Quinze jours peuvent changer une vie et se révéler bien lucratifs. D’un coup d’un seul, dans le tourbillon des réseaux sociaux, un(e) athlète dont la discipline est pourtant relativement peu exposée devient, soudainement, un visage connu des internets.
Les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 est l'évènement le plus attendu de l'année en France ! C'est parti pour les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 et pour les épreuves de tir sportif, du 27 juillet au 5 août et 30 août au 5 septembre !
Médaillé d'argent en tir lors des Jeux olympiques de Paris, le Turc Yusuf Dikec s'est affiché avec un look en opposition à tous ses adversaires. Là où ses rivaux avaient un casque sur les oreilles et des lunettes pour mieux cibler, Yusuf Dikec est apparu sans ces deux éléments.
Le Turc avait seulement ses lunettes habituelles de vue et un bouchon d'oreille, tirant les mains dans les poches. Yusuf Dikeç a raflé la médaille d’or du style, toutes catégories confondues. « La Corée du Sud a envoyé une athlète entièrement équipée pour le tir olympique. La Turquie a envoyé un homme de 51 ans sans lunettes spécialisées, ni cache œil ni protection auditive et il a remporté la médaille d’argent », peut-on lire.
Interrogé à ce sujet par la chaîne turque HT Spor, Yusuf Dikec a confirmé qu’il n’a "jamais eu besoin d’équipement spécial". Il participe dans la foulée aux Jeux de Pékin. Yusuf Dikeç représentera par la suite son pays à Londres, Rio, Tokyo puis Paris. Yusuf Dikeç est devenu une de ces stars de ces Jeux olympiques de Paris.
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Mais plus que la deuxième place aux JO de Paris, c’est le style totalement décontracté du sportif de 51 ans qui a étonné les Internets. Avant son look décontracté, c’est son équipement qui a interrogé. Ou plutôt son absence d’équipement. Lors des épreuves olympiques de tir, les athlètes utilisent des équipements tels qu’une protection auditive pour la concentration, un cache œil pour éviter les distractions, une lentille pour une meilleure précision… Ici, Yusuf n’a rien d’autre que son arme.
Médaillé d'argent ce mercredi aux Jeux olympiques de Paris avec sa partenaire turque Sevval Ilayda Tarhan lors de l'épreuve par équipe en pistolet à air comprimé à 10 mètres, Yusuf Dikec (51 ans) n'avait pas la même apparence que ses adversaires.
« Certains ont pensé que ma main dans la poche était un signe d’arrogance. Ceux-là ne connaissent rien sur moi, ni au tir sportif », raconte-t-il en riant. « Je le fais uniquement pour tenir mon corps plus stable, pour être en équilibre. Il ne faut pas chercher plus loin », ajoute-t-il.
Son style avait fait sensation. Presque nonchalant, la main dans la poche, sans lunettes de protection ni de casque, Yusuf Dikeç avait détonné à l’épreuve de tir où tous ses concurrents sont largement équipés.Mieux, sa pose décontractée est même devenue un symbole de victoire. De nombreux sportifs des JO l’ont imité après avoir remporté une médaille, comme la star de la perche, le Suédois Armand Duplantis.
Sa décontraction apparente a été imitée, à Paris 2024, par des sportifs pour célébrer leurs victoires, notamment par l'équipe du relais 4x100 sud-africain et par Armand Duplantis sur la piste du Stade de France. Armand Duplantis a célébré son titre olympique en célébrant comme le tireur turc Yusuf Dikeç. Dans des vidéos, des jeux, des dessins animés massivement partagés, Yusuf Dikeç est désormais associé à un agent secret, un héros de manga ou encore à un tueur à gages légèrement dilettante.
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« Les stars olympiques du tir dont on ne savait pas qu’on avait besoin », a même tweeté le compte officiel des Jeux avec des photos des deux athlètes. Rapidement, la vidéo de sa prestation devient virale.
Pourtant, malgré son style minimal, basique, ordinaire, normal, un détail nous a interpellés : la montre qu’il portait au poignet.
Nous avons zoomé autant que possible, nous avons multiplié les recherches et fait appel à des journalistes montres chevronnés, sans succès... jusqu'à ce qu'Horoguides identifie la marque et le modèle de la montre de notre tireur favori.
Il s'agit d'une montre de plongée Nacar couleur vert militaire, très probablement la Nacar 07-290699-BNS6, une montre à quartz de 46 mm et étanche à 200 mètres.Le dernier prix connu était de 1 386 ₺ (lires turques), ce qui équivaut à environ 37 euros.
Et d'après nos déductions, il semble que ce soit la montre fétiche de Yusuf Dikeç depuis un certain temps. On a retrouvé un cliché datant de 2022 où on peut apercevoir cette montre à son poignet, mais aussi un autre de 2023.
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Un petit point historique s’impose : la marque Nacar a été créée spécifiquement pour le marché de Turquie et semble être une pièce souvent cédée en héritage dans les familles turques.
La marque a été fondée par les frères arméniens turcs Nacaroglu, Ohannes et Kevork. Ils ont fondé la société Zila Watch en 1921 et lancé la marque Nacar, produisant leur première montre la même année.
Ohannes, qui résidait à Bienne, en Suisse, et Kevork à Istanbul, ont choisi la Turquie, le Liban et la Syrie comme marchés cibles.
La Nacar a fait son apparition en Turquie en 1929 et sa popularité n’a jamais faibli.
À tel point qu'il existe apparemment un dicton dont la traduction signifie : “Si vous achetez une montre, achetez une Nacar ; si vous vous mariez, épousez une Hongroise”.
Yusuf Dikec a été l'un des visages de Paris 2024 avec sa fameuse posture, main dans la poche au tir à 10 m, symbole de décontraction. Devenue un mème sur les réseaux sociaux, la dégaine a été reprise par le champion olympique du saut à la perche Armand Duplantis, notamment, ainsi que d'autres stars du sport.
Depuis, Dikec sait se faire rare et monnaye sa parole au prix fort. Pour espérer parler avec le médaillé, nous voilà dans les bureaux de son avocat, un certain Mehmet Ali Akgül, du cabinet MSE Law Firm. C'est un ami de longue date de Dikec et, depuis cet été, plus qu'un ami.
Il reçoit dans un cabinet moderne d'un petit immeuble du quartier très occidental d'Osmanbey, sur la rive européenne d'Istanbul.
L'homme aux tempes grisonnantes annonce d'entrée le prix de son client. Il a le sourire. « Un million ! » D'euros ? Non, de livres turques.
Yusuf Dikec est aujourd'hui très populaire.
Il n'est pas le seul tireur à avoir affolé les réseaux sociaux. Dimanche dernier, la Sud-Coréenne Yeji Kim a également décroché la médaille d'argent, sur l'épreuve de tir au pistolet à 10 mètres. Casquette à l'envers et habillée en noir, la femme de 31 ans semble tout droit sortie d'un film d'action.
Yusuf Dikeç a raflé la médaille d’or du style, toutes catégories confondues. « La Corée du Sud a envoyé une athlète entièrement équipée pour le tir olympique. La Turquie a envoyé un homme de 51 ans sans lunettes spécialisées, ni cache œil ni protection auditive et il a remporté la médaille d’argent », peut-on lire.
Entre l’aura de personnage principal de Kim Yeji et la simplicité de Yusuf Dikeç, il ne reste plus qu’à choisir son camp. Les tireurs olympiques ont la cote. Le turc Yusuf Dikeç est médaillé d’argent au tir au pistolet à 10 mètres et son style passionne les réseaux sociaux.
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