Ce mercredi soir, le Real Madrid a émergé de son derby contre l’Atlético dans un match qui s'est conclu par une séance de tirs au but presque paranormale, notamment en raison du penalty annulé de Julian Alvarez.
Le Real Madrid a décroché sa qualification pour les quarts de finale de la Ligue des champions ce mercredi en éliminant l’Atlético aux tirs au but. Une séance marquée par une tentative réussie puis annulée de Julian Alvarez en raison d’un léger double contact au moment de la frappe.
Les Merengue se sont pourtant inclinés ce mercredi au Riyadh Air Metropolitano face aux Colchoneros (1-0) qui avaient frappé dès la 28e seconde de jeu par Conor Gallagher.
De tir au but, il en sera question au bout de la nuit madrilène avec une séance qui restera dans la mémoire pour une décision rare. Le Real l’a remportée 4-2 avec une tentative de l’Atlético, en l’occurrence celle de Julian Alvarez, refusée pour un double contact.
Alors que l’Argentin avait réussi à tromper Thibaut Courtois, un moment de flottement s’est emparé des différents acteurs. Plusieurs joueurs madrilènes, dont Kylian Mbappé, ont soupçonné un double contact de l’Argentin après une glissade au moment du tir.
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Le visionnage par la VAR était déjà en cours et a rendu son verdict: tir au but annulé en raison d’une double touche. La loi 14 des règles du football est formelle: "Le tireur ne doit pas jouer le ballon une seconde fois avant que celui-ci n’ait été touché par un autre joueur."
"C’est la première fois que je vois ça dans un match officiel mais ça fait partie des règles. On voit que le foot se joue à des détails", regrettait Clément Lenglet au micro de Canal +.
Le contact, bien que léger, semble bien exister entre la pointe du pied gauche d’Alvarez et le ballon frappé du pied droit. C’est donc bien le Real qui affrontera Arsenal en quart de finale de la Ligue des champions.
Diego Simeone, entraîneur de l'Atlético de Madrid, fulmine contre le tir au but refusé à Julian Alvarez pour avoir touché le ballon à deux reprises, mercredi lors de l'élimination face au Real Madrid (1-0, 2 t.a.b. 4) en huitièmes de finale de la Ligue des champions.
"L'arbitre dit que Julian a touché le ballon avec son autre pied, mais le ballon n'a pas bougé", a-t-il ajouté. "Je n'ai jamais vu la VAR revoir un penalty lors d'une séance de tirs au but."
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À l'issue du match, Courtois a déploré: "J'en ai assez de cette victimisation, de toujours pleurer sur ce genre de choses. Les arbitres ne veulent pas avantager une équipe, ni en Espagne ni en Europe. Ils l'ont vu clairement et l'ont dit ainsi. Ce sont des êtres humains, et grâce à la technologie, ils l'ont vu clairement. Si vous gagnez 1-0 dès la première minute et que vous ne tentez pas de marquer le deuxième but, c'est la faute de leur jeu."
Les Colchoneros savaient sûrement qu’il serait difficile de battre les Merengue à ce petit jeu, dans lequel ils excellent. Sur les 11 séances de tirs au but disputées sous l'ère Ancelotti, le Real en a remporté... 10.
D’après les données d’Opta, cette séance de tirs au but entre le Real Madrid et l’Atlético était la sixième entre les deux clubs, toutes compétitions confondues. Et chacune de ces séances a été remportée par la Maison Blanche.
Llorente (Atlético) et Vasquez (Real Madrid) se sont ensuite ratés avant que Rüdiger ne décroche la qualification pour les tenants du titre.
Encore une fois, l’Atlético a cru tenir son exploit, mais le Real, porté par sa réussite légendaire, l’a crucifié aux tirs au but et file en quarts. Il y a des scénarios qui se répètent inlassablement, comme une fatalité inscrite dans l’ADN du football européen.
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Cueilli à froid par le but précoce de Callagher, le Real n'a jamais inquiété l'Altético, à l'exception du penalty provoqué par Mbappé et raté par Vinicius en fin de deuxième période.
Lancé par Jude Bellingham, Kylian Mbappé a obtenu un penalty sur un joli enchaînement et une erreur de Clément Lenglet, qui l'a fait tomber. Jamais en réussite face à l'Atlético, Vinicius s'est alors présenté face à Jan Oblak et a expédié son tir très largement au-dessus de la cage colchonera (69e).
Encore hué par tout le stade de l'Atlético de Madrid, Vinicius a multiplié les chambrages en direction du public, mercredi pendant et après le 8e de finale retour de Ligue des champions, dont le Real est sorti vainqueur aux tirs au but (1-0, 2 t.a.b. 4).
Le joueur leur a alors tendu un index et les cinq doigts de son autre main pour faire le chiffre 15 - comme le nombre de Ligues des champions du Real Madrid - avant de mimer le zéro - comme les titres de l'Atlético dans la compétition.
La star madrilène a ensuite pris le soin de poser une veste du Real sur la pelouse en montrant le blason du club au public de l'Atlético.
L’histoire du derby de Madrid commence au début des années 1900, lorsque le Real Madrid et l’Atletico Madrid font leurs premiers pas en tant que clubs de football. Le Real Madrid a été le premier à être créé en 1902, devenant rapidement l’équipe préférée de l’aristocratie madrilène. Un an plus tard, l’Atlético de Madrid voit le jour, se présentant comme le symbole de la classe ouvrière de la ville.
Leur rivalité s’enflamme dès leur premier face-à-face en 1906. Depuis ce premier match, les deux clubs représentent bien plus que l’excellence sportive. Les batailles sur le terrain font écho aux clivages socio-économiques qui traversent la ville. Depuis plus d’un siècle, ces compétitions ne se limitent pas à marquer des buts. Il s’agit d’une lutte pour la fierté et la domination de la ville, d’une scène où les hiérarchies sociales sont remises en question et les identités renforcées.
Dès le début, le derby de Madrid n’a pas seulement été l’occasion de savoir qui marquerait le plus de buts, mais aussi quelle voix résonnerait le plus fort dans une ville divisée par la classe et le statut social. Chaque rencontre entre les deux équipes était - et est toujours - une démonstration vivante du tissu social madrilène. L’élite, drapée dans le blanc royal du Real Madrid, contre les bandes rouges et blanches de l’Atlético, représentant la classe ouvrière.
Quelle que soit leur position dans le championnat ou leurs résultats dans les autres rencontres, le derby de Madrid est un spectacle à part entière, une compétition féroce profondément ancrée dans le tissu socio-économique madrilène.
Lorsque le coup de sifflet retentit au début d’un derby madrilène, on peut presque sentir la tension palpable qui accompagne l’affrontement de deux philosophies footballistiques très différentes. Le Real Madrid, historiquement connu pour attirer des superstars mondiales dans ses rangs, est généralement associé à un style de jeu offensif et rapide. Leur jeu se caractérise par un jeu de jambes éblouissant, des courses à couper le souffle et un penchant pour les buts accrocheurs.
De son côté, l’Atlético de Madrid a traditionnellement adopté un style plus conservateur et intransigeant. Les Rojiblancos sont depuis longtemps admirés pour leurs structures défensives disciplinées et leur détermination. Ils ne se contentent pas de défendre leur but, ils le protègent avec une ténacité et une cohésion qui peuvent être passionnantes à observer.
Le contraste entre les manœuvres offensives flamboyantes du Real Madrid et la résistance défensive inébranlable de l’Atlético de Madrid ajoute une dimension tactique captivante à leurs rencontres. Le derby ne se résume pas à la question de savoir qui marquera le plus de buts. Il s’agit aussi de savoir quelle équipe peut imposer son style au jeu, contrôler le tempo et, en fin de compte, imposer sa volonté à son adversaire.
Au fil des ans, le derby de Madrid a donné lieu à des matches qui se sont inscrits au panthéon des moments inoubliables du football. Pourtant, peu de rencontres sont comparables à l’affrontement épique de la finale de la Ligue des champions 2014. Au terme d’un match intensément disputé, le Real Madrid a remporté une victoire écrasante de 4-1, non sans avoir été poussé à la prolongation par un Atlético Madrid résistant, grâce à un but égalisateur de dernière minute de son défenseur emblématique, Sergio Ramos.
Deux ans plus tard, les dieux du football ont écrit un nouveau chapitre passionnant dans les chroniques du derby de Madrid. Le match a été à la hauteur du battage médiatique, culminant dans une séance de tirs au but éprouvante qui a vu l’Atlético de Madrid sortir victorieux, se vengeant ainsi de son échec deux ans plus tôt.
Dans le paysage footballistique actuel, le derby de Madrid revêt une importance qui dépasse largement les limites de la capitale espagnole. Le Real Madrid et l’Atlético de Madrid étant toujours au sommet des compétitions nationales et européennes, l’importance du derby s’est accrue de manière exponentielle.
Ce qui n’était qu’une compétition locale est devenu un événement mondial aux implications considérables. Le résultat d’un derby peut souvent faire basculer la course à la Liga, le championnat espagnol de première division. Dans le même temps, ces rencontres jouent souvent un rôle essentiel dans le déroulement des compétitions européennes, telles que la prestigieuse Ligue des champions.
Chaque derby de Madrid est désormais un spectacle international qui a un poids énorme dans le contexte plus large de la saison de football. Ce sens accru des conséquences n’a fait qu’intensifier la rivalité, ajoutant une nouvelle couche à une dynamique déjà complexe et chargée.
Tableau récapitulatif des statistiques du match :
Statistique | Atlético Madrid | Real Madrid |
---|---|---|
Possession | 38% | 62% |
Tirs cadrés | 8 | 3 |
Passes | 510 | 856 |
Duels Gagnés | 61 | 65 |
Fautes Commises | 11 | 16 |
Arrêts | 3 | 7 |
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