L'arrestation et la mise en examen de Pavel Durov, le fondateur de Telegram, par la justice française, ont mis en lumière l'utilisation de la plateforme pour des activités illégales. Malgré ces déboires, Telegram continue d'être un lieu où les ventes de drogue et les arnaques s'organisent, et où des groupes partagent du revenge porn et des théories complotistes.
Les boucles Telegram sont devenues la caverne d'Ali Baba du parfait délinquant, offrant à la vente des armes, des cartouches, des gilets pare-balles et même de l'explosif à des prix relativement accessibles. Un policier, dépité, a même soufflé : "Ils se servent de Telegram comme le Bon Coin du banditisme".
Un jeune homme de 25 ans, passionné d'armes à feu, a été arrêté près de Choisy-le-Roi pour avoir revendu illégalement des centaines de munitions via Telegram. Il profitait de sa licence de tireur sportif pour acheter des cartouches et munitions de tous calibres en armurerie, puis les revendait à des clients rencontrés sur Telegram.
Lors de son arrestation, il était en possession de 500 cartouches de 22 long rifle, tandis que son client avait près de 5 000 euros en liquide. Le suspect fabriquait également des morceaux d'armes de poing à l'aide de son imprimante 3D. Les enquêteurs ont découvert à son domicile un revolver 9 mm, un pistolet à billes, des cartouches et un chargeur.
Malgré les demandes de modération, de retrait de contenus et de coopération dans des affaires de trafic de drogue ou de contenus pédopornographiques, Pavel Durov a quasiment toujours refusé de fournir des informations sur les utilisateurs. Cette absence de modération a permis à de nombreux groupes de recréer une sorte de dark web bis, plus facilement accessible, très versatile et actif.
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Des groupes complotistes se sont également agités après l'arrestation de Pavel Durov, partageant des messages et des théories délirantes. Au moment où L'Express a pu consulter ces chaînes, aucun des utilisateurs ne semblait redouter que la modération de la plateforme s'accentue réellement, et personne ne suggérait de changer de service.
La Section de recherches de Caen a découvert plus de 700 annonces de ventes d'armes, de drogues, de munitions et de voitures sur Telegram. Afin d'échapper aux contrôles, les armes fabriquées à l'aide d'une imprimante 3D étaient commercialisées en pièces détachées via Telegram, avec des procédés de livraison Vinted et des paiements en cryptomonnaie.
Ces armes, difficilement traçables, fournissent aussi bien des libertariens, que des collectionneurs et des trafiquants de stupéfiants. Une arme semi-automatique, FGC-9, tirant des balles de 9 mm, a été utilisée en juin dernier à Marseille, lors d'une tentative d'assassinat près du Vieux Port.
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