La modestie est un style de vie pour le tireur olympique turc Yusuf Dikeç, médaillé d’argent du tir au pistolet à 10 m, devenu une star mondiale après que des images le montrant presque nonchalant, la main dans la poche, sans lunettes de protection ni casque, ont fait le tour du monde.
Sa pose décontractée est devenue un symbole de victoire, de nombreux sportifs des JO l’ont imité après avoir remporté une médaille, comme la star de la perche, le Suédois Armand Duplantis. Même le patron du réseau social X, Elon Musk, a partagé une vidéo de lui, vue 170 millions de fois. Des jeux vidéos ou des dessins animés le mettant en scène comme agent secret ont vu le jour, le transformant en une figure symbole de nonchalance et confiance en soi.
Dès le lendemain de notre médaille d’argent, tout le monde me parlait du nombre de fois où mes photos ont été partagées sur les réseaux sociaux. En l’espace de quelques jours, la Sud-Coréenne est devenue un drôle de phénomène, notamment après qu’Elon Musk, propriétaire de X, a lui aussi commenté une publication la concernant, assurant qu’elle devrait jouer dans un film.
Le tireur turc Yusuf Dikeç a captivé le monde avec sa pose décontractée devenue virale lors des Jeux olympiques de Paris 2024. Presque nonchalant, la main dans la poche, sans lunettes de protection ni de casque, Yusuf Dikeç avait détonné à l’épreuve de tir où tous ses concurrents sont largement équipés. Lors des épreuves olympiques de tir, les athlètes utilisent des équipements tels qu’une protection auditive pour la concentration, un cache œil pour éviter les distractions, une lentille pour une meilleure précision… Ici, Yusuf n’a rien d’autre que son arme.
Vous avez forcément vu passer cette photo sur les réseaux sociaux : habillé d'un simple haut blanc sans aucune protection, cheveux poivre et sel, regard sans pitié derrière des lunettes de comptable, ce tireur turc ressemble au tueur à gages d'une série américaine.
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Ancien officier de la gendarmerie à la retraite depuis un an, Yusuf Dikeç préfère tirer sans matériel de protection. « Comme je tire les deux yeux ouverts, je ne me sens pas à l’aise avec les lunettes de protection, les casques ou tout autre accessoire. C’est pour cela que je ne les utilise pas », explique-t-il. Il n’y a pas d’obstacles de la part du ministère ou de notre fédération concernant l’équipement.
Il a la faculté d'occulter l'image que lui renvoie l'œil gauche. « Les autres tireurs voient les choses d’un seul œil alors que je les vois des deux yeux. Même dans son tir, on a l'impression qu'il est en lévitation. C'est la force tranquille.
Pour Yusuf Dikeç, plus que la confiance en soi, sa pose symbolise l’esprit olympique. « Le fair-play, le refus du dopage et la mise à l’épreuve du talent et de l’anatomie humaine à l’état naturel font partie de l’esprit olympique. Il y a quelque chose de beau, de naturel dans ce mouvement. Les gens l’ont apprécié, ce qui me fait plaisir », affirme-t-il.
« Certains ont pensé que ma main dans la poche était un signe d’arrogance. Ceux-là ne connaissent rien sur moi, ni au tir sportif », raconte-t-il en riant. « Je le fais uniquement pour tenir mon corps plus stable, pour être en équilibre. Il ne faut pas chercher plus loin », ajoute-t-il.
Yusuf Dikeç a pu s'entretenir directement avec le businessman américain et lui expliquer pourquoi cette pose symbolise, selon lui, surtout le travail, la passion et l'esprit olympique.
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Rapidement, la vidéo de sa prestation devient virale. De nombreux sportifs des JO l’ont imité après avoir remporté une médaille, comme la star de la perche, le Suédois Armand Duplantis. Armand Duplantis, champion olympique et recordman du monde, a célébré son succès en reproduisant l’attitude du tireur médaillé d’argent Yusuf Dikec. Armand Duplantis reprend la position du tireur turc Yusuf Dikeç après son record du monde, aux Jeux olympiques de Paris 2024.
Le plus éminent d’entre eux, Armand Duplantis a célébré de cette manière après avoir passé une barre, peu avant de battre son propre record du monde.
Médaillé d'argent ce mercredi aux Jeux olympiques de Paris avec sa partenaire turque Sevval Ilayda Tarhan lors de l'épreuve par équipe en pistolet à air comprimé à 10 mètres, Yusuf Dikec (51 ans) n'avait pas la même apparence que ses adversaires. Là où ses rivaux avaient un casque sur les oreilles et des lunettes pour mieux cibler, Yusuf Dikec est apparu sans ces deux éléments. Le Turc avait seulement ses lunettes habituelles de vue et un bouchon d'oreille, tirant les mains dans les poches. Cela ne l'a donc pas empêché d'évoluer à un très haut niveau puisqu'il était arrivé en tête des qualifications avant d'échouer avec sa partenaire face à la Serbie en finale.
Ce n’est pas un inconnu dans le milieu : le tireur détient plusieurs titres aux championnats du monde et d’Europe dans diverses épreuves de pistolet. Ancien sous-officier de la gendarmerie turque, l’athlète de 51 ans s’est lancé dans le tir professionnel courant 2008. Il participe dans la foulée aux Jeux de Pékin. Yusuf Dikeç représentera par la suite son pays à Londres, Rio, Tokyo puis Paris.
Malgré son style minimal, basique, ordinaire, normal, un détail a interpellé : la montre qu’il portait au poignet. Il s'agit d'une montre de plongée Nacar couleur vert militaire, très probablement la Nacar 07-290699-BNS6, une montre à quartz de 46 mm et étanche à 200 mètres. Le dernier prix connu était de 1 386 ₺ (lires turques), ce qui équivaut à environ 37 euros.
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La marque Nacar a été créée spécifiquement pour le marché de Turquie et semble être une pièce souvent cédée en héritage dans les familles turques. La marque a été fondée par les frères arméniens turcs Nacaroglu, Ohannes et Kevork.
De nombreux produits, parmi lesquels des t-shirts, des tasses ou des coques de téléphone portable, reprenant sa pose semblant mêler nonchalance et confiance en soi, ont été mis en vente, a rapporté la chaîne d’information publique turque TRT Haber.
Le tireur olympique turc Yusuf Dikeç a déposé une demande auprès de l’institut turc de la propriété intellectuelle pour protéger l’utilisation commerciale de la pose qui l’a rendu célèbre lors des JO de Paris. Après avoir été informés de nombreuses initiatives de dépôt de marque effectuées à l’insu de Yusuf Dikeç, nous avons soumis une demande il y a environ une semaine […]. D’autres demandes ont ainsi été rejetées », a déclaré cette semaine l’entraîneur de l’athlète, Erdinç Bilgili.
M. Dikeç regrette avoir loupé de peu la médaille d’or qu’il espère décrocher lors des jeux de 2028 à Los Angeles.« Nous sommes l’une des meilleures équipes du monde, je peux même dire que nous sommes les meilleurs. Nous avons travaillé si dur que nous avons battu un record olympique. Nous n’avons tout simplement pas eu de chance le jour de la finale », estime-t-il.
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