Le quartier de Villejean à Rennes est confronté à une recrudescence de la violence, marquée par des fusillades et des règlements de compte liés au trafic de stupéfiants.
Depuis décembre 2024, le quartier de Villejean a connu sept épisodes de tirs. Le 3 mai 2025, un nouvel épisode de tirs s’est produit dans le quartier Villejean de la ville de Rennes. Une fusillade a fait quatre blessés dont trois dans un Subway à Rennes.
Le 17 avril, une fusillade avait déjà eu lieu sur la dalle de Villejean. Ce jeudi 17 avril, une "succession de trois fusillades" a fait quatre blessés dans le quartier de Villejean à Rennes. Une enquête pour "tentatives de meurtre en bande organisée" a été ouverte par le parquet de la ville.
Vers 19 h 30, le samedi 3 mai 2025, un groupe d’hommes, arrivés à bord d’un véhicule, rue du Nivernais, en descendent rapidement. Ils sont munis d’au moins une arme automatique et tirent sur des individus présents sur place. « Une dizaine de coups de feu blessent aux jambes deux des membres du second groupe », explique le procureur de la République, Frédéric Teillet.
Après leurs méfaits, les malfrats s’enfuient à bord de leur voiture, signalé volé. Ils sont pris en chasse par un équipage de la BAC du commissariat de police de Rennes qui circulait à proximité des lieux. Durant 18 kilomètres de poursuite, notamment sur la Rocade Nord de Rennes, le conducteur du véhicule en fuite prend tous les risques.
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Il ne craint pas de percuter latéralement des automobiles sur le périphérique rennais pour forcer le passage ni d’emprunter le chemin de halage sur la commune de Saint-Grégoire ainsi que des passerelles réservées aux piétons. Les trois occupants du véhicule prennent la fille de l’ar à pied, mais ils sont très rapidement interpellés et placés en garde à vue, notamment pour tentatives de meurtre en bande organisée, association de malfaiteurs et violences volontaires en réunion.
Les victimes, des mineurs âgés de 16 à 17 ans, avaient été hospitalisées. L’arme probablement utilisée, de type kalachnikov, avait été retrouvée sur l’itinéraire de fuite. Sur les lieux des faits, de nombreux impacts sont constatés sur trois véhicules et dans deux appartements. Les incapacités totales de travail résultant de leurs blessures ont été estimées par le médecin légiste entre 10 et 60 jours.
La Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Rennes, spécialisée dans la criminalité organisée, a été saisie de l’enquête. Le parquet de la juridiction interrégionale spécialisée de Rennes (JIRS) est saisi de ce dossier le 5 mai 2025. Il obtient du juge des libertés et de la détention la prolongation de la garde à vue pour 48 h supplémentaires.
Ce mercredi, une information judiciaire a été ouverte et les trois individus ont été mis en examen pour tentative de meurtre en bande organisée (crime), association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime, recel de vol, violences volontaires aggravées par trois circonstances suivies d’incapacité n’excédant pas huit jours, dégradation du bien d’autrui par un moyen dangereux pour les personnes en bande organisée, refus d’obtempérer aggravé par la mise en danger d’autrui et délit de fuite.
Le 7 mai, les trois individus ont été déférés devant la justice. Les trois hommes, déjà connus de la justice malgré leur jeune âge (entre 19 et 21 ans), ont été placés prison par le juge des libertés et de la détention.
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Le jeudi 17 avril, une scène d'une rare violence s'est déroulée dans le quartier de Villejean à Rennes. Trois personnes ont été blessées par balle dans le nord-ouest de Rennes (Ille-et-Vilaine), selon une source policière confirmant une information de Ouest-France. Selon le quotidien du Grand-Ouest, trois hommes armés sont entrés dans un restaurant Subway de la dalle Kennedy, dans lequel ils ont ouvert le feu.
Selon un élu d'opposition présent dans le restaurant au moment de la fusillade, les auteurs des coups de feu ont fait usage d’une arme s’apparentant à « un fusil d’assaut, une arme de guerre » : « Il y a eu au moins quatre ou cinq coups de tirés. Ils ont fait trois blessés, dans les jambes, dans le ventre ». Ouest-France précise que les victimes des coups de feu sont trois jeunes hommes « âgés de 18, 20 et 23 ans ».
Interrogée sur place par des journalistes, la maire de la ville, Nathalie Appéré, a précisé que, outre ces trois personnes, une quatrième a été blessée, « renversée par un véhicule ». Le quotidien ajoute qu’on ne sait pas si « ce dernier fait est en lien avec l’épisode de tirs ». Nos confrères précisent que ce quatrième homme âgé de 20 ans est dans un état critique. Tous ont été pris en charge au CHU de Rennes.
Après la fusillade au sein du restaurant, les agresseurs ont pris la direction de la rue du Bourbonnais où des tirs ont été entendus et "où aucune autre victime n’a été identifiée". Ils sont alors remontés à bord de la Peugeot 2008 pour prendre la fuite en direction de la route nationale 12 vers l’ouest de Rennes.
Charles Compagnon, 52 ans, conseiller municipal d'opposition (Horizons) à Rennes, se trouvait dans un restaurant de la ville quand trois jeunes hommes y ont été blessés par balles jeudi après-midi. Il raconte à l'AFP le déroulement de la scène :
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« On a commandé nos cafés, et puis on s'est installé à la table qui est devant la porte d'entrée, a poursuivi l’élu. Au bout de quelques dizaines de minutes, on a vu des jeunes rentrer dans le Subway un peu... anxieux, un peu énervés, qui avaient l'air de se mettre à l'abri, ils disaient “Bouge pas, reste là, reste tranquille”. »
Après quelques minutes d’attente, Charles Compagnon a « vu arriver une personne avec une arme de guerre, un long fusil noir ». « Il a levé l'arme, et là, les jeunes se sont levés en disant quelque chose comme “C'est pas nous ! on n'a rien à voir !”. Après, nous, on est restés au sol tant que ça tirait, et au bout d'un moment, on s'est relevés, Nicolas s'est relevé en premier, moi je me suis relevé, j'ai regardé que je n'avais pas été touché, se rappelle Charles Compagnon. Ensuite, on s'est occupés des trois jeunes qui avaient été touchés. On les a mis à l'abri dans l'arrière-restaurant, parce qu'on craignait qu'ils reviennent finir le travail.
Une enquête pour « tentative de meurtre en bande organisée » a été ouverte, selon une source judiciaire. Ce vendredi, quatre personnes ont été placées en garde à vue, d’après plusieurs sources policières citées par l’AFP.
Selon une source policière, confirmant une information de Ouest-France, l’un des suspects a été arrêté jeudi peu après les faits, non loin d’un véhicule calciné précédemment utilisé par le commando pour prendre la fuite. Une arme de poing a été retrouvée à proximité.
Le Raid a interpellé trois autres personnes dans la nuit de jeudi à vendredi, toutes connues de la justice, mais dont le rôle dans cette affaire n’a pas été précisé. Un appartement de Rennes a été identifié par l’antenne de l’office antistupéfiants (OFAST) de Rennes comme un possible « lieu de repli des agresseurs et de domiciliation de l’individu interpellé » et a été perquisitionné.
Une organisation parisienne cherche à s’approprier le juteux marché de la drogue qui se déroule dans le quartier de Villejean à Rennes. Une nouvelle fusillade a éclaté à Rennes (Ille-et-Vilaine), plus précisément sur la dalle Kennedy, un lieu connu pour le trafic de stupéfiants. Cet événement a mis en lumière les défis croissants en matière de sécurité dans la capitale bretonne.
Un périmètre de sécurité a été mis en place, empêchant l’accès à une sandwicherie dont le rideau était baissé en fin de journée, tout comme ceux des commerces voisins, a constaté un journaliste de l’AFP sur place. Sur la dalle Kennedy, un quartier connu pour le trafic de stupéfiants, où plusieurs épisodes de tirs se sont produits notamment en janvier avec deux hommes blessés, une importante présence policière était visible jeudi en fin de journée. Avec des techniciens de la police scientifique, des enquêteurs de la police judiciaire et des CRS.
« La CRS 82 est arrivée très rapidement, elle est déployée sur place. Pour autant chacun voit que sur ce quartier les différents faits qui ont pu avoir lieu étaient sur fond de trafic de stupéfiants. C’est un combat qu’il faut mener au niveau national impérativement parce que les habitants qui vivent à proximité des points de deal vivent des situations qui sont absolument intenables, dans une peur qu’il faut nommer.»
En deux ans, Rennes a basculé. Trente fusillades, sept quartiers touchés, des écoles confinées et un enfant blessé à la tête. Derrière cette flambée de violence, une guerre pour le contrôle du trafic de drogue. Au total, sept quartiers de Rennes ont été le théâtre de tirs.
Pour la maire Nathalie Appéré, la situation dépasse le cadre local : "Nous faisons face à des mafias internationales, à du grand banditisme. La police nationale demande le classement de Rennes en secteur difficile.
Face au regain de violences, la maire de Rennes, Nathalie Appéré, réclame un renfort des forces de l’ordre. Amaury de Saint-Quentin a précisé que 60 CRS vont se rendre sur place pour effectuer des patrouilles et rassurer les habitants de ce quartier. Ils sont mobilisés jusqu’à lundi prochain, pour le moment.
Sur X, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a confirmé le déploiement d’une compagnie républicaine de sécurité à Rennes, qui « restera sur place aussi longtemps que nécessaire ». « Nous retrouverons ces barbares et nous les mettrons hors d’état de nuire », a-t-il ajouté.
Si l’élue se veut prudente, le ministre Bruno Retailleau, lui, établit un lien direct entre le trafic de stupéfiants et le drame de jeudi. « La guerre que nous menons contre le narcotrafic n’admet aucune relâche et aucune faiblesse. Elle sera longue et difficile, mais nous la gagnerons, à Rennes comme ailleurs.
Trois personnes ont été blessées dans une fusillade sur un point de deal situé dans le quartier Villejean à Rennes (Ille-et-Vilaine) jeudi dernier. Les quatre principaux suspects dans cette affaire ont été mis en examen puis écroués ce mardi 22 avril, selon le parquet.
Rapidement interpellés par les forces de l'ordre, les quatre principaux suspects dans cette attaque ont été mis en examen puis écroués ce mardi, selon une information relayée par le parquet de Rennes. Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent «une peine de réclusion criminelle à perpétuité», a annoncé Frédéric Teillet, le procureur de la République de Rennes dans un communiqué. Ce dernier a précisé que le quatrième suspect a été mis en cause pour «trafic de stupéfiants» et «association de malfaiteurs».
Dans un communiqué, le parquet de Rennes donne de plus amples éléments sur le déroulement des évènements. Selon le procureur adjoint de Rennes, «trois fusillades» ont eu lieu jeudi, square de Flandres, cours John Fitzgerald Kennedy et rue du Bourbonnais en fin d’après-midi.
Jean-Marie Blin explique que, lors d’une «première séquence», un SUV Peugeot 2008 percute un jeune homme «d’une vingtaine d’années, de nationalité italienne». Le véhicule prend ensuite en chasse plusieurs personnes qui tentent de s’enfuir. «Plusieurs tirs» sont alors entendus par des témoins. Puis, le SUV revient à proximité de la personne renversée et «les occupants du véhicule le [prennent] en photo». Le pronostic vital de cette première victime est actuellement engagé, précise le parquet.
Dans un deuxième temps, la voiture prend la direction du cours Kennedy. Trois personnes en sortent, équipés «d’une arme longue» et de deux «arme [s] de poing». Elles se dirigent vers un groupe de jeunes «attablés [à la] terrasse» d’un restaurant Subway. Trois membres de ce groupe trouvent refuge à l’intérieur de la sandwicherie avant d’être la cible de plusieurs tirs. Agés «entre 18 et 27 ans» et de nationalité française, ils sont touchés «aux membres inférieurs» et «à l’abdomen», pour l’un d’entre eux. Transférés au CHU de Rennes, tous les trois sont sortis de l’hôpital dans la nuit, indique le procureur adjoint.
Les auteurs des coups de feu prennent ensuite la direction de la rue du Bourbonnais, où ils font à nouveau usage de leurs armes. Selon le parquet, «autre victime n’a été identifiée» à cet endroit. Les trois hommes remontent ensuite dans leur véhicule et prennent la fuite vers l’ouest de Rennes. Leur SUV est repéré par les forces de l’ordre quelques heures plus tard.
Rapidement, les gendarmes ont interpellé un homme de 20 ans, de nationalité française. Il a «immédiatement» été placé en garde à vue pour «tentatives de meurtre en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de la préparation de crimes». Selon le parquet, le jeune homme est originaire de région parisienne.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, différents services de police et l’antenne locale du RAID, ont perquisitionné un appartement. D’après le parquet de Rennes, il a été identifié comme «un lieu de repli des agresseurs et de domiciliation de l’individu interpellé [celui originaire de la région parisienne, ndlr.]». Trois hommes âgés entre 21 et 23 ans ont, à leur tour, été interpellés. Deux sont de nationalité française et le troisième de nationalité congolaise. Ils ont également été placés en garde à vue pour «tentatives de meurtre en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de la préparation de crimes».
Selon les informations de nos confrères d’Ouest France, une «OPA violente» pour récupérer un point de deal se préparait dans le quartier Kennedy, «haut lieu du trafic de stupéfiants», depuis plusieurs semaines.
Dans un message publié ce vendredi après-midi sur X, le ministre de l’Intérieur a qualifié d’«inacceptables» ces fusillades.
Villejean est un quartier situé à l’ouest de Rennes, à la limite des riches terres agricoles du pays rennais. Décidée en 1952, sa construction s’est étalée de 1963 à 1975 pour absorber les populations frappées par la seconde guerre mondiale et la crise du logement qui a suivi.
En 1961 est décidée la construction de la fac de Rennes II au sein même de Villejean. Celle-ci commence en 1963 et s’achèvent en 1969. Villejean sera donc une sorte « d’utopie socialiste » : une université spécialisée dans les matières molles (psycho, socio, langues, arts du spectacle, littérature, …) au milieu d’un quartier ouvrier !
Pour les non-Rennais, il faut voir la Dalle Kennedy comme l’exemple parfait de l’utopie urbanistisque marxiste dont le funeste destin était écrit depuis le départ : une dalle rectangulaire sur laquelle a été construite en enfilade des commerces. Le tout entouré de hauts immeubles.
On se demande d’ailleurs comment ce commerçant peut tenir sachant qu’au moins 10 braillards s’insultent en permanence dans des langues exotiques ou se battent, la tête embrumée de diverses substances, devant son pas de porte.
Et puisque la municipalité de Rennes est socialo-écolo, il a été trouvé une petite subtilité pour faire goûter aux ruraux un peu de vivre-ensemble : aujourd’hui, il est devenu impossible de se garer dans Rennes, la municipalité incite donc les Bretons ayant décidé, pour diverses raisons, de passer une journée « en ville » à garer leur voiture dans des parkings souterrains géants aux entrées de l’agglomération pour, ensuite, prendre le métro jusqu’au centre-ville. Si vous venez de l’ouest de la péninsule, vous atterrissez donc… Dalle Kennedy !
A l’extrémité ouest de la dalle se situe un parking souterrain. Pour accéder à la bouche de métro implantée en plein centre de la Dalle (devant le Carrefour Market) vous devez goûter aux joies du voyage inter-continental sur une centaine de mètres.
Pendant leur temps d’étude, les étudiants gauchistes de Rennes II voient Villejean comme une terre de mission. C’est ainsi que les murs du quartchier sont couverts d’affiches du dernier comité théodule révolutionnaire maoïste en date. Entre la Cimade qui a ses bureaux à Villejean et diverses obédiences gauchistes, les étudiants en sociologie ou arts du spectacle s’en donnent à coeur joie pour draguer le sel de la terre, surtout si celui-ci est « racisé ».
Villejean compte une présence islamique de moins en moins discrète. Centre culturel Avicennes, Mosquée Ennour sur presque 1000m² route de Vezin, le quartchier est quadrillé par les « Frères ».
En matière de drogue, Villejean est bien fourni pour le consommateur gourmand : des points de deal parsèment la dalle Kennedy et les rues adjacentes. La nuit, les bagarres et règlements de comptes, notamment sur la Dalle, se font entendre dans tous le quartier.
Date | Événement | Conséquences |
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Décembre 2024 - Mai 2025 | Multiples épisodes de tirs | Climat d'insécurité, intervention des forces de l'ordre |
17 Avril 2025 | Fusillade au Subway et alentours | 4 blessés, arrestations, enquête pour tentative de meurtre en bande organisée |
3 Mai 2025 | Fusillade rue du Nivernais | 3 blessés, arrestations, mise en examen pour tentative de meurtre en bande organisée |
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