La direction générale de la police nationale (DGPN) et la Fédération française de tir (FFTir) ont signé une convention pour encadrer et faciliter la pratique du tir sportif par des policiers, avec leur arme de service et dans des stands homologués. Selon nos informations, le document devrait ressembler quasiment mot pour mot à celui qui encadre déjà la pratique des gendarmes depuis 2017.
Les policiers pourront venir dans un stand de tir non pas pour faire un entraînement de police, mais pour faire du tir dans des conditions déterminées par la FFTir et par le règlement intérieur du club concerné. Pour les agents intéressés, la licence à la FFTir est payante et, si l’arme de service reste la responsabilité de l’administration, les munitions sont à la charge des policiers. L’Etat, lui, ne devrait pas débourser un euro supplémentaire.
Cette nouvelle convention vient compléter un arrêté publié au journal officiel le 21 septembre, qui définit les conditions qu’un agent doit remplir pour s’inscrire à la FFTir. Les policiers devront notamment signaler leur volonté à la hiérarchie et montrer patte blanche administrativement. En contrepartie, ils obtiendront le droit de shooter 3 000 munitions par an, soit 250 par mois. L’accord viendra «s’ajouter aux trois séances obligatoires» de tir chaque année, souligne la direction de la police.
Il est important de noter que cette obligation n’est que peu respectée, puisqu’«en 2019, le taux de réalisation des tirs obligatoires, mesuré par le pourcentage de personnels actifs ayant réalisé au moins trois séances de tir dans l’année, s’élevait à 62 %».
Une formation continue pas au niveau et la possibilité de payer pour tirer de son côté : la DGPN aurait-elle trouvé la solution pour faire de l’entraînement gratuit dans un contexte budgétaire serré ? Catégorique, Thierry Collas, formateur aux techniques et à la sécurité en intervention (FTSI) et délégué de l’Unsa police, juge que «c’est un sport, une autre pratique, quelque chose de différent». Le président de la FFTir, Michel Baczyk, réfute lui aussi la comparaison. Il estime néanmoins que les policiers pourront travailler tout de même sur la précision, la «confiance en son matériel et [l’absence] de peur de s’en servir.»
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Les policiers licenciés à la Fédération française de tir vont désormais pouvoir utiliser leur arme administrative lors de séance de tir sportif. Pour les policiers, les trois séances de tirs par an n’étaient pas suffisantes. La direction générale de la police nationale a donné son accord le 31 janvier dernier afin d’autoriser les policiers à s’entraîner dans les clubs de tir sportif avec leur arme de service.
Cette décision va permettre à ceux qui sont affiliés à la fédération française et qui ont fait un rapport pour conserver leur arme en dehors de leur temps de travail, de s’exercer au même titre que les gendarmes qui avaient déjà cette possibilité. Le policier va pouvoir désormais bénéficier des infrastructures des clubs affiliés, dans le cadre de sa formation professionnelle continue. Bien sûr, cette mesure ne concerne que les armes de poing, les Sig Sauer.
L’entraînement se trouve malheureusement pénalisé par le manque de stands de tir de proximité. La réduction du format des armées a entraîné la dissolution de beaucoup de régiments, dont le stand de tir était souvent mis à la disposition des gendarmes dans certains créneaux. Enfin, le faible foncier communal disponible, les règlementations d’urbanisme, voire l’opposition sourde des citoyens, n’incitent pas les élus à honorer les demandes des armées d’ouverture de nouveaux stands de tir. Difficile équilibre à maintenir entre une présence militaire économiquement valorisante et les nuisances potentielles que leur entraînement génère.
L’Hôtel de Police de Clermont-Ferrand est un grand bâtiment de 4 étages. Au sous-sol se trouve notamment le stand d’entrainement au tir. Les policiers ont une obligation de faire au moins 3 tirs réglementaires dans une année. Dans le stand il faut porter les éléments de protection: gilet, casque, lunettes. Le stand de tir est composé de 4 couloirs d'une distance de tir de 25 mètres. Avec leur arme de service, les policiers tirent à courte distance, en dessous des 15 mètres. Les cibles peuvent être pivotantes et on peut limiter le temps d'apparition.
Les entraînements au commissariat de Clermont sont de 3 par an: le 1er de janvier à avril, le 2ème de mai à septembre et le 3ème de septembre à décembre. Le tir est évalué avec les manipulations et le résultat des impacts sur cible. Chaque policier dispose de son arme de service, le SIG-Sauer SP 2022, une arme de calibre 9 mm. L'entrainement dure 2 heures. Il faut être prêt, motivé et essayer d'éliminer le stress pour gérer correctement son arme et son tir.
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Bénéficiaire | Avantages |
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Policiers | Accès aux infrastructures des clubs de tir, entraînement supplémentaire avec leur arme de service, amélioration de la sécurité et de la précision. |
Clubs de Tir | Augmentation du nombre d'adhérents, amélioration de l'équilibre financier grâce à la location des installations. |
Gendarmerie | Facilitation de l'accès aux stands de proximité, réduction de l'indisponibilité opérationnelle. |
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