Une des missions les plus difficiles de l’armée de l’air n’est pas confiée à des pilotes, mais à ses tireurs d’élite. Des commandos embarqués dans un hélicoptère assurent ainsi la sûreté du ciel français. Assis au bord de l’hélicoptère et les pieds dans le vide, le tireur embarqué a pour mission de contraindre à se poser, voire de détruire un avion qui se risque à survoler une zone interdite de l’espace aérien français. Un travail où finalement le tireur embarqué de l’armée de l’Air à très peu l’occasion de tirer avec son fusil de précision à lunette. Le plus souvent, cet aviateur assure une mission d’assistance au profit d’aviateurs civils en détresse.
Les commandos parachutistes de l'air représentent une communauté d'élite qui suscite l'admiration de nombreux jeunes et aviateurs. Afin d'orienter votre candidature au sein des métiers de la protection, il est essentiel de connaître les particularités de ces différentes unités.
Dans le ciel de Gironde, un bruit caractéristique de battement de pâles, combiné au retentissement du tir d’une mitrailleuse ou de roquettes, remplit régulièrement l’atmosphère d’une ambiance de théâtre d’opération. C’est DGA Essais en vol qui mène des essais d’armements sur hélicoptères. Les ingénieurs de l’Armement y sont au cœur de l’action.
Les essais en vol des systèmes d’armements héliportés interviennent à tous les stades de la vie de ces programmes, et en constituent souvent le point d’orgue sur le chemin de la qualification. Ils ont la particularité de faire appel à des moyens d’essais complexes et de grande valeur, de nécessiter des compétences techniques spécifiques et d’exiger une gestion draconienne de la sauvegarde des personnes et des biens, rendant DGA Essais en vol incontournable.
Le département Systèmes d’Armements Embarqués (SAE) rassemble des ingénieurs et responsables d’essais spécialistes du domaine. Véritables chefs d’orchestre, ils conçoivent et mettent en musique des dispositifs d’essais souvent complexes, et coordonnent l’action des différents intervenants, qu’ils appartiennent au centre ou aux partenaires industriels et étatiques.
Lire aussi: Puget-sur-Argens : Attaque et race Kangal
L’activité du département comporte de nombreux essais de développement et de qualification d’armements, comme le missile anti-navire léger (voir encadré), qu’ils soient destinés à un porteur opérationnel de type hélicoptère ou non. En effet, les spécificités du domaine de vol des plateformes à voilures tournantes, notamment leur vitesse lente et leur maniabilité, sont souvent employées pour la mise au point et l’évaluation de fonctions bien spécifiques sur ces systèmes, comme par exemple le guidage terminal.
DGA Essais en vol dispose d’une flotte d’hélicoptères banc d’essais de type Puma, Dauphin et Fennec, équipés d’installations d’essais et de mesure parfaitement adaptées à ce type d’essais. L’autre volet de l’activité, et non des moindres, consiste à réaliser des essais d’intégration des armements ou systèmes d’armes sur porteurs opérationnels.
Parfois classés en « urgent opération », ces essais sont en lien direct avec l’emploi opérationnel : c’est la première et seule fois où le système est mis en œuvre en chaîne complète, avant sa qualification. Les sollicitations sont nombreuses dans le domaine des armements, de type mitrailleuses, montés en sabord : Caracal, NH 90, Gazelle… Les nouvelles capacités ainsi validées par nos experts sont en général très rapidement déployées sur les théâtres d’opération.
Application directe des accords de Lancaster House de 2010, le programme de missile anti-navire léger « Sea Venom/ANL », mené en coopération franco-britannique, est l’une des activités majeures actuellement confiées à DGA Essais en vol. L’objectif de ce programme est de doter la Royal Navy et la Marine nationale d’une capacité commune pour traiter les cibles maritimes de faible et moyen tonnage grâce à un armement embarqué sur hélicoptère.
Le contrat de développement entre MBDA et le Joint Program Office (JPO) signé en 2014 prévoit une répartition des prestations d’essais sur les différents centres de QinetiQ (au Royaume-Uni) et de la DGA (en France). DGA EV assure en particulier l’intégralité des essais en vol du missile pour la phase de développement. Pour ce faire, un hélicoptère banc d’essai de type Dauphin de la flotte de DGA EV a été adapté pour permettre l’emport du missile, ainsi que les équipements de mesure et de mise en œuvre associés. D’autres ressources de DGA EV sont également mises à contribution, comme le Grand Portique de Largage et les équipes expertes dans le domaine des ouvertures de domaine ou de la mise en œuvre de munition.
Lire aussi: En savoir plus sur l'Insigne Tireur Certifié Police Nationale
Actuellement, les hélicoptères de manœuvre de l’aviation légère de l’armée de Terre [ALAT], et plus précisément ceux du 4e Régiment d’hélicoptères de forces spéciales [RHFS], peuvent mettre en œuvre de l’armement, comme un canon de 20 mm monté en sabord [on parle alors de version « Pirate »] pour appuyer la mise à terre de commandos. Mais il peut être utile de faire embarquer à leur bord un tireur de précision ou de haute précision [TP/HP], comme c’est déjà le cas avec les hélicoptères de reconnaissance et d’attaque Gazelle, lesquels peuvent être dotés, à cette fin, d’un « Stabilisateur de Tir Réglable d’Intervention Kinésique Équilibré » [STRIKE], développé par l’entreprise français COSE.
Il est possible, par exemple, d’arrêter un véhicule grâce à un tir de précision dans le moteur. Aussi, le Groupement aéromobilité de la Section technique de l’armée de Terre [GAMSTAT], a effectué une évaluation technico-opérationnelle du système STRIKE installé à bord d’un AS532 Cougar. Le STRIKE, a-t-il résumé, est un « bras stabilisé » qui sert de « support d’armements pour le tir de haute précision à longues distances ».
Pour rappel, le Cougar peut déjà être armé par deux mitrailleuses MAG58 de 7,62 mm ou par une mitrailleuse M3M de 12,7 mm ou encore par un canon SH20 de 20 mm. Cette évaluation a été réalisée sur le champ de tir de Captieux, avec le concours de tireurs du 1er Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine [RPIMa], armés de fusils PGM et Barrett. Visiblement, elle a donné pleinement satisfaction puisque le GAMSTAT a annoncé que le système STRIKE allait désormais être déployé « sur les hélicoptères de manœuvre et d’assaut de l’armée de Terre ». Mais ceux du 4e RHFS devraient être les principaux concernés, à commencer par les futurs NH-90 FS.
Distance | Probabilité de toucher |
---|---|
Inférieure à 1200 mètres | 80% |
Au-delà de 1200 mètres | Augmentation forte |
D’après les explications fournies par COSE, la probabilité de toucher une cible à une distance inférieure à 1200 mètres avec le STRIKE, qui amortit « complètement les vibrations de l’hélicoptère », est de 80 %. Et l’amélioration de la précision augmente « fortement » au-delà.
Lire aussi: Obligations SIA : Guide
tags: #tireur #embarque #en #hélicoptère #définition