votre écran. Voici quelques options :

  • Logiciels d’étalonnage dédiés: Ils permettent de régler vos écrans pour obtenir des couleurs et images homogènes entre elles.
  • Dynamique des gris: Utilisez une palette de variations monochromes pour évaluer les nuances perceptibles sur votre écran.
  • Réglages du gamma: Ajustez le gamma pour influencer le contraste dans la plage de nuances.
  • Utiliser les paramètres d'affichage de votre système d'exploitation: Windows et Mac OS X proposent des outils pour affiner les réglages de l'écran, bien que moins précis qu'une sonde colorimétrique.

Comprendre les Espaces Colorimétriques

Avant de commencer à calibrer un écran, il est important de comprendre ce que sont les espaces colorimétriques. La charte graphique définit les logos, les éléments graphiques et les couleurs qui doivent être utilisés pour véhiculer votre image de marque. La charte formalise vos couleurs en les exprimant dans des codes uniques et espaces colorimétriques précis (RVB, Hexadécimal, et CMJN par exemple). Ces espaces permettent d’obtenir des sortes de coordonnées uniques de couleurs, sous forme de codes. Et comme chaque discipline a son propre mode d’expression (son propre espace), il convient de comprendre comment ils fonctionnent avant d’essayer de les faire parler entre eux !

Couleurs hexadécimales

Utilisé pour la création de site web et la programmation informatique (d’où son synonyme de "code HTML"), ce système attribue à chaque couleur un code alphanumérique, composé de caractères dits « hexadécimaux ». Ces caractères sont au nombre de 16 : 0, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, A, B, C, D, E et F. Un code couleur hexadécimal se compose de 6 caractères, et est amorcé par le symbole #. Par exemple, le bleu de MATOUBRILLANT, c’est le code #008AF2 ! En le détaillant, on obtient en réalité 3 valeurs agglomérées correspondant au système RVB ou RVB (rouge, vert bleu). Ces 3 couleurs, ou luminophores dans le cas d’une perception à l’écran, permettent de créer une couleur unique dont la décomposition n’est pas perceptible à l’oeil nu.

Couleurs Pantone® et tons directs

Pantone® est probablement la marque de couleurs en “ton direct” la plus connue. Les couleurs sont codifiées dans des nuanciers qui font référence. Chaque marque a son système de codes, chaque code correspondant à une couleur très précise, et à un procédé d’impression permettant l’utilisation « d’encres directes » (offset, sérigraphie…). Certaines ont une équivalence CMJN et RVB, d’autres non. En effet, les couleurs pastels, fluo, métallisées et nombre de teintes spécifiques ne peuvent être obtenues que par l’utilisation de ces encres « teintées dans la masse » ou pré-mélangées. Les couleurs n'étant pas superposées, mais en "tons directs", elles impriment une couleur franche et unie, sans « vibration » ni tramage, notamment pour les textes très fins.

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