L’usage des armes par les forces de sécurité représente une responsabilité majeure dans notre société. Les agents doivent connaître parfaitement le cadre légal qui régit cette utilisation. En France, plusieurs textes encadrent précisément les conditions dans lesquelles les forces de l’ordre peuvent recourir à leurs armes.
L’article L435-1 du Code de la sécurité intérieure, issu de la loi n°2017-258 du 28 février 2017, définit précisément les cinq situations dans lesquelles les forces de l’ordre peuvent légitimement faire usage de leurs armes.
Au-delà du Code de la sécurité intérieure, les forces de l’ordre sont également soumises aux dispositions générales du Code pénal, notamment l’article 122-5 qui définit la légitime défense. Pour les militaires de la gendarmerie, des règles supplémentaires figurent dans le Code de la Défense et le décret organique du 20 mai 1903.
Au-delà du cadre légal d’utilisation, cinq règles fondamentales de sécurité doivent être scrupuleusement respectées par les forces de l’ordre dans la manipulation et l’usage de leurs armes.
La discipline du feu constitue un autre aspect essentiel de cet encadrement. Le chef de dispositif doit pouvoir faire cesser le tir immédiatement si nécessaire, et chaque agent doit parfaitement maîtriser son tir. Lorsque nous utilisons une arme à feu, nous effectuons inconsciemment différentes actions successives. La chronologie du tir en 7 temps est assez simple mais il faut répéter son exécution pour que notre séquence de tir soit le plus efficace et sécurisé possible. Il existe un moyen mnémotechnique pour la chronologie du tir en 7 temps: CEVITAL.
Lire aussi: Maîtrise du tir à la gendarmerie
Les différentes étapes du CEVITAL peuvent paraître assez lourdes à appliquer mais analysez vos tirs, vous verrez quelque-chose qui y ressemble.
L'entraînement au tir est une composante essentielle de la formation des forces de l'ordre, garantissant à la fois leur sécurité personnelle et l'efficacité de leurs interventions. L’amélioration continue des compétences de tir pour les forces de l’ordre est cruciale. Elle garantit non seulement la sécurité personnelle des gendarmes mais aussi la précision et l’efficacité lors des interventions de police. Une formation régulière et adaptée est donc indispensable.
La formation régulière est la solution pour améliorer les compétences de tir. Pour cela, il est conseillé de :
Ne pas oublier que l'entraînement répétitif, régulier et la pratique sont essentiels pour maintenir et améliorer les compétences de tir.
Le tir est un des modules à réviser chaque année pour la gendarmerie mobile, au même titre que le secourisme, les techniques et tactiques d’intervention, la maîtrise sans arme de l’adversaire, le maintien de l’ordre lors de manifestation ou encore l’exercice de tuerie planifiée. Chaque gendarme détient une arme de poing personnelle et, depuis les attentats de Paris en 2015, a le droit de garder son pistolet sur lui même lorsqu'il n’est pas en service. À l’entraînement, il tire 90 cartouches de calibre 9 mm par an. Il s’exerce aussi sur deux pistolets-mitrailleurs différents (armes d’épaule, type « HK ») avec 60 cartouches pour chacun, également de calibre 9 mm. En intervention, l’escadron mobile est aussi susceptible de s’armer de Famas chargés de cartouches 5,56 mm à fragmentation. La révision prévoit 40 cartouches pour cette arme.
Lire aussi: Améliorez votre tir au pistolet
L’objectif n’est pas de tuer, mais de faire cesser la menace, en utilisant des munitions adaptées à l’engagement urbain.
L’entraînement au tir a évolué, passant du « tir posé » à des simulations en conditions réelles. Des obstacles sont disposés dans la salle de tir, avec des photos d’hommes armés et des cibles classiques. Les gendarmes s’entraînent à progresser lentement, couverts par des coéquipiers, entre des fausses palissades, en communiquant et en restant concentrés sur la menace.
La formation continue des gendarmes se déroule chaque année, de septembre à juin. Une séance de tir par mois est organisée, avec des tirs de précision et des tirs d'intervention au pistolet. Une matinée de formation continue au centre de tir comprend des tirs de précision et des tirs d'intervention, précédés d'une présentation des bons gestes et des consignes à appliquer. L'exercice peut être rendu plus difficile en demandant aux gendarmes de faire des flexions, de ramper ou de courir avant de tirer sur les cibles. Un moniteur d'intervention professionnelle corrige les défauts et les erreurs. Cette formation continue permet également d'acquérir des compétences dans d'autres domaines, comme l'utilisation du bâton d'intervention télescopique, du taser ou du pistolet à impulsion électrique.
Pour réussir ses tirs, il est essentiel de maîtriser les 5 principes fondamentaux du tir :
Un entraînement spécifique a été mis en place pour les motards de la gendarmerie, afin de les préparer à faire face à des agressions potentielles à l'arrêt.
Lire aussi: Un guide complet sur le tir sportif
Pour la première fois, des motards de l’Escadron départemental de la sécurité routière se sont entraînés à tirer depuis leur moto, avec une arme équipée d’une cartouche laser, à Caen. L'objectif de l’exercice est de se mettre en situation réelle pour faire face à une possible agression à l’arrêt.
Huit motards de l’escadron départemental de la sécurité routière ont participé à une séance d’entraînement particulière, en tirant depuis leur moto avec une arme équipée d’une cartouche laser. L'exercice se déroule dans le sous-sol du parking de la gendarmerie nationale de Caen. Les motards, un à un, prennent l’arme équipée de la cartouche laser et enfourchent leur moto TDM 900. Ils font un tour dans le parking et se placent devant la cible, qui est enregistrée en permanence par une application installée sur un smartphone, indiquant l’impact réel. Le but est de travailler le tir dans différentes directions (droite, gauche, devant et derrière) pour se préparer aux situations qui peuvent survenir sur la voie publique.
Au signal du commandant, les motards effectuent des tirs à une main, à deux mains, de face ou encore retournés, avec la première de la moto enclenchée ou au point mort. L'équipement ajoute une difficulté supplémentaire, car le casque réduit le champ visuel, les bottes sont rigides et le blouson contient des protections. Les sensations avec les gants ne sont pas les mêmes qu’au stand de tir, ce qui nécessite une adaptation. Grâce à l'application, la cible est enregistrée en permanence, afin d’indiquer l’impact réel de la « balle ».
En 2017, en France, la police a tiré 394 fois (le nombre de munitions est donc supérieur), contre 91 pour la gendarmerie. C’est la première cause d’usage des armes, près de la moitié du total (une proportion stable d’année en année), devant les animaux, les « individus dangereux » et les « tirs d’intimidation » (en l’air ou vers le sol).
Le gardien de la paix de 35 ans décrit « une scène rapide, intense », où il a dû se décider « en une fraction de seconde ». De nuit, son équipage se fait tirer dessus à l’arme à feu. Estimant que « la légitime défense est établie », il réplique. Immédiatement, les rendez-vous se succèdent : il rédige les procès-verbaux de son intervention, enchaîne les auditions administratives menées par l’IGPN - sans garde à vue dans son cas - et celles conduites par la police judiciaire, consulte un psy proposé par l’institution.
Fabien range son arme, sort son tonfa et arrive à mettre un coup sur la main de son agresseur pour le désarmer. En vertu de la « légitime défense d’autrui », Fabien aurait pu tirer pour protéger les victimes, « mais en pratique c’était impossible. Il y avait trop de monde, j’allais forcément blesser quelqu’un ». L’arme au poing, il hurle : « Police, ne bougez plus » et la joue au bluff.
Les policiers sont à 6 ou 7 mètres des cibles, volontairement. « Un agent n'est autorisé à tirer qu'en cas de légitime défense : ça se passe vite avec une personne qui n'est pas loin de lui, en position agressive», explique le formateur. C'est lui qui entraîne chaque policier dans le département. Les entraînements ont lieu dans un lieu associatif privé, en accord avec le club de tir local. Chaque policier tire avec son arme de poing, un Sig-Sauer, un automatique qui tire des projectiles de 9 mm.
La NTTC (Nouvelle Technique de Tir de Combat) a pour origine les recherches d’un officier de l’US Army, Chuck Taylor, vétéran du Vietnam. L’enjeu de cette nouvelle méthode est donc d’enseigner dès le début de la formation des manipulations exactes, simples et cohérentes qui permettront non seulement d’engager son arme en cas de besoin, mais également de vivre pendant des jours, voire des mois, en toute sécurité.
tags: #5 #fondamentaux #du #tir #gendarmerie