Le 14 juillet 2002, la Fête nationale avait failli tourner au drame. Jacques Chirac venait à peine d’être réélu à la tête de la France lorsque, le 14 juillet 2002, il a été pris pour cible dans un projet d’attentat.
C'est à ce moment très symbolique du défilé que Jacques Chirac a subi une tentative d'assassinat, le 14 juillet 2002. Ce lundi 14 juillet, le traditionnel défilé des armées françaises va avoir lieu sur les Champs-Élysées. Traditionnellement, après avoir passé en revue les troupes, Emmanuel Macron va descendre la plus belle avenue du monde.
Le matin du 14 juillet, le jeune homme prend sa voiture et se rend dans le VIIIe arrondissement de Paris, armé d’un 22 long rifle. "Mon regard s’est posé par hasard sur le calendrier avec, en rouge, la date du 14 juillet […] Je n’avais pas de haine particulière envers Jacques Chirac. Cela aurait pu tomber sur n’importe qui", avouera-t-il en 2023 à Paris Match.
Arrivé vers 9 heures du matin, il se fond aisément dans la foule de badauds. Le plan Vigipirate n’est pas encore en vigueur et les mesures de sécurité, moins renforcées. Maxime Brunerie attend alors que le Command-car, le véhicule présidentiel, passe à sa hauteur.
Alors que le chef de l'Etat venait de quitter la place de l'Etoile à bord de son véhicule, un jeune homme, Maxime Brunerie, sympathisant d'extrême droite de 25 ans, a tenté de le tuer par balle. Il s'était posté au milieu des spectateurs massés derrière les barrières métalliques et avait caché une carabine 22 Long Rifle dans un étui à guitare.
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"Je sors mon arme, vise au mieux la tête de Jacques Chirac. Et je tire", retrace-t-il. Retentit alors, "le bruit d’un pétard" qui fait tourner la tête dans sa direction le général Jean-Pierre Kelche, chef d’état-major des armées. Mais rien ne se produit, le tireur ayant raté son coup. Le tireur, situé à une vingtaine de mètres du véhicule militaire, a raté son coup.
Maxime Brunerie, qui disposait d'un chargeur plein de cinq cartouches, était parvenu à épauler son arme et à viser le président, mais son tir avait été détourné par un touriste alsacien : Jacques Weber.
Soudain, à moins de 20 mètres du « command car » du président de la République, Brunerie épaule, mais le tir est détourné par un touriste alsacien, Jacques Weber qui assistait au défilé avec son épouse.
« Les gardes républicains passaient devant nous. On regardait vers la droite. Soudain, je me tourne vers la gauche pour demander au public d'applaudir sur le passage du président. Et là, je vois un canon dépasser sur le côté. Je croyais à un jouet brandi par un enfant juché sur les épaules de son père. Aussitôt, j'entends un claquement sec. Je regarde en avant si quelqu'un est touché. Puis en arrière. C'est alors seulement que j'aperçois le type décidé à viser une seconde fois. Le président était à moins de 20 mètres. Mon expérience d'infirmier en psychiatrie pendant 35 ans à l'hôpital spécialisé de Strasbourg a agi comme un révélateur : j'ai lu dans les yeux de l'homme à la carabine qu'il voulait tuer le président. Alors j'ai saisi le bout du canon en le pointant vers le ciel afin que personne ne soit atteint. À ce moment, l'homme a voulu retourner l'arme contre lui. Il a mis sa tête au-dessus du canon. J'ai tiré l'arme vers moi. Là j'ai eu très peur, car j'avais le canon devant les yeux. S'il avait appuyé, je ne serais plus là. Je me suis baissé et j'ai vu à un mètre autour de nous les pointes des chaussures d'un cercle de spectateurs qui assistaient impuissants à la scène. Heureusement, j'étais plus fort que mon antagoniste. De la main droite, j'ai empoigné la crosse et tourné la 22 LR vers le haut. Tout danger était écarté.
Le tireur, qui tente de retourner l'arme contre lui, est aussitôt maîtrisé et remis aux forces de l'ordre. D'autres spectateurs s'étaient par la suite joints à l'effort pour le désarmer et le maîtriser, avant d'être rejoints par des policiers. Jacques Chirac, lui, ne s'était sur le moment rendu compte de rien.
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« J'ai sauvé deux personnes en une minute : le président de la République et celui qui menaçait de se suicider après lui avoir tiré dessus….» Jacques Weber, venu à Paris pour assister au défilé, se souviendra toute sa vie du 14 juillet 2002.
L’individu est alors interpellé avant d’être placé en détention. Mis en examen pour «tentative d'assassinat» le 2 août suivant, Maxime Brunerie avait été écroué à la prison parisienne de la Santé, dans le service médico-psychologique.
Après deux expertises psychiatriques contradictoires, le tireur avait finalement été jugé pénalement responsable de ses actes au moment des faits et donc en mesure de comparaître devant les Assises. Devant le juge, Maxime Brunerie avait dit regretter son geste et écarté toute motivation politique.
En novembre 2002, une expertise psychiatrique conclut à sa responsabilité pénale. En mars 2003, une seconde affirme le contraire.
«Je voulais faire quelques chose d'historique, avait-il expliqué lors du procès. Je voulais me suicider en faisant parler de moi.»
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Maxime Brunerie est condamné en 2004 à dix ans de réclusion criminelle.
Libéré en août 2009, il s'est exprimé à la radio peu de temps après la fin de sa détention, assurant avoir «complètement pété les plombs». Sorti de prison en 2009, l’ancien ultra du PSG tente alors de justifier son geste : "J’ai complètement pété les plombs, tout simplement. J’ai tout mis sur le boulot, les études, l’argent. Je ne voyais plus mes amis. Il n’y avait plus de réelle vie sociale, tout simplement.
«Regardez la télé ce dimanche, je serai la star ». Ce message laconique, diffusé le samedi 13 juillet 2002 à 13 h 01, sur le forum d'un site britannique, fréquenté par les internautes d'extrême droite, était signé « Maxime de Paris ». C'était donc cela « l'événement » annoncé sur le Web de manière sibylline par le mystérieux « Maxime ».
Ce jeune homme côtoyait le mouvement d'extrême droite Unité radicale qui a été interdit peu après, le 6 août 2002, avant de réapparaître plus tard sous l'appellation «Jeunesses identitaires».
Skinhead. Pourtant depuis 1997, Maxime Brunerie était « connu des services de police », comme l'on dit, pour avoir participé à des manifestations dans les rangs de mouvements néo-nazis.
Après le GUD, le PNFE, l'Union radicale, Brunerie s'était tourné vers le Mouvement national républicain de Bruno Mégret. Il fut même candidat sur la liste du MNR aux municipales de 2001 à Paris.
Le 14 juillet 2002, tire avec une carabine 22 long rifle sur Jacques Chirac lors du défilé sur les Champs-Elysées. Le jeune homme de 25 ans, originaire de Courcouronnes (Essonne) est militant d'extrême droite.
A 15 ans, j'ai regardé un reportage sur Arte sur les fachos. J'étais mal dans ma peau, un peu paumé. Amoureux d'une fille qui ne me regardait pas. Je suis allé à une réunion et j'ai eu l'impression d'appartenir enfin à un groupe. Je me suis senti entouré, accepté, par une sorte de famille. Désormais, la politique, c'est terminé.
Pendant que Maxime Brunerie est maîtrisé et emmené par la police, la nouvelle se répand chez les officiels. Ce 14-juillet révèle malgré tout les failles dans la sécurité autour du chef de l'Etat, et Bernadette Chirac "vit dans la crainte d'un assassinat", raconte Le Monde.
Le président se veut rassurant et demande à son entourage de ne pas en faire une histoire personnelle. "L'auteur du coup de feu est un jeune militant d'extrême droite à la dérive (...) Ce n'est pas moi qui étais visé, mais ce que je représente.
Le 14 juillet 2002, le militant néonazi Maxime Brunerie avait tiré sur la voiture de Jacques Chirac. Aujourd’hui, il dit regretter son geste. Maxime Brunerie avait voulu tuer Jacques Chirac , le 14 juillet 2002. La mort de l'ancien chef de l'État le touche - "c'est sincère", assure-t-il au JDD. "Je regrette", complète-t-il, dix-sept ans après la tentative d'assassinat sur les Champs-Élysées.
Il a écrit à Chirac après l'attentatAujourd'hui âgé de 42 ans, il n'a pas tout à fait quitté l'idéologie droitière. En décembre 2018, il a publié Même pas mal! Pendant la promotion, surtout dans des médias très à droite, il a croisé des personnes qui l'ont félicité de son geste. Poliment, il les a remis à leur place. Jamais il ne le referait, disait-il. Il revoit le bilan du président défunt à la hausse.
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