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Le tir sportif est une discipline qui exige rigueur, respect des règles et maîtrise de soi. Bien que souvent perçu comme un sport à risque, les accidents y sont relativement rares grâce à des mesures de sécurité strictes et une formation adéquate.

Accidents et Sécurité dans les Stands de Tir

Les stands de tir, bien que conçus pour offrir un environnement contrôlé pour la pratique du tir sportif, ne sont pas exempts de risques. Comprendre les causes potentielles des incidents et adopter des mesures de sécurité rigoureuses est essentiel pour minimiser les accidents.

Règles Générales de Sécurité

Les règles de sécurité suivantes s'appliquent impérativement à tous dans l'enceinte du stand de tir :

  • Une arme doit TOUJOURS être considérée comme CHARGÉE et à ce titre ne doit JAMAIS être dirigée vers soi-même ou vers quelqu’un.
  • Avant de manipuler une arme, on doit toujours s’assurer qu’elle est mise en sécurité (contrôle visuel et physique).

Dans l’enceinte du stand de tir, il faut toujours :

  • vérifier que son arme est en bon état de fonctionnement,
  • diriger son arme vers les cibles,
  • demander l’accord de son utilisateur pour manipuler une arme,
  • mettre son arme en sécurité et la ranger dans une housse ou une mallette pour la transporter.

Il ne faut jamais :

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  • effectuer des visées en dehors du pas de tir,
  • fermer ou manipuler brutalement une arme,
  • laisser une arme sans surveillance,
  • se déplacer avec une arme à la main, bretelle à l’épaule ou dans un holster, qu’elle soit vide ou approvisionnée (contenant une ou plusieurs munitions).

Incidents Mécaniques et Réactions Appropriées

Il est crucial d'observer attentivement son arme après chaque tir pour détecter tout problème mécanique potentiel. Voici quelques incidents courants et les procédures à suivre :

Enrayage

En cas d'enrayage, la procédure à suivre est la suivante :

  • Maintenir l'arme en direction des cibles, en la gardant près du corps tourné vers le côté "fort".
  • Signaler "Enrayage".
  • Enlever le chargeur.
  • Tirer la glissière vers l'arrière, orienter la fenêtre d'éjection vers la table pour récupérer la munition, et bloquer la glissière en position ouverte.
  • Remédier à l'incident.
  • Demander l'autorisation de reprendre le tir.
  • Recharger et continuer le tir.

Long Feu

La procédure à suivre en cas de long feu est la suivante :

  • Signaler "Long Feu".
  • Ramener l'arme au corps ou la poser sur la tablette, en la maintenant fermement en direction des cibles, le doigt le long du pontet.
  • Attendre 30 secondes.
  • Tourner le corps vers la droite et enlever le chargeur.
  • Tirer la glissière vers l'arrière pour extraire la cartouche (arme au-dessus de la tablette, fenêtre d'éjection vers le bas).
  • Vérifier si la chambre était bien alimentée.
  • Poser l'arme sur la tablette, canon vers l'avant, fenêtre d'éjection ouverte et vers le haut.
  • Vérifier la cartouche retirée pour s'assurer qu'elle est complète et si l'amorce a été percutée.

Coup Faible

La réaction à un coup faible est similaire à celle d'un long feu :

  • Signaler "Coup Faible".
  • Attendre 30 secondes.
  • Tourner le corps vers la droite et enlever le chargeur.
  • Tirer la glissière vers l'arrière pour extraire la cartouche (arme au-dessus de la tablette, fenêtre d'éjection vers le bas).
  • Poser l'arme sur la tablette, canon vers l'avant, fenêtre d'éjection ouverte et vers le haut.
  • Vérifier ce qui a été éjecté.
  • Si la munition est complète, suivre la procédure du long feu.
  • S'il n'y a qu'une douille, vérifier impérativement que le canon n'est pas obstrué par le projectile, en utilisant une baguette ou une lampe.

Le Matériel : Arme et Cartouche

Lors d'un non-tir, la cause est souvent imputée à la cartouche. Cependant, pour qu'une cartouche soit mise à feu, son amorçage doit être percuté avec suffisamment de force et de manière centrée.

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Les mécanismes possèdent des sûretés passives interdisant la percussion lorsque les verrous ne sont pas totalement engagés. Les tirs fortuits trouvent leur cause dans un défaut mécanique grave ou une détente mal réglée.

Les longs feux sont généralement le fait d'une cartouche défectueuse. Enfin, les enrayages peuvent survenir malgré les systèmes de sécurité, souvent en raison d'une erreur humaine.

La Conduite à Tenir

Quelle que soit la nature de l'incident, il est essentiel que les bons réflexes prennent le pas sur l'agitation. En cas de non-tir, baissez le canon vers le sol, contrôlez la position de la sûreté, celle du verrou, puis éjectez la cartouche pour vérifier l'empreinte de percussion. Si la cartouche a bien été percutée, changez de munitions. Dans tous les cas, confiez votre arme pour examen à un professionnel.

En cas de départ intempestif, si vous manipuliez l'arme de manière convenable, seul le sol a souffert. Si vous êtes sûr de ne pas avoir involontairement écrasé la détente, ouvrez votre arme et n'essayez plus de vous en servir. En cas de long feu, maintenez l'épaulement au moins une quinzaine de secondes avant d'ouvrir l'obturateur et d'extraire la munition défectueuse. Abstenez-vous de tirer ou de manipuler les cartouches du même lot et demandez l'analyse d'un professionnel.

Enfin, en cas d'enrayage, pensez d'abord à la cartouche et au poids de la balle. Sur les armes rayées, les semi-autos sont optimisées pour le poids CIP de référence. Réfléchissez à la manière dont vous avez approvisionné le magasin et à l'état des cartouches manipulées. En aucun cas, ne tentez d'extraire la douille coincée sans avoir vidé le magasin, mis le mécanisme en sûreté et dirigé le canon vers le sol.

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Traité avec calme, un incident de tir reste un simple incident. Sang-froid et réflexion évitent que ce qui n'est qu'une péripétie mécanique ne se transforme en désastre.

Autres Types d'Armes et Incidents

Armes "Non-Létales" et Traumatismes Oculaires

Une étude publiée dans la revue JAMA Ophthalmology révèle une augmentation alarmante des blessures oculaires chez les jeunes utilisateurs d'armes de type Nerf, pistolets à billes, et paintball.

De janvier 2010 à juin 2022, 304 cas de traumatismes oculaires ont été recensés, dont :

  • 151 attribuables à l'utilisation de projectiles en mousse
  • 110 à des pistolets à billes
  • 31 à des projectiles de paintball

La plupart des traumatismes oculaires entraînent des ulcérations cornéennes, hémorragies intraoculaires, hypertensions intraoculaires, lésions de la rétine, de l'iris ou de la cornée nécessitant une intervention chirurgicale, déformations de la cornée, et décollement de la rétine.

Mesures de Prévention

  • Respecter les recommandations d’âge inscrites sur l'emballage
  • Inciter au port de lunettes de protection lors de l'utilisation de ces jouets
  • Être attentif aux plaintes de douleurs après coup et consulter si besoin

Armes de Force Intermédiaire et Décès

Les incidents impliquant des armes, même qualifiées de "non-létales", sont également préoccupants. Le tableau suivant récapitule les décès enregistrés avec différents types d'armes de force intermédiaire :

Type d'Arme Nombre de Décès Enregistrés Remarques
Lanceur de balles de défense (LBD) 0 Sous réserve d'une enquête en cours à Marseille
Pistolets à impulsions électriques (Taser) 4 Autres causes interviennent dans ces drames
Bâton de défense 0
Grenade à main de désencerclement (GENL) 0 Utilisée depuis 2020
Armes de force intermédiaire (Gendarmerie) 3 1 décès directement imputable (grenade offensive à Sivens en 2014)

Accidents de Chasse

L’Office français de la biodiversité (OFB) a dressé le bilan de l’accidentologie à la chasse de la saison cynégétique écoulée. Le nombre d’accidents mortels est à la hausse cette dernière saison de chasse avec 11 décès de chasseurs, contre 6 les deux saisons précédentes. Il s’agit du chiffre le plus élevé enregistré depuis la saison 2019-2020.

Bien que depuis vingt ans, la tendance globale du nombre des accidents ait été à la baisse (100 accidents aujourd’hui contre 169 lors de la saison 2005/2006), l’accidentologie est repartie à la hausse depuis 2021 (78 accidents sur la saison 2021-2022). La chasse au grand gibier continue à générer la majorité des accidents (63 % contre 37 % pour la chasse au petit gibier). Le non-respect de l’angle des 30° continue, quant à lui, à constituer la principale cause d’accidents lors des chasses au grand gibier (33 % des cas). Ce chiffre est stable depuis vingt ans.

Enfin, la part des auto-accidents reste élevée : 35 % des accidents enregistrés cette saison (tous gibiers chassés) impliquent une seule personne, avec 5 décès recensés dans ces circonstances.

S’agissant des dommages matériels causés par l’utilisation d’une arme, sans blessure corporelle, l’OFB constate une augmentation significative des signalements : 135 incidents ont été recensés cette saison, contre 103 l’année précédente (+ 31 %). Cette augmentation se confirme sur les deux dernières saisons. Parmi ces incidents, 58 concernaient des tirs vers des habitations, 27 des tirs vers des véhicules et 50 des tirs ayant touché des animaux domestiques.

En tout état de cause, cette évolution souligne la réelle nécessité de poursuivre les efforts de formation et de sensibilisation des chasseurs, en particulier sur les risques liés aux tirs en direction des habitations, des routes, des chemins ouverts à la circulation, des véhicules, des animaux domestiques, etc...

D’une manière générale, la tendance à la baisse observée depuis 20 ans est liée, pour partie, à l’organisation de l’examen du permis de chasser organisé par l’OFB, avec le concours des fédérations départementales des chasseurs chargées de la formation. Depuis 2003, il comprend des exercices pratiques et des questions théoriques. Axé prioritairement sur la sécurité (et en particulier sur les manipulations et la tenue des armes en action de chasse), il sanctionne tout comportement dangereux par une élimination aussi bien en pratique qu’en théorie.

Formation et Prévention

La formation des tireurs est essentielle pour minimiser les risques d'accidents. L’inscription à un club affilié à la Fédération française de tir, impose une visite médicale annuelle (aptitude physique et psychologique), une formation initiale au tir en sécurité avec un contrôle des connaissances en fin de formation.

Après le contrôle de l’acquisition des connaissances, le tireur est astreint à des règles fédérales de sécurité rigoureuses pour la pratique du tir.

Il ne s’agit pas d’imposer à tous une pratique d’utilisation. Sans aller jusqu’aux exercices de tir scolaire de l’école de nos arrières grands parents, ne pourrait-on pas inclure dans le cursus du collège avec un rappel dans celui du lycée, une formation à ce que sont les armes et la sécurité impérative à respecter en leur présence ?

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