Guillaume Tell (en allemand Wilhelm Tell) est un héros de l'indépendance de la Suisse et représente un des mythes fondateurs de la Suisse.
Figure probablement légendaire, il aurait vécu dans le canton d'Uri au début du XIVe siècle. Selon la légende, il tue Hermann Gessler, bailli impérial de Schwyz et Uri au service des Habsbourg (qui cherchaient alors à dominer la région). Le bailli autrichien (lui aussi légendaire) avait condamné Guillaume Tell, pour avoir refusé de saluer son chapeau, à tirer un carreau d'arbalète dans une pomme posée sur la tête de son fils.
Cet épisode aurait eu lieu en 1307 (date sujette à caution, la première source écrite datant de 1470). Guillaume Tell ne se conforma pas à cet ordre et fut condamné par le bailli à abattre avec une flèche d’arbalète, une pomme sur la tête de son fils, ou à périr avec son enfant.
Tell, arbalétrier habile, sortit victorieux de cette cruelle épreuve, mais comme il avoua qu’en cas d'insuccès, il aurait tué le bailli, celui-ci le fit conduire enchaîné sur son bateau pour le mener en prison dans la forteresse de Küssnacht. Tell réussit à s’échapper du bateau pendant une tempête sur le lac des Quatre-Cantons et tua Gessler sur la route de Küssnacht. Ce meurtre fut le signal du soulèvement des Suisses contre la maison d’Autriche.
Guillaume Tell périt plus tard dans la rivière Schächen, dans le canton d’Uri. Après avoir retiré un enfant des flots, il fut lui-même entraîné par le courant. L’histoire de Tell est peinte sur les murs d’une vieille tour, dans la même ville. D’autres épisodes de la même légende sont retracés sur les murailles de la chapelle élevée au bord du lac des Quatre-Cantons, à l’endroit où, dit-on, Tell s'élança hors de la barque dans laquelle le bailli Gessler le conduisait à son château de Küssnacht.
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On trouve une légende très semblable chez l'historien danois Saxo Grammaticus (1150-1220). Tant en Suisse qu'en Europe, Guillaume Tell est devenu un symbole de la rébellion contre la tyrannie (voir aussi Robin des bois ou V pour Vendetta). En fait, Guillaume Tell est un être apolitique et non un révolutionnaire qui veut imposer au monde une certaine idéologie.
Il aimerait qu'on le laisse tranquille et aller où bon lui semble, ainsi qu'il le concède à tous les autres. Ce dernier, afin de punir Wilhelm, le condamna à une épreuve d'arbalestrie bien cruelle : à une distance de 90 pas (env. Son fils, immobile, attendait désormais que son père ne se lance. Guillaume Tell rentra alors chez lui avec son fils, libre.
D'après une légende c'est avec une arbalète que le héros de l'indépendance suisse Guillaume Tell dut tirer dans une pomme posée sur la tête de son fils. Une arbalète peut être considérée comme un arc horizontal monté sur une crosse et utilisé pour tirer des flèches.
On pense que les premières arbalètes ont probablement été inventées dans l’un des états de la Chine primitive ou dans les régions voisines d’Asie centrale, aux alentours de 400 avant J.-C. De nos jours, l’arbalète est utilisée pour la chasse ou en tant que sport et loisir.
L’arbalète en tant que loisir gagne de plus en plus en popularité et rassemble une communauté d’amateurs grandissante. L'arbalète est une arme très puissante et facile à manier. Elle fut interdite par le pape Innocent II en 1143 dans les guerres catholiques car elle était vue comme déloyale et immorale : elle permettait à n'importe quel gueux de tuer facilement un chevalier à distance.
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Gessler tyrannisait les gens du village en leur faisant payer des impôts élevés et en punissant tous ceux qui remettaient en question ses méthodes. Un poteau surmonté d’un chapeau était planté au milieu de la place du marché. Guillaume Tell demanda alors pourquoi les gens agissaient ainsi. Vous l’aurez deviné, le valeureux arbalétrier refusa d’obéir à l’ordre. La nouvelle de sa désobéissance arriva rapidement aux oreilles de Gessler.
Arrivé devant le seigneur, Guillaume soutint son regard sans crainte. Il lui proposa alors un marché : « tu peux être libre à une condition », lui dit-il. Confiant en son talent dans le maniement de l’arbalète, Guillaume Tell se préparait à accepter l’offre. « Le Tall » était désemparé. Aussi doué qu’il était, il craignait que la peur de tuer son fils ne perturbe son habileté. Devant ce choix impossible, le petit garçon encouragea son père. « Tu peux le faire, père. N’aie pas peur. La confiance de son fils donna à Guillaume Tell le courage nécessaire pour accepter l’offre du bailli.
Le garçon fut amené jusqu’à un arbre et une pomme fut placée sur sa tête. Il s'empara du gueux et sous la menace de l'abattre sur le champ, il ordonna que l'on plaça sur le tromblon du fiston une pomme. Tillaume devait se trouver à 30 pas et planter son carreau au beau milieu d'la pomme.
Comme nous la connaissons, l'histoire de Guillaume Tell vient du Chronicon Helveticum de Gilles (ou Aegidius, ou Gilg) Tschudi de Glaris ; son œuvre, composée en 1569-1570, à prétention scientifique, se situe « aux confins de l'humanisme critique et de l'épopée baroque». Il a été repris à la fin du XVIII e s. par Jean de Müller dans son Histoire des Suisses ; pour les germanophones, c'est le génie de Schiller (1804), pour les mélomanes, celui de Rossini (1829) qui entretiennent la popularité du héros.
Le premier chroniqueur à mentionner le fait est le Bernois Justinger (1420) ; le Livre blanc de Sarnen (1474) est peut-être la copie d'un récit composé 50 ans plus tôt - l'intervalle entre les événements supposés et leur relation serait alors de 120 ans ou 4 générations, limite extrême pour la transmission orale. Des formes plus littéraires, le poème La ballade de Tell, la pièce Le jeu de Tell, apparaissent aussi à la fin du XV e s.
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Au XIX e s., le Lucernois Josef-Eutych Kopp, puis bien d'autres, relèvent que les noms de Gessler et de Tell (celui-ci est du reste considéré comme un surnom, et non un patronyme) n'apparaissent dans aucun document.
Tell reste hypothétique Faute de documents, on ne peut rien prouver : «Nous devons nous résigner : la question de l'historicité de Tell n'est pas une question pour l'historien ». Disons que, débarrassé des éléments poétiques et, pourquoi pas, épiques, le récit traduit une réalité politique et sociale bien présente vers 1300 : Tell symbolise les hommes libres qui refusent la soumission au ministérial Gessler, fonctionnaire de la bureaucratie que les Habsbourg sont en train de mettre en place.
La légende de Guillaume Tell est très belle. Elle valorise le courage et la résistance d’un peuple face à l’oppression des occupants. Malheureusement, elle est entièrement fausse. Guillaume Tell n’a en fait jamais existé.
Il existe une autre version, assez semblable, et plus ancienne qui date des premiers siècles de l’histoire de la Norvège. Les renseignements que nous possédons ont été puisés dans une chronique écrite au XIIe siècle, intitulée Gesta Danorum, par un moine au curieux nom de Saxo Grammaticus. Cette chronique nous parle d’une histoire qui se déroule à la fin du Xe siècle, soit trois siècles avant la légende de Guillaume Tell. Elle nous conte l’histoire d’un archer nommé Toke, qui s’est vanté de pouvoir traverser d’une flèche une pomme, posée sur un piquet éloigné de cent pas.
Un nommé Toko était depuis quelque temps à la solde du roi. Par les services qu’il rendait, il portait ombrage au zèle de ses compagnons d’armes et il s’était fait plusieurs ennemis de ses vertus. Par hasard, dans l’ivresse d’un banquet, il se vanta d’une si grande pratique du tir à l’arc, qu’il pouvait à distance, du premier coup, atteindre une pomme placée sur un bâton, si minuscule fût-elle. Ces propos, tombés d’abord dans l’oreille de gens malintentionnés, parvinrent ensuite au roi.
Mais bientôt, la perversité du prince transforma l’orgueil du père en danger mortel pour son fils : il ordonna que l’enjeu chéri de sa vie remplaçât le bâton; et que si l’auteur du pari n’atteignait pas la pomme du premier coup, il payât sa vaine jactance de sa propre tête. A cause des pièges de la jalousie d’autrui, tirant parti d’une vanterie un peu éméchée, l’ordre du roi obligeait le soldat à faire plus qu’il ne s’y était engagé. A la suite de ses propos, il était tenu de réaliser même ce qu’il n’avait pas dit.
Il advint qu’il concentra ses efforts vers ce qu’il n’envisageait pas du tout et que, ce dont il ne s’était nullement déclaré capable, il le réalisa pleinement grâce à son savoir-faire. En effet, son caractère inébranlable, bien que pris au piège des diffamations, ne put se départir de sa légitime assurance. Plus encore : il accepta l’épreuve avec une confiance d’autant plus grande qu’elle était plus difficile. C’est pourquoi Toko fit avancer le jeune homme et lui recommanda instamment de garder les oreilles à hauteur égale, la tête bien droite, et d’endurer avec le plus grand calme le sifflement du projectile, pour éviter que, par un infime mouvement du corps, il fît échouer l’expérience d’un art infaillible. En outre, prenant le parti de dissiper sa crainte, il lui détourna le visage afin qu’il ne fût pas effrayé en voyant le trait. Ensuite, il sortit trois flèches de son carquois, et de la première qu’il ajusta sur la corde, il atteignit la cible.
Si le destin lui avait fait toucher la tête du jeune homme, il n’est pas douteux que le malheur du fils eût rejailli sur le père, et que l’erreur du tir eût associé la mort du tireur à celle de sa victime. Aussi, je ne sais si je dois admirer davantage la valeur du père ou la force de caractère de son fils. L’un évita le meurtre par la sagesse de son art ; l’autre, grâce à son endurance physique et morale, fut l’artisan de son propre salut et sauva son père du parricide. En effet, il conforta son jeune corps d’une fermeté digne d’un homme mûr, manifestant pendant l’attente de la flèche autant de courage que son père montra d’adresse à la lancer.
C’est ainsi que grâce à sa constance, il obtint ce résultat que la vie ne lui fut point ôtée, et que son père fut sauvé. Mais le roi interrogea Toko. Pourquoi avait-il retiré plusieurs flèches du carquois, alors que son arc n’avait droit qu’à une seule tentative pour atteindre le but ? “C’était”, dit-il, “pour venger sur toi, par la pointe des autres flèches, l’égarement de la première, et pour éviter que mon innocence ne fît l’épreuve du châtiment alors que ta violence faisait celle de l’impunité”.
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