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Les associations sont véritablement les cellules de base de la vie municipale. Elles participent activement au développement harmonieux du corps et de l’esprit des habitants des villes et des communes.

Les Débuts Patriotiques et le Développement du Tir Sportif

En ce 19e siècle finissant, les eaux du Rhône s’écoulent le long de la Feyssine. Sur le chemin de la Digue, des promeneurs profitent du petit matin. Quand une détonation déchire l’air. Puis une autre, et encore, et encore, à s’en éclater les tympans. Les adhérents d’une association de tir viennent d’entamer les exercices de leur sport favori. Il y a longtemps déjà que des coups de feu retentissent dans cette partie de Villeurbanne. Dès 1791, les troupes lyonnaises prirent l’habitude de s’entraîner sur les prés situés aux abords du Rhône.

Mais c’est après 1870 que tout s’est accéléré. Cette année-là, la Prusse et ses alliés écrasèrent nos armées, envahirent une bonne partie du pays, puis annexèrent l’Alsace et la Lorraine. En réaction à cette lourde défaite, des associations de tir virent le jour un peu partout en France, mues par un intérêt sportif, mais aussi et surtout par la nécessité de former les futurs soldats au maniement des armes à feu : « Le but patriotique est évident », déclarèrent les premiers concernés, « et nous ne sommes pas assez éloignés de nos derniers désastres pour avoir oublié nos soldats improvisés, appelés à se servir d’armes qu’ils ignoraient complètement, et dont ils avaient plus peur que de celles de leurs ennemis ».

La première association créée dans l’agglomération lyonnaise est la Société de Tir de Lyon (STL). Autorisée par arrêté préfectoral le 18 octobre 1872, elle fut fondée par une vingtaine de Lyonnais ayant à leur tête Henri Bouvier puis un riche négociant, Maurice Chabrières-Arlès (1829-1897), par ailleurs trésorier-payeur général du département du Rhône et régent de la Banque de France. Le succès fut immédiat, au point que la STL put très vite louer à la ville de Lyon, propriétaire des terrains, 12 puis 24 hectares situés à l’emplacement du parc actuel de La Feyssine, afin d’y installer un stand de tir. Les travaux de construction démarrèrent dès février 1873 et, au prix d’un investissement de plus de 285 000 francs - une fortune -, furent terminés en une vingtaine d’années.

Le stand s’avéra dès lors un des mieux équipés de France, et l’un des plus grands. Songez plutôt : vous étiez accueilli sur les bords du Rhône par un long portique aux immenses fenêtres, abritant tout le nécessaire pour choyer les adhérents de la Société, et d’où l’on accédait aux postes de tir. Alors, en position debout, ou à genoux, ou bien encore couché - la posture favorite des tireurs, vous pouviez viser l’une des cibles disposées dans les hangars du stand, à 100 mètres, 200, 300, 400 et jusqu’à 500 mètres de distance !

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Juste en face, se trouvait un autre édifice : le Tir aux pigeons. Reconnaissable à son chalet encadré par deux tours, il était loué par la STL à une entreprise permettant aux visiteurs du dimanche de tirer à faible distance, un peu comme dans une fête foraine.

L'Expansion des Sociétés de Tir à Villeurbanne

Sitôt installée dans ses murs, la Société de Tir de Lyon fit des émules, et fut suivie en 1876 par la fondation de la Société des Tireurs du Rhône, puis en 1877 par la Société de Tir de l’Armée territoriale. Deux nouvelles associations qui implantèrent leurs stands… dans le quartier de La Doua et au Grand-Camp.

Villeurbanne offrait l’avantage de vastes espaces situés hors de Lyon et en même temps très proches de notre grande voisine, où habitaient la plupart des tireurs. Vous pouviez ainsi, si l’envie vous prenait, venir au stand tous les jours, de 7 h à 19 h, à condition toutefois de ne pas être « pris de boisson ». Des écoles de tir prodiguaient aussi des leçons, y compris aux élèves des lycées, avec un franc succès : en 1894, la seule Société de Tir de Lyon accueillit 936 élèves !

Et puis, périodiquement, les trois associations organisaient de grands concours de tir. Comme celui, national, de 1891, qui réunit près de 4000 tireurs. Et surtout comme celui, international, qui se déroula lors de la grande exposition universelle de Lyon, en 1894. Pour accueillir les inscrits venus de toute la France, de Hollande, de Belgique, de Suisse, des USA et même d’Argentine, l’on aménagea au Grand-Camp un stand de 150 mètres de large, précédé d’un superbe dôme semblable à celui de l’Hôtel-Dieu.

Le tir villeurbannais atteignit alors son âge d’or.

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La Disparition des Stands et les Vestiges Actuels

Si monumentaux qu’ils furent, les stands de tir villeurbannais ne résistèrent pas au temps. Le dôme Art nouveau et le stand du Grand-Camp servirent encore au 8e concours national de tir organisé en 1904, puis disparurent à la fin des années 1950, lors de l’aménagement du campus universitaire de La Doua. Implanté avenue Albert-Einstein, le stand des Tireurs du Rhône, long de 300 mètres, subit pour sa part la pression immobilière et céda la place à des maisons entre 1935 et 1947.

Quant au stand de la Société de Tir de Lyon, devenu obsolète, il fut abandonné et détruit dans le même laps de temps. Il ne reste plus de lui que le canal qui le contournait, mué aujourd’hui en diapason du parc de la Feyssine. Demeure aussi de cet épisode de l’histoire du sport, l’une des buttes de l’ancien champ de tir du Grand-Camp.

L'Héritage d'Albert Le Tyrant à Quimperlé

L’Amicale des tireurs à l’arc de Quimperlé (Ataq) a célébré ses 50 ans, samedi 6 juillet 2024, à Kerbertrand. L’anniversaire a été l’occasion d’inaugurer le stand de tir portant le nom du fondateur du club, Albert Le Tyrant, qui a été fêté par ses amis archers.

En 1974, Albert Le Tyrant, membre de l’équipe de France et professeur de sport au lycée de Kerneuzec, à Quimperlé, a créé la section tir à l’arc au sein de l’Amicale laïque, devenue l’Ataq en 1992. « J’ai eu la chance d’être bien accueilli par l’Amicale qui m’a même permis d’acheter quatre arcs pour lancer l’activité à Quimperlé. J’ai dû aller à Paris car il n’y avait que là qu’on pouvait acheter des arcs.

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