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Pour la 25ème fois de son histoire, l’Italie va affronter l’Angleterre. Une histoire débutée tardivement en 1933, la Squadra Azzurra s’apprête à débuter son cycle d’or alors que l’Angleterre se considère par définition meilleure nation du football et ne daigne participer à la nouvelle Coupe du Monde.

Un amical terminé sur le score de 1-1, mais c’est la défaite 3-2 l’année suivante (et quelques mois après le premier titre de Champion du Monde de la Nazionale) qui va marquer une première fois ce duel. L’Italie s’incline 3-2 après avoir été menée rapidement 3-0, les Anglais sont impressionnés et applaudissent chaudement leurs adversaires du jour que l’on surnommera à jamais les Lions d’Highbury.

Longtemps ces deux équipes vont s’affronter en amical et l’Italie ne s’imposera jamais, ce n’est qu’en 1973 qu’arrive la première victoire, une rencontre pour le compte du 75ème anniversaire de la FIGC et une victoire 2-0. Quelques mois plus tard rebelote, cette fois la Squadra Azzurra s’impose pour la première fois en terre albion.

Une victoire hautement symbolique, la presse anglaise ayant qualifié les Italiens de peuple de “serveurs” et “macaroni” la veille. Capello venge tout une nation à la 86ème minute, le lendemain on pourra lire “Les serveurs italiens marchent sur la tombe du football anglais” sur les tabloïds britanniques.

A partir de là la tendance va s’inverser, si la Nazionale n’a gagné aucune des 8 premières confrontations, elle ne perdra que 4 des 14 suivantes dont le premier match en compétition officielle entre les deux nations pour le compte des qualifications du Mondial 78 dont l’Angleterre sera par ailleurs privée par l’Italie, devancée à la différence de buts.

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Plus récemment on retrouve les deux sélections au tournoi de France en 1997 mais aussi en qualifications du Mondial 98. Cette fois ce sont les anglais qui passent premiers et obligent l’Italie aux barrages, tout se joue lors du dernier match à Rome, mais les britanniques arrachent un précieux 0-0. Un an plus tôt, c’est le plus Anglais des Italiens Gianfranco Zola qui répétait l’exploit de Capello.

S’ensuivent deux matches amicaux, en 2000 avec le seul but de Gattuso en sélection (et quel but) puis en 2002 et un doublé de l’ aeroplanino en préparation du Mondial nippo-coréen.

Moments clés des confrontations Italie-Angleterre

  • 07.07.1990 Coupe du Monde (Bari) Italie-Angleterre 2-1 (R. Dépitée par sa défaite aux tirs au but en demi-finale contre l'Argentine de Diego Maradona, l'Italie obtient la médaille de bronze de "son" Mondial, en venant à bout des Anglais, 2-1.
  • Les trois buts sont inscrits dans les 20 dernières minutes : Roberto Baggio ouvre le score devant une défense apathique, David Platt égalise et Toto Schillaci inscrit le but victorieux sur un penalty qu'il provoque lui-même, à la 86e minute.
  • 1997 : la renaissance de l'Angleterre Qualification au Mondial 1998, Italie-Angleterre 0-0, le 11 octobre 1997 à Rome. Non-qualifiée pour le Mondial 1994, l'Angleterre craint de devoir manquer une deuxième Coupe du monde de suite, car son groupe qualificatif, où la deuxième place ne suffit pas forcément, est corsé, avec l'Italie.
  • D'ailleurs, les Anglais perdent le match aller à Wembley en début d'éliminatoires (1-0). Mais ils font ensuite un sans-faute contre la Moldavie, la Géorgie et la Pologne, au contraire des Italiens.
  • Au Stadio Olimpico de Rome, il suffit ainsi d'un match nul à l'Angleterre pour valider sa qualification pour la Coupe du monde. Les partenaires de Paul Ince et du jeune David Beckham (22 ans) tiennent le coup et iront en France en 1998 (0-0).
  • 2012 : la panenka de Pirlo Quart de finale de l'Euro 2012, Angleterre-Italie 0-0 a.p., 2-4 t.a.b., le 24 juin 2012 à Kiev. Alors que l'Angleterre cherche à atteindre des demi-finales en grande compétition pour la première fois depuis 1996, les hommes de Roy Hodgson peinent à faire trembler l'Italie de Mario Balotelli et Andrea Pirlo.
  • Ce dernier sera l'un des hommes de la séance de tirs au but, qu'il illumine d'une jolie "panenka", avant que Gianluigi Buffon ne détourne une tentative d'Ashley Cole.
  • 2014 : le choc avant la désillusion Match de groupe du Mondial 2014, Angleterre-Italie 1-2, le 14 juin 2014 à Manaus. Il fait 30 degrés au coup d'envoi à Manaus et l'Angleterre-Italie du jour fait office de choc du groupe D, entre les deux cadors.
  • Antonio Candreva réalise deux passes décisives, pour Claudio Marchisio, puis la tête de Mario Balotelli, ce qui suffit à lancer la "Nazionale" dans son Mondial 2014 malgré le but de Daniel Sturridge.
  • Mais elle déchantera autant que l'Angleterre quelques jours plus tard : les "Azzurri" perdent coup sur coup contre le Costa Rica et l'Uruguay, tandis que l'Angleterre ne prend qu'un point contre ces deux adversaires.

La finale de l'Euro 2020 : Italie triomphe aux tirs au but

C'était la folie, pour ne pas dire le chaos, dans les rues de Londres dimanche, mais les quelque 60 000 spectateurs survoltés qui avaient pris place dans la mythique enceinte de Wembley n'avaient plus le coeur à la fête en la quittant. Cinquante-cinq ans après avoir soulevé à domicile le seul trophée de son histoire, la Coupe du monde 1966, l'Angleterre a entrevu pendant près de trois heures un nouveau sacre devant son public, avant de finir par céder aux tirs au but (1-1, 2-3 aux t.a.b.), au bout d'un suspense insoutenable.

Comme un symbole, les deux remplaçants lancés par Gareth Southgate juste avant la séance (Rashford et Sancho) ont raté leur tentative. Bukayo Saka également, et c'est une issue aussi cruelle que logique pour les Three Lions, coupables sans doute d'avoir cessé d'attaquer après l'ouverture du score précoce de Luke Shaw (2e), la plus rapide dans une finale d'Euro.

C'est l'équipe la plus joueuse, au fond, qui a gagné. Celle derrière laquelle tout un continent ou presque s'était rangé avant le match. Celle d'un sélectionneur, Roberto Mancini, qui a su lui redonner son lustre perdu après le fiasco de la non-qualification pour la Coupe du monde 2018 (34 matches sans défaite désormais). Celle de deux papys incassables, Leonardo Bonucci et Giorgio Chiellini, 70 ans à eux deux.

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Le match : Une tension palpable

Il fallait pourtant de l'imagination pour imaginer la Nazionale revenir au score après une première demi-heure à sens unique. Federico Chiesa a longtemps semblé le seul capable de déstabiliser la solide défense à trois centraux anglaise (voir ci-dessous). Mais les efforts des Italiens (19 tirs, dont 10 dans la surface) ont fini par payer après la sortie d'Immobile (55e) et le repositionnement de Lorenzo Insigne en faux numéro 9. Sur corner, après plusieurs renvois et une tête de Marco Verratti sur le poteau, Bonucci a égalisé, plein de rage (67e, 1-1), et l'Italie est définitivement entrée dans sa finale.

Elle aurait pu s'épargner une prolongation si Domenico Berardi, qui avait devancé la sortie d'un excellent Jordan Pickford (5 arrêts), avait cadré sa reprise de volée (73e). Mais l'Angleterre s'est réveillée après l'entrée de Jack Grealish (99e), et c'est finalement Gianluigi Donnarumma, désigné meilleur joueur du tournoi, qui a enfilé le costume de héros lors des tirs au but.

Cinquante-trois ans après, son équipe est de nouveau championne d'Europe.

Le joueur : Chiesa a usé la défense anglaise

Comme souvent depuis le début des matches à élimination directe, c'est de lui qu'est venue la lumière quand sa Nazionale piétinait. S'il n'a pas marqué, Federico Chiesa (3 tirs) a fait passer plusieurs frissons sur le but de Pickford (35e, 62e) dans une finale que Ciro Immobile a traversée comme un fantôme. Il aurait mérité une autre sortie que d'être contraint de laisser ses partenaires se débrouiller sans lui à la 85e, mais il jouait sur un pied depuis cinq minutes et ne pouvait plus continuer.

Ce trophée est aussi le sien, car ses deux buts contre l'Autriche (en huitièmes, 2-1 a.p.) et l'Espagne (1-1, 5-3 aux t.a.b.) ont pesé lourd, très lourd.

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Le jeu : L'Italie ne meurt jamais

Elle était franchement mal partie. L'Italie a d'abord été incapable de trouver la solution face au plan de jeu anglais parfaitement concocté par Gareth Southgate. Un 3-5-2 destiné à appuyer là où ça fait mal, en exploitant les couloirs et la faiblesse des latéraux transalpins. Dominatrice techniquement, tactiquement et physiquement, l'Angleterre a mis l'Italie à genou.

Mais elle a fait la grande erreur de ne pas la tuer. Le milieu de la Nazionale, inexistant avant la pause, a retrouvé tout son rayonnement après la mi-temps quand les Three Lions sont tombés dans une suffisance coupable. La formation de Roberto Mancini a pris le contrôle du match. Il a ramené le beau temps sur la Botte en deuxième.

Leonardo Bonucci a bouclé un Euro de haute volée par une prestation de grande classe ponctuée d'un but déterminant. Déterminants, Federico Chiesa, Marco Verratti, Jorginho et Giorgio Chiellini l'ont également été pour remettre la Nazionale sur la bonne voie après la pause. Emerson aussi, après une entame délicate. Et que dire de Gianluigi Donnarumma, héros du peuple italien au terme d'une séance de tirs au but où le portier transalpin a été impérial ? Son trophée de meilleur joueur de l'Euro est largement mérité.

Seul Luke Shaw pouvait le battre. Auteur d'un but d'attaquant et d'un match plein, le latéral gauche anglais a confirmé son excellent tournoi malgré la défaite. Declan Rice a été l'autre homme fort d'une équipe anglaise bien moins consistante au milieu après sa sortie. Harry Kane a eu un impact important dans ses décrochages, mais il s'est une nouvelle fois fait discret face au but. Comme Raheem Sterling, si prompt à semer la panique dans la défense adverse mais trop rarement inspiré dans la finition. Enfin, Kyle Walker a été irréprochable, limitant considérablement l'impact de Lorenzo Insigne.

Le facteur X : Southgate, du génie au néant

Et dire que son plan de jeu de départ était parfait. Son choix d'aligner un 3-5-2 au coup d'envoi ressemblait à un coup de génie. Mais la suite a été un véritable désastre. Incapable de trouver les solutions pour donner un second souffle à son équipe quand l'Italie s'est relancée, le sélectionneur anglais a refusé le jeu.

Il n'a jamais cherché à forcer le destin des Three Lions malgré la pléiade d'atouts dont il disposait sur son banc. Il a fini par le faire… à la 120e minute de jeu, en lançant Jadon Sancho et Marcus Rashford. Bien trop tard, et en plus sur un corner défensif. Il n'a pas été sanctionné tout de suite. Mais après coup, puisque les deux joueurs ont échoué dans la séance de tirs au but. C'est malheureux. Mais c'est symbolique de l'échec de Southgate sur cette finale.

Southgate assume

Pour cette finale à Wembley, Southgate avait notamment décidé d’aligner une défense à cinq éléments en faisant confiance à Kieran Trippier côté droit. Un choix d’abord payant puisque le latéral de l’Atlético s’est mué en passeur décisif pour Luke Shaw dès la deuxième minute de jeu. Mais les Three Lions ont ensuite déjoué, en reculant de plus en plus, ce qui a permis à l’Italie d’égaliser grâce à Leonardo Bonucci. Quand Southgate a déçu dans ses changements, Roberto Mancini a réussi à prendre le dessus d'un point de vue tactique.

Southgate, lui, peut s'attendre à une pluie de critiques en Angleterre. Mais il ne compte pas se défiler. "J'ai choisi les tireurs, a-t-il expliqué au micro de la chaîne britannique ITV. Saka ? C'était ma décision de lui donner ce penalty. On a travaillé ça avec eux à l'entraînement. C'était un pari. Les entrées de Sancho et Rashford ? Nous avons décidé de faire les changements à la fin du match. Mais nous gagnons ou nous perdons ensemble, en équipe.

Quelques chiffres clés

  • 53 : L'Italie a remporté son deuxième Euro, 53 ans après le premier (1968). C'est la plus longue attente entre deux titres dans la compétition pour une nation. De quoi dépasser les 44 ans de l'Espagne (1964 à 2008).
  • 3 : Les trois dernières équipes ayant disputé une finale de l'Euro à domicile n'ont pas remporté le trophée à l'issue de leur ultime match : le Portugal en 2004, la France en 2016 et l'Angleterre ce dimanche soir contre l'Italie.
  • 5 : Tenue en échec après prolongation (1-1) et battue aux tirs au but (2-3), l'Angleterre signe un cinquième match sans victoire face à cet adversaire en tournoi majeur (2 nuls, 3 défaites), plus haut total pour les Three Lions contre une même nation.
  • 34 : La Nazionale est, elle, invaincue sur ses 34 derniers matches toutes compétitions confondues (27 victoires, 7 nuls) et a inscrit 87 buts pour 11 encaissés. C'est la plus longue série de rencontres sans défaite de son histoire.
  • 22 % : L'Angleterre n'a remporté que 22 % (2/9) de ses séances de tirs au but en tournoi majeur (Coupe du monde/Euro), le plus faible pourcentage parmi les sélections européennes ayant disputé au moins 3 séances.
  • 13 : L'Italie a inscrit 13 buts lors de cet Euro 2021, le total le plus élevé de son histoire sur une même édition d'un tournoi majeur.
  • 1 : C'est la première fois dans l'histoire de la compétition que deux défenseurs marquent lors d'une finale d'un Euro.

L’essentiel

Au bout d’une séance de tirs aux buts, au bout de la nuit, l’Italie a vaincu l’Angleterre (1-1, 3-2 t.a.b). Le deuxième titre de la Nazionale à l’Euro après 1968.

À domicile, dans son stade de Wembley, l’Angleterre a perdu sa toute première finale continentale malgré l’ouverture du score de Luke Shaw dès la 2e minute.

Après avoir égalisé à la 67e minute par l’intermédiaire de Leonardo Bonucci, l’Italie a dominé sans réussir à matérialiser son avantage. Donnarumma, qui a stoppé 2 penalties, a offert le trophée aux siens.

Le match : PENALTY MANQUÉ POUR L’ANGLETERRE (3-2) !

BUKAYO SAKA BUTE SUR DONNARUMMA ! C’EST TERMINÉ ! L’ITALIE REMPORTE L’EURO POUR LA DEUXIÈME FOIS DE SON HISTOIRE, AU BOUT D’UNE SÉANCE DE TIRS AUX BUTS IRRESPIRABLE !

PENALTY MANQUÉ POUR L’ITALIE (3-2) ! Jorginho, pourtant le spécialiste des penalties, échoue face à Pickford, qui arrête sur sa droite avec l’aide du poteau.

PENALTY MANQUÉ POUR L’ANGLETERRE (3-2) ! Jadon Sancho tire à mi-hauteur, côté droit. Donnarumma repousse.

Penalty réussi pour l’Italie (3-2). Bernardeschi trompe Pickford en tirant plein centre. Le gardien était parti côté gauche.

PENALTY MANQUÉ POUR L’ANGLETERRE (2-2) ! Rashford patiente énormément, multiplie les petits pas, et tire sur le poteau gauche face à Donnarumma qui n’avait donné aucune indication.

Penalty réussi pour l’Italie (2-2). Tout en douceur, Bonucci patiente et tire au-dessus de Pickford, côté gauche.

Penalty réussi pour l’Angleterre (2-1). Harry Maguire allume la lucarne droite de Donnarumma.

PENALTY MANQUÉ POUR L’ITALIE ! Jordan Pickford arrête le tir d’Andrea Belotti, à mi-hauteur côté droit.

Premier penalty réussi pour l’Angleterre. Harry Kane trompe Gianluigi Donnarumma en frappant fort à gauche, à mi-hauteur. Parti du bon côté, le gardien ne peut rien.

Premier penalty réussi pour l’Italie. Domenico Berardi trompe Jordan Pickford en tirant à gauche, en bas, prenant le gardien à contre-pied.

FIN DE LA PROLONGATION ! Plus joueuse, l’Italie a tout tenté pour l’emporter dans le temps additionnel, sans y parvenir. Cet Euro 2021 se décidera donc aux tirs aux buts.

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