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Alors que l'élection présidentielle américaine approche, la campagne a pris une tournure dramatique lorsque l'ancien président et candidat Donald Trump a été la cible de tirs lors d'un meeting en Pennsylvanie.

Tentative d'assassinat en Pennsylvanie

Dans la nuit du 13 au 14 juillet dernier, Thomas Mathew Crooks, un jeune Américain de 20 ans, a tiré sur Donald Trump lors d'un meeting en Pennsylvanie. Le Républicain a été blessé à l’oreille et le tireur, Thomas Matthew Crooks, a été abattu. Le profil du mis en cause et surtout les motivations de son passage à l’acte intriguent encore.

Le jour de l'attaque, Thomas Matthew Crooks avait demandé le fusil AR-15 de son père, prétextant vouloir se rendre au stand de tir. Les parents, notamment le père, avaient contacté les services de police se disant "inquiet" pour son fils. Le FBI a confirmé être au courant de cet appel téléphonique, bien que la date exacte de ce contact n’ait pas été précisée.

La tentative d'assassinat contre le candidat républicain a eu lieu dans la nuit du 13 au 14 juillet dernier. Celui-ci avait utilisé un drone qui avait un itinéraire prédéterminé. "Le 13 juillet sera ma grande première, regardez ce que ça donne" avait écrit le jeune homme.

Enquête du FBI

Le FBI a détaillé l'avancée de son enquête sur la tentative d'assassinat de Donald Trump ce mercredi 28 août. Les motivations de l'auteur de l'attaque, qui a fait un mort, restent peu claires. Il avait également fait des recherches sur les événements de campagne de Joe Biden.

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L'analyse de l'historique des recherches Internet de Thomas Crooks a "fourni des informations précieuses sur son état d'esprit, mais pas de motif définitif" pour son geste, selon des propos publiés par le FBI. Entre avril et juillet, il effectue des recherches sur les événements de campagne de Donald Trump, mais aussi sur ceux de son rival démocrate à l'époque, Joe Biden. Au cours des 30 jours précédant l'attaque, Thomas Crooks réalise plus de 60 recherches liées à Joe Biden et à Donald Trump, selon le FBI. Le 5 juillet, il cherche notamment les dates des conventions démocrate et républicaine.

Le 6 juillet, soit une semaine avant les faits, il s'inscrit au meeting de Donald Trump et tape des questions éloquentes sur son moteur de recherche. Par exemple, "quelle était la distance entre Oswald et Kennedy?", ou "d'où Trump parlera-t-il au Butler Farm Show". Il se penche également sur l'arme qu'il utilisera pour commettre son attaque. Dès 2019, il s'est intéressé à la manière de fabriquer un engin explosif. Il a finalement opté pour un fusil.

Selon les éléments récoltés par le FBI, Thomas Crooks semble avoir préparé seul sa tentative d'assassinat. Le FBI n'a pas identifié "de co-conspirateurs ou d'associés de Crooks ayant eu connaissance de l'attaque". "Et je tiens à être clair: nous n'avons vu aucune indication suggérant que Crooks était dirigé par une entité étrangère pour mener l'attaque", a-t-il poursuivi.

Les idées ayant motivé son passage à l'acte restent peu claires. Le FBI lui prête "un mélange d'idéologies", selon des propos de l'agent Kevin Rojek cités par CNN.

Récit des événements

À Butler, près de Pittsburgh, Donald Trump est sur scène, casquette rouge sur la tête. Son meeting vient de débuter devant des milliers de ses partisans, quand une vague d'effroi s'empare de la foule. Des coups de feu retentissent. Donald Trump se touche le côté du visage… avant de s'accroupir derrière son pupitre, immédiatement rejoint et entouré par une nuée de membres du "Secret Service". La situation se fige, l'estrade est investie par des unités d'élite : "Shooter Down" hurle quelqu'un… signe que le tireur a été abattu. Donald Trump se relève alors, l'oreille en sang, et brandit le poing à plusieurs reprises.

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"J'ai été touché par une balle qui a transpercé le haut de mon oreille droite", a affirmé Donald Trump, légèrement blessé sur sa plateforme Truth Social.

Un témoin a raconté à la BBC avoir vu quelqu'un escalader le toit et avoir tenté de prévenir les policiers, sans réaction. Un témoignage surprenant pour un événement où est présent un ancien président américain. Le FBI doit avancer sur l'enquête avant que l'on puisse en savoir plus.

Informations complémentaires sur Thomas Matthew Crooks

Selon un rapport d'enquête préparé par le FBI et auquel le New York Times a eu accès, le 12 juillet, veille de sa tentative d'assassinat, Crooks s'est rendu à un stand de tir. Le lendemain matin, il a acheté une échelle dans un magasin Home Depot, puis plus tard dans la journée, il a acheté 50 cartouches dans une armurerie près de chez lui. Il était censé travailler le samedi 13, mais a demandé un jour à son employeur, disant qu'il avait «quelque chose à faire» et serait de retour dimanche.

Selon Channel 4 News, le propriétaire du fusil utilisé pour tirer sur Donald Trump, le père de Thomas Matthew Crooks, figurait sur une base de données établie par la campagne de l'ancien président, dressant le profil de millions d'électeurs dans les États clés du scrutin. Il y était listé comme un républicain convaincu, fervent partisan de Trump, probablement propriétaire d'armes à feu et «chasseur».

Seconde tentative d'assassinat en Floride

Deux mois après avoir été la cible d’une tentative d’assassinat lors d’un meeting en Pennsylvanie, Donald Trump aurait de nouveau été la cible de tirs, selon le FBI. L’ancien président se trouvait au Trump International Golf Club, à West Palm Beach, en Floride, quand des coups de feu ont été tirés, dimanche 15 septembre, peu avant 14 heures (20 heures à Paris).

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Lors d’une conférence de presse, le shérif du comté de Palm Beach, Ric Bradshaw, a expliqué qu’un homme avait été repéré pointant une arme au travers du grillage par un agent du Secret Service alors que Donald Trump jouait. Le suspect a alors été visé par les agents et a pris la fuite à bord d’un SUV, avant d’être arrêté.

Les médias américains affirment qu’il s’agit de Ryan Wesley Routh, 58 ans, un constructeur indépendant de logements à Hawaï. Selon la chaîne CNN, il affiche un casier judiciaire s’étalant sur plusieurs décennies et publie régulièrement des articles sur la politique et l’actualité, critiquant parfois Donald Trump.

Toujours selon CNN, Ryan Routh aurait également des attaches en Caroline du Nord, où il s’était enregistré pour voter en 2012. Il aurait voté, dans ce même État, aux primaires démocrates en mars de cette année, d’après le Comité électoral local. Les relevés de financements fédéraux montrent aussi qu’il a donné plus de 100 dollars au parti démocrate via la plateforme de collecte ActBlue.

Profil de Ryan Wesley Routh

Grâce à un travail de recherches sur Internet, les médias américains ont également pu mettre la main sur d’anciennes interviews de Ryan Wesley Routh, dans la presse nationale comme internationale. Interviewé par The New York Times en 2023 pour un article sur les "Américains qui se portent volontaires pour participer à l’effort de guerre en Ukraine" Ryan Wesley Routh, qui n’avait aucune expérience militaire, a déclaré qu’il s’était rendu dans le pays après l’invasion russe et qu’il souhaitait recruter des soldats afghans pour y combattre, rapporte aujourd’hui le quotidien.

Sur les réseaux sociaux, et dans la presse, l’homme a clairement exprimé son soutien à l’Ukraine après l’invasion russe. "JE SUIS PRÊT À PRENDRE L’AVION POUR CRACOVIE ET À ALLER À LA FRONTIÈRE DE L’UKRAINE POUR ME PORTER VOLONTAIRE, COMBATTRE ET MOURIR", a-t-il écrit sur X en 2022, quelques jours après l’invasion russe en Ukraine. Sur l’application de messagerie Signal, Ryan Wesley Routh a écrit dans sa biographie que "les civils doivent changer cette guerre et empêcher de futures guerres".

Le Monde, rapport en outre que fin 2002, un homme portant son nom a été arrêté et condamné dans sa ville d’origine, Greensboro (Caroline du Nord), pour possession d’une "arme de destruction massive", qualificatif retenu pour un fusil automatique. Après un refus d’obtempérer au volant, il s’était barricadé dans un commerce, selon la presse locale.

Toujours selon le quotidien français, qui a pu éplucher son compte X avant qu’il ne soit suspendu dans la soirée, en mai 2020, Ryan Wesley Routh s’adresse à Kim Jong-un, le dictateur nord-coréen. Le qualifiant de "très malin et éduqué", il lui propose de devenir ambassadeur et chargé de liaison "pour mettre une fin aux désaccords et aux sanctions" frappant son pays. En juillet 2020, pendant les manifestations à Hongkong, il donnait ses coordonnées pour héberger des opposants. En septembre 2020, il s’intéressait aux persécutions du régime biélorusse contre les opposants politiques. "Avez-vous besoin de fusils de sniper… Je suis sûr qu’Amazon en vend…" Autant de commentaires qui jettent un doute sur la crédibilité de Ryan Wesley Routh.

Face à Donald Trump hier, Ryan Wesley Routh, était armé d’un fusil de type AK-47.

Ryan Routh a été arrêté le 15 septembre avec un fusil semi-automatique, près du parcours de golf sur lequel jouait Donald Trump. L’homme soupçonné d’avoir voulu tirer sur Donald Trump en Floride a été inculpé mardi de tentative d’assassinat, la deuxième qu’a subi en deux mois le candidat républicain qui fait en outre l’objet de menaces « concrètes » de meurtre de la part de l’Iran, selon son équipe.

À ces deux chefs d’accusation initiaux ont été ajoutés ceux de tentative d’assassinat d’un candidat à l’élection présidentielle, de détention d’arme en feu en vue de la commission d’un crime violent, et d’agression d’un agent fédéral, a annoncé le ministère américain de la Justice dans un communiqué.

Avant d’être repéré et mis en fuite, il avait également passé près de 12 heures aux environs du club de golf de Donald Trump, avait indiqué l’accusation la semaine dernière.

Réactions Internationales

Vague d'indignation dans le monde suite à la tentative d'assassinat en Pennsylvanie :

  • Le président démocrate Joe Biden, qui doit affronter Donald Trump à l'élection de novembre, s'est dit soulagé d'apprendre que le républicain soit apparemment en bonne santé tout en condamnant de "telles violences". Joe Biden a parlé avec Donald Trump, a précisé la Maison Blanche.
  • La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen s'est dit "profondément choquée par la fusillade qui s'est déroulée durant un meeting de campagne".
  • Pour le président français Emmanuel Macron, "c'est un drame pour nos démocraties. La France partage le choc et l'indignation du peuple américain".
  • La Chine suit avec attention la situation relative à la fusillade dont a été victime l'ex-président Donald Trump. Le président Xi Jinping lui a exprimé sa compassion et sa sympathie", a indiqué le ministère chinois des Affaires Etrangères.
  • Quant à la Russie, Moscou a appelé les États-Unis à faire "l'inventaire des politiques d'incitation à la haine contre les opposants politiques, les pays et les peuples".

Menaces iraniennes

Mardi, l’équipe de campagne de Donald Trump a par ailleurs été informée par les services de renseignement « de menaces réelles et concrètes de l’Iran visant à l’assassiner », a affirmé son porte-parole Steven Cheung dans un communiqué. Selon ce responsable de campagne, citant les renseignements américains, ces « attaques continues et coordonnées » se sont intensifiées « au cours des derniers mois ».

Le Conseil de sécurité nationale américain avait réagi à ces informations en affirmant qu’il suivait « depuis des années les menaces de l’Iran contre l’ancienne administration de Donald Trump », Téhéran ne cachant pas sa volonté de revanche après la mort de Qassem Soleimani, ex-architecte des opérations militaires iraniennes au Moyen-Orient, tué par une attaque de drone américaine en janvier 2020 à Bagdad.

L’enquête sur la tentative d’assassinat du 13 juillet « n’a pas identifié de liens entre le tireur et d’éventuels complices ou conspirateurs, étrangers ou intérieurs », avait toutefois précisé le Conseil de sécurité nationale.

« S’ils assassinent le président Trump, ce qui est toujours une possibilité, j’espère que l’Amérique anéantira l’Iran, le supprimera de la surface de la Terre », avait réagi l’ancien président.

tags: #tireur #d'élite #trump #faits

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