Cet article explore l'histoire du stand de tir et la monographie de Montreuil-sur-Mer, en s'appuyant sur des documents d'archives et des publications officielles.
En août 1888, le département du Pas-de-Calais organise une exposition scolaire dans le but de présélectionner des travaux d’élèves et d’instituteurs susceptibles de représenter dignement les écoles du département lors de l’exposition universelle de 1889. À cette occasion, toutes les écoles primaires publiques sont invitées à envoyer les cahiers, devoirs et compositions de leurs élèves sur une durée déterminée. En plus de cette partie obligatoire, huit options facultatives allant des projets d’organisation pédagogique aux collections d’insectes permettent aux écoles de toutes sections de s’illustrer.
Un jury composé de plusieurs notables d’Arras et du département (dont Henri Loriquet, archiviste départemental) est chargé de juger les travaux du groupe "histoire de l’enseignement primaire dans la commune, le canton ou le département, monographies communales". Afin d'aider les instituteurs dans la rédaction de leur monographie, le bulletin de l'enseignement primaire du 17 mai 1888 (BAP 33/8) avait publié le résumé d'une conférence d'Henri Loriquet aux élèves de l'école normale d'instituteurs d'Arras sur la façon d'établir la notice historique d'une commune rurale.
Les illustrations présentées sont celles de la monographie de MM. Desmarest et Fontaine, instituteurs à l’école de garçons de Montreuil. Elle se classe sixième sur les vingt-sept soumises à l’appréciation du jury. Les auteurs ont donné à leur travail, illustré de planches et de cartes, une physionomie qui n’est pas sans originalité. Le chapitre "Montreuil au XVe siècle" est particulièrement intéressant.
Cette monographie est un don de M. Blason de la ville de Montreuil-sur-Mer. Elle comprend une carte et un plan historique de Montreuil-sur-Mer.
Lire aussi: Stands de Tir : Guide Complet
La ville de Montreuil-sur-Mer est bâtie sur une colline qui domine la Canche, à 13 kilomètres de la mer à vol d’oiseau, à 18 ou 20 en suivant les détours du petit fleuve. La partie principale de la ville occupe le sommet de cette colline, la pente qui regarde la Canche est aussi couverte d’habitations, c’est là que sont les quartiers du Mt St Firmin et de la Ville Basse. La latitude de Monteuil est 50°, 27' nord, sa longitude 0°,34' ouest.
Le point le plus élevé, en haut du Mt St Firmin, est à 48 mètres au dessus du niveau de la mer, le point le plus bas, le lit de la Canche, n’a que 6 mètres d’altitude ; aussi la marée s’y fait-elle très bien sentir encore.
La colline sur laquelle est bâtie Montreuil se détache au sud du plateau couvert par les communes de Campigneulles-les-Petites, Campigneulles-les-Grandes, Wailly, Bois Jean, etc. Mais à l’est, à l’ouest et au nord, elle est isolée ; là se trouvent les vallées de la Canche et de la Course. Au delà, dans un rayon de 5 à 6 kilomètres, des hauteurs appartenant aux communes de Beaumerie, Neuville, Estrée, Estréelles, Attin, La Madelaine, Sorrus dominent la ville. Vu de ces hauteurs, Montreuil, semble s’élever comme du fond d’un entonnoir, avec sa vieille ceinture de pierres, et offre un aspect pittoresque.
On comprend combien ce monticule escarpé, bordé des mariages formés par la Canche, était facile à défendre, il y a quelques années encore, mais ce sont précisément ces collines, desquelles on peut partout l’atteindre aujourd’hui,qui lui on fait perdre toute son importance au point de vue militaire.
La Canche (du celte Quentch), qui passe au bas de la ville, est un petit fleuve côtier d’une longueur de 95 kilomètres. Elle arrive à Montreuil après avoir arrosé St Pol, Anvin, Auchy-les-Hesdin, Hesdin, Maresquel, Beaurainville, Brimeux, faisant marcher çà et là quelques usines ; elle se jette dans la Manche à une vingtaine de kilomètres en aval de Montreuil, à 6 au-delà d’Étaples.
Lire aussi: Saveuse : Un lieu de mémoire
La vallée est large, fertile et peuplée. Son embouchure est obstruée par les sables ; son lit d’ailleurs est peu profond, les bateaux qui ont besoin de 3 m 50 d’eau arrivent encore jusqu’à Étaples, en profitant de la marée, mais en amont de cette localité, le lit de la rivière ne permet plus la navigation. Le commerce par la Canche est nul. Plus récemment, divers plans de canalisation ont été proposés mais aucun n’a été mis en exécution.
La vallée de la Canche, entre Hesdin et Attin est marécageuse. Entre Montreuil et Neuville s’étend un marais de plus d’un kilomètre de largeur. On y trouve de la tourbe. D’assez grandes étendues de terrain plantées en osiers sont coupées par de larges fossés pleins d’eau.
La colline de Montreuil ainsi que tout le plateau qui s’étend au sud, est un terrain crétacé assez fertile. La vallée est un terrain d’alluvion tout moderne. L’histoire en effet, a conservé le souvenir des temps où Montreuil était situé au fond d’un golfe qui s’étendait depuis la pointe d’Alprech jusqu’à Ault, en Picardie. C’était bien longtemps avant l’arrivée des Romains en Gaule et Montreuil qui s’appelait alors Braium (voir la partie historique) était une station de pêcheurs ; peut-être même que les Phéniciens y avaient établi une colonie pour le commerce avec la Grande Bretagne.
Le port, dit on, était situé à l’endroit où se trouvent aujourd’hui les glacis de la citadelle, à une quarantaine de mètres au dessus du niveau actuel de la Canche.
Montreuil a un climat essentiellement maritime, les hivers n’y sont pas trop froids, ni les étés trop chauds, le vent de la mer y souffle souvent, la température y varie très brusquement, il n’est pas rare de la voir monter ou descendre d’une vingtaine de degrés d’une journée à une autre. La hauteur des pluies tombées dans le cours d’une année est d’environ 1 m 30.
Lire aussi: Tout savoir sur le Tir à la Carabine
La population de Montreuil est, d’après le recensement du 30 Mai 1886, de 3 269 habitants dont 2 748 pour la Ville haute et 521 pour la Ville basse. Le même recensement y compte 878 maisons ; 713 à la Ville haute et 165 à la Ville basse.
Les principales places de Montreuil sont : la Grande Place, l’une des plus belles et des plus vastes du département, la Place Darnetal ou Place verte, la place Gambetta ou Place Saint-Saulve ou encore Place d’Armes. La rue la plus importante est la Grande Rue qui traverse la ville dans toute sa longueur depuis la porte de Boulogne jusqu’à la porte de France en passant par la place Darnetal et la Grande Place ; les autres rues les plus importantes sont : la rue d’Hérambault, la rue des Cordonniers, la rue du Change, etc. La grande rue est une portion de la route nationale de Paris à Calais.
D’autres routes se dirigent de Montreuil sur la station de Verton et Berck, sur Étaples, Hesdin, Hucqueliers, Desvres, etc. Le chemin de fer d’Arras à Étaples passe à la Ville basse, la gare offre un mouvement de voyageurs et de marchandises assez important.
Montreuil n’est pas une ville industrielle : les moulins (moulins du Bacon, vue n° 1, mis en mouvement par la Canche) et les tanneries de la Ville basse, la fabrique de bougies et de savons de M. Binsse sur la Grande Place, les quelques brasseries de la ville ne suffisent pas pour lui donner quelque renommée au point de vue de l’industrie. C’est plutôt une ville de commerce, on y trouve quantité d’épiciers, maisons de négociants, tailleurs, marchands de fer, etc. Il s’y tient chaque samedi sur un marché très fréquenté, important surtout par ses grains.
Il y a 55 fonctionnaires de l’État du département et de la commune et 168 rentiers et retraités.
Montreuil possède une recette particulière des finances, un bureau des hypothèques, un tribunal de première instance, un tribunal correctionnel, une justice de paix, un commissariat de police, deux brigades de gendarmerie (une à cheval, une à pied), un collège ou pensionnat pour l’enseignement privé, un Hospice ou Hôtel-Dieu, un Orphelinat, une École militaire, préparation d’infanterie, une société d’agriculture, une société de tir et une société républicaine d’instruction qui organisent chaque année des concours et distribuent des prix.
Une machine hydraulique et une usine à gaz, établies toutes deux à la Ville basse distribuent l’eau et le gaz dans toute la ville.
Les fortifications de Montreuil se composent d’une enceinte percée de deux portes, la porte de Boulogne au Nord (vue n° 2) et la porte de France au sud, de quelques ouvrages avancés du côté de la porte de France, et d’une citadelle au nord-ouest. La porte de France, avec ses avant-corps est aujourd’hui à peu près entièrement démolie, le reste des fortifications est conservé en bon état. Ces fortifications, commencées sous le règne de Henri II, après le sac de Montreuil par les Impériaux (voir la partie historique), ont été achevées et complétées par Vauban. Napoléon 1er fit faire en 1804 quelques travaux à la citadelle et à la porte de Boulogne, telle qu’elle existe aujourd’hui, cette porte date de 1828.
Les fortifications de Montreuil, n’ont plus guère aujourd’hui d’importance stratégique à cause des hauteurs qui dominent la ville, aucun fort n’en défendant l’approche, elles sont d’ailleurs à découvert, ce qui est contraire au système de fortifications actuel qui consiste à élever les remparts au milieu de fossés profonds : aussi la place a-t-elle été déclassée en 1867. La citadelle seule reste la possession du génie militaire ; mais ce n’est plus qu’un ouvrage de 4e ordre.
Tous les autres ouvrages enveloppant la ville sont propriété communale ; aucune réparation ne leur a été faite depuis le déclassement. Toutefois les fortifications de Montreuil ne sont pas sans offrir un certain intérêt historique, la citadelle, surtout, est curieuse à plus d’un point de vue.
On pourrait dire que les différents âges de l’histoire militaire de Montreuil s’y trouvent indiqués. Plusieurs parties sont évidemment dues à l’art romain ; par exemple il y a lieu de penser que les deux grosses tours (vue n° 6) qui flanquent l’entrée de l’ancienne enceinte principale, ont été bâties avant la grande invasion de 406. Elles montrent d’ailleurs combien était formidable la position de l’ancien château ; car elles dominent non seulement la plaine, mais le château et la ville de Montreuil.
Une des chambres d’une vieille tour (vue n° 7)est indiquée comme ayant servi de prison à la reine Berthe, femme de Philippe 1er, qui la répudia pour épouser Bertrade. Cette tour, dont les murailles ont trois mètres d’épaisseur, est percée par le bas d’une porte, donnant sur la campagne. La voûte de la chambre où aurait été enfermée l’infortunée princesse est en briques, on y voit encore une ouverture circulaire par laquelle on descendait, dit-on, la nourriture à la prisonnière. Un étroit escalier en pierre conduit de cette chambre sur une plate-forme. De là, l’on jouit d’un magnifique coup d’œil. La vallée de la Canche s’étend à vos pieds. La mer apparaît à l’horizon. L’œil s’étend sur un rayon de plusieurs lieues.
Cette tour faisait partie de la seconde enceinte du château et défendait une porte qui conduisait à un pont nommé vulgairement dans le pays, pont à rasoirs (vue n° 4). Les piles de ce pont sont encore debout dans le fossé au bas des murailles, elles attenaient à certains ouvrages aujourd’hui détruits, qui de ce côté couronnaient le glacis. La tour de la reine Berthe est dominée, à l’intérieur de la citadelle, par deux énormes tours qui en imposent, en serrant de leurs flancs les dernières et autrefois si redoutables entrées du château, leur partie extérieure a été restaurée en briques, les soubassements sont en grès.
Les murailles qui forment l’enceinte de la citadelle, dans la partie qui regarde la campagne, sont protégées par des tours rondes dont l’approche est défendue par d’énormes bastions qui flanquent des deux côtés l’ancien pont à rasoirs. Les casemates (vue n° 4), ouvrage tout moderne, hautes et larges constructions, font dit-on, l’admiration des connaisseurs. La tour du Nord (vue n° 4) qui domine ces casemates est remarquable par sa conservation ; elle est comme les murs de l’ancienne enceinte, construite en pierres blanches.
La partie de murailles faisant face à la ville, bien que très ancienne, a été édifiée postérieurement, elle a été construite après la destruction de l’ancien château, dont l’enceinte était beaucoup plus spacieuse que celle de la forteresse actuelle. On croit que cette partie de fortifications a été restaurée par Vauban. Le fort Bouillon transformé en stand de la société de tir (vue n° 8) est dû aussi au savant ingénieur.
Dans les bâtiments de la citadelle, sont actuellement installés l’infirmerie et la cantine du personnel de l’École militaire préparatoire d’infanterie. Une poudrière, aujourd’hui vide, est établie au bas des remparts, non loin de la citadelle. On croit généralement que la ville de Montreuil est minée par de nombreux souterrains, la plupart en état de délabrement. Presque partout, dans la ville et aux alentours, en creusant le sol, on retrouve des projectiles de toutes sortes.
On remarque les restes de la première enceinte, celle qui est antérieure aux fortifications relevées par Helgaut (voir la partie historique). Ces restes consistent en une tour élevée et une courtine, dont l’une des tours, diminuée dans sa hauteur, se trouve prise dans une construction particulière. On croit que ces murs sont les restes d’une forteresse des sires Delportes.
Parmi les monuments ou édifices de Montreuil dignes d’attention nous citerons l’église Saint-Saulve, l’église des Carnes, la Chapelle du pensionnat Sainte-Austreberthe, l’Hôtel-Dieu, l’école militaire préparatoire d’infanterie, l’Hôtel de Ville et la Halle.
L’église Saint-Saulve (vue n° 9) qui est l’église actuelle de Montreuil, a été construire au XIVe siècle. Elle dépendait de l’ancienne abbaye de Saint-Saulve, mais les Impériaux l’ayant en partie démolie en 1537, on fut obligé de reconstruire toute la partie supérieure ; elle a aussi subi des dégradations en 1793.
L’ANIZIENNE a été fondée le 1 er Juillet 1894, autorisée par arrêté préfectoral le 10 juillet 1894 et déclarée en préfecture le 13 mai 1903, conformément à la loi du 1 er juillet 1901 et inséré au J.O. le 10 juin 1903. La société fût agrée par le gouvernement sous le N° 469 et déclarée d’utilité publique le 13 mai 1908. Son siège social avait élu domicile à la Mairie d’ANIZY LE CHATEAU, où furent déposés les statuts le 1 er juillet 1889.
Le premier Président fut Louis ROUYER en 1894. Dès l’origine, la Société comprenait plusieurs disciplines, dont la Gymnastique, l’Harmonie, la Préparation Militaire et le Tir. A noter pour l’anecdote que le Tir scolaire débuta vers 1889 dans le canton d’Hesdin et fût officialisé en 1893 par Raymond POINTCARRE. L’âge était de 10 ans minimum, la distance de 12 m. et la carabine : une «Flobert» 6mm, à laquelle succéda «La Française » 6mm, réduction du Lebel de l’époque. La guerre 14/18 mis en veilleuse cette activité.
A cette époque, le Tir comprenait le stand à 10 m, à l’emplacement actuel, où s’affrontaient de grands tireurs comme M. THIROT, Directeur du Conservatoire de Laon et champion de France en 1939, ou encore Marceau ZANOTTI, Edouard CARLIER ou Lucien FUSELIN. Le Tir à 200m au Lebel était installé au lieu dit « La Fosse » près de la ferme de Pénancourt, avec 4 cibles.
Les Lebels et les munitions étaient entreposés à la gendarmerie. Nous avons retrouvé une vieille facture d’avant 1914 concernant l’achat d’une chambre à coucher comme lot de Tir.
La rénovation du stand de Tir débutera le 10 juillet 2002, avec le concours des jeunes de l’Association « Anim’action ».
Le Tir National était l'organe officiel de l'Union Nationale des Sociétés de Tir de France, paraissant le samedi. L'abonnement pour toute la France était de 8 francs. Le siège social était situé au 2, Passage des Petits-Pères, à Paris.
En 1893, le Conseil d'administration de l'Union appelait l'attention des Sociétés et des tireurs sur les programmes des Championnats publiés dans le dernier numéro du Tir National. Le nouveau règlement constituait un système tout différent qui donnait à tous les tireurs les plus grandes chances de réussite.
La dernière assemblée générale du 10 juin s'était vivement préoccupée des lourdes charges que les Championnats faisaient peser sur l'Union, soulignant l'importance pour les Sociétés de faire un effort pour y amener un nombre de tireurs suffisant pour couvrir les frais.
En 1893, l'Union comprenait un grand nombre de sociétés de tir à travers la France et l'Algérie. Voici une liste non exhaustive de ces sociétés :
Sainte-Austreberthe, avec une population de 115 habitants, a porté différents noms au cours de l'histoire :
En 1789, Sainte-Austreberthe faisait partie du bailliage d'Hesdin et avait une coutume locale rédigée en 1507 suivant la coutume d’Amiens.
Rad. P. Meunier, Marconne, Sainte-Austreberthe, Notre-Dame des affligés. Notice historique, Abbeville - Montreuil : A. Patrick Warin, Mariages (1737-1792) des 23 paroisses du canton d'Hesdin.
Recueil des actes administratifs de la préfecture du Pas-de-Calais et Bulletin d'informations administratives.
tags: #stand #de #tir #hesdin #histoire