Le stand de tir de Billy-Montigny possède une histoire riche, intimement liée à celle de la commune et de ses habitants. Retour sur les moments clés de son existence.
Le 17 novembre 1883, quelques amateurs de tir, principalement des officiers et des sous-officiers sans emploi, embauchés par les Houillères de Courrières qui manquaient de cadres, obtenaient par arrêté préfectoral l’autorisation de se constituer en société. Ces hommes ne rêvent que de la revanche à prendre sur les Prussiens maudits (défaite de 1870) qui ont fait main basse sur l’Alsace et la Lorraine. Il faut s’y préparer et préparer la jeunesse... au tir notamment.
Le 4 décembre, au Café Delauffre Verin, un comité était constitué. La société des Carabiniers était née. Un premier stand de tir est créé près des bureaux de la Compagnie des Mines de Courrières. Devant l’extension prise par la société, le stand de tir ne présentait plus les garanties de sécurité exigées pour l’emploi du fusil.
La catastrophe du 10 mars 1906, encore présente dans toutes les mémoires, vient interrompre brutalement l’essor de la société. Parmi les ingénieurs des compagnies voisines venus contribuer aux travaux de sauvetage, puis à la remise en état des puits sinistrés, se trouvait Paul Guerre. Par ses affinités militaires (Colonel de réserve), celui-ci devait forcément se trouver intéressé par la société des Carabiniers et dès son installation à Billy-Montigny, il en fut nommé Président. Il conservera ce poste jusqu'à son décès le 8 septembre 1929.
La première guerre mondiale mettra la société des Carabiniers en sommeil. Malheureusement elle tuera cinquante Carabiniers...
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En 1921, un événement allait donner à la société une activité supplémentaire : le Racing Club Billysien, club de football fondé en 1904, sollicite et obtient d’entrer aux Carabiniers comme section. Bien vite la section football dispose de la "pâture Briet" où se trouve l’actuel stade Gabriel Péri.
Le stade des mines de Courrières, actuel stade Paul Guerre, est inauguré à l’occasion de la 5ème fête fédérale de l’union des sociétés d’éducation physique, gymnastique, tir et préparation militaire de l’arrondissement de Béthune. Le défilé réunira 5000 personnes environ.
Le stade est composé de deux terrains de football, d’une tribune et d’une salle de gymnastique.
En 1931, inauguration du monument élevé en souvenir de M. Paul Guerre (décédé en 1929). Au fil du temps, le stade Paul Guerre va se transformer.
Durant plus de 100 ans, les tireurs des C.B.M se rendent dans ces installations qui se dégradent avec le temps et deviennent à leur tour obsolètes. Laissées en état de délabrement par les Houillères, la municipalité décide en 1986 la construction du centre sportif Lucien Delannoy. Il est inauguré le 1er mai 1987.
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En 1950, une section tennis est officiellement créée. Deux courts de tennis en terre battue existent (ces courts sont occupés par quelques amateurs et par les dirigeants des HBNPC). Création de la section basket-ball au sein des C.B.M. Les rencontres se déroulaient sur un terrain près des tribunes. En 1956, elle évoluera avec les handballeurs dans la salle de sport. Cette section sera dissoute dans les années 1991/1992.
Une section ski et montagne est également créée. Elle avait pour but initial : la pratique du ski, l’entretien et l’entraînement nécessaire à ce sport et projection de vues rapportées par ses membres lors de séjour à la montagne. La section ski et montagne a gardé son appellation jusqu’en 1981. Elle a dorénavant le titre de Sports et Loisirs et ses activités ne sont pas pour autant modifiées. Installation d’une perche horizontale au stade Paul Guerre pour les archers. Cette section très active, aura aussi ses heures de gloire. Malheureusement, elle disparaîtra dans les années 60.
Construction d’une salle de sport, au Stade Paul Guerre en 1956. Elle va permettre à Billy de disputer régulièrement les épreuves de handball à 7 joueurs. (En 1959, la fédération de handball mettra fin à la pratique de ce sport à 11 joueurs).
Centenaire des carabiniers en 1983. Un hommage est rendu à Paul Guerre. Inauguration d’un nouveau court de tennis couvert (2 en plein air et un couvert). Il portera le nom de Jean Paindavoine. Inauguration de la salle Gérard Philippe.
La salle de sport construite en 1956 devenu vieillissante est rénovée en 1988.
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Inauguration de la halle de tennis Jean Paindavoine en 1991.
La salle de gymnastique (Gérard Philipe) construite en 1927 est remise à neuve en 1992.
Inauguration d’un terrain de football en matière synthétique en 1995. Ce terrain est mis à disposition des équipes des C.B.M mais aussi des associations de jeunes et des tournois associatifs.
La tribune construite en 1927 devenue dangereuse est détruite en 2001. Une nouvelle tribune voit le jour. Elle est inauguré le 15 décembre 2001. Elle porte le nom de François Michalski.
Inauguration du club house de football en 2004. Accolé à la nouvelle tribune, il porte le nom de Maurice Gosselin.
Mise en chantier d’un nouveau complexe sportif en 2008. Inauguration la même année du complexe sportif Otello Troni en septembre 2008.
Aujourd’hui, le stade Paul Guerre est l’un des plus beaux de la région.
Aujourd'hui notre club est sous la présidence de Mr DUQUESNOY Philippe et compte à ce jour plus de 340 licenciés, dont 46 dirigeants.
Le club propose diverses activités sportives et de loisirs, notamment :
Le Handball, né en Allemagne vers 1919, a fait son apparition en France vers 1932, en Alsace plus précisément. Une première Fédération aurait été créée à Metz en octobre 1935, puis une autre à Paris en 1937. Mais c’est seulement le 21 septembre 1941, que par décret officiel, la Fédération Française de Handball était juridiquement reconnue.
Pour répondre aux sollicitations de cette jeune Fédération, une section pratiquant ce sport fut créée à Billy-Montigny, en 1942 au sein de la société des Carabiniers avec, pour ossature, des membres de la section d’athlétisme de l’époque. A ses origines, le « Hand » se pratiquait à onze joueurs, sur un terrain de football. Deux ans plus tard, en 1944, l’équipe de Billy-Montigny était déjà couronnée championne du Pas-de-Calais et participait l’année suivante à des matchs en championnat de France de la « zone Nord », contre l’E.S. Mézières et l’A.S. Police de Paris.
Cette décennie commençait pourtant mal. Les Houillères du Bassin Minier du Nord-Pas-de-Calais abandonnaient la gestion directe de la société des Carabiniers de Billy-Montigny, obligeant les responsables des différentes sections à penser à une restructuration. La commune de Billy-Montigny prenait le relais en soutenant du mieux possible la société des Carabiniers. Aujourd’hui encore, la municipalité est le premier partenaire de la section de handball. Son investissement et son soutien ont permis au club de se maintenir à un échelon national. Les restructurations nécessaires ont également permis à Billy-Montigny de mieux se préparer pour de nouveaux défis. Même si les résultats de 1970 et 1971 étaient honorables, c’est lors du championnat de 1972-1973 que se concrétisèrent tous les efforts du club.
Après une saison difficile marquée par le spectre de la descente, les CBM joueront l’année suivante le haut de tableau et accrocheront les barrages synonymes de montée en N1. Mais les Artésiens tomberont aux pieds des remparts de Carcassonne contre la formation de Trèbes. En 1986, les dirigeants décident d’étoffer leur effectif en intégrant des joueurs d’expérience. Deux recrues zaïroises arrivent au club. Ce petit plus permettra aux CBM de jouer le haut de tableau pendant plusieurs saisons, mais la montée n’était jamais au rendez-vous. Les Carabiniers finissent deux fois troisièmes derrière Dreux et Saint-Brice en 1987, Saint-Michel-sur-Orge et Thionville en 1988. Et l’histoire se répète. Les efforts du groupe ne sont pas récompensés et les meilleurs éléments quittent le club. Toutefois, l’âme billysienne persiste.
La FFHB lance les restructurations des poules nationales. Les Carabiniers se maintiendront en N2. En 1991, la stratégie de la formation des jeunes porte ses fruits. Les cadets échouent en phase finale du championnat de France, mais ils se rattrapent l’année suivante en remportant le titre suprême. Une nouvelle génération est née. Les CBM assurent l’essentiel durant les saisons suivantes. L’équipe première intègre progressivement ses jeunes pousses.
Que tous les espoirs reviennent. Le nouveau groupe, taillé pour la victoire, effectue un magnifique parcours mais échoue aux pieds des marches de l’accession. Cette même année, les CBM accèdent aux huitièmes de finale de la Coupe de France. Les Artésiens sont éliminés devant leur public par Chambéry et sa myriade d’internationaux, dont Daniel Narcisse et son emblématique entraîneur et ancien barjot, Philippe Gardent.
Billy a reconstruit un groupe qui mêle à la fois joueurs du cru et cadres d’expérience. L’équipe première continue son périple en N2. La réserve évolue dans le championnat de pré-nationale, l’équipe 3 a son ticket pour les joutes régionales et l’équipe 4 évolue en départementale. De plus, les jeunes prouvent chaque semaine sur les parquets que la source des talents n’est pas encore tarie dans notre région.
Depuis l'an 2000, le club a vu se succéder à sa présidence des figures marquantes telles que Thierry Szkaradek et Johan Lecour. Rolland Plouvin, président historique, a repris les rênes en 2020, accompagné de Daniel Dennetiere, insufflant un nouvel élan à l'organisation. Cette période a également été marquée par l'engagement et le dévouement de plusieurs entraîneurs.
Yannick Collot puis Thierry Micolon, qui nous a quittés en cours de saison, avaient su faire confiance à la jeunesse, révélant des talents comme Valentin et Corentin Dupuis, Pierre-Yves Vanderlinden et Raphaël Guillemin. Lors de cette saison, Ali Nakaa et Manu Plouvin termineront la saison sur le banc.
Frédéric Pommelet, épaulé par Romain Habasque, a pris les commandes de l’équipe. Durant cette période, nous avons également assisté au retour de Mickaël Grocaut, apportant son expérience précieuse après son parcours professionnel à l’USDK. Lors de la saison 2022/2023, Vincent Parat, ancien entraîneur de l'équipe première, fait son retour après avoir dirigé les -18 France. Aux côtés de Mickaël Grocaut et Charly Lebel, ils ont mené l’équipe à une brillante deuxième place au championnat de Nationale 2, manquant de peu la montée en Nationale 1, d’un seul point.
Pendant cette période, Ali Nakaa devient manager général et Manu Plouvin manager sportif.
Forts de leurs expériences, le club se réorganise et se professionnalise. Aurélien Hugot, chargé de communication depuis plus de huit ans chez les Carabiniers, s'emploie, avec Valentine Nawrocki, à faire du club une référence parmi les clubs amateurs en matière de réseaux sociaux et de communication.
La commission des partenaires, dirigée par Jérôme Bastard, connaît une expansion notable avec l'arrivée de Hervé Rifflart, Olivier Fouquart, et Thierry Szkaradek. Ensemble, ils réalisent des exploits en matière de mécénat et de partenariats, atteignant des objectifs significatifs pour la croissance et le développement du club.
Restera à jamais gravée dans l'histoire des Carabiniers de Billy-Montigny comme celle de la consécration. L'équipe première, invaincue lors de la saison, a atteint son objectif en montant en Nationale 1. Couronnant cette performance exceptionnelle, l'équipe a joué les finalités sur l'île de la Réunion, représentant fièrement l’une des meilleures équipes de métropole. Les Carabiniers ont remporté la demi-finale contre la Cressonnière et, en finale, ont affronté Château Morange, champion de la Réunion avec d'anciens joueurs professionnels.
La région de Courrières a été marquée par de nombreux accidents miniers, dont :
Date | Lieu | Type d'Accident |
---|---|---|
10/03/1906 | Courrières | Coup de poussières |
1869 | Fosse 1 à Bully | - |
1912 | La Clarence | Mort |
1917 | Fosse 9 à Hersin-Coupigny | Mort |
1948 | Fosse 4, Sallaumines | Coup de poussières |
1948 | Fosse 7, Avion | Explosion |
1949 | Fosse 11, Grenay | Coup de poussières |
1951 | Fosse 5 bis, Bruay | - |
1952 | Fosse Schneider, Lourches | Coup de poussières |
1954 | Fosse de la Clarence | Mort |
1957 | Fosse 3, Liévin | Coup de mort |
1958 | Fosse 4 sud, Méricourt | Accident de cage |
1962 | Fosse 13, Hulluch | Éboulement |
1965 | Fosse 7, Avion | Mort |
1969 | Fosse 10, Leforest | - |
1969 | Fosse Barois, Pecquencourt | Éboulement |
04/02/1970 | Fosse 6, Fouquières | Mort |
1971 | Fosse 4, Lens | Chute dans le puits |
1974 | Fosse Agache, Fenain | Éboulement |
1974 | Fosse 3 bis, Liévin | - |
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