Le tir sportif est une discipline qui exige rigueur, respect des règles et maîtrise de soi. Bien que souvent perçu comme un sport à risque, les accidents y sont relativement rares grâce à des mesures de sécurité strictes et une formation adéquate.
Les stands de tir, bien que conçus pour offrir un environnement contrôlé pour la pratique du tir sportif, ne sont pas exempts de risques. Comprendre les causes potentielles des incidents et adopter des mesures de sécurité rigoureuses est essentiel pour minimiser les accidents.
Les règles de sécurité suivantes s'appliquent impérativement à tous dans l'enceinte du stand de tir :
Dans l’enceinte du stand de tir, il faut toujours :
Il ne faut jamais :
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Il est crucial d'observer attentivement son arme après chaque tir pour détecter tout problème mécanique potentiel. Voici quelques incidents courants et les procédures à suivre :
En cas d'enrayage, la procédure à suivre est la suivante :
La procédure à suivre en cas de long feu est la suivante :
La réaction à un coup faible est similaire à celle d'un long feu :
Lors d'un non-tir, la cause est souvent imputée à la cartouche. Cependant, pour qu'une cartouche soit mise à feu, son amorçage doit être percuté avec suffisamment de force et de manière centrée.
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Les mécanismes possèdent des sûretés passives interdisant la percussion lorsque les verrous ne sont pas totalement engagés. Les tirs fortuits trouvent leur cause dans un défaut mécanique grave ou une détente mal réglée.
Les longs feux sont généralement le fait d'une cartouche défectueuse. Enfin, les enrayages peuvent survenir malgré les systèmes de sécurité, souvent en raison d'une erreur humaine.
Quelle que soit la nature de l'incident, il est essentiel que les bons réflexes prennent le pas sur l'agitation. En cas de non-tir, baissez le canon vers le sol, contrôlez la position de la sûreté, celle du verrou, puis éjectez la cartouche pour vérifier l'empreinte de percussion. Si la cartouche a bien été percutée, changez de munitions. Dans tous les cas, confiez votre arme pour examen à un professionnel.
En cas de départ intempestif, si vous manipuliez l'arme de manière convenable, seul le sol a souffert. Si vous êtes sûr de ne pas avoir involontairement écrasé la détente, ouvrez votre arme et n'essayez plus de vous en servir. En cas de long feu, maintenez l'épaulement au moins une quinzaine de secondes avant d'ouvrir l'obturateur et d'extraire la munition défectueuse. Abstenez-vous de tirer ou de manipuler les cartouches du même lot et demandez l'analyse d'un professionnel.
Enfin, en cas d'enrayage, pensez d'abord à la cartouche et au poids de la balle. Sur les armes rayées, les semi-autos sont optimisées pour le poids CIP de référence. Réfléchissez à la manière dont vous avez approvisionné le magasin et à l'état des cartouches manipulées. En aucun cas, ne tentez d'extraire la douille coincée sans avoir vidé le magasin, mis le mécanisme en sûreté et dirigé le canon vers le sol.
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Traité avec calme, un incident de tir reste un simple incident. Sang-froid et réflexion évitent que ce qui n'est qu'une péripétie mécanique ne se transforme en désastre.
Une étude publiée dans la revue JAMA Ophthalmology révèle une augmentation alarmante des blessures oculaires chez les jeunes utilisateurs d'armes de type Nerf, pistolets à billes, et paintball.
De janvier 2010 à juin 2022, 304 cas de traumatismes oculaires ont été recensés, dont :
La plupart des traumatismes oculaires entraînent des ulcérations cornéennes, hémorragies intraoculaires, hypertensions intraoculaires, lésions de la rétine, de l'iris ou de la cornée nécessitant une intervention chirurgicale, déformations de la cornée, et décollement de la rétine.
Les incidents impliquant des armes, même qualifiées de "non-létales", sont également préoccupants. Le tableau suivant récapitule les décès enregistrés avec différents types d'armes de force intermédiaire :
Type d'Arme | Nombre de Décès Enregistrés | Remarques |
---|---|---|
Lanceur de balles de défense (LBD) | 0 | Sous réserve d'une enquête en cours à Marseille |
Pistolets à impulsions électriques (Taser) | 4 | Autres causes interviennent dans ces drames |
Bâton de défense | 0 | |
Grenade à main de désencerclement (GENL) | 0 | Utilisée depuis 2020 |
Armes de force intermédiaire (Gendarmerie) | 3 | 1 décès directement imputable (grenade offensive à Sivens en 2014) |
L’Office français de la biodiversité (OFB) a dressé le bilan de l’accidentologie à la chasse de la saison cynégétique écoulée. Le nombre d’accidents mortels est à la hausse cette dernière saison de chasse avec 11 décès de chasseurs, contre 6 les deux saisons précédentes. Il s’agit du chiffre le plus élevé enregistré depuis la saison 2019-2020.
Bien que depuis vingt ans, la tendance globale du nombre des accidents ait été à la baisse (100 accidents aujourd’hui contre 169 lors de la saison 2005/2006), l’accidentologie est repartie à la hausse depuis 2021 (78 accidents sur la saison 2021-2022). La chasse au grand gibier continue à générer la majorité des accidents (63 % contre 37 % pour la chasse au petit gibier). Le non-respect de l’angle des 30° continue, quant à lui, à constituer la principale cause d’accidents lors des chasses au grand gibier (33 % des cas). Ce chiffre est stable depuis vingt ans.
Enfin, la part des auto-accidents reste élevée : 35 % des accidents enregistrés cette saison (tous gibiers chassés) impliquent une seule personne, avec 5 décès recensés dans ces circonstances.
S’agissant des dommages matériels causés par l’utilisation d’une arme, sans blessure corporelle, l’OFB constate une augmentation significative des signalements : 135 incidents ont été recensés cette saison, contre 103 l’année précédente (+ 31 %). Cette augmentation se confirme sur les deux dernières saisons. Parmi ces incidents, 58 concernaient des tirs vers des habitations, 27 des tirs vers des véhicules et 50 des tirs ayant touché des animaux domestiques.
En tout état de cause, cette évolution souligne la réelle nécessité de poursuivre les efforts de formation et de sensibilisation des chasseurs, en particulier sur les risques liés aux tirs en direction des habitations, des routes, des chemins ouverts à la circulation, des véhicules, des animaux domestiques, etc...
D’une manière générale, la tendance à la baisse observée depuis 20 ans est liée, pour partie, à l’organisation de l’examen du permis de chasser organisé par l’OFB, avec le concours des fédérations départementales des chasseurs chargées de la formation. Depuis 2003, il comprend des exercices pratiques et des questions théoriques. Axé prioritairement sur la sécurité (et en particulier sur les manipulations et la tenue des armes en action de chasse), il sanctionne tout comportement dangereux par une élimination aussi bien en pratique qu’en théorie.
La formation des tireurs est essentielle pour minimiser les risques d'accidents. L’inscription à un club affilié à la Fédération française de tir, impose une visite médicale annuelle (aptitude physique et psychologique), une formation initiale au tir en sécurité avec un contrôle des connaissances en fin de formation.
Après le contrôle de l’acquisition des connaissances, le tireur est astreint à des règles fédérales de sécurité rigoureuses pour la pratique du tir.
Il ne s’agit pas d’imposer à tous une pratique d’utilisation. Sans aller jusqu’aux exercices de tir scolaire de l’école de nos arrières grands parents, ne pourrait-on pas inclure dans le cursus du collège avec un rappel dans celui du lycée, une formation à ce que sont les armes et la sécurité impérative à respecter en leur présence ?
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