Les coups de feu, qu'ils proviennent de fusils, de pistolets, de revolvers ou d'armes automatiques, sont des sons populaires au cinéma et dans les jeux vidéo. Cependant, ils sont peut-être moins fréquents dans la vie quotidienne. D'un point de vue physique, une grande quantité d'énergie est dégagée en un temps extrêmement court lors d'un tir avec une arme à feu. À 1 mètre, la déflagration atteint un niveau sonore, ou niveau de pression acoustique, très élevé, allant de 140 à 160 dBA selon l'arme et la munition.
Pour mieux comprendre ces volumes sonores, voici une échelle des décibels :
L’échelle des décibels est une échelle logarithmique dans laquelle le niveau sonore double quand on augmente de 3 dB. Si on ajoute 10 dB, on multiple le volume par 10.
La norme de diffusion au cinéma fixe le volume maximal que l’on peut atteindre dans une salle (correctement calibrée) à 105 dBA. Cela correspond à 45 dB de moins qu’un vrai coup de feu. Pour calculer le rapport entre ces deux volumes sonores : 45 dB = 15 x 3 dB. L’énergie est multipliée par 215 soit 32768.
Il y a donc en théorie un rapport 30 000 entre le niveau sonore d’un vrai coup de feu et sa représentation au cinéma. Et c’est flagrant dans la pratique.
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Les ingénieurs du son qui enregistrent des tirs d’armes à feu utilisent généralement des magnétophones multipistes et plusieurs micros. Certains sont placés proches de l’arme pour capturer un son très net et d’autres à distance permettent d’enregistrer la réverbération du coup de feu.
En sound design, on mélange souvent des sons différents pour créer un effet sonore particulier. C’est la définition même du mixage sonore. Pour les tirs, quand on dispose d’une prise à plusieurs micros, on peut fabriquer une infinité de mélanges avec les différentes pistes.
On ajoute aussi souvent des sons contextuels comme des bruits mécaniques de culasse, les douilles qui tombent, etc. Même si dans la réalité ces sons sont souvent masqués car trop faibles par rapport à la détonation, on les utilise pour apporter de la personnalité aux coups de feu.
Les nuisances sonores produites par les détonations agissent sur la santé humaine à 3 niveaux différents :
De tels bruits n’altèrent en rien l’audition mais peuvent engendrer de l’anxiété, de l’irritabilité voire une dépression. Ainsi, l’article R. 1334-31 précise : « Aucun bruit particulier ne doit, par sa durée, sa répétition ou son intensité, porter atteinte à la tranquillité du voisinage ou à la santé de l’homme, dans un lieu public ou privé [...]. » Un bruit relève de cette définition lorsqu’il est supérieur au bruit de fond de 5 dB le jour et de 3 dB la nuit.
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Lors d’un tir, les gaz chauds en expansion créent une onde de pression, produisant un bruit intense. Cette onde agit sur les organes ORL (oreilles, nez, gorge) par transmission solidienne. Cela peut entraîner des dommages auditifs cumulés. Même avec des protections passives, comme des casques ou des bouchons, ces risques persistent. Les nuisances sonores des pas de tir causent souvent des problèmes de voisinage, notamment dans les zones résidentielles proches.
À 1 mètre, la déflagration atteint un niveau sonore (ou niveau de pression acoustique) très élevé. Selon l’arme et la munition, il atteint 140 à 160 dBA.
Les dégâts acoustiques ne dépendent pas uniquement du nombre de décibels. Un pistolet 9mm peut libérer plus de 2 bars de surpression autour de la bouche du canon. Un calibre 12 ou un fusil d’assaut monte à 4 bars ou plus. À intensité sonore égale, certains calibres infligent davantage de dommages auditifs que que d’autres car leur charge énergétique globale est plus importante et donc beaucoup plus traumatisante.
Des centaines de policiers, de soldats, de civils armés perdent chaque année tout ou partie de leur audition dans des échanges de tirs à l’intérieur. Parfois dès le premier coup de feu. Et contrairement aux autres blessures, celle-ci ne se voit pas. Mais elle reste. Elle vous accompagne toute votre vie, comme un sifflement permanent au fond du crâne. Un bourdonnement que rien ne fait taire.
Nous mentionnerons seulement que le bruit, qu'il soit de forte intensité et de courte durée (détonation) ou d'intensité moyenne, mais de longue durée (environnement bruyant), a des effets destructeurs et souvent irréversibles sur l'oreille (à partir de 140 dB, les lésions sont définitives). De plus, ses actions sur la santé et sur l'équilibre psychique ne sont plus à démontrer. Ainsi les législations fixent les niveaux à ne pas dépasser.
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Pour réduire le bruit des armes à feu, plusieurs solutions existent :
Souvent appelés « silencieux » dans le langage courant, les modérateurs de son sont conçus pour réduire l’intensité du bruit au moment du tir. Loin d’offrir un silence absolu, ils atténuent la détonation et protègent ainsi l’audition du chasseur. Un modérateur de son permet de canaliser et de ralentir les gaz issus de la combustion de la poudre. À la sortie du canon, ces gaz se détendent à l’intérieur du modérateur, réduisant le volume sonore perçu. On obtient ainsi une baisse d’environ 20 à 43 décibels, selon les modèles.
D’après ce qui précède, pour éviter le bruit, il faut réduire la pression du gaz en sortie du canon, et faire en sorte qu’il sorte beaucoup plus lentement, de façon moins explosive, en somme. Dans un premier temps, le silencieux agit comme une cavité qui recueille les gaz de combustion et leur offre un « espace de détente ». La détente des gaz n’a donc pas lieue dans l’air, mais dans une cavité rigide.
Ici, c’est la géométrie interne du silencieux qui va jouer : leur structure est telle qu’elle forme de multiples cavités et forment même des voies d’évacuations qui empêchent le flux d’air de se faire de façon optimale, et donc de façon ralentie.
Les gaz finissent tout de même par sortir, mais la pression n’est alors que d’environ 4 bars. C’est toujours relativement fort. C’est toujours le double de la pression d’un pneu de voiture, mais tout de même bien moins que les 20 bars de la pression régnant dans une bouteille de champagne.
En diminuant la vitesse de détente de ces gaz, on réduit le bruit. Ce genre de principe est également utilisé dans les pots d’échappements des véhicules à moteur : chaque explosion dans le moteur produit des gaz dont l’expulsion, très rapide, produit une surpression et donc un son très fort.
Un modérateur de son agit principalement sur la détente des gaz en les ralentissant et en les dispersant progressivement avant qu’ils ne quittent le canon.
Certains calibres de chasse comme le 30-06 Springfield ou le .300 Win Mag sont efficaces pour la traque du gros gibier mais ont un recul très important qui peut engendrer un certain inconfort lors de tirs répétés ou à cadence élevée. Etant donné qu'un modérateur de son dévie, freine et étouffe les gaz issus de la combustion de la poudre, cela entraîne donc une réduction de l'onde de choc à la bouche du canon.
La diminution du recul offerte par les modérateurs de son va avoir pour effet d'amoindrir le relèvement du canon.
Le premier critère est la correspondance entre le calibre nominal de votre canon et celui du modérateur. Il s’agit du diamètre intérieur maximal de l'âme du silencieux, exprimé en Pouces ou en Millimètre. Un modérateur conçu pour un calibre large (ex. .30, soit 7.62 mm) peut être utilisé sur des calibres plus petits (ex. 7x64), à condition que le filetage soit identique. Une légère perte de performance sera observée avec le calibre plus petit, car l’air dispose de plus d’espace pour s’échapper dans le silencieux.
Certains modérateurs (par exemple, Hausken) utilisent un filetage standardisé (M18x1 ou M24x1), nécessitant parfois un adaptateur pour les filetages différents.
Si le filetage de votre arme n'est pas compatible avec celui du silencieux que vous souhaitez acheter, il existe des adaptateurs qui permettent de convertir un type de filetage en un autre.
Avantages :
En plus d’atténuer le bruit, le modérateur de son contribue aussi à réduire légèrement le recul ressenti. En ralentissant et en canalisant les gaz, il limite leur sortie brusque en bout de canon, ce qui diminue le mouvement arrière de l’arme au moment du tir.
On peut atténuer le bruit produit par les armes de différentes façons en aménageant les stands de tir :
Il est crucial de se protéger les oreilles lors de tirs, que ce soit en stand ou en situation réelle. Plusieurs types de protections sont disponibles :
Quelle que soit la solution retenue, un casque seul ne suffira pas à vous isoler totalement si vous tirez au 9mm ou au calibre 12 dans un espace clos.
Le diamètre correspond à la taille du filetage du canon ou de l’adaptateur du silencieux. Il est mesuré en millimètres (mm) ou en pouces, selon la norme de chaque pays.
Le pas du filetage est la distance entre deux crans ou "dent" consécutifs du filetage. Il est généralement exprimé en millimètres pour les mesures métriques (par exemple, un pas de 1,0 mm) ou en nombre de dents par pouce pour les mesures impériales (par exemple, 28 fils par pouce).
Voici un tableau résumant les différents aspects des modérateurs de son :
Aspect | Description |
---|---|
Fonction | Réduit l'intensité du bruit au moment du tir. |
Réduction sonore | Environ 20 à 43 décibels, selon les modèles. |
Avantages | Protège l'audition, réduit le recul, diminue le relèvement du canon. |
Filetage | Correspondance nécessaire avec le calibre du canon. |
Inconvénients | N'offre pas un silence absolu. |
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