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Le terme de villa est ambigu. D’origine latine, il désigne, soit un domaine à la campagne, soit une résidence urbaine. En ville, le terme est le plus souvent utilisé pour désigner une belle maison avec jardin mais à Issy-les-Moulineaux, quatorze rues sont qualifiées de villas. En fait, le terme est donné par extension à un lotissement majoritairement composé de pavillons de part et d’autre de la petite rue ainsi appelée.

Si dix rues sont des impasses, il y a quatre villas qui sont des rues étroites, à sens unique et souvent limitées à 20 km/heure pour une raison de sécurité. Ce sont la villa Chevreuse, la villa du Lycée (Michelet) à la limite de Vanves, les villas Marguerite et Sergent. En revanche, la rue Sergent dans le prolongement de celle-ci est paradoxalement une impasse !

Les noms des villas ont différentes origines. Cela peut être le nom de l’ancien propriétaire comme Marguerite ou Sergent, rappeler un lien avec un lieu comme le Lycée ou le Parc (Henri Barbusse), un bienfaiteur comme Telles de la Poterie ou simplement le rappel de la rue sur laquelle débouche la villa comme par exemple : Kléber ou Jean-Jacques Rousseau. Il existe aussi une évocation de la nature avec les villas des Cerisiers ou des Tilleuls. Quant à la villa Haussmann, ensemble d’immeubles résidentiels de style néoclassique, c’est un hommage à celui qui a métamorphosé Paris sous le Second Empire.

L'effondrement des crayères : une tragédie à Issy-les-Moulineaux

Le 29 mai 1961, un événement tragique a marqué l'histoire d'Issy-les-Moulineaux. Ce jour-là, une catastrophe a frappé le quartier Courbarien, laissant une cicatrice indélébile dans la mémoire collective. Il est 11 heures moins le quart. Mme Asselin, dont la maison se trouve juste devant la ligne du chemin de fer, à Clamart, repasse devant sa fenêtre. Soudain, le meuble garni de vaisselle, vacille et fait bruyamment tinter verres et assiettes ! Le fracas est assourdissant. Le choc est ressenti par tous, le sol tremble. Dans la rue, dans les maisons, les gens s’interrogent.

Un attentat ? Évidemment ! Non, pas avec ce boucan ! Ah, vous croyez ? Non, ce n’est pas le bruit d’une bombe. Et puis, les vitres sont intactes. Ah, c’est un avion ! Un avion qui s’est écrasé ! Un avion ? Mais oui, ou un hélico de la base d’Issy, un de ces engins qui passent régulièrement au-dessus de la région, à cause de la guerre, oui, un appareil militaire ! Sur le stade ! Mais si, regardez la fumée, et la poussière ! Oh, mais les maisons ? Elles sont à côté, mon Dieu ! Pourvu que ce con se soit pas planté dessus ! Dans la rue, c'est la ruée, et quelques minutes plus tard on arrive devant le lieu de l’accident.

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Au centre de secours d’Issy, les sapeurs-pompiers reçoivent à 10 h 47 un coup de fil les avertissant qu’une explosion vient d’avoir lieu au 107 de l’avenue de Verdun. Attentat ? C’est la psychose du moment, souvent justifiée. Peut-être du gaz, après tout, ce qui ne vaut guère mieux. Les pompiers sont alertés pour une « bombe au plastic » (cette fois, le correspondant est sûr de son fait) au 150 de l’avenue Henri-Barbusse.

Pas de quoi fouetter un chat au 150, mais ils ne se sont pas dérangés pour rien : de la poussière, des cris, des gens qui sont là, affolés, anxieux. Les pompiers se mêlent à eux, interrogent, regardent. La rue, elle-même couverte de débris terreux, qui s’éparpillent sur la chaussée. Il y a des blessés ? Un assez gravement ; mais ils ont déjà été transportés à l’hôpital par des particuliers.

À l’est du sentier des Loges, face aux pavillons détruits, le stade de la Fidélité s’est enfoncé irrégulièrement de plusieurs mètres, au nord. On trouve des maisons éparses, le toit écrasé sur le sol, les murs éventrés et abattus, des poutres enchevêtrées sur des gravois. Les uns cherchent leurs affaires, les autres contemplent les dégâts d’un air consterné. Vanhove, au 5 du sentier des Loges, et à deux autres pavillons, elle était occupée à préparer le repas tandis que la petite Brigitte, sa fille de deux ans, jouait tranquillement dans la cour. Les secousses soulèvent et écarte les murs de la maison qui commencent à osciller, alors qu’une autre apparaît dans la cour devant la petite fille.

Le café qui est au coin accueille les rescapées et leurs compagnons, leur sert un remontant, mais personne n’aura le temps d’en prendre un deuxième. En effet, les éboulements souterrains ne cessent pas, le sol frémit en permanence, et un pompier accourt : l’immeuble a bougé, il faut l’évacuer à l’instant ! On abandonne sur le comptoir les demis mousseux et bien frais. Dans le quartier, chacun est sorti de chez lui, assiste aux opérations, y participe même, aiguillant les sauveteurs.

Si les éboulements continuaient, il vaut mieux prendre des affaires, les économies, et se mettre à l’abri. Le tremblement de terre d’Agadir (1) n’est pas loin, et quelques-uns savent qu’il ne faut pas rester dans les habitations. Alors plusieurs d’entre eux retournent dans leur maison, préparent des affaires. Bellevue, qui vient de subir d’importants dégâts, et Jacqueline Kehyayan, y retourne en voiture pour tenter de sauver ce qui peut l’être encore. (1) Le 29 février 1960, Agadir, au Maroc, fut victime d’un séisme de magnitude 5,8 qui entraîna la mort de 15 000 personnes.

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Ses clientes et elle sortent, s’interrogent, assistent aux allées et venues. entendu le fracas de l’effondrement. Dans l’appartement du 74, boulevard Rodin, certes, à respectivement quatorze et sept ans, ce ne sont plus des bébés, mais il faudra sans doute aller les rassurer. En effet, ils ont entendu le bruit. Ils sont peut-être vaguement inquiets, mais surtout curieux. Alors ils décident d’aller voir ce qui se passe. Par le chemin des Vignes, ils accèdent à l’avenue de Verdun qu’ils prennent sur leur droite. À une centaine de mètres, il y a des pompiers, des casques qui brillent, de lourdes bottes, des fourgons, de l’animation. Viens, on va voir !

Une fillette rencontrée par hasard, ils s’approchent et passent devant le 113 de l’avenue. Soudain, une monstrueuse déflagration les jette à terre, les recouvre de poussière. Suffoqués, ils se relèvent, secourus par les pompiers qui les évacuent aussitôt aux Enfants-Malades. C’est Patrick le plus touché : un bras cassé. Son anorak de lainage, déchiquetée, l’a protégé des projectiles lancés par le cavage. Nicole, elle, a reçu de nombreux éclats de verre.

C'est alors que, sur le plateau, une prodigieuse colonne de poussière jaillit de terre à côté du stade, suivie bientôt d’une deuxième. De même, dans la terre (2), les sauveteurs horrifiés qui le voient basculer pan après pan, de sombres crevasses se développent entre deux portions de cette terre qu’on croyait ferme. De la rue du Général-de-Négrier y était retournée rassembler quelques affaires. Elle voit vaciller la petite maison qu'elle quitte en courant. À quelques mètres d'elle, sur sa droite, le sol est descendu de quatre à cinq mètres, couvert des ruines étouffées de poussière de ce qui fut les maisons des amis, des voisins.

Bellevue et le sentier des Loges, sont englobées dans le second. Dans un nuage de poussière, les toits éclatent, les murs se fendent, des habitations sont englouties, comme aspirées par la formidable dénivellation soudain produite. Des voitures sont roulées, renversées, entraînées sur la pente du sol mouvant, parfois arrêtées par un miroir de faille (4). Le « château », on ne voit plus rien de visible : seul émerge un toit d’ardoise, affaissé tout d’un bloc. comprendre avant d’avoir le crâne fracassé par une poutre : C’est les carrières ! C’est les carrières qui se cassent la gueule ! (4) De même qu’un tremblement de terre de forte magnitude, semblablement à un lent et puissant plissement géologique, des failles se sont produites ce jour-là.

Il y a une douleur atroce, emportant un enfant, un conjoint, un parent, un ami... Terrifiés, les sinistrés s’accrochent aux sapeurs, blêmes malgré le calme qu’ils se forcent à afficher. Chacun, en dépit de son courage ou du désir qui l’anime de secourir ses proches ou de sauver ses biens, hésite au bord du gouffre. De la rue de l’Égalité, ce sont les sables mouvants ; le sol risque de basculer encore une fois, et on ne sait pas exactement ce qu’il y a en dessous. A-t-on bien remblayé la carrière ? Les vides sont-ils tout à fait remplis ? Certains savent ou croient savoir que les galeries s’étendent sur deux étages.

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Mais personne alors ne le sait. C’est pourtant fini. Les opérations, de la fin de l’effondrement, commencent. Ils ne sont pas assez nombreux pour explorer rapidement toutes ces ruines, et des renforts sont immédiatement réclamés. De plus, la Croix-Rouge et de l’hôpital Percy, qui se trouve tout à côté, à Clamart, sont sollicités. D’autres sont de service et trois ambulances du régiment se tiennent prêts pour donner les premiers soins aux victimes dégagées puis les évacuer. Il existe aussi des huisseries jadis familiers qui sont à présent autant d’obstacles pour les sauveteurs et de pièges pour les occupants. Sans compter la cause du gaz dont l’odeur traîne encore, menaçante, sur les décombres.

Les quelques blessés, dont les jeunes Novallès, sont sortis des deux décompressions explosives successives. Que font-ils à présent ? Certains sont sur les lieux de la tragédie pour renforcer les sauveteurs, mais les autres ? Les premiers sauveteurs s’enfoncent de cent ou deux cent cinquante mètres des entrées, pour reconnaître les causes de la catastrophe... qu’aujourd'hui qu’on les connaît à peu près. Ils essayent de se glisser dans les quelques interstices visibles entre le ciel et les débris. En revanche, lorsqu’ils ressortent, ils peuvent se vanter de leur chance. galerie, sur des bâtiments où ils se brisèrent le crâne (le casque aurait pu protéger la tête, mais le rachis demeurait vulnérable).

Le résultat ne fait aucun doute, par exemple vers 11 h 15. Vers 11 h 30, l'IGC est avisée de la catastrophe. À midi et demi, les cent vingt sapeurs et leurs auxiliaires ont déjà retrouvé douze victimes qu’ils ont fait transporter à Percy. Responsable de l'IGC : Lafay. Les conduites, l’électricité est coupée dans la zone. On trouve aussi des séminaristes du séminaire d’Issy-les-Moulineaux, des ouvriers d’entreprises locales (Nainville), des militaires en service ou en permission, et tant d’autres encore... Quant à la police, elle établit un cordon afin d’empêcher l’accès de la zone aux curieux qui ne font pas partie des équipes de sauvetage.

Il y a aussi des pillards : on peut trouver des choses intéressantes dans les maisons éventrées, et faut pas que ce soit perdu pour tout le monde... Souvent, la journée, éjectant littéralement les sauveteurs civils, furent probablement le fait de quelque agent débordé ou manquant de sang-froid envers un curieux qui ne l’aura pas oublié (7). Chevalier. Il ne fallait pas continuer et le risque de pillage pouvait sembler réel (bien qu'apparemment il n'y en eût point). En arracha le film pour le rendre inutilisable. Sur les vingt-trois victimes déjà retrouvées, dix-huit d’entre elles sont aux mains des médecins. Hélas, les cinq autres n’ont plus besoin de rien.

Des sapeurs-pompiers, à la tête de dix nouvelles équipes, viennent relever les premiers groupes, de la catastrophe. Le bilan des quatre chantiers de recherche, à 20 h 45, est de 14 tués et 45 blessés, parfois très gravement, plus un autre dégagement de blessé en cours. Vers 21 heures, la nuit tombe. Les groupes électrogènes des fourgons alimentent les projecteurs, et le spectacle est hallucinant.

Le jour se lève, sur le vendredi matin. Ils retournent chez eux, épuisés et choqués, après avoir donné beaucoup. Ils sont prêts à recueillir le moindre appel, la plus sourde plainte. Puis ils repartent : encore un pas, encore un arrêt, encore un silence attentif. Il est probable que plus personne n’est vivant, là-dessous. Le pointage révise en baisse les premières estimations : une seule personne manque à l’appel des vivants et des morts, par le commissaire de police fait apparaître qu’il n’y a plus que trois ou quatre disparus. D’autres, qui n’avaient fait que s’absenter de chez eux la veille ou l’avant-veille, sont retrouvés, bien vivants, dans la journée, une heure après.

C’est chose faite le samedi matin, à 7 h 28. On s’emploie à le découvrir, Bacle & Moulin. Bien sûr, il a cessé de vivre. L’effondrement des crayères a provoqué la mort de 21 personnes. Il a fallu en évacuer 273. Corentin-Celton, 13 enfants sont aux Enfants-Malades. Les autres blessés ont pu rapidement quitter l’hôpital après y avoir reçu les soins nécessaires. Point de vue matériel, 13 immeubles sont détruits, qui hébergeaient 24 familles (50 personnes).

La municipalité d'Issy-les-Moulineaux se mobilise pour reloger les sinistrés (représentant 42 personnes). Quatre immeubles, où habitaient 5 familles (19 personnes), sont à évacuer totalement, jetant à la rue 6 familles (18 personnes). Les sinistrés sont relogés (pas toujours la certitude de pouvoir regagner leur maison), de façon avant tout que les familles ne soient pas éclatées. À défaut d'un dortoir communal, celle de Clamart fait rapidement aménager les logements (individuels) d'un immeuble en cours de finition. La Croix-Rouge et la Protection Civile fournissent des lits de camp, tandis que la Protection Civile de la Seine prête des baraques munies de mobilier, d'ustensiles de cuisine et d'un réchaud à butane. Elle fournit aussi des objets de la vie quotidienne.

111 personnes) dans des logements du domaine des OPHLM, ce qui est terminé dans le courant de la dernière semaine de juin. Mais cela ne va pas bien loin. Des blessés graves ont dû renoncer au travail qu'ils exerçaient et demander une pension. Dix-sept sinistrés de Clamart et d'Issy envers l'état et les communes, tendant à faire préciser leurs responsabilités. Honoré-Fragonard, Georges-Leblanc et du Général-de-Négrier). Apparemment assez rapide dans de nombreux cas, l'indemnisation semble également être généreuse, encore que le contraire m'ait été affirmé. Torpeur sereine des braves fonctionnaires, amplifiée par les inconnues des responsabilités et des indemnisations.

été irréfléchi leur abandon, d'absence de vides antérieur au premier creusement de la première crayère, publié dans Travaux de mars 1966. D'abord, r... Un Clamartois, voisins rue du Général-de-Négrier de part et d'autre de la limite intercommunale.

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