Une main dans la poche et des balles au centre de la cible. Le Turc Yusuf Dikec a remporté, l’air de rien, la médaille d’argent du tir au pistolet à 10 mètres mixte avec sa compatriote Sevval Ilayda Tarhan.
Mais plus que la deuxième place aux JO de Paris, c’est le style totalement décontracté du sportif de 51 ans qui a étonné les Internets.
Presque nonchalant, la main dans la poche, sans lunettes de protection ni de casque, Yusuf Dikeç avait détonné à l’épreuve de tir où tous ses concurrents sont largement équipés.
Ni lentille ni cache œil, aucun casque de protection auditive. Avec simplement des petits bouchons dans les oreilles, Dikec et son flegme mourinhesque sont parvenus à se hisser jusqu’à la finale sans avoir l’air de trop se forcer.
Mieux, sa pose décontractée est même devenue un symbole de victoire. De nombreux sportifs des JO l’ont imité après avoir remporté une médaille, comme la star de la perche, le Suédois Armand Duplantis. Même le patron du réseau social X, Elon Musk, a partagé une vidéo de lui, vue 170 millions de fois. Des jeux vidéos ou des dessins animés le mettant en scène comme agent secret ont aussi vu le jour, le transformant en une figure symbole de nonchalance et confiance en soi.
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« Certains ont pensé que ma main dans la poche était un signe d’arrogance. Ceux-là ne connaissent rien sur moi, ni au tir sportif », raconte-t-il en riant. « Je le fais uniquement pour tenir mon corps plus stable, pour être en équilibre. Il ne faut pas chercher plus loin », ajoute-t-il.
Ancien officier de la gendarmerie à la retraite depuis un an, Yusuf Dikeç préfère tirer sans matériel de protection. « Comme je tire les deux yeux ouverts, je ne me sens pas à l’aise avec les lunettes de protection, les casques ou tout autre accessoire. C’est pour cela que je ne les utilise pas », explique-t-il.
Une préférence partagée par sa coéquipière, Sevval Ilayda Tarhan, qui tire aussi la main dans la poche, portant une casquette comme seul accessoire. Agée de 24 ans, elle a commencé le tir sportif à l’âge de 15 ans, rêvant de devenir policière ou militaire un jour. « Nous venons de montrer au monde qu’on peut obtenir un succès sans avoir besoin de matériel », estime-t-elle.
Dikec ne sort toutefois pas de nulle part. Cet ancien sous-officier de la gendarmerie turque a participé à des compétitions de tir depuis plus de vingts ans. Mais la médiatisation autour de Paris 2024 lui a permis de s’attirer la sympathie des internautes et de devenir, en quelques minutes, un mème sur les réseaux sociaux.
Pour Yusuf Dikeç, plus que la confiance en soi, sa pose symbolise l’esprit olympique. « Le fair-play, le refus du dopage et la mise à l’épreuve du talent et de l’anatomie humaine à l’état naturel font partie de l’esprit olympique. Il y a quelque chose de beau, de naturel dans ce mouvement. Les gens l’ont apprécié, ce qui me fait plaisir », affirme-t-il.
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C’est aussi le résultat de 24 ans de pratique intense de tir, un sport qu’il a commencé au sein de la gendarmerie, remportant, avant les JO, de nombreux championnats du monde et d’Europe.
Mais pour Yusuf Dikeç, âgée de 51 ans, le vrai succès est cette médaille olympique, une première pour la Turquie au pistolet à air à 10 mètres, qu’il a pu remporter avec sa coéquipière Sevval Ilayda Tarhan.
Le tir est l'un des sports historiques des Jeux olympiques. En effet, il figurait au programme des premiers Jeux olympiques modernes, à Athènes en 1896. Depuis, il a toujours été au programme olympique, sauf lors des Jeux olympiques de Saint-Louis en 1904 et ceux d'Amsterdam en 1928. La discipline a beaucoup évolué au fil du temps.
À Paris, on aura droit aux épreuves :
Le tir se déroulera du 27 juillet au 5 août au Centre national de tir de Châteauroux (Indre).
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Le Letton Afanasijs Kuzmins - qui a aussi représenté l'URSS - est l'une des légendes du tir. Il a disputé à 9 éditions des Jeux olympiques entre 1976 et 2012. Il a remporté 2 médailles, 1 en or et 1 en argent. Le Slovène Rajmond Debevec, lui, a pris part à 8 éditions des Jeux olympiques entre 1984 et 2012.
Les États-Unis dominent largement le tir aux Jeux olympiques depuis 1896. En effet, ils ont remporté 116 médailles dont 57 en or (31 en argent et 28 en bronze). L'Union soviétique a aussi récolté beaucoup de médailles par le passé (49 médailles dont 17 en or). L'Italie (43 médailles dont 16 en or), la Suède (57 médailles dont 15 en or) ou encore la Grande-Bretagne (47 médailles dont 13 en or) ne sont pas en reste.
Le tir regroupe trois types d'épreuves : celles au pistolet, celles à la carabine et celles au fusil. Les deux premières se disputent dans des stands de tir. Les athlètes doivent atteindre une cible située soit à 10 mètres, soit à 25 mètres, soit à 50 mètres (en fonction des épreuves) avec la plus grande précision possible.
Les épreuves au fusil, elles, se déroulent en plein air. Le principe est un peu différent puisque les athlètes ont pour objectif de toucher des cibles projetées en l'air dans des angles et des directions variables.
La balle, ou l'ogive, est le projectile utilisé. Il est généralement en plomb. L'impact est le trou effectué par la projection dans la cible. Dans les épreuves au fusil de chasse, les tireurs doivent atteindre des plateaux projetés en l'air.
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