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Le tir sous-marin englobe un ensemble de techniques et de technologies utilisées dans le milieu sous-marin, allant des opérations militaires aux applications civiles. Cet article explore la définition et les aspects clés des tirs sous-marins, en mettant en lumière leur rôle stratégique et les technologies associées.

Les composantes de la dissuasion nucléaire océanique

Les SNLE de type Le Triomphant, basés à Île Longue, constituent la composante océanique de la dissuasion. Tapis dans l’océan, indétectables, dotés de 16 missiles portant chacun plusieurs têtes nucléaires, les 4 SNLE patrouillent successivement pour assurer, depuis 1972, la permanence à la mer de la dissuasion nucléaire. La dissuasion constitue l’ultime garantie contre toute atteinte à nos intérêts vitaux, quelles qu’en soient l’origine et la forme.

Pour conserver la disponibilité requise, les SNLE sont armés par deux équipages repérés par des couleurs, bleu et rouge, comprenant 110 marins chacun.

Les SNLE 3G : l'avenir de la dissuasion nucléaire sous-marine

Naval Group, anciennement DCNS, développe actuellement la troisième génération de SNLE français, les SNLE 3G. La poupe en forme de X, inspirée des sous-marins d’attaque Barracuda, améliore significativement la manœuvrabilité. Le réacteur nucléaire K15, déjà éprouvé sur les Barracuda, assure une propulsion puissante et fiable. L’un des atouts majeurs des SNLE 3G réside dans leur revêtement anéchoïque ultraperformant.

La mise en œuvre de cette technologie complexe nécessite une expertise pointue. Les ingénieurs de Naval Group, tels que Marie Durand, spécialiste en acoustique sous-marine, travaillent sans relâche pour optimiser les performances de ce revêtement. Les SNLE 3G, avec leurs innovations révolutionnaires, incarnent l’avenir de la dissuasion nucléaire sous-marine.

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Les sous-marins nucléaires ont la particularité d'être propulsés par un réacteur nucléaire, ce qui leur permet de rester immergés pendant des périodes très longues et de parcourir d'importantes distances sans avoir besoin de refaire surface. Cette énergie thermique est ensuite transférée à un générateur de vapeur, qui produit de la vapeur d'eau sous haute pression. Celle-ci est dirigée vers une turbine connectée à un arbre de transmission, qui entraîne l'hélice du sous-marin et le fait avancer.

Fonctionnement et technologies des sous-marins

En plus de leur impressionnante capacité de propulsion et d'endurance, les sous-marins nucléaires sont équipés d'une panoplie d'armes redoutables. La maintenance d'un sous-marin nucléaire est une opération complexe et coûteuse, qui doit être réalisée régulièrement pour assurer sa disponibilité et sa sécurité. Ces opérations sont généralement effectuées à intervalles réguliers et peuvent nécessiter plusieurs mois pour être menées à bien.

Le développement et la possession de sous-marins nucléaires sont souvent perçus comme un signe de puissance militaire et technologique, ainsi qu'un élément clé de la stratégie de dissuasion en cas de conflit. Les sous-marins nucléaires sont un type de sous-marin, parmi lesquels on trouve les sous-marins civils, les sous-marins militaires, les sous-marins classiques ou conventionnels, et les sous-marins à propulsion nucléaire.

Les différents types de sous-marins

  • Sous-marins d'attaque (SNA ou SSN)
  • Sous-marins lanceurs d'engins balistiques (SNLE ou SSBN)
  • Sous-marins lanceurs de missiles de croisière (SSGN)
  • Sous-marins nucléaires expérimentaux

Stratégies de déni d'accès et d'interdiction (A2/AD) dans le milieu sous-marin

Les stratégies de déni d’accès et d’interdiction dans le domaine aérien, connues sous le nom A2/AD, se sont multipliées au début des années 2000 avec la prolifération du couple radar/missile antiaérien. Dans le milieu sous-marin, cette révolution n’a pas encore eu lieu en raison d’un environnement défavorable aux capteurs et effecteurs (performances, communications, intégrité). Le système d’écoute SOSUS a néanmoins permis à la marine américaine de suivre les sous-marins soviétiques pendant plus de 30 ans.

Cet article s’interroge sur l’intérêt et la faisabilité de l’A2/AD dans le milieu sous-marin, en balayant les concepts et les travaux de recherche en cours ainsi que leurs implications pour la Marine nationale. Deux types d’interdiction sont communément admis quel que soit le milieu. Dans le domaine sous-marin, l’A2/AD, hors zone côtière minée, a longtemps fait peu de sens en raison de la difficulté technique à l’instaurer et à l’absence de menace que constituaient les sous-marins sur les théâtres terrestres.

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Pour autant, la notion de maîtrise des mers, centrale dans la doctrine de l’US Navy durant la guerre froide, ne pouvait s’affranchir de celle du milieu sous-marin qui voyait proliférer la menace représentée par les missiles balistiques nucléaires tirés à partir des Sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE).

Face aux nombreux travaux en cours de la part de nos alliés et de nos compétiteurs dans le domaine de la lutte des fonds marins (Seabed Warfare) et par extension leur impact sur le milieu sous-marin, la France s’est dotée d’une feuille de route dans le domaine de la maîtrise de fonds marins. « Pour protéger nos intérêts et garantir la liberté d’action de nos forces, pour en saisir les opportunités en appui de notre autonomie stratégique, nous nous dotons d’une stratégie de maîtrise des fonds marins (4). » Ce document établit un lien direct entre la maîtrise des fonds marins et la liberté d’action dans le milieu maritime, sur ou sous le dioptre.

La maîtrise des mers et le milieu sous-marin

La maîtrise des mers envisage un contrôle total des océans tel qu’un adversaire potentiel ne serait pas en mesure d’affronter la flotte qui le détiendrait (5). Ainsi, selon Julian Corbett (6), la maîtrise des mers permet à la fois une liberté d’action le long des SLOC tout en empêchant l’adversaire d’utiliser ses mêmes lignes. Durant la guerre froide, pour faire face à la flotte sous-marine soviétique, l’US Navy, sous l’influence d’Alfred Thayer Mahan (7) qui considère la maîtrise des mers comme l’objectif stratégique majeur de la marine, étend cette maîtrise au domaine sous-marin.

En effet, face à la menace que font peser les sous-marins à propulsion nucléaire soviétiques sur les groupes aéronavals américains, les États-Unis déploient le système d’écoute sous-marin SOSUS, en complément des avions de patrouille maritime, des sous-marins avec antenne passive remorquée et des navires remorqueurs de sonars (Surveillance Towed Array Sonar Ship, SURTASS (8)). Ces nouveaux sous-marins passent désormais l’essentiel de leur temps de patrouille en immersion mais sont moins silencieux que les sous-marins classiques, facilitant leur détection par sonar.

Ce faisant et sous réserve de pouvoir faire suivre chaque sous-marin soviétique par un effecteur sous-marin, de surface ou aérien, l’US Navy met en place une stratégie qui peut s’apparenter à de l’interdiction de zone à grande échelle. En réponse à cette stratégie, et conscient de ne pouvoir assurer une liberté de manœuvre en haute mer à ses sous-marins, la marine soviétique introduit dans les années 1970 la notion de bastion. Les Soviétiques sécurisent ainsi des espaces géographiquement limités que sont la mer de Barents et la mer d’Okhotsk (10). Les notions et capacités de déni d’accès et d’interdiction de zone ne sont pas nouvelles mais se sont réimposées, au cours des années 2000, au centre des débats stratégiques et conceptuels américains. Les capacités et concepts de contre-A2/AD sont notamment abordés au sein des Joint Operational Access Concept, Air-Sea Battle et Single Naval Battle (11).

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Les défis techniques et les stratégies de détection sous-marine

Dans le principe et quel que soit le milieu dans lequel elle s’opère, une stratégie de déni d’accès ou d’interdiction de zone nécessite de disposer d’une capacité à détecter, à classifier (ami, neutre, suspect, hostile), à pister, à cibler et à détruire le cas échéant, capacité que l’on rassemble sous le sigle anglais F2T2E (Kill chain Find-Fix-Track-Target-Engage) (15). Le tout étant associé à un préalable déclaratoire dont le but est de dissuader l’adversaire de se risquer à pénétrer dans la zone défendue. Cette phase déclaratoire est à la fois primordiale et ambiguë dans le milieu sous-marin.

Elle est primordiale car contrairement au milieu aérien, les capteurs utilisés par les systèmes d’écoutes fixes sont essentiellement passifs et donc indétectables par la cible. Le déclaratoire va ainsi permettre de contraindre ou dissuader l’adversaire avant même qu’il ne se déploie. En effet, il est important de noter que chaque sous-marin habité peut être considéré comme un capital ship, c’est-à-dire une unité précieuse que l’on ne se risque pas à perdre car elle constitue une capacité clé dans le dispositif, bien davantage que des avions et que cela contraint tout particulièrement les tactiques de contre-déni d’accès.

Afin de crédibiliser la stratégie, la notion d’étanchéité de détection de la zone interdite est primordiale. Dans le milieu sous-marin, l’impact de l’environnement est particulièrement dimensionnant puisqu’il peut affecter les portées de détection directe d’un facteur un à quatre. Toutefois, il est important de noter que les portées des capteurs passifs (16) les plus modernes n’excèdent pas quelques dizaines de kilomètres pour la détection d’un sous-marin moyennement bruyant et quelques kilomètres voire quelques centaines de mètres pour un sous-marin silencieux.

Dès lors, la surface des zones couvertes est directement dépendante du nombre de capteurs mais n’est en rien comparable à celles qu’on peut observer au-dessus de la surface. Les capteurs à longue portée, s’ils ont existé au début de la guerre froide du fait de l’indiscrétion des cibles, n’existent plus. De plus, la géographie des fonds marins a une influence toute particulière. Elle favorise le défenseur, à l’inverse de ce qui se passe dans le milieu aérien où c’est l’attaquant qui peut tenter d’utiliser les masques de détection provoqués par le relief.

Ainsi, en plaçant les capteurs de détection dans des passages obligés, on peut sécuriser l’accès à une zone plus vaste. Il reste néanmoins à mettre en place un dispositif capable de prendre le relais de la détection initiale et de pister l’adversaire afin de pouvoir assurer l’interdiction en engageant la cible au besoin. Ce suivi est coûteux en moyens sous-marins et/ou aéronavals. La tentation d’utiliser des moyens de substitution, autonomes ou semi-autonomes, est donc grande afin de préserver les unités habitées.

Les moyens de détection et de pistage

En matière de détection initiale, les États-Unis ont clairement de l’avance sur l’ensemble des compétiteurs par un emploi combiné d’une multitude de types de capteurs. Le système de systèmes Integrated Undersea Surveillance System (IUSS) intègre diverses capacités de détection fixes, mobiles et déployables (20). L’US Navy a notamment investi dans le Tranformational Reliable Acoustic Path System (TRAPS) (23) développé par la Société militaire privée (SMP) américaine Leidos et a commencé à le déployer (24). Sur un sous-marin se déplaçant à 15 nœuds, la portée effective est estimée à 20 nautiques.

Les Russes ont également développé des systèmes d’écoute fixe : le MGK-608 en service depuis les années 1990 a récemment été remplacé par une version modernisée, fonctionnant en réseau, le MGK-608 SEVER (26). Ils ont aussi développé un système semi-fixe, Harmony, composé de stations autonomes de fond (27). Enfin, les Chinois développent le projet de « Grande muraille sous-marine ».

En matière de pistage, de ciblage et d’engagement, il est pour le moment nécessaire d’utiliser des moyens habités, particulièrement précieux et coûteux. Pour autant, les projets visant à révolutionner l’art de la lutte anti-sous-marine (ASM) en utilisant davantage de systèmes autonomes ou semi-autonomes se multiplient. Il s’agit notamment d’utiliser des drones sous-marins, combinés avec des drones aériens, qui se chargeraient du pistage et du ciblage.

Historique et évolution des sous-marins

En 1620, le scientifique hollandais Cornelis Drebbel, teste avec succès un sous-marin dans la Tamise, pour une commande du roi Jacques Ier d'Angleterre. En 1641, Jean Barrié lance à Saint-Malo le XVII, sur des plans du père Mersenne. En 1775, l'Américain David Bushnell met au point sa Tortue construite entièrement en bois. Pour avancer, le pilote, seul à bord, faisait tourner une manivelle actionnant une hélice. Pour plonger, il ouvrait des ballasts. Pour remonter, il évacuait l'eau à l'aide d'une pompe.

C'est en 1797 que l'ingénieur américain Robert Fulton construit le Nautilus en acier recouvert de cuivre. Long de 6,50 m, il était propulsé par une hélice actionnée à la main par les trois membres d'équipage. Il était équipé d'une charge explosive qu'il devait fixer sous les navires ennemis et déclencher à distance (difficile dans la pratique). Fulton proposa son invention à la France puis à la Grande-Bretagne qui la refusèrent tour à tour. En 1811, le Nautile sous-marin des frères Coëssin, construit en bois et propulsé par quatre rameurs, est assemblé et testé au Havre.

Le 28 juin 1856, en Espagne, Narcisse Monturiol plonge dans le port de Barcelone pour effectuer les premiers essais de l'Ictíneo, engin qu'il a conçu et fabriqué. En France, le commandant Bourgois et l'ingénieur Brun mettent au point en 1863 le Plongeur, premier sous-marin propulsé par un moteur (à air comprimé). Long de 42,50 m, il déplace 420 tonnes et embarque sept membres d'équipage. Le 17 février 1864, pendant la guerre de Sécession, le CSS H.L.

Le premier sous-marin réellement opérationnel est le Gymnote de 1887, construit par les Français Henri Dupuy de Lôme et Gustave Zédé. Long de 17 m, il est propulsé par un moteur de 50 chevaux, il atteint 8 nœuds en surface et 4 en plongée, manœuvré par un équipage de cinq hommes. En 1904, l'ingénieur français Maxime Laubœuf construit le Narval, un submersible équipé d'un périscope et de ballasts externes qui a la faveur de la marine de l'époque.

De 1914 à 1918, les submersibles fonctionnant grâce à une propulsion Diesel-électrique peuvent être engagés en grand nombre durant la guerre. Une batterie d'accumulateurs alimente un moteur électrique de propulsion. A partir des années 1950, la propulsion nucléaire apparait à bord des sous-marins, à la suite de l'USS Nautilus (SSN-571) de 1954.

Principes de plongée et structure des sous-marins

Si le poids du navire est inférieur au poids en eau du volume immergé, il flotte ; inversement il coule. Le sous-marin, pour plonger, remplit entièrement d'eau des ballasts pour que son poids soit à peu près égal à la poussée d'Archimède et affine ensuite son poids aux moyens de caisses de réglage (régleurs), lors d'une opération dite de pesée.

Missiles de Croisière Navals (MdCN)

La Direction Générale pour l'Armement a annoncé hier que le premier tir d'un missile de croisière Scalp Naval avait été réalisé avec succès. Le tir a été effectué le 28 mai, au centre DGA Essais de missiles de Biscarrosse, depuis un lanceur vertical représentatif d'un lancement à partir d'un navire de surface. « Tous les objectifs de ce tir ont été atteints. Il a notamment permis la validation de la phase de départ du missile depuis un lanceur vertical, jusqu'à la mise en configuration de croisière après séparations successives du conteneur puis du système d'accélération et basculement (SAB). Ce premier succès démontre la maturité technique acquise à l'issue des trois premières années de développement au cours desquelles de nombreux tests ont déjà été réussis sur des sous-systèmes du missile », se félicite la DGA.

Ce premier test a permis d'ouvrir largement le domaine de vol du missile et de valider son interfaçage avec le lanceur vertical Sylver A70, spécialement conçu par DCNS pour la mise en oeuvre du Scalp Naval. Développé par MBDA à partir du Scalp EG (ou Storm Shadow chez les Britanniques), mis en service à partir de 2004 sur Mirage 2000 et Tornado, puis sur Rafale (Air et Marine), le Scalp Naval a fait l'objet d'un contrat de développement notifié en 2006 par la DGA. 150 sont destinés à équiper les 9 futures frégates multi-missions (FREMM) à variante anti-sous-marine, à raison de 16 missiles par bâtiment.

Le premier navire de ce type, l'Aquitaine, sera livré par DCNS en 2012 pour une admission au service actif l'année suivante. Les 50 autres MdCN embarqueront sur les 6 nouveaux sous-marins nucléaires d'attaque du type Barracuda, dont la tête de série, le Suffren, doit sortir du chantier de Cherbourg en 2017. Dans cette configuration, dite à changement de milieu, ils seront tirés, en immersion, depuis un tube lance-torpille de 533 mm et gagneront la surface dans une capsule étanche avant l'allumage du booster au dessus de la surface et le déploiement du missile, qui dispose (comme les autres versions), de deux ailes rétractables.

Autonome, le missile dispose d'une centrale inertielle et, durant la phase de vol, se recale grâce à un radioaltimètre et un système de positionnement GPS, lui permettant de voler à très basse altitude. Furtif, le MdCN se servira, en phase finale, d'un autodirecteur infrarouge pour reconnaître sa cible et la détruire. Pour mener à bien ce programme, MBDA a fait appel à des compétences très pointues dans des domaines très variés, allant du vol en basse altitude au positionnement, en passant par la furtivité, le turboréacteur, la performance de la charge militaire ou encore le tir sous la mer.

En cela, le missilier européen, et notamment ses équipes françaises, peut se targuer de tenir la « dragée haute » aux Américains. « Le MdCN est un programme majeur pour MBDA. Le plein succès de ce premier tir de SCALP Naval démontre notre capacité à maintenir un niveau technologique élevé et une base industrielle forte en France, tout en répondant aux besoins stratégiques de notre pays », explique Antoine Bouvier, président de MBDA. C'est ainsi qu'en 1991 et 2003, les Américains ont « préparé » le terrain irakien en lançant, depuis les navires croisant dans le golfe Persique, des centaines de Tomahawk.

Tout comme son homologue américain, le MdCN, de par sa portée, permet au navire qui le met en oeuvre de rester à distance de sécurité, tout en bénéficiant de la liberté de navigation dans les eaux internationales pour s'approcher au plus près du théâtre d'opération. Avec le MdCN, la France va devenir, après les Etats-Unis, le second pays à mettre en oeuvre de tels engins depuis des bâtiments de surface. Outre les capacités militaires du missile de croisière, le bâtiment qui en est équipé devient également, par définition, un véritable outil politique, du fait de son potentiel offensif en matière d'action vers la terre. Il permettra, ainsi, de renforcer la démarche diplomatique dans certaines régions, à l'image de ce que représente le déploiement d'un porte-avions.

Si le MdCN ne saurait évidemment remplacer un Charles de Gaulle, qui présente une force de frappe et une allonge nettement plus importantes, il constituera un précieux complément, caractérisé par sa flexibilité, son « faible » coût et son endurance. La frégate peut, en effet, naviguer de manière prolongée dans une zone sensible et être facilement relayée par un sistership. Outre le moyen « ostensible » que représente le couple frégate/MdCN, l'embarquement du missile de croisière sur sous-marin offrira une capacité tout aussi stratégique. « Cachés » dans les fonds marins et bénéficiant de l'autonomie assurée par la propulsion nucléaire, les SNA du type Barracuda pourront se positionner discrètement et lancer une attaque en profondeur (ou simplement faire planer la menace).

En dehors des Etats-Unis, qui n'ont accepté de céder le Tomahawk qu'aux Britanniques (pour leurs SNA), la France devient en effet le seul pays à pouvoir faire bénéficier ses partenaires stratégiques d'une telle arme. Il s'agit donc d'un argument de poids dans les négociations, tant la capacité de frappe en profondeur augmente le potentiel offensif d'une frégate. Dans cette perspective, le couple FREMM/Scalp Naval intéresse notamment la Grèce et, sans nul doute, le Brésil. Car cette puissance émergeante compte bien, dans les prochaines années, se doter d'un outil militaire de premier plan, à la mesure de ses ambitions sur la scène internationale.

Drones sous-marins et avenir des tirs sous-marins

Au début de cette année, la Marine nationale a dû justifier l’emploi de missiles surface-air Aster [15 et 30] pour abattre des drones peu coûteux lancés depuis le Yémen par les rebelles houthis contre le trafic maritime en mer Rouge. En outre, pour ses sous-marins nucléaires, la Marine nationale a exprimé le besoin de remplacer le missile antinavire à changement de milieu SM39 à l’horizon 2040.

La Marine étudie des options présentant un ‘coût par tir’ réduit permettant d’augmenter le nombre de munitions tirées. « L’emploi des drones aériens, de surface et sous-marins dans la Marine est un enjeu crucial des années à venir. L’accent est mis sur ces nouvelles capacités endurantes, économes et capables d’opérer dans des environnements hostiles », note d’ailleurs le magazine Cols Bleus, avant de préciser que des « solutions impliquant des drones de combat sont en réflexion ». Pour autant, et comme l’a récemment confié l’amiral Vaujour, dans les pages du Figaro, aucun « grand » programme n’a encore été lancé pour le moment. « Il y a encore beaucoup de champs à explorer » et « au regard de la rapidité des évolutions, il faut une grande agilité d’acquisition pour bénéficier rapidement des innovations », a-t-il expliqué.

A la suite de l’article de La Lettre A sur les problèmes rencontrés par la Marine nationale lors des frappes contre la Syrie, une source navale reconnaît que « certains missiles ne sont pas partis » à la suite d’« aléas techniques ». La Marine et les industriels concernés (Naval Group et MBDA) n’ont pour l’instant pas d’explications.

Selon nos propres informations, qui vont dans le sens de celles de La Lettre A, la planification initiale prévoyait le lancement d’un nombre de Missiles de Croisière Naval (MdCN) « supérieur aux trois » finalement effectués. En réalité deux salves de trois devaient être tirées et une seule a pu l’être dans le créneau de temps imparti. Trois frégates multimissions (FREMM) armées avec des MdCN étaient déployées en Méditerranée orientale, ainsi qu’une frégate antiaérienne. Les FREMM étaient l’Aquitaine, l’Auvergne et le Languedoc - c’est cette dernière qui a tiré.

Selon le scénario que nous avons pu reconstituer, une première salve n’est pas partie (1). Une autre frégate « en spare », c’est-à-dire en réserve pour faire face à genre d’éventualité, a pu prendre le relais et délivré trois MdCN. Lorsque le groupe naval s’est retrouvé en situation de délivrer une nouvelle salve, le « temps très court » de la fenêtre de tir prévue par la coalition était passé. «Nous avons raté le créneau. L’heure du tir est déterminée en fonction de l’endroit où se trouve le bateau », précise un proche du dossier. Il s’agissait du premier emploi opérationnel du MdCN et ce « couac », selon l’expression de La Lettre A, n’est évidemment pas une bonne nouvelle pour la Marine nationale, même si la pertinence de ce système d’armes n’est pas en cause, y explique-t-on.

Tableau Récapitulatif des Sous-Marins et Missiles

Type de Sous-Marin Missiles Embarqués Nombre de Missiles par Bâtiment
SNLE (Le Triomphant) Missiles balistiques 16
FREMM (variante anti-sous-marine) Scalp Naval (MdCN) 16
SNA (Barracuda) MdCN (tirés depuis tubes lance-torpilles) Variable

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