Envie de participer ?
Bandeau

Les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) comportent plus d’un million de pièces. Les SNLE de type Le Triomphant, basés à Île Longue, constituent la composante océanique de la dissuasion.

Les SNLE sont les objets les plus complexes jamais construits par l’homme. Ils concentrent un ensemble de capacités technologiques sans équivalent dans aucun autre domaine. La France fait partie des cinq pays capables de produire et faire naviguer de tels sous-marins, avec les États-Unis, la Russie, le Royaume-Uni (qui utilise des missiles américains) et la Chine. L’Inde tente de les rejoindre.

Rôle et importance des SNLE

La dissuasion constitue l’ultime garantie contre toute atteinte à nos intérêts vitaux, quelles qu’en soient l’origine et la forme. Les 4 SNLE patrouillent successivement pour assurer, depuis 1972, la permanence à la mer de la dissuasion nucléaire. Parce qu’ils font craindre à tout État agresseur de la France d’être détruit quoi qu’il arrive.

Même si le territoire français et ses forces armées étaient anéantis, la présence indétectable et permanente à la mer d’un SNLE garantit que, sur un ordre du président de la République, il pourrait à lui seul détruire en retour le pays agresseur. La certitude de disposer de cet « ultime recours » en toutes circonstances doit convaincre tout ennemi rationnel de ne pas agresser la France.

Caractéristiques techniques

Afin d’être indétectables, les SNLE tels que Le Triomphant sont réputés être plus silencieux que les animaux qui peuplent la mer. Dans l’océan, où leur coque résiste à une pression de plus de 500 tonnes au mètre carré, les SNLE naviguent à 25 nœuds (46 km/h) avec précision grâce à des centrales inertielles, sans jamais hisser un périscope (ce qui pourrait trahir leur présence) ni capter de signal GPS, ni émettre de messages. En patrouille, seul le commandant est supposé savoir où il se trouve exactement.

Lire aussi: Missile chinois et Polynésie

Équipage et propulsion

Pour conserver la disponibilité requise, les SNLE sont armés par deux équipages repérés par des couleurs, bleu et rouge, comprenant 110 marins chacun. Les sous-marins nucléaires ont la particularité d'être propulsés par un réacteur nucléaire, ce qui leur permet de rester immergés pendant des périodes très longues et de parcourir d'importantes distances sans avoir besoin de refaire surface.

  • Un réacteur à eau pressurisée Type K15 de 150 MW.
  • Un groupe turboréducteur.

Missiles et armement

Ils emportent à la fois une base spatiale pour le tir, en plongée, de 16 missiles nucléaires de 54 tonnes chacun et un réacteur nucléaire pour l’énergie du navire. La partie arrière du sous-marin comporte 16 panneaux mobiles par lesquels doivent être éjectés les missiles balistiques. Le tir se fait en plongée.

Missile M51

Le missile M51.3 qui équipera les SNLE 3G a fait son premier tir d’essai le 18 novembre 2023. Il aura une portée de 10 000 kilomètres. Sa capacité de destruction sera d’au moins 50 à 80 fois celle de la bombe d’Hiroshima. Un SNLE emporte 16 de ces missiles.

Le missile M51.3 qui équipera les SNLE 3G a fait son premier tir d’essai le 18 novembre 2023. Il aura une portée de 10 000 kilomètres. Un SNLE emporte 16 de ces missiles. Le missile M51.3 qui équipera les SNLE 3G a fait son premier tir d’essai le 18 novembre 2023. Le M-51 est conçu pour être lancé depuis un sous-marin. Il peut porter jusqu’à 10 têtes nucléaires à des milliers de kilomètres.

Missile de type Mer-Sol Balistique Stratégique (MSBS), le M51 est un lanceur à trois étages à propulsion solide, d’une masse totale de plus de cinquante tonnes pour douze mètres de haut. Lancé sous l’eau depuis un sous-marin en plongée, le M51 traverse l’atmosphère pour rejoindre l’espace à une altitude supérieure à 2 000 kilomètres, bien au-delà de l’orbite basse. Il rentre ensuite dans l’atmosphère à la vitesse de 20 000 km/h (Mach 20). Le M51 constitue un concentré de technologie spatiale qui allie puissance, précision et fiabilité.

Lire aussi: Analyse des spécifications des missiles balistiques russes

La portée des missiles M51.2 actuels, confidentielle, est d’environ 9 000 km, soit plus que nécessaire pour mettre Moscou à la portée d’un SNLE caché en tout point de l’Atlantique nord. Cette portée permet également de faire planer la menace en Asie. Une nouvelle version, dite M51.3, dont un tir d’essai (sans tête nucléaire) a été réalisé avec succès le 18 novembre, devrait avoir une portée d’au moins 10 000 km.

La puissance de feu d’un SNLE est sans commune mesure : chacun des 16 missiles M51 comporte 6 à 10 têtes thermonucléaires de 100 kilotonnes chacune, pouvant atteindre des cibles distinctes. La menace que fait peser un seul SNLE est donc de faire exploser sur des cibles distinctes 96 à 160 ogives thermonucléaires, chacune d’entre elles étant 8 fois plus puissante que la bombe larguée sur Hiroshima.

Tableau comparatif des caractéristiques des SNLE

Caractéristique Type Le Redoutable Type Le Triomphant SNLE 3G
Longueur 128 mètres 138 mètres 150 mètres
Déplacement en plongée 8 900 tonnes 14 300 tonnes 15 000 tonnes
Nombre de missiles 16 16 16

SNLE de troisième génération (3G)

Pour que les SNLE 3G (la troisième génération de SNLE français) soient encore plus performants que les types Le Redoutable (1971) et Le Triomphant (1997), il ne faudra pas moins de 15 millions d’heures de conception (laquelle a commencé dès 2007) et 20 millions d’heures de fabrication par navire. Parce que les SNLE 3G, comme leurs équivalents américains, britanniques, russes et chinois, emportent des missiles balistiques nucléaires.

Oui, les SNLE 3G seront plus grands et plus lourds que leurs prédécesseurs : 150 mètres de long et 15 000 tonnes de déplacement en plongée, contre 128 mètres et 8 900 tonnes pour le type Le Redoutable, et 138 mètres et 14 300 tonnes pour le type Le Triomphant.

Les SNLE 3G seront plus longs que les modèles actuels. Ils seront également dotés pour la première fois de barres de plongée en croix de Saint-André (en X), comme sur les sous-marins d’attaque récents, ce qui augmente la manœuvrabilité. Par ailleurs, Thales promet que les nouveaux sonars (qui servent à détecter, identifier et localiser les autres navires et en particulier les autres sous-marins) seront beaucoup plus sensibles. Enfin, une « meilleure discrétion magnétique » est évoquée.

Lire aussi: Enjeux du nouveau tir de missile nord-coréen

Construction et coûts

La construction de la prochaine génération française de sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) a commencé le 20 mars 2024 chez Naval Group à Cherbourg. Le lancement du programme a dérivé de quatre ans. Comme c’est désormais la règle, il sera construit par tronçons, dont le contenu est pré-installé au maximum avant qu’ils soient soudés les uns aux autres, ce qui commencera à être réalisé en 2026-2027. Le navire, dont le nom n’a pas encore été choisi, doit commencer à naviguer en 2035. À cette date, il remplacera le Triomphant, qui aura 38 ans de service à son actif.

Plusieurs milliards d’euros l’unité, mais le coût exact demeure inconnu. Pour toute indication, le ministère des Armées ne fournit que le pourcentage des dépenses militaires alloué à la dissuasion. Pour l’année 2024, la dissuasion reçoit un budget de 6,35 milliards d’euros, contre 4,15 milliards en 2019.

tags: #tir #missile #sous #marin #francais #fonctionnement

Post popolari: