La défense antiaérienne est un ensemble de moyens militaires destinés à neutraliser ou détruire les menaces aériennes, qu'il s'agisse d'avions, d'hélicoptères, de missiles ou de drones. Elle repose sur différents types d'armements et de technologies, allant des canons aux missiles sophistiqués.
Également appelés missiles surface-air ou missiles antiaériens, les missiles sol-air sont des projectiles autopropulsés et guidés, destinés à atteindre une cible aérienne en étant tirés depuis le sol. L'ancien Général de brigade aérienne et directeur de recherche à l’Iris, Jean-Vincent Brisset, explique qu'il s'agit basiquement d'une fusée avec un explosif au bout. Un missile peut posséder différents systèmes de guidage, et être presque complètement autonome.
Les systèmes sol-air sont classés en fonction de leur portée. Jean-Yvex Bruxelle, ingénieur en chef d el'armement et architecte du système de forces «protection et sauvegarde» à la Direction générale de l'armement (DGA), distingue quatre classes :
Un système sol-air se compose d'un ensemble d'éléments interdépendants :
Il mobilise une dizaine de soldats dont les connaissances techniques sont hyper-pointues.
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Le lance-missiles Bouk, de type SAMP et conçu par les Soviétiques dans les années 1970, fait partie des dotations de l’armée russe, mais aussi ukrainienne, biélorusse et ont également été exportés en Chine, en Inde et en Géorgie, souligne Slate. Les rebelles pro-russes de l’Est de l’Ukraine en possèdent également, après s’être emparés fin juin d’une unité militaire où se trouvaient des missiles Bouk.
Un Bouk, ce sont quatre missiles sur un petit blindé, avec un radar qui permet de tirer à courte distance et de guider le missile jusqu’à sa cible. Pour un tir à plus longue distance, il faut tout un régiment de véhicules radars fonctionnant en réseau. Le spécialiste souligne que les charges d’un missile Bouk sont de 50kg, ce qui est «amplement suffisant pour détruire un avion». Il précise en effet que «l’idée n’est pas de faire exploser l’avion, mais de le détruire. Le missile ne percute donc pas forcément sa cible, mais se positionne à côté d’elle, et fait exploser sa charge, composée de billes ou de barreaux d’acier, qui viennent à former un système de disque découpant, qui coupe l’avion en deux.
Le système antiaérien russe longue portée S-400 est sans doute le système d’armes qui a fait couler le plus d’encre depuis son entrée en service en 2007. Il est aujourd’hui le symbole de la stratégie d’anti-accès/déni d’accès (A2/AD) et, même si certains tentent de relativiser sa dangerosité, il inquiète néanmoins les forces occidentales.
L’architecture d’un système S-400 comprend beaucoup d’éléments, davantage que la plupart de ses concurrents. En dehors des véhicules de lancement dotés des missiles (5P85TE2 ou 5P85SE2) et du poste de commandement (55K6E) que l’on retrouve dans toutes les architectures, la différence se situe ici au niveau des systèmes radar utilisés. À cette suite de radars peuvent être associés différents radars de veille air en bande basse et/ou optimisés pour la détection des cibles furtives. On peut ainsi retrouver les radars GAMMA-DE, PROTIVNIK-GE, NEBO-U, NEBO-SVU, NEBO-SV, KASTA-2E2 etc. Les radars plus anciens (P-18, P-14, P-35 etc.) peuvent aussi être connectés au système S-400 et participer à la détection.
La deuxième particularité du système S-400 est de pouvoir utiliser des modèles de missiles variés qui ont eux-mêmes des modes de guidages différents.
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L’utilisation d’une gamme de missiles variée permet au système S-400 d’être capable d’engager des cibles très différentes dans des conditions optimales, mais au prix d’une logistique et de choix dans le panachage des missiles, plus difficiles à gérer. Les choix des missiles seront le résultat d’une situation tactique et stratégique particulière et il est probable que chaque batterie de S-400 ait une dotation en missiles adaptée à sa situation locale.
Le système S-400 peut fonctionner selon différents modes, offrant une flexibilité accrue :
Les différentes configurations d’utilisation du système S-400 lui confèrent des caractéristiques assez différentes. Oui même si elles sont en dehors de l’intervisibilité radar de la conduite de tir, à la double condition que ces cibles soient détectées par un autre radar et que l’autodirecteur du missile (autodirecteur radar actif ou autodirecteur infrarouge) soit en mesure d’acquérir la cible avant qu’il ne perde la télécommande du radar de conduite de tir.
Le système S-400 possède des capacités étendues :
Tout système utilisant les ondes électromagnétiques est vulnérable au brouillage. Le mode de fonctionnement en « dégradé » n’utilisant que le radar de conduite de tir pour la détection, la poursuite et l’interception, est sans doute celui présentant la plus grande vulnérabilité au brouillage. La vulnérabilité réelle au brouillage devrait être évaluée en tenant compte des capacités de contre contre-mesures du radar qui sont aujourd’hui largement inconnues.
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Le brouillage le plus efficace pour contrer le S-400 serait de s’attaquer aux radars de veille dont la détection sert à guider les missiles. Seulement, les équipements d’autoprotection ne couvrent pas leurs gammes de fréquences et sont donc incapables de les détecter.
Le système S-400 dispose de capacités réellement étendues, sans être non plus invulnérable, mais cela se traduit par une empreinte logistique très lourde (5 types de missiles, plusieurs catégories de radars), un volume en personnel important avec un haut degré d’entraînement. C’est le prix à payer pour un système aux capacités aussi larges.
Au regard des caractéristiques du système, pour le contrer il faudrait le saturer sur plusieurs axes avec des munitions furtives et de petite taille (missiles, drones), ce qui serait le pire cas de figure à traiter pour lui.
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