Guillaume Toucoullet, un nom qui résonne dans le monde du para tir à l'arc. Licencié à Compiègne, ce para-archer est tout simplement le meilleur dans sa discipline. Numéro un mondial de tir à l'arc handisport, il se prépare activement pour les Jeux Paralympiques de Paris 2024.
Le club de la Humade à Biarritz détient le numéro un mondial des para-archers, en la personne de Guillaume Toucoullet, et forcément les dirigeants biarrots espèrent bien voir leur protégé se parer d’or à Tokyo. Cela serait une formidable promotion pour leur discipline, assez peu connue du grand public. Il est vrai que les archers de la Humade n’avaient jamais encore eu de représentant aux Jeux et que Guillaume Toucoullet a découvert le tir à l’arc sur un coup de tête, il y a tout juste cinq ans.
Dès six ans, Guillaume Toucoullet pratique la pelote basque, mais suite à une déchirure à l'épaule à quatorze ans, il doit se remuscler et choisit l'aviron. Guillaume Toucoullet a fait ses premières armes de sportif en jouant à la pelote à Villefranque, avant de se consacrer à la rame : « Un accident sur un fronton m’a contraint de quitter la pelote pour pratiquer l’aviron au club de la Nautique.
Ses performances lui ouvrent les portes de l’équipe de France, il s’illustrera dans le quatre barré handisport tricolore en coupe du monde et aux championnats du monde. À 26 ans, nouvel arrêt, avec son accident de moto et le nerf du bras gauche paralysé.»
En 2010, il est victime d'un accident de moto dans lequel il perd l'usage de son bras gauche. « J'étais sur la route, une voiture m'a percuté. » Lésion du plexus brachial, le choc lui fait perdre l'usage de son bras gauche : « Je l'ai là, mais il ne bouge plus. » À la suite d’un accident de moto, Guillaume Toucoullet reste paralysé du bras gauche.
Malgré son handicap, le citoyen de Tarnos retrouve les compétitions d’aviron sur la Nive avec l’Aviron Bayonnais. Il va même jusqu'à qualifier la coque de l'équipe pour les JO de Rio en 2016... Le hic, c'est que lui-même ne fera pas partie de l'équipe de France envoyée au Brésil.
« J’avais qualifié le bateau pour les Jeux de Rio mais je n’ai pas été retenu. » Nouveau coup dur pour ce téméraire sportif : « J’avais décidé de tout plaquer, car je trouvais injuste d’avoir été écarté de la sélection. À ce moment-là, je ne pensais plus revenir dans le sport de haut niveau, j’étais dégoûté. » C'est suite à ce différend qu'il abandonnera l'aviron définitivement, avant de découvrir le tir à l'arc, "complètement par hasard".
Quelques semaines plus tard, le coup de tête se transforme en coup de foudre. « Il est venu au forum des associations d’Anglet et au stand handisport, on lui a fait découvrir le tir à l’arc. De suite, il a accroché et on a vu qu’il était doué pour cette discipline », affirme le président d’Handisport Pays basque, Nicolas Bachoffer.
« C’est vrai, j’ai été attiré d’un coup par le tir à l’arc, mais sans pouvoir utiliser mon bras gauche, il fallait tirer avec la bouche, j’ai voulu relever ce nouveau défi. » Restait à adapter la pratique à son handicap du bras gauche. Voilà comment Guillaume Toucoullet est devenu l’un des rares para-archers au monde à utiliser cette technique. Le para-archer ayant perdu l'usage de son bras gauche tire "à la bouche, avec une languette en cuir fixée sur la corde".
À peine commence-t-il à tirer qu'il performe aussitôt. "Les membres de la fédération me disaient que j'étais un extra-terrestre. En fait, grâce à l'aviron, j'ai pleinement conscience de mon corps. Guillaume Toucoullet se retrouve très vite parmi les meilleurs, puis numéro un mondial.
Au vu des derniers résultats de cette saison, le président d’Handisport Pays basque peut être confiant. Guillaume Toucoullet vient d’enchaîner des performances planétaires, en battant d’abord des records mondiaux, en terminant sur le podium (3e) du tournoi mondial de Dubaï au printemps dernier, avant de remporter le tournoi continental de para-archerie de Novo Mesto en République tchèque. Du coup, le champion de la Humade est devenu le numéro 1 mondial toutes catégories confondues.
Vice-champion du monde 2022 de tir à l'arc handisport, Guillaume Toucoullet, 38 ans, a récemment rejoint les Archers de Compiègne (Oise). « Le Sud n’est pas trop une région de tir à l’arc », sourit ce Basque d’origine. "Il me manquait d’appartenir à une équipe, de tirer pour d’autres archers. Chose faite depuis l’automne dernier : le passionné est devenu licencié des Archers de Compiègne où il a rejoint l’équipe D1 avec les valides.
Seul para-archer à tirer à 70 mètres, Guillaume Toucoullet devrait logiquement se qualifier. Il a même battu un record du monde à 70 mètres, lors d'une sélection chez les valides. Son palmarès en témoigne : "Il est numéro 1 ou 2 mondial ça dépend des semaines par rapport au mode de calcul. Il est recordman du monde, vice-champion du monde à Dubaï...
« On croit que le tir à l’arc est un sport individuel, mais à mes yeux c’est clairement un sport collectif. "J'avais besoin d'une équipe autour de moi, explique-t-il, je l'ai trouvée avec les Archers de Compiègne. "Le problème, c'est qu'au Pays Basque, j'étais le seul à tirer à 70 mètres. C'est chose faite à Compiègne, dans l'Oise, où Guillaume s'entraîne régulièrement, même s'il vit toujours au Pays Basque, qu'il ne quitterait "pour rien au monde".
Prochaines échéances pour le sportif : les championnats du monde mi-juillet et bien sûr les Jeux Paralympiques de Paris en 2024, durant lesquels il a une revanche à prendre. De quoi s’offrir une nouvelle chance après les jeux de Tokyo où il s’est arrêté en 16ème de finale : "Je n’avais pas conscience de mon matériel.
Guillaume Toucoullet reste toutefois humble : "J'aime bien passer des messages : oui, dans la vie, il y a des difficultés. Moi, je le vis à travers mon handicap. Les Jeux Olympiques d'été 2024 de Paris ont été l'un des événements les plus mémorables de l'année. Ils se sont déroulés du vendredi 26 juillet au dimanche 11 août, 200 nations et des milliers d'athlètes se sont affrontés pour obtenir les médailles d'or, d'argent et de bronze dans 35 sports dont le football, le tennis, la natation, le basket-ball, le judo, la voile, le cyclisme, le handball, la gymnastique et l'athlétisme.
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