Pour rejoindre le GIGN, de nombreux exercices éprouvants pour le mental des volontaires doivent être traversés, mais le "tir de confiance" reste le plus atypique.
Cette épreuve consiste à tirer à balles réelles sur une cible d'argile à 15 mètres, accrochée au gilet pare-balle d'un autre membre. Cette épreuve vise à assurer une confiance infaillible entre chaque membre.
La cible en argile (ball-trap) n'arrête pas la balle évidemment, mais est juste là pour montrer la précision du tireur dans des conditions OPTIMALES, car le tireur, après une longue et drastique sélection sur de nombreux plans (physique, psychologique) n'a pas du tout à être stressé.
Si c'est le cas alors il y aura eu un gros problème pendant toute la sélection. Pour la personne qui a indiqué avoir essayé de tirer et raté parfois la cible d'un mètre, je ne dirais pas qu'elle n'est pas douée mais qu'elle n'a pas été formée correctement.
Lors des séances de formation dans mon club de tir, je n'ai jamais vu quelqu'un rater la cible à 25m. À partir du moment où l'on applique les bases du tir et que l'on utilise une arme qui n'est pas déréglée (c'est pas gentil de faire des blagues aux débutants...) il faut y aller pour rater une cible de 50 cm par 50 cm.
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Le tir à une main (bras franc) est la position réglementaire pour le tir sportif et donne d'excellents résultats... À mon club, un papy a tiré une fois dans ma cible à 50 ou 100m au revolver. Mon prof de tir à déjà dégommé une bouteille à plus de 100m à l'arme de poing et ce n'est pas extraordinaire.
On ne le voit pas sur la vidéo mais les cibles en carton on 3 zones correspondant chacune à 3 points. Le but étant de tirer à la fois vite mais aussi dans le A.
Pourquoi le tir de confiance n'existe que dans le GIGN et dans aucune autre formation d'élite dans le reste du monde ? Peut-être parce qu'il n'est pas du tout représentatif de la réalité. Je ne sais pas mais il faut peut être se poser la question...
Devoir tirer sur une cible qui ne va pas bouger avec toutes les protections possibles et devoir tirer sur une partie du corps d'un malfrat (ex: épaule) se trouvant à 10 cm de la tête de son copain (qui ce jour là portera un casque) en sachant que le malfrat peut très bien bouger par malchance juste au moment du tir, ce n'est pas du tout pareil... C'est comme nager volontairement dans une piscine à 25 degrés et tomber dans une rivière avec du courant en pleine nuit dans une eau à 7 degré.
Pour moi cela tient plus du rite de passage ou d'une tradition corporatiste. Ceci dit, le but de cet exercice n'est pas de former l'aspirant au tir. On se doute bien qu'après une formation aussi complète que celle du GIGN, ses membres en formation ont des défis plus difficile à relever, d'autant plus que le GIGN compte un nombre élevé de tireurs d'élite. Le but est un test de confiance.
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Le tireur doit avoir confiance en ses propres capacités ainsi qu'en son camarade afin que ce dernier garde son sang froid. La "cible" doit également avoir tant confiance en elle-même pour ne pas paniquer qu'en le tireur, en ses compétences.
C'est à l'époque de Prouteau que ce système a été employé pour la première fois dans ce but (dixit le livre de Prouteau. Ils étaient en entraînement dans la Seine en plein Paris).
Petite précision ; le porteur du gilet a une seconde plaque de protection par dessus le gilet pare balles. Après je suis un peu sceptique sur l'intérêt d'un tel exercice... Ça vous donnera vraiment confiance ?
C'est également le GIGN qui lâche ses futures recrues dans des lacs gelés avec les mains et les pieds attachés avec pour but de le traverser... Je crois que lors des tests, les volontaires sont jetés en piscine pieds et poings liés (ils ont un temps maximum pour parcourir 50 mètres).
Complément de complément d'anecdote : Le MR73 est considéré par beaucoup comme rien de moins que le meilleur revolver du monde. Certes, il s'agit d'une version spécifique gendarmerie. Poignée pistolet combat et hausse modifiée.
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Il est important de ne pas confondre les unités dites "d'élite" avec les forces spéciales !
Définition Wikipedia: "Les forces spéciales (FS) sont, selon la définition de l'OTAN, les unités militaires spécifiquement formées, instruites et entraînées pour mener un éventail de missions particulières, allant des « opérations spéciales » dans le cadre d’un conflit classique à celles relevant de la guerre non conventionnelle.
Une unité d'élite est simplement une unité, au sein d'un corps plus grand, qui dispose d'une formation et de moyen supérieurs aux autres, la rendant à même d'effectuer des missions plus délicates et dangereuses.
Du fait du caractère militaire de la définition, on écarte d'emblée toute unité à fonction policière (type RAID mais aussi GIGN) comme pouvant être des Forces Spéciales. Néanmoins on parle parfois de Forces Spéciales Policières du fait de la similarité de leur actions avec les FS.
Les FS vont se charger de missions plus souvent "militaires" et par conséquent leur entraînement est plus adapté à cet emploi. Le GIGN n'est pas formé pour servir de commando lors d'une guerre.
Petite anecdote supplémentaire sur ce groupe d'élite, avec un système vraiment ingénieux pour ne pas se faire repérer. Les plongeurs d'intervention du GIGN utilisent un appareil de plongée à circuit fermé qui ne produit pas de bulles d'air.
Je me permets d'ajouter qu'avec ces recycleurs, les plongeurs ne peuvent pas descendre en dessous des 7 mètres de profondeurs. Au delà de cette dernière, l'oxygène devient toxique.
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