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L'expression "la fleur au fusil" évoque une attitude insouciante et optimiste, souvent en dépit des circonstances difficiles. Elle fait référence à une personne qui, malgré les dangers ou les défis, aborde la vie avec légèreté et joie.

Origine de l'expression

L'expression "la fleur au fusil" trouve ses origines dans le contexte militaire et guerrier. Historiquement, elle évoque l'idée d'un soldat qui se rend au combat avec une attitude insouciante ou optimiste, souvent en dépit du danger. L'image de la fleur, symbole de beauté et de légèreté, associée au fusil, un outil de guerre, crée un contraste fort, soulignant l'innocence face à la brutalité.

Cette expression est apparue au XXe siècle. Elle fait référence aux militaires de la première guerre mondiale confiants en la victoire et insouciants, qui ornaient leurs canons de fleurs lors de leurs combats. De nos jours, cela désigne une attitude courageuse.

Pourtant, il y a encore quelques jours, malgré les avancées déjà anciennes de la recherche historique depuis les travaux pionniers de l'historien Jean-Jacques Becker (thèse de 1976, reprise ensuite dans un ouvrage paru en 1977 sous le titre Comment les Français sont entrés dans la guerre), un reportage de France 2 continuait à colporter la légende des Français partis à la guerre "la fleur au fusil", images de 1914 et témoignage de Roland Dorgelès enregistré en 1965 à l'appui.

Dans la réalité, ce qui nous a été montré était loin de correspondre à l'opinion majoritaire des Français telle qu'elle a pu être reconstituée par les historiens et ce qui nous a été présenté comme un départ en guerre "la fleur au fusil" n'était qu'un mouvement de surface, plutôt urbain, concernant les élites intellectuelles et des civils d'autant plus exaltés qu'ils n'étaient plus mobilisables, surtout parisien, parfois suscité par la jeunesse nationaliste proche de l'Action française et de ses Camelots du roi, aux abords de la Gare de l'Est, des casernes et des grands boulevards où quelques magasins à l'enseigne "germanique" (en fait souvent suisse ou alsacienne), ont été saccagés.

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Et encore, à bien observer en détail la foule des images en question, on y décèle des attitudes bien plus diverses qu'il n'y parait: certaines femmes et certains soldats ont le visage grave et sont loin d'éprouver cette ferveur patriotique , d'autres tiennent des mouchoirs à la main...

Dans d'autres villes et dans certains quartiers, notamment les quartiers ouvriers, l'ambiance fut beaucoup plus complexe et les réserves face à la guerre se sont bien plus manifestées qu'on ne le pensait jusqu'ici: « A Paris, le pavé des grands boulevards est occupé par une manifestation nationaliste le 29 juillet, mais, le 27, les pacifistes ont été aussi nombreux. Quelque 20 000 manifestants se mobilisent contre la guerre à Lyon, 10 000 à Montluçon et 5 000 à Brest. Il faut aussi comptabiliser les manifestations qui sont dispersées par la police à Reims ou Nantes ou celles qui sont simplement interdites comme à Rouen, Nîmes ou Toulouse » (in La Grande Guerre, François Cochet), et, jusqu'au 4 août, des manifestations diverses (meetings, signes d'opposition divers), ont continué à s'exprimer.

De plus, la France est à l'époque majoritairement rurale. Le journaliste en fait d'ailleurs mention, mais curieusement, il ne retient rien de ce qu'il dit pour la suite de son reportage puisqu'il embouche ensuite la ritournelle de "la fleur au fusil", comme si de rien n'était. En août 1914, on y est en pleine période des moissons et on n'a guère le temps pour se passionner pour les dernières nouvelles du monde. C'est d'ailleurs le tocsin qui avertit les ruraux et, dans une France où le son des cloches a encore une signification importante, le tocsin est d'abord et avant tout l'annonciateur d'une catastrophe: c'est dire si on est loin d'être très enthousiastes à l'idée d'une guerre, même si on s'y résigne, à la fois par obéissance au devoir, mais aussi parce que domine le sentiment d'un patriotisme défensif face à ce qui semble être une agression allemande.

D'ailleurs, le laps de temps est si court et les gens sont tellement sidérés et hébétés qu'ils n'ont pas vraiment le temps d'avoir d'autres types de réactions. Même au sein de la famille socialiste, la plus à même de s'opposer à la guerre, l'assassinat de Jaurès et le vote des crédits de guerre par le SPD allemand au Reichstag, ont tôt fait de doucher quelques vélléités de résistance.

Étymologie

Étymologiquement, l'expression peut être décomposée en deux parties : "fleur" et "fusil". Le mot "fleur" provient du latin "florem". Lorsque l'on s'intéresse de plus près aux origines du mot fleur présent dans cette expression, on se rend compte qu'il vient du latin "florem". Il a un autre sens qui désignait " la meilleure partie d'une chose". C'est de là que découle l'expression "à fleur de" pour dire "à la surface de".

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Le terme "fusil" vient du latin "fusilis", qui signifie "fondre", en référence à la fabrication des armes à feu. La juxtaposition de ces deux termes reflète un état d'esprit naïf ou optimiste dans des situations périlleuses.

'Fusil' est un mot qui, sous cette forme, date du XIIIe siècle. Par métonymie, c'est l'arme à feu elle-même qui est devenue un fusil.

Signification et usage

L'image de la fleur, symbole de beauté et de paix, contrastant avec le fusil, un objet de guerre et de violence, renforce cette notion de naïveté face à la réalité. Cette expression est souvent utilisée pour décrire quelqu'un qui semble ignorer les risques ou qui choisit de rester positif même dans des situations préoccupantes. Elle peut aussi suggérer un manque de préparation ou de sérieux face aux enjeux.

Par extension, en oubliant le côté insouciant et en mettant l'accent sur l'enthousiasme et le courage qu'il faut pour partir aussi volontairement dans un conflit, la locution a également pris le deuxième sens plus commun aujourd'hui.

Géographiquement, l'expression est principalement utilisée en France, mais elle peut avoir des résonances dans d'autres pays francophones. Elle a pris une connotation particulière après la Première Guerre mondiale, où elle a été popularisée pour décrire l'attitude des jeunes soldats qui rejoignaient le front, souvent enthousiastes et pleins d'espoir, sans réaliser pleinement l'horreur de la guerre.

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Aujourd'hui, l'expression "la fleur au fusil" peut être utilisée dans divers contextes pour décrire une attitude optimiste ou naïve face à des défis. Elle peut également servir à critiquer un manque de réalisme ou de préparation.

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