Envie de participer ?
Bandeau

Cet article explore l'histoire et le fonctionnement des vieux fusils à poudre noire, en se concentrant sur les modèles des années 1800 et leur impact sur les pratiques de tir et la technologie armurière.

Qualité d'acier des répliques

La qualité de l'acier utilisé dans les répliques d'armes à poudre noire est un sujet de débat. Certains se demandent si, dans 100 ans, nos répliques seront dans le même état que les originaux d'il y a cent ans.

La qualité est présente et nécessaire pour une arme de chasse ou de défense. Pour une arme de tir de précision, le but justifie les moyens. Une réplique italienne d'arme de type western est fabriquée pour jouer au cowboy version adulte, décorer, remplir une vitrine, faire de la reconstitution et faire du tir. Aucune close, aucune assurance de qualité n'est nécessaire apparemment.

Les meilleures armes à poudre noire sont les fabrications pour le tir de haut niveau ou les productions de fabricants renommés.

En effet, une arme nécessite de la qualité et cela a un impact sur le prix. Les prix ont connu des flambées non négligeables, en partie du fait de la hausse des prix des matières utilisées pour la production de répliques et des devises qui subissent les valorisations. En 1975, il en coûtait 250 francs pour un Uberti Navy model colt's 1851. Trente ans plus tard, c'est en euros le même montant !

Lire aussi: Découvrez l'histoire des vieux pistolets à poudre

Ainsi, chez les fabricants qui s'organisent pour apporter le plus grand soin sur leurs répliques, nous devrions retrouver un siècle plus tard une arme toujours en état. Pietta ne semble pas axé sur cette qualité, bien que j'ai constaté depuis une dizaine d'années une amélioration, surtout sur les finitions.

Paradoxe : à l'époque où les matières étaient à des tarifs "raisonnables", la qualité Pietta était de loin en deçà de celle de Uberti, mais mieux réalisée que certains Palmetto ou Armi San Marco. Le succès de ces répliques fit écho aux États-Unis, qui bizarrement n'ont pas de "répliqueurs" des fameux Colt et autres revolvers de légende. C'est pour cette raison que les meilleures productions partent là-bas, sous des appellations Coltman par exemple. Il ne reste que des "merdes" pour le marché Européen qui est bien plus petit, déjà en partie équipé, et dont la législation sur les armes est disons moins libérale qu'aux states.

Si par solidité d'une arme nous nous entendons bien dire qu'aujourd'hui l'acier n'est pas plus comparable qu'à celui de l'époque des dites armes, et que leurs finitions devaient êtres pour le moins de qualité, cela n'empêchaient pas ces armes de péter à la gueule de son propriétaire.

Depuis des années, les répliques italiennes sont fabriquées avec des aciers non traités. Quand j'ai fait de la compétition il y a environ 20 ans, j'ai acheté un Hege Army Match et là j'ai compris pourquoi il y avait une différence de prix. Avant j'alésais à la main mes barillets pour avoir le même diamètre entre le canon et la chambre du barillet mon alésoir coupait l'acier comme du beurre.

Une vraie réplique a des problèmes, c'est normale c'est comme comme une arme d'origine, une réplique qui marche comme une arme moderne n'est pas une vraie réplique. Et puis c'est tout.

Lire aussi: "Le Vieux Fusil en Sologne": Analyse complète

Nous parlons simplement de finitions (des pièces de mécanisme entre autres) et d'économie sur les matières (alliages et autres), et non pas qualité comparable avec 1850 . Il en est de même pour les poudres. Il me paraît évident que les techniques et les métaux étaient moins performants ou moins optimisés pour l'époque.

Fusils à silex

Les premiers soldats français s'arrêtent à environ 120 mètres de la ligne adverse et tirent sur l'ennemi sans qu'aucun ordre soit donné. La distance qui les sépare des soldats britanniques est trop grande et cette première salve de mousquets n'a que peu d'impact. Arrivées au bout de leur course, les balles ont perdu presque toute leur énergie cinétique et rebondissent sur les habits rouges, n'infligeant au pire que des contusions.

En comparaison, le fusil modèle 1777 fut certainement quelque peu inférieur au Brown Bess utilisé par les troupes britanniques, qui sans être le meilleur du monde comme certains le prétendirent en son temps (car beaucoup moins précis, étant même totalement dépourvu de tout organe de visée) s'avérait toutefois plus puissant et davantage dévastateur contre la cavalerie du fait de son calibre (19 mm) et de sa vitesse de tir de 3 à 4 tirs par minute contre seulement 2 à 3 trois pour le fusil français.

Le fusil français (modèle 1777 modifié an IX) tire une balle en plomb de 21 g. Le serrage de la balle dans le canon rend le tir plus précis (écart d'environ 1 mètre à 100 mètres) mais l'arme plus longue à charger (environ 2 coups par minute). Pour des raisons techniques, il a plus de ratés que le modèle britannique.

Le fusil britannique dit "Brown Bess" tire une balle de 32 g ce qui le rend plus efficace contre les chevaux. La précision est moindre que le modèle français mais la cadence de tir est plus rapide (3 voire 4 coups par minute).

Lire aussi: Le Vieux Fusil: Lieux emblématiques

D'après le hors série de tradition magazine, des essais ont été réalisés en 1835 sur une cible elle de 6 m de long sur 2 m de haut sur 100 coup 71% ont touché la cible à 200 m, sur une cible de 16 m sur 2 22 % ont touché la cible à 300 m, 10 % ont touché la cible portée maximal 600 m et perforation 2 cm de peuplier, la perforation à 250 m est de 4,6 cm de sapin.

On considère qu'un homme serait malchanceux d'être touché à 150 verges. Il faut compter avec le "vent" important lors des premiers coups et avec l'encrassement qui augmente ensuite. Il faut prendre en compte les variations de qualité de la poudre suite à son transport sur mer et sur terre, ainsi qu'un possible mauvais entreposage.

Même avec nos armes de stand, dont les charges sont beaucoup plus faibles, je n'aimerais pas prendre une balle à 300 m...!!!

Je tire avec à 50 mètres et je peux vous dire que quand on a l'habitude c'est précis et ça part bien. J'ai vu sur YouTube il me semble un gars qui tirait à 100 mètres et ça arrive fort. Comme a dit Woodsman, en stand on tire à 4,5 g environ et déjà j'aimerais pas me trouver en face, alors avec les 12 g qu'ils tiraient à l'époque je ne pense pas que les anglais devaient rigoler même à 200 mètres.

Techniquement, un Land Musket ou Brown Bess est .... un fusil à la française. Le Land Pattern musket apparaît en 1722 . C' est bien avant Waterloo.

Le fusil de Pennsylvanie

Le fusil de Pennsylvanie, souvent appelé "Kentucky" à tort, est devenu une légende uniquement de par le fait que les tireurs d’élite de la milice du Kentucky firent beaucoup de mal et de dégâts dans les rangs de l’armée anglaise (armes capables de tirer avec une bonne précision à moyenne distance et jusqu’à ~250/300m ce qui était assez remarquable à l’époque surtout qu'ils étaient de petit calibre).

Si on regarde bien le fusil représenté dans le film il s’agit d’un fusil de Pennsylvanie que tout le monde appelle par défaut Kentucky alors qu’il n’en sont souvent pas un.

Le long fusil de Pennsylvanie souvent appelé Kentucky permit de conquérir deux choses : la liberté des colonies britanniques et le territoire américain aux mains des trappeurs et aventuriers qui ont exploré les contrées vierges de l'ouest, alors pas étonnant que les accessoiristes en aient mis un dans les mains de cet acteur en lieu et place d’un fusil de traite qui aurait été bien plus vraisemblable à mon idée: ils étaient plus souvent possesseurs des ces fusils de traite et même nombre de trappeurs peu riches en avaient aussi…

Le fusil long (moyenne 1,40m), également connu sous le nom de longrifle, fusil Kentucky, ou fusil Pennsylvania, a été l'un des premiers fusils communément utilisés pour la chasse et la guerre. Il est caractérisé par un canon d’une exceptionnelle longueur, qui est considéré comme un développement des fusils américains de ce qui était peu commun dans les fusils européens de la même époque (Jäger par exemple et surtout).

En ce qui concerne le calibre cela allait depuis le calibre .30 ou 32 (Squirrel rifle) au calibre .62 mais le calibre équivalent à notre .45 actuel était de loin le plus courant.

Actuellement même pour acheter du salpêtre ou du souffre sur certains sites, il faut justifier de sa bonne utilisation et montrer patte blanche! C'est l équivallent d une poudre de chasse? Balle ronde calepinée?

Ces fusils étaient fabriqués par des artisans de la "frontière" qui les façonnaient de A à Z, avec souvent l'aide de la famille. Et donc, je pense que ces "long rifles" possédaient le plus souvent ces patch-box et embouts en laiton. A priori, on les retrouvait plutôt dans les mains des colons et des coureurs des bois plutôt que dans les mains des Indiens mais, tout est possible, à commencer par la récupération d'un fusil sur un trappeur retrouvé mort à la chasse.

Le côté rustique d'une carabine de traite me plaît bien ! si j'en trouve une d'occasion c'est encore mieux, elle aura un vécu ! Ou en version kit...

Les compétitions Creedmore

Dans les années 1800 jusqu'au début de 1900 avant que le baseball ne devienne sport national, l'organisation de concours de tirs était le sport le plus populaire aux États-Unis. Hommes et femmes se rassemblaient le samedi soir au club local ou sur les places de villes pour participer à des concours aux cibles situées à 200 yards et sans appui.

Le plus célèbre concours long range de précision dont on se souvient aujourd'hui et qui a rendu le terme de "CREEDMOOR" fameux, fut le match Long Range Black Powder entre les États-Unis et l'Irlande sur les nouvelles installations de la NRA construites sur le site de "CREED" farm dans le nord de l'état de New-York en 1874. La campagne environnante rappelait à ceux qui l'avait vue le "Moorland" en Grande-Bretagne d'où le terme de "CREDDMOOR".

Les épreuves Creedmore se tirent encore aujourd'hui, aux US, en Grande Bretagne et en Australie. On peut noter que des français y participe, notamment le nouveau Président du TN Versailles.

Pour le match de 1874 entre les Américains et les Irlandais à CREEDMOOR les cibles étaient sensiblement différentes de celles utilisées aujourd'hui. La cible elle même faisait un rectangle de 12 pieds sur 6, à l'intérieur duquel on trouvait un rectangle de 6 pieds sur 6 au centre du quel était centré un rectangle de 3 pieds sur 3 peint en noir. Le tout délimitant du centre vers les extérieurs des zones à 4, 3 et 2 points. Elles étaient deux fois plus grandes que celles utilisées aujourd'hui.

Dans le New York Herald du 22 nov 1873, une lettre intitulée "Challenge to the Riflemen of América from the riflemen of Ireland" a été publiée. Les deux teams en compétition étaient composés chacun de six tireurs. Le team US était équipé d'un mélange de ROLLING BLOCKS et de SHARPS à chargement par la culasse alors que le team Irlandais utilisait des RIGBY à chargement par la bouche.

Le score avant le tir restant était de 931 pour les Irlandais et 930 pour l'équipe Américaine. John Bodine, également connu par beaucoup comme "Le vieux sur qui on peut compter"( The Old Realiable), était un ancien colonel de la New York Milicia âgé de 48 ans. Quand son heure vint il marcha calmement vers le pas de tir du 1000 yards, pris sa position de tir (singulièrement dans une position visage vers le bas) prit sa visée et tira.

Son tir atteignit le carré noir (bullseye) donnant 4 points de plus et la victoire à l'équipe américaine avec un score de 934.

Un des meilleurs tirs réalisé par l'équipe irlandaise le fut par un marchant de laine âgé de 24 ans du nom de J.K Milner, qui "scora" un bullseye (4) à son premier tir à 900 yards, jusqu'à se qu'on s'aperçoive qu'il avait touché la mauvaise cible. Son tir compta pour un "miss". Il fit trois miss sur quinze tirs à cette distance. Cette pauvre performance faillit coûter la victoire à l'équipe américaine. Heureusement, un autre membre de l'équipe américaine, un géomètre de 29 ans nommé H. Fulton réalisa une incroyable performance pour aider à effacer l'inconséquence de Dakin. Fulton scora 36 bullseyes (carré noir à 4 points) et 9 centres (zones à 3 points) sur 45 tirs , sans aucun miss. Son score final fut de 171 sur les 180 possibles.

Voici un résumé des règles pour les compétitions Creedmore :

  • Les fusils à verrous ne sont pas autorisés.
  • Les fusils à chargement par la culasse devront être chambrés d' authentiques cartouches à poudre noire et de calibres conformes à ceux de l'époque.
  • Le poids du fusil, y compris ses accessoires, mais sans compter la bretelle ni les organes de visée, ne devra pas excéder 15 pounds, non chargé.
  • Le nettoyage du canon entre les tirs est autorisé.
  • L'utilisation d'un tube pour souffler par le canon ou par la culasse entre les tir est permis.
  • Sont autorisés les organes de visée métalliques de toute période. Aucun instrument d'optique autre que des lunettes de vue (sur le nez) ne sont autorisé.

tags: #vieux #fusil #poudre #noire #années #1800

Post popolari: