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Le tir du Roy est un concours annuel interne à chaque compagnie où les participants tirent chacun leur tour sur un oiseau en bois appelé Papegay ou Papegault et placé soit sur une perche d'une trentaine de mètres de haut, soit sur une cible à une distance de 50 mètres.

C'est certainement une des manifestations les plus anciennes de l'archerie. Elle perdure à travers des siècles.

Homère, au 8ème siècle avant JC, cite déjà ce divertissement qui consiste à viser un oiseau placé sur une perche : Ulysse en fut un champion.

Au travers du "Petit Journal" publié par la commission Valeurs et Tradition de la FFTA, nous replongeons dans l'histoire du tir à l'arc et de ses traditions. Avec le Bouquet Provincial, l’abat l’oiseau est l’une des traditions à avoir traversé les siècles depuis le Moyen-Age, se transmettant de génération en génération d’archers jusqu’à nos jours.

Origines et Évolution du Tir à l'Oiseau

Dans l'aube de leur existence, les confréries d'escrimeurs, d'archers, d'arbalétriers ou d'Arquebusiers tiraient leur « Roy » sur un oiseau (le Papegay).

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Si l'oiseau à une certaine époque était vivant, il fut vite remplacé par un oiseau de bois ou de carton. Nos ancêtres disposaient cet oiseau sur le haut d'une perche ou sur les branches d'un arbre. Cette pratique portait le nom de jeu du papegay, qui reste encore de nos jours très prisé dans le nord de la France et en Belgique.

Papegay signifie perroquet. 1 - Le mot papegay est sans doute dérivé de l’espagnol papagayo (perroquet) étant donné que les Flandres et l’Artois étaient possessions espagnoles au XVIe et XVIIe siècles et où les guildes d’arquebusiers avaient l’habitude de tirer l’abat oiseau le 1er mai, comme cela est attesté dans La relation de la campagne de Flandre de 1649 par Jean-Antoine VINCART, p.

Il s'agissait d'un oiseau sculpté en bois, peint de manière voyante et, à l'origine, installé sur un clocher ou sur l'aile d'un moulin à vent. Aujourd'hui, il est généralement fixé sur une perche.

Au Moyen-âge les communes picardes mettent en place des compagnies d'archer pour assurer leur défense. Au 12ème siècle ce jeu était favorisé par le Duc de Bretagne, le Roi de France et autres suzerains car en développant l'émulation entre archers (puis arquebusiers ...

D'un tir à la verticale (tir à la perche), le tir est devenu horizontal. Un oiseau de bois est posé sur un support et s'offre ainsi à l'habileté du tireur le plus chanceux.

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Règles et Déroulement du Tir

L'oiseau, parfois appelé « geai », est fixé en haut d'une perche de 15 à 20 mètres de haut.

L'oiseau présente aux archers un corps de 5 cm de hauteur sur 2.5 cm de largeur. Lorsqu'il est touché par une flèche, il doit porter l'impact de la flèche qui l'a touché.

Il est décidé de l'heure de fin de tir (en principe c’est le coucher du soleil) sachant que si l'oiseau n'est pas abattu, la Compagnie se réunira à nouveau pour renouveler le tir.

Pour que le coup soit reconnu valable il faut que :

  1. Le coup soit franc et non par ricochet
  2. L'oiseau soit tombé et non seulement touché (oiseau collé normalement).
Le coup est reconnu valable si le morceau tombé à terre est plus important.

Dès que l'Oiseau est touché, le Capitaine (si ce n'est pas lui qui a fait tomber l'Oiseau) accompagné d'un officier va constater si le coup est bon. L’Oiseau doit être marqué nettement par la flèche, sans équivoque possible.

Lorsque L'oiseau a été Touché, le Capitaine (ou un Chevalier ancien) arrête le tir.

En cas de décision négative de la majorité des tireurs, l'oiseau est remplacé par un autre et le tir peut reprendre.

Conséquences et Honneurs du "Roy"

Le tireur qui réussissait à abattre cet oiseau avait le droit de représenter la confrérie au cours de l'année suivante et, ainsi, de recevoir tous les honneurs. Pendant l'année de son règne, il était respecté et admiré par tous.

Celui qui abattait cet oiseau était honoré et déclaré Roy de la Compagnie. Il bénéficiait alors, de la part de la ville, des privilèges d'exemption de charges pour l'année en reconnaissance des actions de défense de la ville.

Le Capitaine ou l'un de ses suppléants sous la butte où le coup a eu lieu, présente l'oiseau à tous pour que le coup soit reconnu valable.

Le tireur qui a abattu l'oiseau, attend sur son pas de tir. Dès que le coup a été reconnu valable, les Officiers se trouvent de fait démissionnaires. Le Capitaine rend son écharpe.

Tous les Chevaliers et Archers, drapeau et tambour en tête, se rendent par l'allée du Roi vers le tireur qui attend qu’on lui rapporte sa flèche et l'oiseau qu'il a abattu.

Le précédent Roi ou un Chevalier signale au tireur que le coup a été reconnu valable par tous et le proclame Roi pour l'année en cours. Il lui remet l'écharpe rouge.

Les cartes sont signées par tous les présents, une est laissée en souvenir au Roi, l'autre, celle qui a reçu le coup gagnant, restera affichée à la Compagnie toute l'année rappelant le nom du Roi. Il est également d'usage d'offrir au nouveau Roi une récompense (traditionnellement une timbale) qu'il conservera en souvenir.

La première personne à atteindre l'oiseau est déclaré Roy ou Reine de l'année, à condition que l'oiseau soit bien marqué, ce que va immédiatement vérifier le capitaine ou un autre officier alors que l'archer reste au pas de tir.

Au nom de saint Sébastien, Martyr du jeu de l'arc, ce jeu noble et si franc auquel il n'y a aucune tromperie.

Sire ! Ensuite, le Roy prend possession des cadeaux que chacun avait apportés mais laisse le sien qu'il remettra en jeu pour le Prix du Roy dans un concours dont il déterminera les modalités.

Le Roy a le privilège d'être le seul à pouvoir passer sous la porte du Roy pour entrer sur le terrain de tir, , il participe aux réunions du bureau de la compagnie avec voix consultative, s'il n'est pas déjà membre du dit bureau.

Évolution dans le Temps

La date : Initialement fixée le 1er mai ou le premier dimanche de mai, après décision de l’assemblée générale des Officiers et Chevaliers du dernier dimanche d’avril (17ème siècle), elle est préconisée courant mars, avril ou mai, après décision du jour et de la durée par l’assemblée de la Compagnie de janvier et indiquée par affiche (19ème siècle), puis de préférence avant le 1er mai, courant mars ou avril (20ème siècle).

Le jour du tir : Au 18ème siècle, les Officiers et Chevaliers, portant leur épée au côté et la médaille de Saint-Sébastien à la boutonnière, devaient se réunir dans la salle à l’heure précise indiquée, puis accompagner le drapeau jusqu’à l’endroit du tir, sous peine d’amende. Tous devaient s’être préalablement acquittés de leurs arriérés envers la compagnie. Au 19ème et 20ème siècle, il en va de même si ce n’est qu’il n’est plus fait mention de l’épée ni de la médaille, substituées par un uniforme et les insignes des grades. On note aussi l’apparition d’un tambour pour accompagner le drapeau. L’expression « Joyau du Roy » disparaît, seul reste le prix. Actuellement ces règles sont toujours appliquées.

Ainsi, on peut lire dans la Charte de la Chevalerie d’Arc de France3 : « Nul ne peut prendre part à ce tir s'il a conservé une dette envers sa Compagnie ou un grief envers ses camarades.

Par ailleurs, il est d’usage de commencer la journée par un accueil chaleureux autour d’un café, chocolat chaud ou vin chaud, accompagné de brioches que le Roy de l’année précédente aura pris soin d’offrir. S’ensuit un salut aux buttes (lorsque c’est possible) accompagné d’un moment de silence drapeau baissé, partagé par tous les participants (archers et accompagnants).

Les jeunes archers ne tirent qu’à 30 m lors d’un tournoi parallèle ou organisé un autre jour, pour désigner le Roitelet qui pourra également participer au tir du Roitelet de France (depuis 2000).

L’oiseau : 18ème siècle, il était « de bois et de la forme en usage dans chaque compagnie », posé sur deux pattes de bois sans utilisation de fer ni de laiton. Au 19ème siècle, sa taille est précisée, il devait être d’environ un pouce, sans relief des ailes ni des pattes. Il était placé devant le noir de la carte, collé par la queue sur une tige, sans fer ni laiton. Ces dimensions sont toujours actuelles : « L’oiseau est fiché au centre des cartes Beursault. La taille de la partie faisant face au tireur ne devra pas dépasser un pouce par deux pouces soit 26 mm de large et 52 mm de haut.

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