Le Groupe d'Intervention de la Gendarmerie Nationale (GIGN) est l’unité d'élite de la Gendarmerie Nationale française, réputée pour son efficacité et son courage dans les missions les plus périlleuses. Son identité est riche de son histoire, de symboles forts et empreinte de valeurs républicaines. Le GIGN ne fascine pas que sur le territoire français.
Le GIGN puise ses origines dans des événements tragiques et le besoin de constituer une unité d’intervention capable d’intervenir dans des situations de crise. En effet, un événement en particulier va concourir à sa création : les Jeux olympiques d’été de Munich en 1972.
Le 5 Septembre, 8 membres du groupe palestinien Septembre Noir prennent en otage, au petit matin, 9 personnes de la délégation israélienne. Le bilan total fait état de 17 morts dont 11 athlètes israéliens. Le constat est grave avec un manque de préparation et de matériel à disposition. Cet épisode dramatique laisse les JO de 1972 endeuillés et marque un tournant décisif dans la réflexion des gouvernements entourant la gestion des crises.
La réponse apportée par la France est la création d’unités dédiées à cette typologie de menaces. Parmi ces unités, le GIGN 1, basé à Maisons-Alfort et le GIGN 4, implanté, quant à lui, à Mont-de-Marsan, voient le jour en 1974. Deux ans plus tard, ils sont réunis une première fois à Maisons-Alfort. Le Groupe va subir diverses restructurations jusqu’en Septembre 2007, qui correspond à ce qu'on nomme “la deuxième génération”.
Le GIGN s'est illustré dans de nombreuses opérations à haut risque, démontrant son efficacité et son professionnalisme. Voici quelques exemples notables :
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L’unité s’est également illustrée en Mai 1974 lors de la mutinerie de la prison de Fleury-Mérogis, en 1988 lors de la prise d’otages d’Ouvéa, et sur nombre de détournements de vols aériens, de maîtrise de forcenés retranchés, de libération d’otages pour ce qui concerne les opérations rendues publiques.
Le Groupe se définit avant tout par ses valeurs, qui définissent son identité autant que la façon d’opérer durant les missions :
Le Groupe est reconnaissable par sa rondache émanant de la fusion historique du 1er Septembre 2007. Les cercles présents sur la rondache représentent le groupe uni et leur capacité à œuvrer en cohésion dans tous types de crises. Ils rappellent également le brevet numéroté reçu par chaque opérationnel, à l’issue de sa formation. Le parachute rappelle l'appartenance du GIGN aux troupes aéroportées et la protection de Saint-Michel, le patron de l’unité. Le réticule de visée évoque le tir, la précision et la maîtrise dans chaque action notamment lors du tir de confiance qui met un point d’honneur à la formation des recrues. Le mousqueton est le symbole des techniques de franchissement, des compétences d'aérocordage. La grenade, enfin, est l'emblème de la Gendarmerie Nationale depuis 1971.
Le réticule de visée sur la rondache du GIGN évoque le tir, la précision et la maîtrise dans chaque action, notamment lors du tir de confiance. Ce tir met un point d’honneur à la formation des recrues. Avant la remise de leur brevet, chaque futur membre doit réaliser un « tir de confiance », où un plateau d'argile est placé sur le gilet pare-balle d'un gendarme du GIGN.
Pour rejoindre le GIGN, les gendarmes volontaires doivent faire preuve de qualités physiques et mentales, mais aussi de créativité. Lors du pré-stage (sélection), ils doivent se débrouiller avec rien pour mener à bien la mission confiée. L’approche « Bottom-up » au GIGN central, c’est 400 militaires et 1000 idées par jour... Opérationnels comme concourants, tout le monde œuvre au quotidien pour l’amélioration des procédés tactiques, de l’armement, des équipements, des capteurs, des communications.
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Le recrutement des soldats se fait sur le volontariat. Les conditions pour se présenter sont :
La sélection est extrêmement difficile et restreinte. En effet, pour espérer intégrer le GIGN, les militaires doivent être confiants, motivés, avoir une excellente condition physique et mentale, mais aussi beaucoup de sang-froid et une forte résistance au stress. Les tests de sélection durent une semaine et ont souvent lieu deux fois par an, selon les besoins. Seulement 5 à 10 % des candidats réussissent et poursuivent l'entraînement en vue de l’obtention du brevet GIGN. Ils entament ensuite un stage probatoire de huit semaines. Leur formation est alors reprise de zéro et inclut du sport (sports de combat, combat d'infanterie classique, course à pied, escalade, etc.) et de l'instruction aux armes de poing et d'épaule.
Tous les membres opérationnels du GIGN sont capables de neutraliser une cible jusqu'à 400 m, tandis que les tireurs à longue distance sont précis à plus d'un kilomètre. Afin de prévenir les blessures mortelles, les membres du groupe s'entraînent à viser leurs cibles à l'épaule.
Les épreuves physiques débutent par des tests de résistance. Le candidat doit réaliser un maximum de pompes, d’abdominaux, et de tractions en deux minutes. Il doit grimper à la corde sur sept mètres uniquement avec ses bras. Le mental du participant est aussi mis à l'épreuve, via un test de claustrophobie, un test de vertige (escalade, saut d’un viaduc), et un test d’agressivité et de résistance simulant un interrogatoire sous tension et l'utilisation de gaz lacrymogène.
Le gendarme continue avec une épreuve de natation pendant laquelle il doit nager 100 mètres en nage libre en moins de deux minutes, 50 mètres en apnée, et 50 mètres pieds et poings liés. Il doit aussi effectuer un saut d’un plongeoir de 10 mètres.
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Enfin, le candidat est testé sur son endurance et doit parcourir 8000 mètres TAP (Test d’Aptitude des Troupes Aéroportées) avec une musette de 11 kg sur le dos et armé, en une heure maximum.
La précision du postulant au GIGN est mesurée par un tir au fusil à 200 mètres et par un tir au pistolet automatique à 15 mètres, avec dix munitions à chaque fois. Le résultat de cette épreuve est pris en compte dans l'évaluation globale.
Si l'ensemble de ces tests est réussi, le candidat continue par un stage probatoire de huit semaines. Sa formation est alors reprise à zéro et mêle sport et instruction aux armes. À l’issue, les candidats retenus participent à une formation de 8 mois commune à toutes les forces du GIGN, apprenant les techniques d’actions de l’unité. Ensuite, ils sont affectés à une des forces du GIGN, où ils complètent leur apprentissage par une formation spécifique.
Le 1er mars 1974, le Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale est déclaré opérationnel. La célèbre unité d’élite, qui comptait dix-huit membres à ses débuts, regroupe aujourd’hui un millier d’hommes et de femmes.
Unité plastique par essence, passée de 20 militaires en 1974 à 1000 militaires à l’aune de ses 50 ans, le GIGN se doit d’être opérationnel en tout temps.
Type d'Intervention | Nombre d'Engagements |
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GIGN 3.0 (14 antennes) | 2617 |
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