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Le football n’est pas qu’une affaire de buts et d’exploits techniques. Derrière chaque match se cache une mine d’informations qui permet de décrypter ce qu’il s’est vraiment passé sur le terrain. Aujourd’hui, grâce à des plateformes spécialisées comme Sportytrader, ces données sont accessibles à tous : supporters, journalistes, parieurs ou simples curieux.

Avec l’essor de l’intelligence artificielle et du big data, l’analyse des matchs va devenir encore plus précise. Les statistiques ne sont pas là pour remplacer l’émotion du football, mais pour l’enrichir. Elles permettent de décoder ce que l’œil ne perçoit pas toujours et d’apprécier le jeu sous un nouvel angle.

L'importance des Expected Goals (xG)

Derrière cet anglicisme technique, “expected goals”, se cache une révolution dans l’analyse du football. En attribuant une valeur à chaque tir, cette statistique offre une étude plus objective et détaillée de la qualité des occasions créées. Pour ce faire, chaque tir va se voir comparer à une base de données comprenant des milliers d’autres tirs dans des situations similaires. Grâce à un algorithme, on attribue à chaque tir une valeur comprise entre 0 et 1. L’attribution de cette note se fait en comparaison du pourcentage de buts inscrits sur une situation identique.

L’idée d’évaluer la qualité des occasions de but remonte à plusieurs décennies, grâce aux travaux de Vic Barnett et Sarah Hilditch. Chaque tir va être analysé et comparé à des milliers d’autres dans des situations similaires, puis un score entre 0 et 1 lui sera attribué. L’attribution de cette note se fait par rapport au pourcentage de buts inscrits sur une situation.

Tirs bloqués et xG

Un tir bloqué est une frappe qui n’a pas atteint le but adverse en raison d’un contre ou d’une interception d’un défenseur. Ces tirs sont bien pris en compte dans le calcul des xG. La manière dont l’expected goal va être diminué fluctue selon le modèle de calcul. Le fait de compter les tirs bloqués dans le calcul des xG rend possible une comparaison juste entre deux joueurs.

Lire aussi: Tout sur les Tirs Cadrés en Football

Pénaltys et xG

Les pénaltys sont également inclus dans le calcul des xG. On pourrait penser que l’xG d’un pénalty soit de 1 étant donné qu’il n’y a aucun défenseur pour empêcher ou compromettre le tir et que le tireur est proche des buts avec un ballon arrêté.

Applications des Expected Goals

Les expected goals sont un outil précieux, offrant aux entraîneurs, aux analystes, aux recruteurs ou encore aux agents de joueurs un nouvel outil pour évaluer le niveau de jeu.

Analyse des Performances Collectives et Individuelles

  • Dans un premier temps, cela permet de se rendre compte de l’efficacité offensive d’une équipe.
  • Analyse des performances individuelles: Cette métrique permet d’évaluer l’efficacité de ses joueurs devant le but. Pour ce faire, il leur suffit de comparer les xG avec le nombre de buts inscrit d’un joueur.
  • Les expected goals peuvent également aider à voir si un attaquant occupe le bon rôle.
  • Étude des performances collectives: Ces données statistiques peuvent mettre en évidence l’efficacité défensive d’une équipe. Les entraîneurs peuvent également savoir quels sont les points à améliorer dans leur jeu.
  • Les analystes vidéos: Les expected goals permettent aux analyses vidéos de mesurer la qualité des occasions créées et concédées.

Rôle des Entraîneurs et Analystes Vidéos

En analysant ces données statistiques, les entraîneurs vont pouvoir évaluer l’efficacité de leurs joueurs et identifier les points faibles de leur équipe (problèmes défensifs, manque de réalisme…).

Statistiques de Ligue 1: Exemples Concrets

Tout le monde sait qu'il est difficile de marquer contre Nice et que Kylian Mbappé empile les buts. Mais, lors de cette phase aller de Ligue 1, d'autres statistiques, plus obscures, sortent du lot. Nous en avons compilé dix, produites par Opta et issues du site FBref.

  • Paris, dribbler pour créer: Nantis de la plus grosse possession de balle du Championnat (65,5 %), les Parisiens doivent réussir à créer des espaces contre des adversaires le plus souvent regroupés dans leur camp. Avec 422 tentés, ils dominent en volume, avec un pourcentage de réussite dans la moyenne (48,6 %, 10e de Ligue 1).
  • Monaco, une intensité à maîtriser: Avec 258 fautes commises, les Monégasques sont les plus sanctionnés du Championnat. L'explication se trouve sans doute dans la volonté permanente de le reprendre une fois perdu, Monaco ayant le record de récupérations (1 062).
  • Brest, roi des airs: Avec 54,6 % de duels aériens gagnés sur le plus gros volume total (544), ils dominent la Ligue 1, portés par Steve Mounié, l'homme qui a pris le plus de ballons de la tête (61 à 61,6 % de réussite).
  • Marseille, le pari du corner sortant: Le gaucher Renan Lodi (1 rentrant, 14 sortants) et les droitiers Jonathan Clauss (0 rentrant, 29 sortants) et Amine Harit (3 rentrant, 7 sortants) font en sorte que le ballon s'éloigne du gardien.
  • Lens, le changement permanent: Sur cette première partie de saison, Lens est la seule équipe qui a fait les cinq changements autorisés lors de chaque rencontre et Morgan Guilavogui, monté au jeu à 15 reprises, est le recordman d'entrées.
  • Reims, trop souvent hors-jeu: Avec 51 hors-jeux sifflés contre eux, les Champenois sont les plus sanctionnés de Ligue 1, avec une petite marge sur le dauphin monégasque (41). Si Junya Ito (12) et Mohammed Daramy (7) sont perfectibles dans le domaine, la palme revient à Oumar Diakité, recordman de Ligue 1 avec 18.
  • Strasbourg, fragile dans le but: Strasbourg, qui n'a affronté que 56 tirs cadrés, deuxième meilleur total de l'élite, a encaissé 22 buts. Avec 62,5 % d'arrêts effectués, le Belge est le gardien le moins décisif de Ligue 1.
  • Metz, record d'allonge: Depuis le début de saison, 92,4 % des 6 mètres du gardien ont été envoyés à plus de 35 mètres - pour une distance moyenne de 55 mètres.
  • Lyon, tacles glissants: Avec 40,1 %, l'OL est loin de tout le monde (Lorient est 17e avec 43,6 %).
  • Clermont, problème de cadre: Seules 29,6 % des frappes ont trouvé le cadre, pire total du Championnat, loin des 39,5 % de Monaco, leader dans le domaine.

Distribution des Tirs et des Buts

La finition se matérialise par un tir ou un but. C’est l’expression terminale du jeu et l’aboutissement logique des actions. Le tir ou le but succède à tous les autres éléments techniques du jeu. C’est pour marquer un but que toute l’équipe œuvre collectivement et essaie de placer le " tireur " dans les meilleures conditions.

Lire aussi: Statistiques des tirs cadrés : Serie A

L’objet de notre intérêt n’est pas tant l’aspect technique du geste ou du placement du tireur mais l’aspect quantitatif du résultat.

L’observation de 279 équipes lors de diverses compétitions (EURO 88, CM90, EURO 92, Coupe du Monde 98, Championnat de France de D1, Coupe d’Europe des clubs 98, 99 ) constitue un échantillon de 3228 tirs et de 332 buts.

Les histogrammes de la distribution des matchs permettent de considérer que la distribution de tirs peut être ajustée par la loi de GAUSS ou loi Normale. Le Test de " KI deux " permet de ne pas rejeter l’ajustement à la loi normale avec un seuil inférieur à 5%.

La moyenne et de l’écart type calculé sur l’échantillon sont:

Moyenne et Ecart type de l’échantillon retenu
Paramètre Valeur
Moyenne des tirs pour les matchs gagnés 14
Moyenne des tirs pour les matchs perdus 10
Ecart type ~5

A partir de la moyenne statistique (m) et l’écart type (s ) pour une distribution qui suit la loi normale, on obtient les densités de probabilité des matchs gagnés et des matchs perdus.

Lire aussi: Tirs au but : l'équipe de France sous la loupe

Et l’on sait que pour cette série statistique, 68% des observations sont comprises entre m + plus s et m moins s . C’est à dire que 68% des équipes qui perdent ont tiré entre 5 et 15 fois au but (10+/-5) et 68% des équipes qui gagnent ont tiré entre 9 et 19 (14+/-5) fois au but.

Les deux écarts types étant identiques (~5), les deux distributions ont la même dispersion.

Les distributions permettent de déterminer graphiquement, les probabilités pour une valeur inférieure à un seuil que l’on se fixe. Par exemple, pour avoir 50% de chance de gagner, il faut tirer plus de 14 fois au but. Si l’on augmente le seuil à 70%, il faudra tirer au moins 17 fois au but.

Les équipes qui tirent 9 fois au but, ont une probabilité de gagner de 10% et de perdre de 50%. La probabilité de gagner augmente avec le nombre de tirs au but. Intuitivement, on pouvait le penser mais nous venons de le vérifier par le calcul statistique.

Nombre de Passes Avant un Tir

La répartition de la moyenne des tirs en fonction du nombre de passes suit une loi de probabilité du type de la loi de Poisson qui caractérise les événements qui se réalisent de façon aléatoire dans le temps. On notera que P(x) est égale à :

  • 45,6% lorsque les tirs sont déclenchés après 1 passe,
  • 73,5% lorsque tirs ont lieu après des séquences inférieures à 3 passes.

Le nombre de tirs directs (0 passe) est en moyenne de 2,8 tirs quelque soit le résultat du match. Les moyennes des séquences efficaces pour les matchs gagnés sont toujours plus élevées quelque soit le nombre de passes.

Zones de Départ des Séquences Qui Se Terminent Par un But

Toutes les séquences n’offrent pas le même intérêt pour le résultat. Le nombre de séquences qui se termine par un tir varie de 3 à 30 par match, ce qui représente moins de 12% de toutes les séquences.

Les séquences efficaces débutent de façon aléatoire dans les différentes zones du terrain. Ainsi :

  • 22 % débutent dans les zones défensives,
  • 17 % débutent dans les zones pré-défensives,
  • 25% débutent dans les zones pré-offensives,
  • 38% débutent ans les zones offensives.

Efficacité des Zones

Les séquences qui se terminent par un but représentent en moyenne 10% des séquences efficaces. La répartition des départs des séquences qui se terminent par un but est très corrélée aux séquences efficaces. La différence entre les matchs perdus et gagnés est ici très marquée.

Si l’on considère, le nombre de départ de séquences terminées par un tir par rapport au nombre de départ de séquences terminées par un but pour les différentes zones, on obtient le rapport d’efficacité de chaque zone.

Les zones latérales offensives sont moins efficaces (zone 9 = 6%, zone 12 = 7%, zone 8 = 5%, zone 13 = 8,2%). Le rapport le plus élevé (14,5%) concerne les zones 16 et 15 (Côté droit pour l’attaque ). Il faut beaucoup plus de trajets qui partent de ces zones pour obtenir la même efficacité que dans les zones centrales.

Si l’on compare le rapport des zones placées devant le but, on remarque que la zone 14 ou sont déclenchés 215 tirs pour 14 buts marqués a une faible efficacité ( 7%), alors que la zone 15 ou sont déclenchés 165 tirs pour 24 buts marqués, a une efficacité de 14,5%, soit plus du double. Ceci peut s’expliquer par la difficulté à l’utilisation du pied gauche pour tirer et à la plus grande faculté des gardiens à anticiper sur leur côté droit.

La moyenne du nombre de but est (presque) proportionnelle à la moyenne du nombre de tir. Le rapport moyen est d’environ 10%. Ce qui signifie que pour marquer 1 but, il faut en moyenne 10 tirs.

Actions Statiques et Dynamiques

Les actions par lesquelles débutent les séquences efficaces sont soit statiques soit dynamiques.

Actions Statiques

Les séquences efficaces commencées par une action dite statique se répartissent de la manière suivante. Les actions statiques comprennent en majorité les remises en jeu :

  • les remises en touche,
  • les coups de pied de coin ( Corner),
  • les coups de pied de but,
  • les coup-francs et les coup de pied de réparation,
  • les engagements.

Il est intéressant de remarquer que les séquences efficaces qui commencent par une touche sont à l’origine d’autant de but que les coups de réparation. Et, que les corners sont à l’origine d’autant de but que les coups de pied de but. D’où l’importance qu’il faut accorder aux remises en jeu.

Par contre, en terme d’efficacité, chaque action est différente. Car 95% des penalties sont convertis en but alors que seulement 5% à 10% des séquences qui commencent par une touche se terminent par un but.

Actions Dynamiques

Beaucoup moins nombreuses les actions dynamiques sont surtout défensives. Elles regroupent :

  • les interceptions,
  • les duels,
  • les récupérations sur fautes volontairement provoquées ( hors jeu, dégagement en touche,).

Enchaînements et Séquences Efficaces

Nous avons vu qu’un match compte entre 220 et 270 séquences dont 3 à 30 se terminent par un tir. Les diverses actions de jeu qui composent les séquences efficaces sont des interceptions, des passes avec et sans contrôle, des tirs, des duels.

Les moyennes obtenues à partir de l’observation sur 30 matchs montrent que les enchaînements efficaces, c’est à dire ceux qui se terminent par un tir (cadré ou non) ou un but comportent un nombre limité d’action.

Enchaînement moyen
Action Moyenne
Passes avec contrôle 1,7
Passes sans contrôle 0,5
Duels 0,6
Conduite 0,8

En résumé, la séquence " Modèle " qui se termine par un but, se compose de : 1,7 passes avec contrôle, 0,5 passes sans contrôles, 0,6 duels, 0,8 conduite.

Buts Marqués et Probabilités de Victoire

Que d’émotions quand un but est marqué. Depuis la saison 89-90 du championnat de France, 1984 pour les coupes d’Europe des Nations et 1990 pour les coupes du Monde, un spectateur français vibre au moins deux fois par match dans au moins 74% des cas.

La moyenne des buts marqués par match est de 2,37 buts avec un écart type de 0,24. Ainsi, 68% des matchs se terminent soit par un score de 1 - 1 soit par 2 à 0. Seulement 16% des scores sont supérieurs à 2 buts.

Le nombre moyen de buts marqués varie peu en fonction des différentes compétitions bien qu’une légère tendance à la hausse soit apparue depuis la coupe du monde 1994.

Le nombre de buts marqués par chaque équipe en fonction du pourcentage de match joué. montre que parmi les équipes qui perdent :

  • 60% n’ont pas marqué de but,
  • 37% ont marqué un but,
  • environ 3 % des équipes ont marqué deux buts.

De même, parmi les équipes qui gagnent :

  • 35% marquent un but,
  • 32% marquent 2 buts,
  • 23% marquent 3 buts.

En ajoutant les matchs nuls sur les distributions, il devient possible d’estimer la probabilité du résultat du match à partir du nombre de but marqué en se servant des courbes de la figure 12 .

En marquant 2 buts, une équipe a une probabilité de 69% de remporter le match et 7,6% de perdre. Marquer DEUX buts est donc un objectif nécessaire pour gagner. Une équipe doit donc entrer sur le terrain avec la volonté de marquer au moins deux buts.

Buts Pour ou Buts Contre

Vaut-il mieux défendre ou attaquer ? Les résultats du championnat de France 1998-99 et de 11 championnats européens montrent que le classement est mieux corrélé (0,92) à la différence de but qu’au total " des buts pour ou des buts contre ". La différence entre buts marqués et buts encaissés représente mieux le classement final.

Seule certitude, le classement final est fortement corrélé à la différence de buts. Les coefficients de corrélations entre " but pour " et " but contre " pour les principaux championnats nationaux européens (saison 98-99) déterminent la prédominance de la stratégie mise en place. Elle est soit offensive soit défensive suivant les championnats.

Le championnat portugais est plutôt défensif alors que le championnat russe est plus offensif. L’Allemagne, la Slovaquie, la Turquie ont une tendance à d’abord défendre avant d’attaquer. Les autres pays ont une tendance plus offensive. L’Angleterre attaque et défend sans stratégie prononcée, le jeu est ouvert.

La Dernière Action

Nous allons nous intéresser à la dernière action avant le but et en particulier la " dernière passe ". La dernière action avant le tir peut prendre toutes les formes (passe, tir, action individuelle.). Parmi les dernières actions , la passe est l’action la plus utilisée (~73%) avant de marquer un but.

La " dernière passe " est la dernière action de jeu qui précède la frappe et le But. Elle se présente sous différentes formes par exemple des centres, des déviations, des passes longues, des renversements. La " dernière passe " constitue, suivant les matchs, entre 25 et 100 % des avants dernières actions qui précèdent le but.

La dernière passe est - elle un critère important de la réussite ?

Efficacité de la Dernière Passe

L’efficacité de la dernière passe est comprise entre 25 et 100%, lors de ces compétitions. La dernière passe est à l’origine de plus de 70% des buts.

Le facteur de corrélation établi, pour le championnat de France 98-99, entre le nombre de dernière passe et le nombre de but est de 0,95. Il existe une forte relation entre ces deux paramètres. Le classement établi en fonction du nombre de dernière passe, n’aurait pas beaucoup changé le classement final. Seul MONACO aurait pris la place de LYON et METZ serait descendu à la place de LORIENT.

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